Publié par Kronem
Il y a une énorme nuance que vous oubliez dans le cas HENDRIX: connaître son manche et connaître le nom que le solfège lui donne.
Hendrix connaissait son manche, ses gammes, etc... par contre ne pas savoir lire une partition, c'est tout à fait possible... beaucoup par exemple, de nos jours, apprennent avec les tablatures... et sont incapable de lire une partition. Et pourtant la technique à suivi.
Sans compter que Hendrix, même s'il n'avait certes aucune formation théorique classique à proprement parler, avait une compréhension de l'harmonie très complète et approfondie née pour partie d'une oreille incroyable et pour partie du fait d'avoir bossé pendant des années comme session-man (entre autres de Sam&Dave). Donc certes il n'était probablement pas lecteur, mais dire qu'il ne connaissait rien à l'harmonie est une énorme connerie, il n'aurait jamais pû écrire nombre de ses morceaux (qui emploient des enrichissements et des cadences venant en droite ligne du jazz) sans...
Donc de deux choses l'une, soit on a la chance comme un Bireli Lagrene d'être à la base incroyablement doué et doté d'une oreille anormalement développée en venant au monde et par dessus le marché on a grandi en baignant dès notre plus tendre enfance la musique, soit on met sa fierté et ses grande théories dans sa poche, et on bosse.
La lecture, OK, ça ne sert que dans des cas particuliers (je suis lecteur, ça m'a beaucoup servi à l'occasion, mais dans un contexte très particulier), mais la théorie, pas moyen d'y couper, à un moment ou un autre ça devient fatalement indispensable pour qui veut progresser ou tout simplement jouer un tant soit peu en groupe (et espérer sortir un jour de la cave de papa/maman).
Après, le solfège, la théorie, c'est comme la technique: des outils, du vocabulaire. Si on ne connait que 3-4 mots, dur de pouvoir tenir un conversation, non ? Eh bien la musique c'est pareil: si on ne connait que 2 gammes, qu'on sait jouer d'une seule et unique façon et à 1 seule vitesse, ça va être dûr de "dire" quoi que ce soit. Et qu'on ne me cite pas l'exemple des bluesmen, TOUS les bluesmen, même ceux qui utilisent un vocabulaire harmonique relativement réduit (mais qui est loin de se réduire à 1 bête penta, contrairement à ce qu'on croît), sont capables d'une infinité de nuances et de subtilités, chose qui sont le produit d'une seule et unique chose: le boulot.
Donc si on veut jouer de la musique et pas taper la pose (genre le blairoïde qui déclare que la théorie c'est pour les bourgeois

), à moins d'être un extra-terrestre genre Django/Jimi, pas le choix: boulot, boulot, encore boulot, et éventuellement boulot après ça