Tu peux continuer à rêver..Pour ton info, les SCOOP ça existe et ça marche parfois. Je te souhaite de monter la tienne où d'y bosser.
Heureusement que tu es là pour me l'apprendre :
De toute façon, une entreprise devrait toujours appartenir à ceux qui la font tourner (la société-coopérative, ça existe) et non à des inconnus habitant de l'autre côté du globe.
Une des solutions, c'est de chercher quelque part entre le soviet et la possession du capital : pour moi c'est la société-coopérative où les employés sont justement les seuls actionnaires. Tu peux regarder, certaines boîtes l'ont fait suite à des rachats agressifs qui les ont mises sur le tas et ça a très bien marché.
Je le dis déjà dans ces deux posts antérieurs, tu m'informes de quoi alors ? Tu lis de travers et tu réponds à côté. Paie ton dialogue de sourds dans ces conditions.
Après, résumer mon intervention à une simple opposition idéologie bloc de l'Est contre celui de l'Ouest est réducteur voire insultant.
Si tu voulais éviter de binariser la discussion, tu aurais dû éviter de me balancer "C'est fini le bloc soviétique avec ses kolkhozes" pour justifer du bien-fondé des activités boursières et de la possession unilatérale de l'outil de travail par ceux qui ne l'utilisent pas. Tu aimes ce système capitaliste, c'est ton droit mais accuser à demi-mot quiconque le critique d'être communiste, c'est ça qui est insultant. Ça l'est autant pour moi que pour ta propre intelligence, parce que tu réduis un discours anti-capitaliste (que j'assume) à son opposé historique, comme si nous n'avions que ces deux solutions. Sauf que la vraie vie, c'est pas une aventure à choix multiples, surtout s'il n'y en a que deux.
Le capitalisme, ce serait probablement plus acceptable s'il y avait un retour à zéro des compteurs à la mort du possesseur, sauf que tu oublies complètement que :
- la théorie du ruissellement est une fiction qu'aucun économiste ne défend.
- 70% des familles les plus riches d'Europe l'étaient déjà au 15e siècle
- l'ultra-richesse forme une sphère de gravité qui ponctionne tout, en détruisant graduellement les classes moyennes et en repoussant les classes populaires dans l'indigence.
Tu trouves ça toujours juste de me dire : "Une société appartient à celui qui a pris le risque de la créer, d'y mettre son pognon personnel et d'y bosser 12 heures par jour." ? Elle appartient surtout à ses héritiers, oui ! Combien d'hommes font fortune en partant réellement de rien sur une seule génération ? Une poignée, pratiquement toujours grâce à une guerre, une catastrophe ou une nouvelle technologie. Pour les autres, c'est papa-maman qui pourvoient. Pour les moins chanceux, c'est à la dure toute une vie dans un système qui, de plus en plus, fait tout pour détruire les ponts entre classes sociales. Ben oui, pour que certains montent, d'autres doivent descendre, c'est mathématique. Ils n'ont pas trop envie de redescendre ceux qui sont tout en haut... alors ton histoire du petit patron courageux, c'est hors de propos. Je ne nie pas leur existence ou leur labeur, mais on parle des géants avec actionnaires là, pas du boulanger au coin de la rue ou du fondateur de TPE harassé par les charges.
Tu connais la morale de l'histoire ? .. tu existes aujourd'hui parce que tu as du pouvoir d'achat. Tu décides parce que tu as le pognon.
tu as le pouvoir parce que tu as le pognon, comme l'actionnaire majoritaire dans une boite X, comme un patron dans sa petite PME,
comme un général de brigade sur ses 2 régiments.Tu te permets de passer outre les veto de l'ONU parce que tu peux alimenter
ta machine de guerre parce que tu as le 1er PIB mondial et que tu reluques le pétrole irakien...
Alors déjà, non, je n'existe pas parce que j'ai du pouvoir d'achat. Pas plus que je ne me réduis à mon compte en banque ou mon statut social. C'est ultra-réducteur et même écœurant de lire des trucs pareils.
