Ok, ca n'as rien à voir avec le titre

mais jm'ennuies sec au boulot alors jvai vous faire partager ma frustration... lisay !
L'histoire des papillons chinois me fût racontée il y a 17 ans, par un homme d'un âge déjà assez avancé, du moins paraissait-il ainsi. J'ai appris un peu plus tard qu'il était jeune encore, et que c'était l'audition du récit des papillons chinois par quelqu'un qui l'avait vécu de près qui avait fait blanchir ses cheveux en une nuit, et qui avait creusé dans ses joues les rides horribles que je lui vis le jour ou il me narra ceci :
Cela se passait il y 20 ans, dans une ville de province, en France, à Poitiers très exactement. Poitiers, pour ceux qui connaissent, est une ville étudiante, assez jolie et accueillante pour qui veut bien se donner la peine de passer outre la première impression d'ennui qu'on y ressent de prime abord... La place d'Armes est très agréable, c'est une ville placée sur une butte, ce qui fait que, lorsqu'on veut aller au centre ville, il suffit de monter par n'importe quelle route pour y arriver, et lorsqu'on désire le quitter, n'importe quelle descente vous ramène à la périphérie de la ville.
Or, dans cette ville, vivait un homme, que nous nommerons Alexandre K., pour la clarté du récit et bien que ce ne soit pas son véritable nom. Cet homme occupait une place importante dans une des principales banques de la ville. Il n'en était pas le directeur, mais il était en passe de la devenir, le directeur en place étant sur le point de prendre sa retraite, retraite qu'il attendait avec impatience, ayant courageusement travaillé toute sa vie pour que la banque, SA banque, devienne ce qu'elle était au moment des faits. Alexandre K. était âgé de 30 ans, avait un travail agréable, et était en outre marié à une jolie jeune femme, très coquette et gentille, qui lui avait donné deux beaux enfants, un garçon et une fille, tous deux en bas âge. Cette famille habitait à la campagne, dans un tout petit village appelé "Lavoux", près de la forêt de Moulières, dans une somptueuse maison qui comportait, outre de nombreuses pièces principales, une dépendance qualifiée de "maison d'amis" et une grande piscine qui faisait la joie des amis qu'ils ne manquaient pas de recevoir souvent, pour le grand plaisir de tous. On voit par-là que notre homme était le plus heureux des hommes, et qu'il n'avait guère l'intention de changer, ni de maison, ni de femme, ni de travail, ni de vie. Il ne savait pas cependant que cette vie allait lui réserver un tour à sa façon, comme elle sait parfois le faire, avec une cruauté qui dépasse l'imagination des plus grands écrivains de thriller...
Un jour qu'Alexandre K. était sorti un peu en avance de son travail (chose qui était suffisamment rare pour que ça le mette de bonne humeur pour la soirée), il se dit "Eh bien, je vais aller rendre une petite visite à Georges". On l'aura compris, Georges était le meilleur ami de l'infortuné...
Alexandre K. se rendit donc au domicile de Georges, sans se douter que son destin terrible l'attendait de pied ferme. Georges habitait une petite maison au centre ville de Poitiers, près de l'église Notre Dame de Poitiers, qui est une des plus jolies églises de la région (Le poitou est connu et réputé pour ses nombreuses batisses du XI et XII siècles). Si vous passez par Poitiers, au mois de juillet ou août, ne manquez surtout pas, entre 22 h et 23 h, l'illumination de la façade de l'église Notre Dame de Poitiers, éclairée par un jeu de lumière qui fait ressortir tous les détails de ses bas reliefs, comme s'ils étaient restés peints dans les couleurs d'origine...
Après avoir frappé à la porte, Alexandre K. se fit ouvrir la porte par Georges, qui l'accueillit chaudement et, du coup, lui servit un rafraîchissement. Les deux hommes s'entretinrent, ainsi qu'à l'accoutumée, de choses et d'autres, un petit peu de politique, un petit peu de culture générale, jusqu'à ce qu'Alexandre, innocemment, aborde le sujet des femmes en général, et de la sienne en particulier. Sans s'étendre sur ses relations intimes (ce n'était pas son genre), il apprit à un Georges stupéfait que, depuis quelques temps, sa femme semblait simuler son plaisir lors de leurs trop rares rapports, et qu'il soupçonnait de la part de son épouse un désintéressement pour les choses du sexe qui le peinait et lui portait préjudice, moralement s'entend. Finissant son verre de Brandy, Georges s'écria : "Mais pourquoi ne vas-tu pas voir une femme de petite vertue, afin qu'au moins tu puisses assouvir ton besoin naturel d'avoir une relation sexuelle avec une personne du sexe opposé ?"
