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Le reste de l’après midi se déroula dans un silence pénible, il marchait devant elle à une vitesse constante sans jamais se retourner, ni lui adresser la parole, pas même un regard.
Elle se sentie un peu fautive de l’avoir piégé mais elle trouvait cela injuste qu’il l’en tienne pour seule responsable.
Elle tenta plusieurs fois d’entamer une conversation avec le guerrier, sans succès, ce dernier lui semblait lui en tenir rigueur pour le canular.
Le soleil décroissait peu à peu et l’air se rafraîchissait.
Elle ne savait pas ou il allait mais tant que ça l’éloignait d’Asturb elle ne rechignait pas. Elle aussi avait ses propres raisons de fuir la citée des mercenaires.
Depuis une heure ou deux maintenant, ils avaient quitté la route principale et était entré dans un endroit étrange où des multitudes de petites statues sortaient du sol.
Elles étaient la plupart du temps, planté là sans aucune cohérence puis quelquefois bien en rang comme des petits soldats.
Le plus étrange fut les différents équipements qui ornaient les statuettes de bois.
Des chapeaux, des capes et même des armes de toute forme et couleur était posé sur ces piliers sculptés, sans qu’aucune entrave magique ou physique empêche quelqu’un de les prendre.
Il continuait de marcher sans s’interrompre, sans ralentir, sans rien faire d’autre que marcher vers le Sud, de longues heures durant, le Sud fut la direction de l’homme à l’épée qui l’avait sauvé des Sérianes.
A présent, le soleil c’était presque totalement couché et la légère brise de tout à l’heure paraissait désormais glaciale.
Son souffle se transformait en buée à chaque fois qu’elle respirait et elle n’était vêtu que d’un pantalon fin et d’une petite tunique à manche courte qui laissait ses épaules à nues.
Elle commençait à claquer des dents.
Se frictionnant elle même, elle aperçut une cape en fourrure brodé d’or sur l’une des nombreuses statuettes qui peuplait le cimetière.
Elle tendit la main pour s’en emparer, espérant ainsi pouvoir porter quelque chose de plus chaud sur les épaules.
??? (sans se retourner): "N’y touche pas… On ne doit pas piller les biens de ceux qui sont mort."
??? : "Ceux qui sont mort ?"
??? (scrutant autour de lui) : "C’est un cimetière… Le Champ du Repos…"
??? : "Tu connais ?"
??? : "Non… J’en ais juste entendu parler… Bon, remettons nous en route…"
Le guerrier repartit suivi de la jeune fille.
***
Petit à petit, une brume opaque, se formait au ras de l’herbe, formant comme une nappe de Lailait sur le sol.
La lumière blafarde de la lune éclairait le Champ du Repos, la nuit était complètement tombé à présent et le froid se faisait mordant.
Le guerrier résistait bien à la fraîcheur prenante de la nuit, la fourrure qu’il avait hérité de sa mère était en partie l’explication, l'autre partie étant ce petit manteau d'hiver qu'il avait prit le jour de son départ et qu'il avait enfilé une fois la nuit tombé.
L’adolescente le suivait toujours depuis l’après midi et avait essayer d’engager plusieurs fois la conversation, de façon très subtiles parfois.
Elle avait essayer les remerciements, la flatterie, l’humour, les sous entendus et même la psychologie mais Zack tint bon, pensant qu’elle allait se lasser et partir il ne répondit à aucune de ses paroles.
Pourtant elle le suivait toujours, coriace la petite.
Mais une fois le soir tombé, elle commençait à claquer des dents, car l’air c’était rafraîchis brusquement, ce qui d’ailleurs, avait failli lui faire commettre une erreur dangereuse.
Elle avait voulu se réchauffer en prenant une cape sur l’un des statues mémorial, mais heureusement il l’en avait empêcher.
"Même dans la mort il faut respecter le bien d’autrui"
Son grand père lui avait dit ça un jour, mais il ne se souvenait plus pour quel raison.
Il continuait à marcher silencieusement entre les tombes, silence brisé seulement par le bruissement de l’herbe sous ses pas.
Les ténèbres lugubre l’enveloppaient, éclairé par la lumière d’un astre sans vie.
Tout était calme, un silence de mort régnait en ces lieux, pas un murmure, pas de présence animal, ni même un bruit d’insecte, aucun son ne perçait aux oreilles de Zack.
Quelque chose clochait.
