L'apprentissage des langues vivantes. Dès la sixième, et même plus tôt cela commence. On ne peut pas nier le plaisir que l'on a quand enfin l'on a réussi à parler dans un pays étranger. Mais quelles difficultés avant d'arriver jusque là!
En fait, je tiens à vous le dire: il n'y a plus tellement de langues vivantes. Beaucoup ont vieilli jusqu'à l'absurde. Alors, pour aider le barien, en plus de vous narrer les difficultés qu'il y a à les apprendre, je reconstituerai (avec votre aide) le convertisseur universel de mots, utile à tous ceux qui ont besoin de retrouver leur vocabulaire étranger en faisant le minimum d'efforts.
| Anglais |
Oui, bon l'anglais, tout le monde l'a fait (ou presque à l'école). Ca passe à peu près, on s'en sert pour essayer de comprendre les chansons que l'on écoute et pour pouvoir surfer sur le net. Aussi, pour aller sur les serveurs de son jeu de rôle favori où il y a des joueurs.
Pas de difficultés majeures, sauf pour les verbes irréguliers, mais eux on essaie juste de pas les employer. C'est tout. |
Pour traduire en Anglais, prendre un verbe français et rajouter -ed.
| Allemand |
Avoir appris l'Allemand, c'est c'être payé des bouquins d'une insipide mièvrerie tels qu'Hallo Freunde. Où Udo et son amie Silke sont dérangés en cours par des élèves dissipés, où la Großmutter se rend à la Konditorei, et où tout, sur place, est prétexte à des narrations et à des devoirs à la maison. |
Pour traduire en Allemand, prendre un verbe français et rajouter -tete.
Mais je laisse la description fines de ces langues à ceux de vous autres qui les avez bien pratiqué pour résumer encore rapidement quelques règles:
Pour passer en Espagnol, ajouter a aux mots. Pour l'Italien i ou o. Pour le Japonais, o également. Ce qui rend les traductions italien-japonais extrêmement faciles, si l'on veut bien passer par le français.
| Viêtnamien |
Fiers d'une langue polytonale et monosyllabique, si les autochtones admettent volontiers qu'elle est de prononciation délicate, ils se montrent toujours tatillons, intolérants au moindre écart phonétique. Cela rend la partie difficile.
Six tons possibles par voyelle, chacun changeant le sens d'un mot. Et aussi pour un même mot, plusieurs sens disponibles selon le contexte. Une phrase de quatre mots peut littéralement ouvrir la voie à plus de mille interprétations possibles, par le fait.
Les dictionnaires locaux, faits par des institutions à la conscience professionnelle parfois faible, ne vous aideront pas toujours. Ils sont parfois faux et souvent farfelus: je possède un exemplaire qui propose une traduction pour "marsupilami".
Les phrases les plus simples sont parfois les plus dangereuses. Entrant dans les troquets, je lançais un "Salut tout le monde!", traduit tout à fait dignement (en mot à mot du français, c'est vrai) en "Chào các người!", avant d'apprendre des années plus tard que cela rendait les gens nerveux. Ils n'agissent pourtant eux-mêmes pas autrement en traduisant mot à mot le moment venu!
Si un polytonneau passe par ici et qu'il arrête de cuver une minute, qu'il lise ceci et en juge: à l'occasion que je faisais un contresens dramatique sur une phrase qui tournait en catastrophe et menaçait de rendre mon interlocuteur fou et sourd, je m'excusais platement. "No stars where!" me répondit-il en anglais (voyant bien que j'étais au bout de toutes mes ressources). Eh bien, ça, c'est pas la traduction littérale de "Không sao đầu!", non?
C'est certainement la langue la plus compliquée que je connaisse, mais elle s'adapte très bien au pays dont la première denrée d'exportation que je lui connais est la mauvaise humeur.
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| Cambodgien |
Ah! Alors même que j'écris cela, vous devriez voir mon visage: j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Non mais sans blague! Quelle patraque!
Donc, vous prenez une lettre, et cette lettre c'est une consonne. A droite vous étendez son écriture pour lui associer une voyelle. C'est pareil en coréen, mais par défaut de compatibilité, les cambodgiens n'admettent pas qu'on leur écrivent coréen. En bas, on peut lui mettre un autre signe, qui s'appelle une souscrite. Outre le fait qu'elle oblige à écrire sur un cahier de solfège au lieu d'un cahier normal tellement c'est volumineux, elle arrive à changer le son de la voyelle associée. La vrai patouille.
Les mots sont dépourvus d'espaces de séparation: tout est d'un seul tenant, et le profane doit se débrouiller pour découper sa phrase à la hache et au jugé: en faisant l'assertion qu'un mot débute "ici" et se termine "là".
Le tout nageant dans une grammaire à l'admissibilité étrange, c'est une langue dont il est difficile de retenir l'écriture. C'est aussi, pour faire le pendant à celle vietnamienne qui est imprononçable, qu'elle est de son côté illisible. Comme ça, tout le monde est servi.
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| Indonésien |
Donnez-moi un jour la chance d'apprendre cette belle langue aux accents si fleuris! Elle a l'air si abordable!
Quel plaisir j'aurai quand je la maîtriserai de déambuler et de pouvoir enfin discuter avec les Papous!
(ai-je bien pullé? S'il y a le moindre indonésien sur le bar, il devrait rappliquer en claquant des dents).
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Vous aussi, pour justifier que vos camarades étrangers vous payent la bière dont ils vous sont redevables pour tous les efforts que vous avez fait pour communiquer avec eux, racontez vos efforts et les obstacles étranges que vous avez rencontré durant votre apprentissage.