"Mais tu n'y penses pas !" s'exclama Alexandre, indigné !
"Je t'assure que ce ne sera pas tromper ta femme que de le faire, puisque c'est une prostituée !"
"N'en parlons plus, c'est hors de question !" conclut Alexandre, qui ne pouvait savoir que, malgré son refus catégorique, son destin venait de se sceller...
Ayant quitté Georges, Alexandre rentra chez lui, troublé tout de même par la suggestion de Georges, qui avait malgré lui réveillé un désir sombre dans son inconscient. Il ne parla pas à sa femme de sa visite à Georges, et finit même par oublier son entretien avec son ami.
C'est le lendemain, de retour à son travail, que l'idée de Georges lui revint en mémoire, de façon insidieuse. Cela se produisit auprès d'une photocopieuse, alors que la jeune secrétaire qu'on lui avait adjointe récemment se penchait délicatement pour enlever une feuille coincée entre deux rouleaux d'entraînement. La vision de ses jolies jambes et de ses fesses jeunes et fermes, tendant gracieusement le tissu de sa jupe de tailleur, réveilla chez Alexandre une pulsion qu'il croyait pouvoir occulter d'ordinaire sur le lieu de son travail, et l'inquiéta pour tout dire, car cela signifiait, et il le savait bien, qu'il ne pouvait plus désormais faire taire son besoin de prendre une femme rapidement. Il tâcha, durant toute la journée, de n'y plus penser, mais n'y parvint qu'imparfaitement... Le soir, en sortant de la banque, il ne prit pas la direction de chez lui, comme à l'ordinaire, mais celle d'une petite rue sombre qui descendait du centre pour mener jusqu'au boulevard périphérique à Poitiers. L'on trouvait dans cette rue, outre plusieurs cafés assez mal famés, des femmes publiques. Alexandre arrêta sa voiture au niveau d'une de ces filles, un joli brin de fille ma foi, qui fumait une longue et fine cigarette et semblait jouer avec la fumée qui sortait de sa jolie bouche rouge et pulpeuse. "Bonjour", dit Alexandre, peu habitué à fréquenter ces femmes. "Salut chéri, tu montes ?" répondit la fille avec un grand sourire. Il se trouva encore plus troublé, et la vue des charmes affriolants de la jeune femme ne fût pas pour calmer ce sentiment étrange. Il se surprit même à s'imaginer en train de posséder cette jeune femme, et cette vision l'excita.
Il décida de se lancer :
"Que me proposez-vous ?" demanda-t-il à la jeune femme.
"100 francs la pipe - 300 l'amour" articula cette-ci.
Alexandre fût surpris de cette réponse, il s'attendait à un peu d'échange verbal entre la prostituée et lui, mais après réflexion, il comprit qu'elle n'était pas là pour faire la causette, ni la Cosette à fortiori.
"Vous ne faites rien de spécial ?"demanda t-il, sans se douter que la réponse à sa question allait mettre un terme à 30 ans d'une vie paisible et sans histoires.
"Pour 500 sacs, je te fais les papillons chinois", répondit la pute avec une moue de dégoût. Elle devait probablement se dire qu'elle était tombée sur un de ces pervers à qui "il en faut" pour les faire venir.
"Les papillons chinois ? Qu'est-ce que c'est? »
La fille eut un tremblement : "Tu ne sais pas ce que c'est que les papillons chinois ?" demanda-t-elle, inquiète.
"Mais non", répondit Alexandre, "pourriez-vous m'expliquer de quoi il retourne ?"
"Hors de question !" s'exclama-t-elle sur un ton fâché, "si tu ne sais pas ce que c'est, tant mieux pour toi, ce n'est pas moi qui te l'apprendrais !! Retourne voir bobonne, sautes la bien et en attendant, dégages de là pauvre naze !!!!"
Alexandre fût suffoqué de la violence avec laquelle il s'était fait rabrouer par la prostituée, et du ton agressif qu'elle avait employé pour l'envoyer paître. On aurait dit qu'elle était en colère d'avoir admis qu'elle connaissait quelque chose que lui-même ignorait. Il décida de suivre néanmoins son conseil, et rentra chez lui. Il inventa une histoire de réunion urgente pour justifier son retard. Sa femme ne se douta de rien, mais lui fût distrait toute la soirée, toutes ses pensées étant absorbées par son aventure du soir même. Si au moins il savait ce que c'était que les papillons chinois ! Il se dit qu'il en parlerait le lendemain à son collègue Henri, avec lequel il entretenait les meilleures relations. L'idée d'avoir peut-être la solution le lendemain l'aida à mieux dormir cette nuit là. Il ne se doutait pas que c'était la dernière bonne nuit de toute son existence...
