Manager, déléguer ... comment faire?

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A la faveur d'une intervention humaine très positive j'entrevois une forte croissance possible de ma société, et quand je dis forte c'est un potentiel entre x2 minimum (doubler de taille, locaux ...) à x10 (créer une marque et être largement distribué chez des grossistes) et + si jamais ça accroche. Ceux qui ont fait un peu de commerce savent qu'en grindant un certain temps on finit par toper "la bonne occasion", et il s'agit d'une bonne occasion. Après c'est du potentiel uniquement, mais ça permet d'envisager le genre de situation, à croissance rapide, assez similaire au mode "start up". Le genre de situations qui a tendance à bien faire chauffer les méninges. Du coup je cogite beaucoup en ce moment sur les capacités à manager une équipe, notamment car j'ai pas vraiment le profil standard "école de commerce", mais je chie pas dessus bien au contraire, car je sens mes limites là ou leur enseignement commence à devenir payant.

Je me rends compte qu'un tel déploiement entraîne une masse de questions, dont pas mal sont bien traitées d'ailleurs dans la littérature pro. Du coup je me dis que ça peut permettre d'échanger là dessus, et aussi de confronter des visions de ce qu'on attend en priorité des gens qu'on doit "gérer" et de comment les sélectionner, les recruter, comment les former, les motiver etc. Et qu'en fait ce sujet de management est très large. Souvent angoissant, stressant, prenant. Alors je me dis au delà de ma question personnelle à moi - de comment gérer un grossissement rapide, comment former rapidement des "bras droits" fidèles et pas trop gourmands? - qu'on peut, peut être, échanger un peu sur nos xp"s et comment on y répond, avoir d'autres sons de cloche, tout ça bien sûr dans la cordialité traditionnelle des forums Jeux Online.

TL, DR : vos xp en management, vos trucs et astuces pour devenir le boss du game?
Désolé si tu l'as déjà expliqué sur un autre sujet que je n'aurai pas lu mais avant de répondre il faudrait quelques précision sur toi, sur la structure actuelle, etc.

T'es le/l'un des fondateurs ?
C'est quoi ton rôle aujourd'hui ? Et si tu as des associés, leur rôle à eux ?
C'est quoi ton domaine d'expertise? En cas de x10, comment tu vois tes responsabilités évoluer ?
Qu'est-ce que tu te sens de garder et qu'est-ce que tu as envie de déléguer ?
Taille actuelle de l'entreprise ? Combien d'employés actuels et potentiels ?

Et enfin, pour conseiller de la litterature sur le sujet, c'est quoi tes questions pressantes aujourd'hui ?

Question subsidiaire : Tu peux lire l'anglais ?
Citation :
Publié par Jyharl
Désolé si tu l'as déjà expliqué sur un autre sujet que je n'aurai pas lu mais avant de répondre il faudrait quelques précision sur toi, sur la structure actuelle, etc.

T'es le/l'un des fondateurs ?
C'est quoi ton rôle aujourd'hui ?
C'est quoi ton domaine d'expertise? En cas de x10, comment tu vois tes responsabilités évoluer ?
Qu'est-ce que tu te sens de garder et qu'est-ce que tu as envie de déléguer ?
Taille actuelle de l'entreprise ? Combien d'employés actuels et potentiels ?

Et enfin, pour conseiller de la litterature sur le sujet, c'est quoi tes questions pressantes aujourd'hui ?

Question subsidiaire : Tu peux lire l'anglais ?
Y'a pas de soucis mon gars je crois pas l'avoir déjà détaillé et tes questions me semblent taillées sur le socle du bon sens.

Je suis co fondateur co gérant avec ma femme à 49% elle 51% mais de toute façon c'est du 100% family, c'est avant tout sa marque / sté. Je suis plus du coté fonctionnel et elle opérationnel, si ces mots ont un vague sens. Je suis coté caisse, et elle coté cuisine. De mon POV je sers avant tout sa vision c'est elle la "marque" et elle qui permet à la société d'exister, mais j'ai tout de même un rôle important, coté vente notamment je m'assure que nous ayons un service client, commande, délai de traitement ... "au top". Toute mon équipe est jap et féminine, c'est un point très important. Je suis "papa et elle maman", c'est un peu bébète mais c'est un bon raccourci ^^ on a une petite équipe de 8 personnes total au max, 6 pers quotidien (incluant nous 2). C'est familial et bonne ambiance, car on gère ça à l'ancienne, ça fait très familial jap (pour ceux qui connaissent ce genre de restaux jap ... mais je commence à me dire qu'il y'a plus que la famille de ma femme voire que ma femme pour faire ça ...). Mais bon voilà c'est ça qui nous fait triper et ça marche pas mal.

