Anti-guide de voyage
La pluie n'y est pour rien. Lorsqu'elle tombe un peu plus au nord, c'est pour caresser les terres tendres et fertiles de Normandie. Mais en Bretagne, elle corrode les murs, les peaux et les âmes. Bienfait au-delà du Couesnon, calamité en-deça.
La Bretagne est un lieu sinistre en toute saison et par tous les temps. Pour attirer de naïfs touristes, les autochtones maintiennent à grand peine une légende conçue de bric et de broc et font accroire au voyageur égaré que les pierres que le hasard a jetées dans un champ recèlent un mystère millénaire ou que les ruines de leurs masures sont les témoins d'une bataille oubliée. Avec l'impression sous-jacente de s'être fait berner, le crédule Bourguignon ou le Lorrain pressé repart vers son foyer, remportant de ce pays au passé falsifié une boîte de gâteaux salés, un korrigan en plastique et une pneumonie.
Les Bretons sont apparentés aux Tziganes. Comme eux, il leur arrive fréquemment de kidnapper des enfants. Puis, ils en font des saucisses, les glissent dans des galettes et les revendent, plus tard, à un touriste anglais que de trompeuses indications routières a conduit à Ploermeur alors qu'il se rendait à Bergerac. Bien heureux s'ils n'en profitent pas, au passage, pour lui rendre de la fausse monnaie !
Dans une langue rauque et oubliée de tous, les Bretons ourdissent lentement un plan pour empoissonner la France qui accueillit cette nation maudite en son sein en 1532. Mais cette enfant tard-venue et chétive, plus laide encore à mesure qu'elle vieillit, ne veut pas déchoir seule et attire le pays en entier dans son néant. C'est ainsi qu'année après année, elle empoisonne les sols et les cours d'eau pour que jamais plus les enfants de France ne puissent pencher leurs visages innocents vers une onde pure.
Peu à peu, les arbres torturés et maléfiques de la Bretagne, les faces mauvaises et les yeux jaunes de ses habitants, la rudesse de leurs moeurs, la grossièreté de leur cuisine couvriront uniformément notre beau pays. Et un silence infini baignera cet immense cimetière.
[ C'est à vous ! Déchaînez-vous et rendez service à votre frère Barien qui ignore tout des dangers que recèlent l'Italie, le Val-de-Marne ou La Rochelle. ]