Compter les temps... quand on arrive pas à compter les temps !

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Bonjour,

J'ai un problème structurel : je ne sais faire qu'une seule chose à la fois. Et ça, c'est le genre de choses qui ne se corrige qu'à la réincarnation suivante, avec un peu de chance.

Donc, si j'empoigne ma guitare un chewing-gum dans la bouche et que je joue, eh bien, j'arrête de mâcher le chewing-gum pendant le jeu...

La conséquence de ça, c'est que tous mes efforts pour compter les temps sont réduits à néant.
Je peux compter les temps une ou deux mesures au mieux, mais passé cela, même sur des morceaux que je pratique régulièrement et qui me réclament moins de concentration que durant leur apprentissage, j'aurais abandonné et peut-être même sans m'en rendre compte.

Bien sûr, le déloyal, félon, malhonnête et malveillant métronome peut apporter son soutien.
Mais c'est une béquille ; je ne peux l'avoir toujours avec moi.
Il faut donc que je trouve une solution, parce que sans repérage précis des temps, les passages dangereux ({croche, blanche}, {double-croche, triolet de croches, noire}, ...) sont accidentogènes.
Inutile de dire qu'affecté du mal que j'ai de ne pouvoir faire deux choses à la fois, battre du pied n'est pas non plus possible.

Avez-vous été dans une situation analogue ?
Comment s'en sortir ?

Dernière modification par Caniveau Royal ; 03/12/2015 à 07h11.
à part l'entrainement, je vois pas trop.

Tu comptes bien les 1 et 2 et 3 et 4 et dans ta tête ? Tu peux essayer à voix haute si ça ne te déconcentre pas, sinon tu peux aussi t'entrainer à compter lorsque tu écoutes de la musique, à force ça devrait venir tout seul, ou trouver des astuces à la con, genre mâcher ton chewing gum en rythme.
métronome, encore et encore. Sinon, le truc qui m'a personnellement calé la rythmique, c'est de jouer en orchestre parce que là, t'as pas le choix. Une fausse note, ça peut se noyer dans la masse, louper les temps, non. A force, tu finis par choper le coup et t'arrive à jouer en ayant moins besoin de focus le tempo.
Y'a pas de secret malheureusement, le métronome évidemment, et surtout, compte à voix haute, et hésite pas à décomposer, 1 et 2 et 3 et 4 et, pas juste 1 2 3 4, je suis même allé parfois jusqu'à 1 e et e 2 e et e 3 e et e 4 et e.

Et puis, autre banalité essentielle, commence avec des tempos lents, voire très lents, même sur des morceaux que tu connais déjà. C'est très ingrat comme travail, mais le truc cool c'est que même si c'est chaud pendant un certain temps, à force ça va passer et ensuite ça sera acquis et t'auras plus qu'à progresser normalement.
Perso, je n'aurais pas conseillé le métronome. Je trouve que c'est juste une mauvaise béquille.
C'est un peu comme la calculette. Les élèves de 2nd, on leur interdit rarement la calculette au collège, résultat : ils ne savent plus rien faire sans.

Alors mon conseil sera probablement inutile mais sait-on jamais. Il faut que tu ressentes le tempo dans ton corps, dans ta tête.
Quand t'écoutes une musique t'as envie de bouger la tête ou de te balancer, non ? Ben il faut que tu ressentes ca quand tu joues.
Quitte, au début, à faire un peu de mouvement de la tête ou des épaules, voir se balancer d'un pied à l'autre (ça dépend de l'instrument). Et au fur et à mesure, essayer de toujours sentir le tempo, mais en essayant d'enlever les mouvements superflus. Ca peut prendre du temps !

Le conseil du tempo lent en revanche est très bon. Enfin, disons que c'est ce que beaucoup de musiciens font ou conseillent à leurs élèves. Surtout les passages difficiles, il faut savoir les jouer à 2 à l'heure parfaitement, et une fois que c'est bon, passer à 3 à l'heure. Et ensuite à 4 à l'heure Jusqu'à pouvoir les passer à 120 à la blanche.
Sauf qu'en musique, faut intégrer un tempo fixe et ça, à part pour quelques "naturels", ça vient pas tout seul. Quand tu joue seul, à la limite, tu t'en cogne si tu veux, mais dès que tu joue à deux ou plus voire en orchestre, ne pas être capable de jouer sur un tempo donné, tu va vite te retrouver à coté du temps et ça peut déstabiliser tout l'ensemble. Surtout si tu joue un instrument qui pose le rythme.