Mon domaine d'expertise, grand mot, c'est l'indexation et l'archivage de documents, notamment la retranscription de manuscrits anciens, documents patrimoniaux, processus de traitements d'information genre "tuyaux de base" les trucs de plombier de l'informatique des sociétés ^^ donc rien à voir Mais de ces XP j'ai appris quand même à manager certains projets de grande ampleur (régional, parfois national, avec beaucoup de connexions politiques via appels d'offres) dans une grosse société et une plus petite mais plus startup perfomante de très haut niveau (top mondial niveau qualité). Je me débrouillais, bien à très bien, mais ça m'a saoulé à la longue parce que, coté innovation comme coté marché, c'était quand même le déclin. Et aussi niveau ambiance de fils de pute.

Je me sens de garder une certaine culture d'entreprise, incluant que nous restons bien "papa et maman" donc au contrôle "global". Et aussi un certain esprit un peu spécial qui fait qu'on se sent bien à faire notre taff. Donc pas faire une chaine industrielle.
En même temps papa et maman ont besoin de sang neuf donc il va aussi falloir trouver au moins 1 à 3 cadres ayant quasiment les mêmes pouvoirs que nous quotidiens pour gérer les petites mains. Actuellement nous en avons 1/2.

Je peux lire l'anglais mais si c'est trop jargonneux ça va pas le faire.

Y'a une question en suspens à y réfléchir au delà du grossissement c'est aussi : comment inclure un nouvel associé tiers, qui potentiellement représente la majorité du potentiel de croissance, tout en gardant un contrôle "dictatorial" sur la société En gros la question de ne pas perdre le contrôle est angoissante ^^

J'ajoute que là je m'épanche sur mon cas - désolé - mais je crois que souvent on gagne à lire des cas bien différents, qui vont nous inspirer des solutions "hors du cadre". Donc ne pas hésiter à aussi parler de vos propres xp's et interrogations même si, et surtout si, elles sont totalement différentes.

Dernière modification par Don Patricio ; 08/12/2019 à 04h16.
Citation :
Publié par Don Patricio

Y'a une question en suspens à y réfléchir au delà du grossissement c'est aussi : comment inclure un nouvel associé tiers, qui potentiellement représente la majorité du potentiel de croissance, tout en gardant un contrôle "dictatorial" sur la société En gros la question de ne pas perdre le contrôle est angoissante ^^
Alors je sais pas si c'est vraiment un des meilleurs exemples mais perso je viens d'intégrer une très grosses boîtes mondiales (capitalisé à plus de 45 milliards de dollars), dans mon département y'a mes boss, des types sans être tout en haut de la hiérarchie en sont quand même pas loin.
Ils sont conscient qu'ils rapportent X millions d'euros à eux seuls et pourtant sont très loin de touché ça. Pourtant ils sont quand même engagé dans ce projet malgré que du coup on pourrait se dire qu'ils sont pas reconnus à leurs juste valeur.
La réalité c'est que probablement le challenge, l'implication qui leurs est demandé les valorises déjà beaucoup, que ce soit personnellement ou professionnellement. Et puis ils aiment ce qu'ils vendent, croient au projet, aiment l'entreprise quoi.

Même si ton restaurant est très différent c'est ça qui sera important (j'imagine) dans le recrutement d'un type qui aura des responsabilité, l'homme a besoin d'être valorisé, c'est le plus important de loin. Tu dois trouver le compromis entre lui donner une certaine liberté d'action tout en exigeant t'as stratégie, c'est sur que si tu commences à trop imposer alors la personne va se sentir peu valorisé, tu vas devoir commencer à déléguer, faire confiance et intervenir seulement au bon moment pour donner les lignes directrices, remettre sur la bonne voie.
Mais n'oublies pas que ce qui importe c'est l'objectif (final ou presque) est que, il n'y a pas toujours qu'un moyen d'y arriver et que donc les visions peuvent être différente.
Et puis il sera plus valorisant pour quelqu'un de se voir donner des responsabilités qu'un salaire plus en haut en lui même, par exemple vaut mieux arriver devant ton employé et lui dire bon je veux maintenant que tu sois le manager de 5 personnes et j'augmente un peu ton salaire (disont +30%) qu'arriver devant ton employé et lui dire tu reste comme tu es et je t'augmente de 40%, enfin l'exemple est peut être pourris mais j'espère que je fais quand même comprendre l'idée.


