Publié par Cthulhu
Je ne vois pas pourquoi le problème devrait venir d'ailleurs, d'avant, au niveau du lycée parce que celui-ci lance quand même sur tout ce qui suit.
Faudrait par contre peut être équilibrer et revaloriser les études supérieures courtes pour y envoyer une partie de ceux qui vont en faculté pour sortir avec une licence ou moins.
La fac en elle-même remplit bien son rôle : préparer à l'enseignement ou à la recherche, voire former des techniciens ou des ingénieurs de façon très ponctuelle.
Maintenant le constat c'est que le taux d'échec est énorme. Alors y'a plusieurs possibilités : on cherche à agir sur la cause du taux d'échecs (et à mon avis la transition lycée-fac n'est pas anodine, il suffit de comparer les notes au premier et au second semestre), on cherche à faire une pré-sélection en sachant qu'il n'existe pas de critère ultime pour ce genre de sélection et qu'un tas d'étudiants en feront les frais, on améliore l'information histoire que le mec qui s'inscrit en licence sache que celle-ci ne lui servira à rien si après il n'a pas le CAPES ou l'agrég, ou alors on considère que la proportion d'échecs démontre que seuls les meilleurs arrivent en bout de course et tant pis pour les autres.
Moi en tant qu'étudiant, ce que j'ai constaté (je ne veux pas faire de mon expérience un cas général, mais je ne connais pas les données officielles, donc je ne peux parler que de ce que je connais) c'est que le bon élève-type n'existe pas, pas plus que le glandu-type. Par contre, les mecs qui se plantent aux exams sont rarement les "meilleurs", et en ce sens je trouve que c'est un bon moyen d'évaluation, bien meilleur que le dossier scolaire et les notes du lycée. Bien sûr il y a à nouveau des exceptions, genre le mec plutôt branché info qui se viande en maths, et dont les notes deviendront bonne au fur et à mesure qu'il se spécialisera, mais lui il est capable de se rattraper aux branches en cartonnant son épreuve d'algorithmique. Donc en pratique, il passe. Ceux qui se viandent sont réellement ceux qui ne sont pas à leur place.
Et là le souci c'est qu'au lieu de les aider à se réorienter vers un truc plus adapté, on les laisse redoubler une, deux voire trois fois, et le plus fort c'est que certains ne savent même pas à quoi aboutiront leurs études en fin de compte. Une licence, ok, et après ? Je vais démarcher les entreprises ? Et après une cinquantaine de refus essuyés je brûle mon diplôme inutile ?
Un mec qui va en fac, comme tu l'as dit dans la grande majorité des cas, il finira dans l'enseignement ou la recherche. Et c'est malheureux, mais y'a pas de place pour tout le monde.
Mon avis : trop de mecs vont en fac qui seraient mieux ailleurs, mais personne n'est en mesure de décider a priori qui est capable de cartonner à la fac, et qui ne l'est pas. Alors il faut se contenter d'informer les étudiants qu'il existe d'autres formations, et les laisser aller à la fac, avant de se réorienter le cas échéant.
Donc le problème est bien au lycée plutôt qu'à la fac, il faut plus d'information pour sortir de la dichotomie fac/prépa, et également faire en sorte d'adoucir la transition lycée/fac (puisque quoiqu'il arrive, la plupart des lycéens iront à la fac sans savoir du tout à quoi s'attendre).
Et puis tant qu'on y est, rehausser le niveau des exams à la fac, parce qu'un mec qui a une licence mais pas le CAPES, il fera pas grand chose en général (et pour le coup il aura réellement perdu au moins 3 ans de sa vie).
Voilà tout ça pour dire qu'il faut laisser les étudiants se viander, du moment que c'est en connaissance de cause et qu'on les laisse pas moisir dans un système qui autorise les redoublements à répétition (anecdote : un mec de mon amphi ce semestre avait 7 ans de plus que moi).