Par exemple, on s'est déjà retrouvé avec un violoncelle qui galérait à poser ses notes sur le temps. T'as beau avoir le chef d'orchestre qui donne le temps, quand t'as toute la basse qui déconne, ça devient compliqué de se poser, faut faire abstraction pour se caler sur le bon temps ou tu risque d'avoir tout l'ensemble qui part en sucette.

Donc non, bouffer du métronome, c'est pas une mauvaise chose. par contre, faut le faire avec l'objectif d'intégrer le tempo, oui, afin de se stabiliser et pouvoir à terme s'en passer. Mais au début, c'est un passage obligé pour la majorité des musiciens.

Sur la notion de tempo lent... Oui et non, parce que mine de rien, j'ai déjà eu à jouer des morceaux ou j'avais pratiquement que des blanches et des rondes (je jouais la partie "support" ), c'est loin d'être aussi simple que ça en a l'air. Enfin, au violon en tout cas, c'est limite plus physique que du tempo rapide parce que faut tenir ta note sur la durée de chaque temps, mais aussi rester stable sur l'ensemble du morceau, c'en est épuisant.
@Nitneuq : Le problème, c'est que dès que les intervalles entre les notes vont être régulièrement plus complexes qu'un demi-temps ou un temps, ou qu'il y aura des liaisons dans tous les sens empêchant de déchiffrer suffisamment vite les figures avant de pouvoir se préparer à les exécuter bien, cela devient peu solide.
Et en multi-voix, il faut réaliser cette opération pour autant de voix qu'il y a.

C'est peut-être beaucoup trop d'effort en fait, par rapport à se forcer à compter simplement les temps.
Ce que tu proposes est important pour enregistrer en mémoire des figures simples : avoir appris à les restituer par cœur – typiquement – permet d'être meilleur (on apprend : placer un triolet, une croche pointée - double croche ; double-croche - croche - double-croche; etc. pour les loger vite), mais on apprend à le faire dans l'espace d'un temps, et il faut quand même d'abord savoir à quel instant est ce temps 1, 2, 3, ou 4, précisément.

@Chantelune : c'est vrai que ralentir une partition la rend véritablement ardue, au point que c'est parfois une source de déception qui fait renoncer.
Travaille lentement, au métronome. Quand tu te sens parfaitement à l'aise et dans le temps et que tu joues propre, augmente de 5 bpm.
A la moindre couille, identifie ce qui cloche, recommence, fragmente.
Le tempo, les mesures ça s'intègre physiquement, autant que mentalement. Si tu y penses, c'est que ça n'est pas encore ça.
Même pour les mesures les plus complexes (5,7,11,15, etc.), c'est la même chose.
+20000 travailler treees lentement avec metronome.

Sinon un truc que tu peux utiliser c'est de faire des petits traits au-dessus de la portee pour visualiser les temps sur les passages difficiles (ou les demi-temps ou ce que tu veux subdiviser). Ca peux aider a poser certains rythmes.
Je conseille également de pratiquer avec le métronome le plus souvent possible (et comme dit plus haut, le travail lent est indispensable). Bien sur, ne t'attend pas à un résultat du jour au lendemain. Ce n'est pas qu'une béquille, ça renforce inconsciemment la ryhthmique régulière jusqu'à ce qu'elle fasse partie de toi. C'est un travail sur le long terme, mais qui porte toujours ses fruits si il est fait régulièrement.

Inconvénient, c'est un son qui peut être stressant pour beaucoup
Tu peux éventuellement essayer de tenir le rythme avec le pied si tu n'as pas de métronome .