(enfin je suis qu'un débutant de la vie pro perso, mais du peu de mes expériences et de mes connaissances c'est ce que je constate, en espérant que ce soit utile mais à prendre avec des pincettes )

@Jyharl Teleperformance mdr? Non abuse pas

Dernière modification par GrosCadeau ; 08/12/2019 à 11h40.
T'es chez TP, GrosCadeau?

Pour Don Patricio, OK, désolé la restauration n'est pas un univers que je connais donc je ne vais pas pouvoir être spécifique. Mais ton approche est bonne dans l'idée de prendre des expériences diverses et de choisir ensuite ce qui est transposable.

Au niveau management pur, je peux conseiller trois bouquins:

- Powerful de Patty McCord (pas trouvé en FR) sur la culture d'entreprise mais ça risque d'aller à l'encontre de ce que tu veux. Ca reste super intéressant.
- Quiet de Susan Cain (traduit en français !) sur les introvertis dans un monde du travail qui tend à favoriser les extravertis.
- Work Rules! de Laszlo Bock (pas trouvé en FR) l'ancien SVP RH de Google. Une référence dans l'univers des startups

Sinon fais gaffe sur le "management à papa". Ca peut fonctionner dans une petite structure peu ou pas professionalisée mais plus tu grossi moins ce sera adapté (Work Rules! en parle justement).

Après, encore une fois, le domaine de la restauration est particulier. Mais en entreprise c'est de plus en plus mal vu.

Dernière modification par Jyharl ; 08/12/2019 à 11h51.
-Personne ne doit être indispensable, tout le monde est remplaçable
-Les process permettent de rendre les gens remplaçables
-La rétention d'information est ton pire ennemi
-Des règles, un cadre, une structure
-Les diplomes ne valent rien, privilégie le QI/l'expérience réelle des gens
-Tous les employés encadrant doivent être capables de faire les tâches de leurs subalternes (pas forcemment aussi rapidement, ce n'est pas ce qu'on leur demande), faute de quoi ils ne sauront pas gérer correctement.

Eviter: https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Dilbert / https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
Il va aussi falloir, je pense et à simple lecture, faire un travail sur soit même pour accepter de lâcher un peu de contrôle l'important est que l'objectif fixé soit atteint même si la manière de faire n'est pas celle que tu aurais adoptée. Si tu veux grossir il va falloir accepter de ne plus être maître de tous les détails.
Merci pour tous vos conseils. J'ai bien conscience qu'on va pas pouvoir faire "à la papa" quand on aura dépassé un certain seuil, qu'il va falloir mettre en place des process, des règles. Et lâcher un peu le contrôle direct... après justement ce qui m'inquiète c'est que ça continue à tourner correctement, qu'on n'aie pas trop les effets d'inefficacité / déperdition liés à l'augmentation de la taille. Faudrait une sorte de "contrôle diffus" pour ainsi dire.
Citation :
Publié par Bjorn
Il va aussi falloir, je pense et à simple lecture, faire un travail sur soit même pour accepter de lâcher un peu de contrôle l'important est que l'objectif fixé soit atteint même si la manière de faire n'est pas celle que tu aurais adoptée. Si tu veux grossir il va falloir accepter de ne plus être maître de tous les détails.
Exactement la même vision. Je suis un adepte du contrôle total, mais il faut à un moment se dire: Moi je n’aurais pas fait comme cela, mais du moment que cela marche ....
C’est vraiment une question de confiance en soi, plus on en possède, et plus on peut lâcher du lest... Car vient la confiance en soi d’avoir choisi les bonnes personnes...
Je suis dans la restauration et dans la culture depuis de nombreuses années, et mon patron actuel, quand je suis en train de travailler renvoie les gens vers moi en disant: quand il est là, c’est lui qui gère, moi je suis un client... et pourtant je prends par moment des décisions que lui n’aurait pas prise, mais il me fait confiance sur l’experience Que je possède et que lui n’a pas forcément... On a discuté des lignes directrices, on va dans le même sens, ça c’est le plus important dans la délégation du pouvoir.
Citation :
Publié par Don Patricio
Faudrait une sorte de "contrôle diffus" pour ainsi dire.
Le plus difficile pour un fondateur, en ce qui concerne la delegation, est le bloquage mental. Tu le mets en avant tres clairement. Au lieu de chercher a ameliorer la qualite de ce que toi, personellement, produis, tu dois:
- accepter de recourir a "la force" et ton pouvoir que te donne ton status de "fondateur" en tout dernier recours
- chercher a recruter des gens qui sont plus intelligents et plus competents que toi
- accepter de donner le pouvoir de decision, meme si cela signifie enterriner des decisions avec lesquelles tu n'es pas d'accord
- devenir une "aide": tu es la pour apporter ton support a tes subordonnees, s'ils en ont besoin
- devenir un influenceur.