Dans tout ce silence il aurait dût entendre au moins une chose. Le seul bruit qui indiquait que tout était normal ne retentissait plus depuis tout à l’heure.
Il n’entendait plus l’adolescente claquer des dents.
Zack (se retournant) : "Hé, est ce qu… Mais tu es folle ?!"
??? (s’arrêtant net, effaré) : "Quoi ? Qu’est ce que j’ais fait ?"
Zack : "JE T’AVAIS DIT DE NE PAS Y TOUCHER !"
La jeune fille portait sur les épaules la longue et belle cape qu’elle avait voulu prendre tout à l’heure.
??? : "Désolé mais j’avais froid, et puis lui n’en avait plus besoin !"
Zack (essayant de lui enlever l’habit des épaules) : "Donne moi ça ! Il faut aller la remettre à sa place !"
??? (se débattant pour empêcher le guerrier de lui ôter la cape de fourrure) : "Mais arrêtez ! Pourquoi voulez vous la remettre là bas ?"
Zack : "C’était à lui de son vivant et à sa mort, s’il ne la pas il ne sera pas en paix !"
??? : "Hahaha, laissez moi rire ! Je ne crois pas à ce genre de baliverne !"
*Schraaak*
Zack (criant sous la surprise et la douleur) : "HAAAAAAAAAAA !!"
??? : "Quoi ? Qu’y a-t-il ?"
Le guerrier dégaina rapidement son épée de la main droite et donna un coup vertical sur sa gauche, ne tranchant que le vide.
??? : "Qu’est ce qui vous arrive ? Vous êtes fou ou qu…"
La jeune fille vit le bras gauche de Zack, complètement ensanglanté, parcouru d’une longue entaille irrégulière.
??? : "Ho mon dieu, qu’est ce qu…"
"Besoin…"
Un souffle avait murmuré quelque chose de quasiment inaudible.
Le guerrier faisait face à la pénombre, un bras ballant, tenant son épée de sa seule main valide, scrutant les ténèbres pour y décerner son agresseur.
*Wooosch*
Instinctivement le guerrier fit un bond en arrière quand il entendit quelque chose fendre l’air dans sa direction.
A quelques centimètres à peine, il vit passer devant sont visage, une masse sombre avant qu’elle ne disparaisse dans la nuit.
"Froiiiiid…"
Au niveau du sol, non loin de lui, le guerrier vit deux petits points lumineux apparaître. Comme deux petits yeux totalement rond. Bien qu’ils ne soient que des points lumineux, Zack savait qu’il le fixait. Où plutôt qu’il fixait quelque chose dans sa direction.
??? : "KYAAAAAAA !!"
Le mercenaire se retourna vers la jeune fille. Elle était à terre, la cuisse parcouru d’une profonde blessure jusqu’au genou.
Deux autres points lumineux se trouvaient proche d’elle.
"Rendre…"
*Wooooosh*
Cette fois il n’allait pas pouvoir esquiver le coup de la chose qu’il avait laissé sans surveillance et para en interposant son épée entre lui et elle.
*Skraïïïïïïng*
Comme des ongles sur un tableau noir, quelque chose rentra en contact avec la lame, provoquant une gerbe d’étincelle qui permis au guerrier d’apercevoir l’espace d’un instant le monstre qui s’en prenait à lui.
C’était une ombre, une ombre immense, presque deux fois plus grande que lui.
Elle n’avait pas de forme a proprement parler, juste une grosse masse aux contour indécis encore plus noir et sombre que la nuit elle même.
Puis, alors que les étincelles disparaissaient, les deux petits points blanc qui se trouvaient au dessus de lui à l’instant, redescendirent au niveau du sol.
D’autres points blanc s’illuminèrent, rejoignant les premiers.
"Voleuuuur…"
"Son bieeeen…"
"Rendez... luiiiii…"
Voyant que déjà une bonne demi douzaine d’yeux blanc était apparu, il se retourna vers l’adolescente blessée.
Zack (essayant de la relever) : "On doit fuir ! Lève toi et cours !"
??? (s’évertuant à empêcher le sang de couler de sa blessure) : "Je… Je peux pas…"
Elle sanglotait, sûrement à cause de la douleur et de la peur.
En voyant l'entaille, le guerrier se demanda si lui même aurait pu se relever.
Il changea son épée de main, la saisissant de son bras blessé, se baissa puis souleva et chargea le jeune fille sur son épaule valide.