Ça peut paraître con comme ça mais c'est un mouvement que tout le monde à tendance à faire inconsciemment ( lors d'un concert par exemple , quand on est complètement coincé et qu'on ne peut plus bouger , vous remarquerez qu'on a facilement le pied qui tape le temps ) .
Citation :
Publié par Dargh
Tu peux éventuellement essayer de tenir le rythme avec le pied si tu n'as pas de métronome .
Non, justement. Pas encore. Si une partie de mon cours ressentait le rythme et me permettait de battre les temps, le problème serait résolu.

Le problème est pénible parce que j'en suis à ma sixième année de guitare classique et ce n'est toujours pas résolu. Ça ne veut pas dire que je joue mal : j'ai quand même une compréhension des choses et un repérage. Mais le professeur de solfège a trop régulièrement à me stopper sur des passages pour cause d'imprécision, ou surtout de croche qui va se retrouver trop courte ou trop longue après un passage répété d'une figure ayant une autre durée.

Typiquement, un passage trois noires - croche - noire, s'il existe, va me provoquer un phénomène de halo et me faire rallonger la croche. Pas au stade d'une noire, je rassure, mais ce sera pas un demi-temps : un 0,6 un 0,65 de temps ? Je n'en sais rien. Mais ça ne sera pas ce qu'il aurait fallu que ce soit...
Une des principales difficultés vient du fait qu'il n'y a pas vraiment en musique un seul temps, mais plutôt une superposition d' "idées temporelles". Un exemple : https://www.youtube.com/watch?v=fSzV90Lqv_A (ça commence à 0:50).

Ici se superposent :
La basse, à chaque début de mesure, qui donne la longueur de celle-ci. Ce qui donne : B
Puis l'accompagnement, aux temps 2 et 3 qui donne le caractère ternaire : B A A
Ensuite, une note bourdon est ajoutée entre chaque note, ce qui divise le tempo : B U A U A U
Enfin, un trémolo est ajouté entre chacune des notes pour rediviser le tempo, donnant : B T U T A T U T A T U T

C'est comme ça qu'on a un morceau allant alors qu'en fait y a plus de notes à la seconde qu'un Satriani.

Donc mon conseil, c'est de prendre d'abord son temps pour se mettre dans l'oreille les divisions simples, donc posément au métronome :

La - Do - Do ou La - Do - Do - Do en boucle, en battant au pied tout les temps. Accélerer peu à peu. Ensuite l'idée c'est de faire la mếme chose mais en battant seulement le premier temps (le La basse). Comme ça on acquiert le 4/4 et le 3/4.

Ensuite, on reprends l'exercice en battant tous les temps, mais en rajoutant une suite d'accord.
Ex : La - Do - Do Do - Mi - Mi Si - Ré - Ré Si - Si - Si

Une fois que la suite est bien acquise, il faut battre uniquement le premier temps, et ne penser qu'à la suite de basses (La Do Si Si), comme si l'accompagnement aigu était naturellement compris dans le geste qui joue la basse. C'est un peu difficile à expliquer puisque c'est vraiment du ressenti, mais il faut oublier la petite subdivision (ici en 3), pour ressentir la plus grande (en 4). Ce travail permet alors d'acquérir les autres métriques.

Pour les mesures assymétriques, il faut répéter les claves et leurs variations jusqu'à les avoir dans l'oreille.

Par ailleurs, pour des problèmes de rythmes (j'en avais d'énormes quand j'ai commencé aussi), il est pas mal de poser sa guitare et d'entraîner son corps à faire des rythmes : les doigts sur la table, les mains sur les genoux ou les pieds par terre, voire danser. On ressent beaucoup moins bien les petites parties du corps (notroll) comme les doigts, que les jambes par exemple, et c'est pas mal d'abord d'acquérir un rythme corporel des "grandes" parties pour acquérir une aisance dans les doigts, ou dans tout ce qui se trouve à l'intérieur du corps pour les chanteurs/souffleurs.
Citation :
Publié par El Uerdo
Une des principales difficultés vient du fait qu'il n'y a pas vraiment en musique un seul temps, mais plutôt une superposition d' "idées temporelles". Un exemple : https://www.youtube.com/watch?v=fSzV90Lqv_A (ça commence à 0:50).

