Bien sûr que si, le mariage régit les relations de couple.
Notamment (et au-delà, bien entendu, des conditions physiologiques qui ne donnent de validité à cette union que pour des individus de sexe différent et qui interdisent donc à des individus de même sexe de s’épouser et à des époux de changer de sexe) au travers de la cohabitation et de la fidélité conjugale.
Ce dernier concept – archaïsme qui avait peut-être quelque justification il y a de cela des siècles, quand la contraception était plus difficile – est une contrainte terrible qui est non seulement un frein à l’épanouissement de l’individu (l’exclusivité de sentiment et de plaisir et l’interdiction d’en avoir avec un autre que celui prévu par le contrat est absurde) mais qui donne lieu également et couramment à des actes douloureux et barbares (lapidation ou pendaison dans certains endroits ; en France même, exclusion sociale, insultes, harcèlement, ou pire).
Il peut être utile de rappeler que, jusqu’en 1996, en France, le viol conjugal n’était pas considéré comme un viol et qu’il était donc légalement acceptable de violer un individu à condition de brandir un bout de papier comme excuse. D’ailleurs, la correction de cette aberration n’est que théorique et il est toujours difficile aujourd’hui de chercher de l’aide à la suite d’un tel viol.
Concernant la cohabitation, ou la vie commune, cette situation n’est pas toujours la plus adaptée ou la plus satisfaisante, et il peut être plus intéressant, pour certains couples qui se revendiquent comme tels (et même qui veulent fonder une famille), de vivre chacun dans son coin et de se retrouver ponctuellement.
Il existe également de nombreuses situations (comme le ménage à trois évoqué plus haut) qui ne sont pas permises par le mariage mais qui sont pourtant adaptées aux désirs des individus.
Bref, le mariage régit les relations et la vie des individus, en y mettant un nombre considérable de barrières injustifiées et néfastes, alors même que ce mariage est recherché ou voulu (quand on pousse l’argumentation à fond avec des aspirants mariés) essentiellement pour des raisons de manque d’argent ou de crainte de manque d’argent (financements de santé, de transmission d’héritage, d’obsèques…) qui n’existeraient pas si nous ne fonctionnions pas avec un système répartissant les richesses (l’argent) de façon profondément injuste.
Cocyte a raison dans le sens où le combat pour le mariage homosexuel (bien que légitime dans la mesure où il cherche à abolir une discrimination injuste) est en retard de plusieurs siècles, et qu’il faudrait chercher à dépasser cet archaïsme aberrant qu’est le mariage, plutôt que de chercher à l’aménager par petites touches.
|