Le lendemain matin, arrivé au bureau, il bût un café comme d'habitude, puis alla voir directement Henri à son bureau.
Henri était occupé à détailler "Les Echos" du jour. En voyant entrer l'homme, il posa son journal et eut un sourire.
"Ah, tu tombes bien, il faut absolument que je te demande quelque chose".
"Moi aussi, je dois te demander quelque chose Henri", dit Alexandre.
"Eh bien vas-y, je t'écoute" répondit Henri. Tu veux un autre café au fait ?
"Non merci", répondit-t-il. "En fait, on m'a parlé de quelque chose hier soir, et j'aimerais savoir de quoi il s'agit exactement"
"Eh bien si tu me poses ta question, je pourrais peut-être y répondre", plaisanta Henri.
"Voilà... Est-ce que tu sais ce que c'est que les papillons chinois ?"
Il n'avait pas fini de poser sa question qu'Henri, bondissant de derrière son bureau, le saisi par le col, le jeta au dehors de son bureau en lui criant "NE M'ADRESSE PLUS JAMAIS LA PAROLE EN DEHORS DU TRAVAIL, ET NE REFOUS PLUS LES PIEDS DANS MON BUREAU, ESPECE DE MALADE !"
Il claqua la porte derrière lui, et Alexandre le vit qui reprenait son journal, avec une mine visiblement contrariée. Les gens, autour, avaient entendu l'altercation, et le dévisageaient avec des yeux interrogatifs... Tout le monde connaissait les bons rapports qui l'unissaient à Henri, et l'on s'interrogeait sur le motif de cette dispute qui, à entendre le ton qu'avait employé Henri, semblait définitive.
Alexandre, quant à lui, était abasourdi, trop éberlué pour répondre quoi que ce soir, il retourna lentement vers son bureau, dans lequel il s'enferma. Il lui fût impossible d'aligner deux chiffres durant toute la matinée, tout son esprit était tourné vers Henri. Mais pourquoi ? Pourquoi !!?
Il fallait qu'il sache, il devait savoir. Lorsque sa jolie secrétaire frappa à sa porte afin de prendre les courriers du jour et lui transmettre les messages, après lui avoir ouvert la porte, il lui demanda de s'asseoir.
"Mademoiselle, depuis combien de temps êtes-vous à mon service ?"
"Depuis peu de temps, Monsieur, mais je vous connais depuis longtemps, j'étais auparavant la secrétaire d'Henri, votre collègue"...
"Je le sais", répondit Alexandre, "c'est pourquoi j'aimerais vous poser une question...disons...délicate".
"Je vous écoute Monsieur".
"Avant, il faut me promettre de ne pas vos offusquer si mes propos vous semblent quelque peu déplacés, car voyez-vous, je vais vous demander de m'expliquer quelque chose que j'ignore, mais que tous ceux qui le connaissent semblent considérer comme une chose affreuse".
"Monsieur, comment vous tenir grief d'ignorer quelque chose, et de demander ce que c'est ? Si je puis vous aider, c'est avec plaisir que je le ferais, du reste ne suis-je pas à votre service ?"
"Si", confirma-t-il, "c'est juste. Bon, écoutez Mademoiselle, je ne tournerais pas autour du pot, savez-vous oui ou non ce que sont les papillons chinois ?"
La seule réponse de la jeune femme fût une gifle, une gigantesque gifle qui le fit vaciller.
"ESPECE DE PERVERS DEGENERE, VOUS VOUS CROYEZ TOUT PERMIS PARCE QUE VOUS ÊTES MON CHEF ? MAIS CA NE SE PASSERA PAS COMME CA, LES MALADES COMME VOUS ON LES SOIGNE ET SURTOUT ON LES ENFERME !!!!"
La jeune femme sortit du bureau en vociférant, elle criait encore en montant l'escalier qui conduisait au 2ème. L'homme était effondre. Mais qu'avait-il dit ? Et qu'étaient donc ces papillons chinois pour provoquer ainsi une telle réaction chez tous ceux auxquels il posait la question ?