Tu as vraiment une façon binaire de voir les choses, selon toi on a du pouvoir ou pas selon qu'on a de l'argent ou pas ? Comment peux-tu mettre au même niveau le pouvoir d'achat, le pouvoir de décision de l'actionnaire, le pouvoir politique, la hiérarchie militaire et celle qui existe en entreprise (worst comparaison ever pour ces deux dernières). Le pire, c'est que je suis sûr que tu y crois parce que j'en connais des chefs d'entreprise qui y croient dur comme fer à ces conneries paternalistes issues de la première révolution industrielle (sans le côté paternel, bien sûr). Un jour, le chef de ma boîte m'a demandé de faire un truc que je savais illégal. Je le lui signifie en ajoutant que c'est hors de question et il me répond : "je ne vous demande pas votre avis, je vous donne un ordre". Classe. Ma réponse : "je suis votre employé, pas votre serf." Fin de la discussion, au revoir. Il est resté bouche bée comme s'il ne l'avait pas vu venir (parce que sans doute, il n'avait pas l'habitude de se prendre la vérité en face) et on n'en a plus jamais reparlé. Non : un employé n'est pas aux ordres de son patron. Ils sont reliés par un contrat de travail et il doit obtempérer à ses instructions sous certaines conditions (réglementations, sécurité, conditions de travail, versements de primes et salaires cohérents avec les tâches en question). Qu'il l'oublie, c'est une chose. Qu'on trouve ça normal et qu'on n'hésite pas à en faire l'apologie, c'en est une autre.
On ne compare pas le pouvoir d'achat (qui est une expression déformée car le sens du pouvoir n'est pas le même) et le pouvoir de l'actionnaire. Dans un cas, c'est une capacité à répondre à ses besoins par ses propres moyens, dans le second cas, c'est le droit de regard ou de décision concernant une entreprise dans laquelle on a investi. Quel rapport entre les deux ? Tel un lacanien, tu uses de rapprochements purement sémantiques pour trouver des jonctions là où il n'y en a pas.
Les problèmes internationaux sont sans rapport également. Oui, l'argent et les moyens militaires sont ce qui donnent à un pays son influence politique. Et alors ? Ça doit conditionner nos vies au quotidien ? On doit accepter tout et n'importe quoi de la part de ceux qui ont les moyens parce que c'est comme ça et pas autrement selon certains ? Il ne faut pas confondre pragmatisme et fatalisme cynique. Ce qui se passe à l'international, au niveau local et dans nos vies, c'est évidemment lié en termes de causalité, mais pas éthiquement parlant. Il est énorme ce sophisme.
C'est aussi simple que ça. Perso, j'ai fini de tirer des plans sur la comète et me contente de profiter tant que je peux du système.
[...]
A chacun ses objectifs de vie, à chacun ses paradigmes et sa morale...
Tu réponds à ma question sur ta dernière phrase par la première. Chacun vit avec sa morale ou son éthique personnelle, c'est vrai. C'est aussi complètement indépendant du monde qui nous entoure, sauf si on se cherche des excuses. C'est un choix quotidien dans chaque action, chaque démarche, à tout moment. Je suppose qu'il est plus simple d'accuser le reste du monde par dissonance cognitive que de se rendre compte que le reste du monde nous accuse en retour pour les mêmes raisons. Si personne ne veut changer, rien ne change. Accuser la multitude, c'est trop facile, on est tous responsables de nous-même.
Tu as abandonné jusqu'à l'idée de faire mieux, c'est ton problème mais tu devrais éviter de railler ceux qui essaient encore avec des "tu peux continuer à rêver". C'est non constructif et assez bas comme réaction.
Et pour revenir aux Kickstarter, quand je lis très certainement de très jeunes gens dire ici : " c'est pour supporter les devs !!
c'est bien ! c'est comme un don !! "....Je plussoie. Perso, j'ai fini de supporter des projets à fond perdus parce que je préfère savoir
si je vais changer de voiture cette année ou l'année prochaine tout en filant un coup de main les jours de la présence des Resto
du Coeur dans mon supermarché en donnant 2/3 boites de conserves de mon caddy.
C'est complètement sans rapport. Les "dons" au kickstarters ne sont pas désintéressés. Quand on fait quelque chose par intérêt, ce n'est plus un don donc non, on ne "donne" pas à Kickstarter comme on donnerait aux restos du cœur.