Publié par blackbird
dans mon pays un truc comme ça on le passe au vote dans les six mois, il n'y a personne qui doit descendre dans la rue et on fait les comptes à la sortie des urnes
à chacun son truc

Chaque pièce de monnaie a son côté pile et son côté face
Bon outre les conditions qui font qu'une pratique n'est pas forcément adaptable telle quelle ; les systèmes de type "consensuels" comme la démocratie semi-directe suisse ont aussi leurs défauts. Ils sont extrêmement conservateurs. Lorsque tu participes à une votation tu réponds à ce qui t'est demandé, ni plus ni moins.
Le truc consistant à comparer l'efficacité de deux systèmes en fonction d'une situation bien précise ; comme les manifs actuelles en France n'a pas vraiment d'intérêt. Ce qui importe au final c'est la capacité qu'à le système sur la longue durée pour s'adapter et mettre en oeuvre la nouveauté. Sur ce plan là, le système semi-direct suisse ne présente aucun avantage, il tendrait même un tantinet à former une société un poil plus "lente" (sans participer au cliché du suisse forcément lent). Un mouvement social, comme la France ne connaît un actuellement, n'est pas forcément quelque chose qui n'a que des côtés négatifs socialement parlant. Evidemment comme on a tendance à tout compter comme des épiciers des machins chiffrables et auto-proclamés comme incontournables, on considérera plus aisément ce type de situation comme négative, ce qui est forcément un peu rapide, en tout cas trop rapide.
Publié par F|o
Au fait, quelqu'un peut m'expliquer en quoi le chomage est si subitement devenu une urgence, alors que ça fait au moins 10 ans (que dis-je, plus même) qu'il ravage la France ?
En réalité ce n'est guère compliqué. En situation de chômage structurel, tu ne peux pas faire grand chose à coup de mesurettes. Il faut des politiques d'envergure pour sortir de la spirale.
Le plein-emploi, économiquement parlant ne résout rien du tout. Le CNE n'a rien résolu et le CPE ne résoudra rien. Quel que soit l'angle de vue, un système capitaliste ne s'équilibre pas tout seul, il vit excessivement mal une succession de périodes où il est soumis à des effets de yo-yo.
Trouver du boulot à tout le monde en sacrifiant les revenus du travail ne sert à rien si ta population s'appauvrit, du moins à terme. Il est très tentant de diminuer les revenus du travail pour permettre à tous de trouver du boulot ; c'est la précarisation. Mais tout n'est pas aussi simple, parce qu'en faisant ça tu compromets la capacité de ta génération précarisée à faire vivre au niveau des revenus escomptés la génération précédente qui est nettement plus riche, la génération active va donc s'endetter de manière catastrophique. Que le système de retraites soit public ou privé ne change strictement rien à cette problématique.
Le chômage n'est pas une urgence au sens premier du terme depuis pas mal d'années parce que les quelques personnes un tant soit peu sérieuses qui se sont succédées au pouvoir depuis Barre, on dira, savent bien qu'avant de créer des emplois il faut surtout veiller à ce que ces emplois soient créés dans des situations qui permettront à la personne à qui tu trouves du boulot d'être un agent économique valable. Un type précarisé ne vaut rien, son coût social est considérable.
Cette barrière est aujourd'hui tombée ; le chômage est devenu une urgence complète, créer de l'emploi à tout prix devient un leitmotiv. Pourquoi ? Parce que mécaniquement il va baisser. Même si, à la tête de la société tu en fous pas une, le chiffre brut du chômage va diminuer. Le chômage devient un "bon produit" politique, ce qu'il n'était pas. Il devient politiquement porteur puisqu'il baisse de façon mécanique pour de simples causes démographiques. Tout le monde veut parler de chômage puisqu'il baisse, manque de bol les gens sont cons, cette bande de "veaux" (copyright le Général) voilà qu'ils causent précarité maintenant.