Le téléphone sonna, c'était le directeur qui le convoquait immédiatement dans son bureau. Il monta au 2ème étage, s'interrogeant sur le motif de cette convocation intempestive. Il n'avait aucun dossier urgent en attente... Peut-être le directeur voulait-il lui parler de sa succession ? Tout le monde savait que c'était lui qui devait succéder au directeur. Cela serait-il officialisé aujourd'hui ? Ca aurait été pour Alexandre une consolation, après cette dispute avec deux de ses collègues. Il frappa à la porte du directeur, et entendit un "Entrez !" très sec, qui lui fit instinctivement rentrer un peu la tête dans ses épaules. Il paraissait ainsi un peu plus petit...
Le directeur était avec la secrétaire qui l'avait giflé quelques minutes plus tôt. Alexandre n'eut pas le temps de parler : "Ainsi, Monsieur, vous osez interpeller Mademoiselle sur un sujet tel que les papillons chinois au sein même de l'établissement ? Et vous prétendez me succéder à la tête de cette entreprise après un tel comportement ? Non seulement vous ne me succéderez pas, mais vous êtes viré, et sur-le-champ !!!! Passez au bureau du personnel toucher vos appointements, je vous dispense d'effectuer votre préavis, disparaissez d'ici et ne revenez jamais plus, même pour ouvrir un compte chez nous !! DEHORS !"
Alexandre ne répondit rien. Qu'aurait-il pu répondre ? Il regarda le directeur, puis la secrétaire, puis à nouveau le directeur... Il ne lu que du mépris dans leurs regards, teinté de dégoût un peu peiné...
"Eh bien, qu'attendez-vous pour sortir de mon bureau ?" cria le directeur.
"Oui..." répondit Alexandre, qui sortit lentement du bureau. Il était hagard, défait. Les pensées se bousculaient dans sa tête, sans qu'il parvint à en fixer aucune. Il ne contrôlait plus ses muscles, et il sentit qu'un tic nerveux venait déformer sa bouche en un rictus affreux, qu'il n'aurait pas pût défaire même s'il l'avait désiré. Il ne le désirait pas, ne désirait rien, sinon sortir. Il prit quelques affaires dans son bureau, le fit n'importe comment, emportant sa gomme et son critérium et laissant la photo de sa famille trôner sur ce bureau qui désormais n'était plus le sien.
Arrivé dehors, l'air frais lui fit un peu de bien et l'aida à réfléchir. Il décida d'aller prendre un café dans un bar, chose qu'il ne faisait jamais, mais à situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. Il pénétra dans le bar, s'assit à une table et s'abîma dans ses réflexions. Au garçon qui venait lui demander ce qu'il voulait boire, il s'entendit répondre "un baby glace", et il s'amusa presque de cette réponse, lui qui ne buvait jamais, ni pendant les heures de travail, ni après.
Le garçon vint lui apporter son verre, et lui tendit la note en même temps. Alexandre regardait par la vitrine, il regardait les gens qui vaquaient, dehors, allaient et venaient, sereins, confiants, ignorants de la terrible situation d'Alexandre.
"Hum hum !"
Alexandre leva la tête, et vit le garçon qui attendait, la main tendue.
"Oh, excusez-moi", dit-il.
"Je vous en prie Monsieur".
Alexandre sortit de sa poche un billet de 100 francs et le tendit au garçon.
Pourquoi lui posa-t-il la question ? Peut-être parce qu'il ne le connaissait pas.
"Dites-moi, je peux vous poser une question ?"
"Certainement Monsieur, vous cherchez quelque chose ?" répondit le garçon, qui avait remarqué qu'Alexandre regardait dehors avec insistance.
"En fait, oui et non", répondit Alexandre. "Juste une petite chose que j'aimerais savoir".
"Je vous écoute", dit le garçon qui fouillait dans sa sacoche pour en extraire la monnaie qu'il devait rendre à Alexandre.
"Voilà, inutile de tergiverser, je voudrais savoir ce que c'est que les papillons chinois".
En disant ceci, il regarda le garçon, et sût qu'une fois de plus, sa question allait déclencher une réaction violente chez l'homme questionné.
Le garçon ne lui dit pas un mot, il cessa de chercher sa monnaie, saisi Alexandre par la veste et l'entraîna dehors, le jeta plus exactement. Alexandre tomba sur le trottoir, et entendit seulement le garçon lui dire "Ne remettez jamais les pieds dans cet établissement !"
Il n'était presque pas surpris de la réaction de l'homme. Il n'avait pas bu son whisky, avait laissé son billet de 100 francs au garçon et n'avait pas récupéré sa monnaie. Normal, tout cela était parfaitement normal, comme tout ce qui lui arrivait depuis ce matin, oui, la seule explication était que cela était NORMAL...
