Publié par
Kazuya Mishima San
Oh mais le tous pourris c'est toi qui le dit.
C'est quand même ce qui ressort d'un certain nombre de messages dans ce sujet ou, en tout cas, l'impression que ça en donne, je ne dis pas que c'est l'opinion des auteurs.
Pour revenir au sujet, tu ne trouves pas complètement anormal que des gens qui ont été condamnés pour délinquance en colle blanc, puisse non seulement se représenter à une élection mais qu'en plus qu'il y ait des gens pour les élire ? Ça ne pause pas un problème de éthique ?
C'est toute la question du pardon, de la valeur rédemptrice de la condamnation et de l'exemplarité du politique.
Personnellement, je me destine pour le moment (j'ai encore du temps avant de finir mes études et je vais peut-être changer d'avis mais bref) à la fonction publique, voire à des visées politiques à plus long terme éventuellement, et je n'imagine pas ma carrière autrement qu'exemplaire et mes convictions autrement que préservées envers et contre tout. Je suis évidemment farouchement opposé à l'opportunisme, au clientélisme etc.
Maintenant voilà, est-ce réellement une idée utopique due à ma jeunesse, vais-je être capable de garder cette ligne de conduite toute ma vie, peut-on accéder à des hautes fonctions en restant dans cet esprit, c'est difficile à déterminer. Je l'espère très sincèrement mais je ne suis pas, entre guillemets, dans le système.
Il faut voir également qu'au-delà de la faute de l'homme (qui n'est pas pour autant mineure ou justifiable moralement), il y a également eu des failles dans le système lui-même. Je pense par exemple au financement des partis politiques avant l'introduction du financement public qui n'était pas viable. Les partis étaient supposés financer des campagnes de plus en plus onéreuses par les simples cotisations des adhérants, adhérants dont le nombre a plutôt tendance à diminuer il me semble. Du coup, les hommes politiques de nombreux partis, PS comme RPR notamment, ont recouru aux emplois fictifs, aux abus de biens sociaux, aux aides des entreprises contre l'attribution de marchés publics etc.
Alors certes et je le répète, la faute n'est pas pour autant justifiable. Il n'en reste pas moins que le système était mal pensé et que ça peut expliquer au moins en partie certaines affaires.
Est-ce qu'un homme politique doit être privé à vie d'exercer toute fonction parce qu'il a fait une faute, je ne sais pas. Pour celui qui n'a pas de conscience et est prêt à recommencer, sans doute. Pour celui qui a juste failli une fois et a compris son erreur, la question se pose. Est-ce que se priver d'un homme qui peut avoir de grandes compétences, être un grand administrateur parce qu'il a failli une fois est bonne idée, cela dépend sans doute des cas.
Bien évidemment, l'exemplarité est quelque chose à mon sens de fondamental et les affaires de corruption nuisent plus que tout à l'image qu'ont les citoyens de la politique en général. Maintenant, la réponse n'est pas pour autant facile à apporter et il faut mettre l'idéal à l'épreuve des faits et de la réalité.
Bref, voilà en plus détaillé et expliqué, pourquoi je voulais nuancer cette tendance au "Tous pourris" (dont on ne trouve pas plus populiste) et cette idée de purges. D'autant que la corruption ne sera - malheureusement - jamais totalement éradiquée et qu'on a parfois vite tendance à sauter dès qu'il y a un soupçon avant d'avoir des preuves. C'est aussi la question fondamentale du fonctionnement système en lui-même avec des personnes qui n'exercent que des fonctions politiques toute leur vie, une école qui forme un nombre assez incroyable de personnalités de premier plan dans tous les domaines etc.