Tout d'abord, je tiens à remercier l'ensemble des participants. La discussion s'est faite jusqu'ici sans trolls ou flams, ce qui constitue en soi sur JoL un acte notable

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Petit rappel cependant : On évitera de parler ici de la situation russe et de l'opération en Ossétie, merci. Le mieux sera de créer un fil sur ce sujet précis.
Maintenant, puisque l'on a abordé les interventions des deux groupes anti-terroristes français, à savoir le RAID (police nationale) et le GIGN (gendarmerie nationale), autant y revenir, car certains points démontrent le malaise d'une frange de la population face à la manière forte.
Le Cas Human Bomb (HB et la maternelle) :
Nous avons là le cas d'un acte pas vraiment terroriste mais plutôt motivé par l'appât du gain. Les méthodes sont néanmoins similaires. A la suite de l'intervention du RAID dans l'école maternelle au cours de laquelle, HB avait été abattu par les policiers, une polémique est apparue :
Comme le dit
LooSHA, pour certains milieux français il s'agissait ni plus ni moins que d'une exécution sommaire du terroriste. On se souviendra aussi du commentaire laconique de Charles Pasqua :
L'individu est mort.
Mon point de vue : Il était ceinturé d'explosifs, un sursaut d'adrénaline et il pouvait avoir le temps d'actionner la mise à feu, tuant des jeunes enfants. La menace était trop importante. S'il avait eu le temps de se faire sauter, on aurait bien entendu crier Au massacre! et le gouvernement aurait été secoué, sûrement même démissionnaire.
On touche là le parfait exemple de l'atermoiement de l'opinion française : C'est bien mais... ou c'est pas bien mais...
Dans mon idée il ne fait pas l'ombre d'un doute que HB a été exécuté pour éviter le drame. C'est sans doute regrettable pour l'idée que l'on se fait d'une démocratie mais il ne fallait pas non plus se voiler la face. C'était sans doute la seule chose à faire.
Le Cas Marignane (Les islamistes algériens à l'aéroport de Marseille) :
Grâce à l'action de la diplomatie française, l'avion avait pu quitter Alger sans l'intervention des troupes d'assaut algériennes, pas du tout équipées ou formées pour ce genre d'action sans une perte conséquente d'otages.
Il a été prouvé que les islamistes comptaient par la suite se rendre sur Paris. Ils ont à un moment ouvert le feu sur la tour de contrôle pour influer sur la décision négative des autorités. (Ce qui conduira à l'intervention du GIGN, appuyé par l'EPIGN).
Le gouvernement était d'abord contre une telle intervention. Encore une fois, trop de risques qui auraient amenés en cas d'échec de l'opération à une explosion du gouvernement.
Bizarrement l'action forte fut presque unaniment saluée. Pourtant il ne s'agissait pas d'enfants mais d'adultes (à quelques exceptions)...
Dans les deux cas, nous avons eu à un moment donné un acte fort du gouvernement qui a assumé ses responsabilités. Et en haut lieu dans le cadre d'opérations médiatiques, c'est assez rare pour être noté.
Lors de l'Assaut de la grotte d'Ouvéa (Nouvelle-Calédonie), là encore, une décision ferme de François Mitterand avait clos la situation.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas partisan de la négociation dans le cas d'actes terroristes. Car je sais que si on laisse la porte ouverte, de tels actes vont se multiplier de par l'écho médiatique qu'ils vont procurer.
Selon le juge Bruguières, les arrestations à Venissieux l'année dernière ont permis de déjouer un attentat chimique dans une capitale européenne, certainement Paris, par des hommes issus du milieu tchétchène, ce qui ne manquera pas de surprendre, la France n'ayant à priori pas de rapports avec les évènements dans ce pays. On se serait plutôt attendu à l'action de groupes arabes.
En clair, notre pays n'est pas à l'abri. Imaginez qu'il cède ouvertement à un moment. Ce serait un signal incroyable envoyé aux autres groupes terroristes quand à la réussite de leurs opérations sur le sol national. Je n'ose même pas y penser.
Je reconnais parfaitement les implications douloureuses que provoque une attitude intransigeante. Si mes enfants étaient otages, je prierai le ciel que la négociation l'emporte. Mais j'essaye de me dégager du côté émotionnel pour prendre en compte la portée beaucoup plus vaste d'un renoncement. Plus qu'un danger pour la démocratie, ce serait une acceptation de la loi du plus sanguinaire.
J'avoue, n'étant pas un ange, que l'idée de
kalidor d'unités secrètes chargées de
terroriser les terroristes effleure souvent mon esprit. Le problème serait le contrôle de telles unités et le risque de leur utilisation pour servir les intérêts personnels de hauts fonctionnaires. Bref, trop dangereux en l'espèce aussi.
Racen