Ici se superposent :
La basse, à chaque début de mesure, qui donne la longueur de celle-ci. Ce qui donne : B
Puis l'accompagnement, aux temps 2 et 3 qui donne le caractère ternaire : B A A
Ensuite, une note bourdon est ajoutée entre chaque note, ce qui divise le tempo : B U A U A U
Enfin, un trémolo est ajouté entre chacune des notes pour rediviser le tempo, donnant : B T U T A T U T A T U T
Mais tous les temps s'intercallent les uns dans les autres dans une mesure afin que les "points clés" passent en même temps, même si dans le même intervalle un instrument va jouer une seule note alors qu'un autre va en jouer 6, 8 ou plus.

Par exemple, y a quelques années, à l'orchestre, on bossait l'hymne à la joie avec une partie qui jouait sur du binaire et l'autre qui jouait sur du ternaire. Bah mine de rien, c'était un putain d'exercice mental pour sa se laisser dérouter par l'autre partie qui donnait l'impression de jouer sur un tout autre tempo, mais le chef insistait sur l'importance de bien se caler sur les mesures qu'il battait et ça passait bien.

Après, t'as aussi les variations du style "au fond du temps", où tu créer un léger décalage, genre si tu joue de l'irlandais avec des croches, tu les joue pas pom-pom |pom-pom |pom-pom, mais pom pom|-pom pom|-pom pom. Ca donne un rendu différent, mais t'as toujours deux notes dans ta mesure qui reste la même. Je parles par exemple de ce morceau qui est l'un des premiers que j'ai bossé en première année, ma prof l'avait choisis justement pour illustrer la "malléabilité" du tempo au sein d'une mesure tout en restant pile dans la mesure.

Mais le travail du métronome sert justement à intégrer le sens de la mesure pour garder une régularité tout en étant capable de varier librement en intérieur suivant les besoins et le style du morceau. Mais là encore, jouer solo, tu peux te permettre plus de fantaisies alors qu'en duo ou en groupe, surtout si deux personnes joue la même chose, faut être capable de jouer exactement la même chose rythmiquement.
Pour le trois temps sur le deux temps c'est la même chose, suffit diviser le temps en 6 (3*2) :

On a X X X X X X
Sur lequel l'un va faire :

A X X A X X

Et l'autre :
B X B X B X

Ce qui donne :
AB X B A B X

D'ailleurs c'est un des meilleurs exercices pour ressentir le tempo uniquement à partir du "point clé", à la guitare style sur une position de La mineur avec le pouce qui fait La - Mi sur les temps 1 et 4 et La - Do - Mi (i -m - a) sur 1, 3 et 5.

ça donne un truc du style Ta tiTati Ta tiTati avec le pied qui bat sur le Ta.

D'ailleurs le pied, c'est recommandé d'apprendre à l'utiliser comme marqueur puis de ne plus s'en servir, et de laisser son corps ressentir le tempo de manière totalement interne. Par ailleurs un bon exercice est d'utiliser le pied droit pour le premier temps, le gauche pour les autres, puis, une fois acquis, de marquer le début de la première mesure du droit et celui des 3 suivantes du pied gauche.
Ouais enfin là je te parle d'un orchestre dont la moitié joue du binaire et l'autre du ternaire en même temps, là t'as intérêt à avoir bien intégrer le tempo "global" indépendamment du contenu parce que t'as la moitié de l'orchestre qui va te "parasiter" l'oreille.

D'ailleurs, quand on a joué le morceau lors d'un concert, le violoncelle qui nous posait la "base" du morceau s'est loupé dans le tempo et à commencé à se décaler. Heureusement, le chef a sentit venir la catastrophe (c'était assez marrant d'ailleurs de voir sa tronche se décomposer en mode "of fuck !", même si sur le coup, on rigolait pas trop), il a chopé le focus de tout le monde et bien posé ses mesures, on a réussit à se maintenir et rattraper le coup, le public y a vu que du feu, mais vla le coup de stress.

Parce que ça, si t'as pas intégré la base du tempo indépendamment du contenu de la mesure, c'est un coup à ce que tout le monde parte en couille et que le morceau s'effondre. C'est arrivé plus d'une fois en répet, c'est assez impressionnant quand tu vois que d'un décalage, t'as toute une partie qui suit le décalage, ce qui paume l'autre partie et ça finit en bouillie sonore.
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