Alexandre se dirigea vers sa voiture. Il marchait comme un robot, ne pensant à rien de particulier. Il était presque soulagé de la réaction du garçon de bar, qui était conforme à la réaction d'Henry, de la secrétaire et du directeur.
Ce n'est qu'une fois assis au volant de sa voiture, une berline Mercedes assez cossue, qu'il se demanda ce qu'il allait faire à présent. Il réfléchit... Sa femme était à la maison, il n'avait pas envie de rentrer comme ça, sans explication plausible à lui fournir. Qu'allait-il faire ? En qui pouvait-il avoir confiance ? La réponse s'imposa sitôt qu'il se fût posé la question : Georges bien sûr !! Georges était son ami depuis 20 ans, un ami d'enfance, et si quelqu'un pouvait l'aider, avant même sa femme, c'était lui !
Alexandre se sentit soulagé de penser à Georges, il était heureux d'avoir trouvé une solution à son problème, Georges allait l'aider, et à eux deux ils pourraient expliquer à sa femme pourquoi il avait été renvoyé de la banque. Sa femme comprendrait sûrement, et, n'ayant jamais entendu parler des papillons chinois, ne lui en voudrait pas, c'était sûr !
Alexandre tourna la clé dans le contact, démarra la Mercedes, qui fit entendre instantanément l'élégant feulement de son 6 cylindres en ligne, et mit la vitesse 3 sur sa boite automatique. Il aurait déjà voulu être arrivé chez son ami, il avait hâte de se soulager de son invraisemblable aventure, il voulait voir Georges, il fallait qu'il le voit TOUT DE SUITE.
Il arriva chez Georges à 11h35, sonna plusieurs fois avec insistance. Georges vint lui ouvrir.
"Ben qu'est-ce que tu fais là ?" demanda-t-il à Alexandre, qui le bouscula presque pour pénétrer dans l'appartement.
"Georges, il faut que tu m'aides !" dit-il seulement.
Georges compris immédiatement que quelque chose de grave s'était produit ou allait se produire. Alexandre n'était pas du genre à se paniquer pour des broutilles.
"Mais bien sûr mon vieux, assieds-toi, je te sers un Scotch"
"Merci", répondit Alexandre, et Georges se dit que, décidément, quelque chose de vraiment extraordinaire devait arriver à son ami pour qu'il accepte de boire un verre d'alcool à cette heure là de la journée !
Il servit deux verres de Scotch, trempa les lèvres dans son verre, et demanda :
"Alors Alex, qu'est-ce qui ne va pas ?"
Alexandre but une gorgée, qui lui brûla la gorge. Il n'était vraiment pas habitué à boire de l'alcool, et cela le brûlait à chaque fois. Mais aujourd'hui, cela lui faisait du bien.
"Je viens de me faire virer de mon boulot !" lâcha-t-il.
Georges resta sans voix pendant 30 très longues secondes. Alexandre, viré ! Impossible !! Alexandre était un modèle d'honnêteté, doublé d'un banquier compétent, voire doué. Il était appelé à devenir le futur directeur de la banque, et voilà qu'on le licenciait soudainement ! Qu'avait-il fait ? Qu'était-il arrivé ?
"Mais enfin, pourquoi ?" demanda Georges.
"C'est un peu long à t'expliquer...." répondit seulement Alexandre, en buvant une autre gorgée de son Scotch, un Single Malt âgé de 18 ans qui lui glissait dans le gosier avec une délicieuse aisance.
"Disons, poursuivit-il, que je suis dans une situation extrêmement délicate. Il faut que tu m'aides à parler à Sarah. Il faut que je lui explique que je suis sans travail."
"Mais pourquoi es-tu licencié ?" s'exclama Georges.
"Ecoutes, répondit Alexandre, je préfèrerais éviter de te parler en détail du motif de mon licenciement. Saches seulement que je suis dans une merde noire !!"
"Alex, s'écria Georges, je suis ton ami, un ami c'est fait pour ça, c'est fait pour aider son pote, si t'as un problème, alors j'ai un problème. Expliques moi de quoi il retourne si tu veux que je puisse t'aider !"
Alexandre fût touché par ce discours. Evidemment, il pouvait avoir confiance en Georges !!!!! En qui d'autre ? Et comment avait-il pu douter une seconde seulement de la fidélité et de l'amitié de son ami ?
"D'accord, j'ai un problème grave, et je voudrais savoir quelque chose. Je ne pense pas que tu le saches, car tu ne m'en as jamais parlé, mais si tu le sais, s'il te plait, dis-le moi !"
"Evidemment, enfin !! Que veux-tu savoir ?"
"Georges, t'as déjà entendu parler des papillons chinois ?"