Zack : "Il faut partir d’ici !"
??? : "Mais…"
Le guerrier s’élança par dessus les petites boules phosphorescentes, les enjambant le plus vite possible pour leur échapper.
Au passage, plusieurs d’ entre elle réussirent à lui entailler légèrement les jambes.
S’engagea une course poursuite perdue d’avance pour le guerrier et sa protégée.
La portant sur son épaule, il courait de fois moins vite tout en ne pouvant pas riposter à cause de son bras blessé et les monstres qui le poursuivaient semblait glisser sur le sol, au milieu de la nappe de brouillard.
Les ombres gagnaient de plus en plus de terrain et Zack était à bout de souffle.
Heureusement, la "chance" ne l’avait pas abandonné.
Un peu plus loin devant lui, un arbre se dressait de tout son haut et de toute ses branche dépourvue de feuillage, un ébène.
Plus sombre qu’une pierre de jais, il se dressait lugubrement au milieu d’une "clairière de tombes".
Prit d’une furieuse envie de grimper jusqu’au sommet de cet arbre, Zack redoubla d’effort pour l’atteindre.
Arrivé à son pied et sans ralentir Zack bondit contre le tronc, prit appuis dessus pour gagner encore un peu de hauteur et planta son épée dans l’écorce le plus haut qu’il pût lorsqu’il fût au sommet de son saut.
*Tchak*
Suspendu à son épée au dessus du vide, Zack fournit un ultime effort pour se hisser, malgré son bras blessé, lui et la jeune fille dans les branchages de l'arbre.
Pendant ce temps les ombres c’étaient regroupé au pied de l’arbre. Apparemment elles ne savaient pas ou ne pouvaient pas y grimper.
Zack se pensa sauvé jusqu'à ce qu’il les voient s’amonceler petit à petit, les unes sur les autres, formant une masse qui ne cessait de grossir.
Zack (en pensée) : "Merde… Ca le fait pas là."
Le guerrier retira son épée de l'écorce et enleva son manteau.
??? ( pleurant de douleur et de peur) : "Qu’est ce qu’on va faire… Snirfl… Je ne voulais pas ça… Je suis désolé… Snirfl…"
Zack (coupant sa veste en deux grâce à son épée et parlant d’une voix dure) : "Arrête de chialer ! C’est pas ça qui résoudra la situation ! (d’une voix plus douce et lui tendant la moitié de sa veste déchirer) Tiens… Déchire la en lambeaux et bande ta jambe pour commencer. Il faut éviter que tu te vide de ton sang. Je te soignerais après avec une potion."
Le mercenaire, tout en bandant lui aussi son bras meurtri avec des morceaux de manteau, pensa que la prochaine fois, il prendrait des bandages car à se rythme, il finirait son aventure en sous vêtement.
Analysant la situation dans laquelle ils se trouvaient, le jeune homme conclu qu'il n'avait pas trente six options, mourir ou…
Zack : "Passe moi la cape que tu as prise…"
??? (entre deux sanglots) : "Pourquoi faire ?"
Zack (scrutant le pied de l’arbre) : "Je vais aller la remettre à sa place. C’est ça qu’ils veulent."
??? : "Mais ils vont te poursuivre !"
Zack : "Je sais… Mais d’ici peu ils seront à notre hauteur…"
??? : "Mais…"
Zack : "Donne moi cette foutue cape !!"
La jeune fille s’exécuta et lui tendit la fameuse étoffe brodé.
Zack la fit passer dans son dos et l’accrocha à son cou à l’aide des petites sangles prévue à cet effet.
Bizarrement, il se sentie un peu mieux, un mystérieux regain de vigueur l’envahit.
Il ressentait toujours la douleur de sa blessure mais en atténué, comme si tout à coup il avait été habitué à ce genre de blessure.
Zack (en pensée) : "Sûrement une cape magique…"
Il respira un grand coup, saisi son épée fermement et se redressa sur la branche.
Le jeune homme jeta un coup d’œil à l'adolescente et vit ses grands yeux vairons noyé de larme qui le regardaient et qui l’imploraient de rester avec elle, de ne pas la laisser seule.
Zack (de la voix la plus réconfortante qu’il pût) : "Reste calme et repose toi, je vais revenir. Tu as ma parole."
Puis le mercenaire sauta de l’arbre, sous le regard terrifié de la jeune fille.
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