Reconnue par les berlinois comme une des meilleures DJ locales,
Tama Sumo touche enfin un plus large public en livrant une compilation de haute tenue. Plongée les yeux fermés entre deepness et volutes dub. Prenez votre souffle…
Mise à part sa résidence au
Panorama Bar et un
EP sur
Ostgut Tonträger avec son acolyte
Prosumer, Tama Sumo se fait relativement discrète. Trois ans après
Cassy, elle prend les rênes de la deuxième compilation du Panorama Bar.
S’il n’y a qu’une seule compilation de deep house et de dub techno à retenir cette année c’est celle-ci. Parmi la multitude de mixes dédiés au genre sortis ces deux dernières années, peu ont réellement su tirer leur épingle du jeu et proposer autre chose qu’un insipide best of des meilleurs ventes de
Decks.de et de
WhatPeoplePlay. Celui-ci se distingue par un feeling hors du commun, à défaut d’être original.
Difficile de décrire ce qui accroche vraiment dans ce mix et pourquoi il est simplement meilleur que bien d’autres. Après tout la tracklist n’a rien de surprenant, bien qu’elle ne soit limitée qu’à des perles de deep house/techno, aucun artiste n’est inconnu au bataillon et quelques uns ont squatté les posts de blogs avisés ces derniers mois (
Shed,
Levon Vincent,
Trus’me,
Kassem Mosse, etc.). On aurait pu craindre un énième mix de podcast illustrant la tendance du moment à Berlin et à la Fabric. Fort heureusement, Tama Sumo évite cet écueil et propose une vision très personnelle et finement menée de la musique “intérieure”.
Constant, soutenu et mené avec doigté, le mix appelle à l’immersion totale, il happe l’auditeur dès les premières mesures et jusqu’à la fin. Tama Sumo passe par quelques tunnels techno agrémentés de basses dub et revient toujours à la mère deep house. Chaque morceau est subtilement amené et complète idéalement celui d’avant, le tout sans jamais une faute de goût ou une hésitation technique. Tout est posé comme une évidence, une loi mathématique indémontable.
Le risque premier avec la deep house est de sombrer dans une léthargie mentale malgré l’omniprésence du rythme. L’enivrement de la répétition peut vite s’essouffler et l’hypnose cesser sur le champ. L’expérience de Tama Sumo lui permet de déjouer ces pièges et de mener un des mixes les plus convaincants du genre.
A la manière de Cassy avec son
Panorama Bar 01, puis de Marcel Dettmann avec son
Berghain 02, espérons que cette compile permette à Tama Sumo de dépasser le cadre fermé de ses résidences et de rayonner outre la capitale teutonne.
Tracklist:
01. Tin Man – Constant Confusion
02. John Daly – Birds
03. Nina Kraviz – Voices (Jenifa Mayanja Remix)
04. Steffi – 24 Hours
05. Lerosa – Plesso
06. Prosumer & Murat Tepeli – U & I
07. John Roberts – Blame
08. Trus’Me – W.A.R. Dub
09. Kassem Mosse – Zolarem
10. Shed – Stiff Job
11. Newworldaquarium – Trespassers (Redshape Trespassed Mix)
12. Mike Huckaby – Wavetable No.9
13. XDB – Jet
14. Levon Vincent – Late Night Jam
15. Lucretio – Good Words
16. The Oliverwho Factory – Together
17. Basic Soul Unit – Things Pass
18. Marcus Mixx – Without Makeup (Ron Hardy Mix)
19. Ost & Kjex – Continental Lover
20. Tama Sumo & Prosumer – Alien Mutts
21. Soundstream – All Night