En gros, tu dois te mettre dans la tete que la qualite de ton entreprise est, aujourd'hui, tres moyenne, et que c'est avec l'aide et les connaissances de tes employes que tu deviens grandiose. Aussi merveilleux dictateur que tu penses etre, tu es le facteur limitant.

Une fois ce pas franchi, tout devient tres simple.

Le "controle diffus" que tu mentionnes est la culture d'entreprise. Comment est-ce que tu attends que les employes se comportent? Ont-ils le droit de s'enerver et engueuler leurs collegues? Ont-ils le droit de dire ce qu'ils pensent sans peur des represailles? etc. C'est la ou les valeurs de l'entreprise deviennent importantes.

Le controle se fait par la definition d'objectifs: faire X€ par trimestre, satisfaction client, etc. Ton role est de controler que les objectifs sont atteints, et s'ils ne sont pas atteints, venir en aide.

Pour etre honnete, quand je lis ce que tu dis, j'ai le sentiment que tu n'es pas pret. Il semble que tu vois tes futurs employes comme des gens qui vont abimer la qualite de ton entreprise, et non pas comme des gens qui vont te donner des idees, collaborer, essayer des choses auxquelles tu n'aurais jamais penser, t'aider a transcender ce que tu as aujourd'hui. Tu parles de garder un controle dictatorial. C'est tres frequent et ne me choque pas plus que cela, neanmoins avec cette mentalite et cette approche, je pense que ca ne va pas bien se passer. Tu risques d'etablir une culture d'entreprise ou les employes doivent simplement obeir aux ordres et n'ont pas le droit de penser, tu risques de devenir un micro-manager (regarder dans le moindre details ce que les gens font, et pinailler sur les details), etc. Tant que tu n'adoptes pas une mentalite de directeur, ton business ne vas pas croitre avec le rythme que tu imagines et tu vas droit au burnout.

m2c
C'est très intéressant. Je vais y réfléchir. Mais c'est évident que je ne suis pas prêt, c'est bien pour ça que ça m'inquiète / taraude. Et évidemment j'ai un peu exagéré certains traits, en réalité je ne suis pas vraiment dictateur et control freak, mais la question du contrôle "direct" et de la responsabilité claire qu'offre une petite équipe soudée, reste pertinente. Si le business tourne bien c'est aussi grâce à ça, cette ambiance et cette cohésion, ce coté "papa maman famille", a aussi des effets positifs, sur nous ou sur les clients.

Après j'aurais du le dire au départ, mais le grossissement n'est pas inéluctable on peut aussi rester comme on est, bien pépère. Des fois je me dis qu'il vaut peut être mieux, plutôt qu'aller trop vite et se scratcher.
Mais j'ai conscience que c'est une attitude de repli, qui est potentiellement nuisible à l'intérêt profond de l'entreprise.

Pour ce qui est du coté burnout j'ai un peu trop exagéré sur le contrôle, ne t'inquiète pas là dessus, je reste un jolien donc je procrastine beaucoup, j'ai du temps libre en bonne quantité, avec un nombre d'heures tout à fait déraisonnable consacré aux JV ... c'est pas prêt d'arriver. Mais par contre c'est aussi un point qui me fait hésiter, grossir c'est aussi avoir plus de taff, plus d'emmerdements etc est ce que ça vaut vraiment le coup, et les risques qui vont avec.

Toutes ces petites réserves à part ton commentaire est pertinent et tape juste, il faut travailler sur ce coté et se remettre en question ... facile à dire !

Dernière modification par Don Patricio ; 08/12/2019 à 15h11.
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