Publié par Bratisla
mais j'estime qu'un juge a autre chose à faire, vu l'engorgement des tribunaux, que de comprendre l'esprit d'une loi tiraillée entre les intérêts des lobbies du disque, le développement de la culture, l'emploi des artistes millionnaires (pas beaucoup) et des artistes qui vivent chichement (plus nombreux), et le sauvetage des droits des consommateurs ...
Le contenu d'un texte de loi ne se limite pas à ce qui a une chance un jour de se retrouver devant les tribunaux.
La vision juridique de la personne sur ce blog est-il me semble (je précise bien "il me semble") raisonnable ainsi que cohérente. Même s'il passe dans les grandes largeurs sur quelques éléments qui prêtent d'un point de vue juridique à grosses polémiques quand même : comme le recours fait à une autorité administrative devant une juridiction judiciaire. Mais bon passons sur ce point, un peu comme il le fait parce que ce n'est pas vraiment ce qui intéresse les gens alors qu'ils devraient l'être mais bon.
On voit bien à travers son texte que le débat sur le contenu de la loi DADVSI est complètement pourri par deux éléments principaux et sur ce point son texte a le mérite de recadrer un peu :
►le premier point ce sont les tentatives de désinformation faites à grand coup d'artillerie lourde concernant les risques encourus par ceux qui téléchargent illégalement sur le net. C'est ce que TMQT soulignait plus haut par le fait de "jouer à faire peur". C'est facile, ce sont des campagnes de communication rapides à monter et toujours très efficaces et ce même si absolument pas crédibles. Certains milieux pas autorisés mais qui se sont autorisés ont laissé entendre qu'il relèverait d'une éventuelle possibilité qu'une bonne loi DADVSI pourrait permettre de télécharger à gogo de manière gratuite des oeuvres. En quelque sorte de rendre légale une illégalité complète. Evidemment, en bon argument bien populiste, ça n'a pas manqué de séduire des gens à qui, sur l'autre face de la montagne, on a fait très peur en agitant des arguments bidons sur la prison à vie et les amendes cumulées atteignant les revenus de Bill Gates.
Ceux qui téléchargent illégalement sont autant hors la loi avant qu'après DADVSI, et j'avoue ne toujours pas comprendre comment on laisse pourrir le débat parce ce type d'arguments.
► le second point c'est la protection des droits d'auteurs. Là encore le texte recadre un peu (il a ce mérite) en faisant le point. Rien ne change si ce n'est que les rémunérations forfaitaires perçues dans le cadre pédagogique apparaissent (mauvaise idée mais bon pas étonnant vu les rédacteurs du texte) et l'extension de la durée des droits voisins. Là aussi ça serait pas un mal que les intervenants sur ce type d'arguments fassent place nette, qu'on entende moins voir plus du tout, les "superstars du hit" qui en bons représentants de commerce des majors viennent jouer les pleureuses professionnelles pour un bon texte qui sur le point précis de leur droit d'auteurs ne les concerne pas et surtout ne les a jamais concerné.
Ce qui concerne les artistes par contre atteint ses limites dans une analyse juridique de la loi. Là on voit bien que l'aspect juridique ne fait pas tout, plus exactement il est la partie creuse d'une grosse partie de la loi qui est avant tout technique et économique.
Publié par Eolas, citation extraite du blog
Pas de Mesure Technique de Protection à l'insu des artistes, ce qui ne veut pas dire qu'ils pourront efficacement s'opposer à leur utilisation. Pour un éditeur, ça risque d'être « Mesure Technique de Protection ou pas d'album », puisque le risque financier de l'exploitation de l'oeuvre est assumé par l'éditeur : c'est donc lui qui souffre le premier de la contrefaçon.
Là on voit clairement l'annonce d'un beau pédalage dans la semoule. Dire que l'éditeur souffre plus que l'auteur de la contrefaçon est une blague. Les deux en souffre, il s'agit juste d'une question de montants financiers. Plus on a affaire à un "vrai artiste" qui vend sa création sur son talent plus le risque est égal entre l'artiste et l'éditeur, évidemment plus l'artiste est bidonné et la campagne de pub pour le faire vendre très coûteuse, plus l'éditeur boit le bouillon. "L'artiste" dans ce cas là tout le monde s'en fout un peu vu la teneur de son talent artistique.
Oui il y a un d'autres volets à la loi DADVSI que les éléments qui ont un jour une probabilité de se retrouver face au tribunaux. Aucun droit sur le plan juridique n'est profondément modifié par la loi, comme le souligne très justement TMQT. Mais ça suffit pas quand même à clore tout débat, si aucun droit n'est modifié il se pourrait quand même (faut noter le conditionnel) que les moyens d'accès à la culture eux subissent des changements importants et pas au profit de l'accédant mais plutôt du fournisseur et pas pour qu'il fournissent mieux à plus de gens mais plutôt pour que ses poches soit plus fournies elles.