Question discrètement posée dans l'autre thread "principal" concernant la campagne de Camelot Unchained, je trouve qu'il pourrait être intéressant de consacrer un thread (à l’appréciation des modos, qui jugeront utile, ou non, la démarche) au sujet suivant:
Pourquoi aider, ou non, au financement de Camelot Unchained alors que l'on n'a pas connu Daoc?
Attention: ce thread n'a surtout pas pour but d'inciter, voir de forcer certaines personnes à investir dans le projet; tous les raisonnements impliquent que les personnes sont suffisamment à l'aise financièrement (ne serait-ce que pour donner 25$) pour prendre la décision, ou non, d'investir dans le projet (sinon cela serait très irresponsable et, personnellement, je le déconseille).
Bref, pour en revenir à la question, je pense que l'argument d'avoir joué à Dark Age of Camelot, souvent avancé par les anciens joueurs, ne justifie finalement rien, même pour ces derniers.
En effet, à maintes reprises, il a été expliqué, et de manière explicite, que Camelot Unchained (à noter que le nom est provisoire, d'où l'amalgame possible) ne serait pas une suite à ce dernier (cela ne serait donc pas le fameux "Daoc 2"). D'ailleurs, malgré un "RvR tri-faction" présent dans les deux jeux, il est bon de rappeler que CU ne sera composé uniquement de PvP, alors que Daoc avait un partie assez conséquente de PvE.
Mais alors pourquoi? Car finalement, si l'on suit le raisonnement précédent, rien ne pourrait inciter à financer un tel jeu, d'autant plus qu'à part des promesses, nous n'avons pas grand chose à se mettre sous la dent (en même temps, c'est le principe d'un financement).
Et bien pour moi, il existe plusieurs raisons;
Tout d'abord, avec mon expérience de (HC)gamer de manière générale, c'est-à-dire pas seulement au niveau des MMOs, je trouve qu'il y a une saturation du marché; je ne sais pas si ce sentiment viens de moi-même ou s'il est généralisé à un groupe plus important de joueurs, mais les faits sont là: je trouve que l'on tourne en rond depuis beaucoup (trop) d'années et que le sentiment de c/c se fait ressentir dans presque tous les gros projets du même genre.
Et notamment dans le milieu du MMO: bien que certains jeux tentent d'innover en rajoutant certaines features, le "core du jeu" est, depuis plusieurs années, calqué sur un même schéma: satisfaire le plus de monde, ratisser le plus de joueurs. Et cela a, pour principale conséquence, d'annihiler toute prise de risque et originalité. Et nous sommes arrivé à un point, je pense, où il semble évident que cela ne peut plus marcher (l'exemple récent de Star Wars tend à le prouver).
J'en viens donc au cœur du sujet: pour moi, la seule alternative, la "lueur d'espoir" vient, ces dernières années, de l'univers du jeu indépendant (les fameux "Indie games"). Et le succès de ces derniers, pour moi, réside dans la cohésion de groupe, facilité bien souvent par des effectifs aux tailles restreintes. Terminés les compte-rendus à faire au chef de projet, qui fera lui-même un compte-rendu à son chef, et ainsi de suite, terminé le poids d'une multinationale derrière soi, des pressions engendrées par les actionnaires: maintenant
"on n'est plus qu'une dizaine, et notre objectif est de faire le jeu qui nous plaît, à la vitesse que l'on trouvera la plus en adéquation pour la réalisation de notre projet".
Et alors que certains ont su se débrouiller seul, parfois en faisant d'autres boulots à côté, d'autres ont décidés de s'investir complètement dans la chose: et c'est ainsi qu'intervient le financement participatif. D'ailleurs, ce dernier nous amène à se poser la question:
Pourquoi se plier à ce que propose les grandes firmes, alors que l'on peut soutenir les autres à faire quelques choses qui nous plaît, qui nous vise directement?
Pour moi, Star Citizen est le meilleur exemple du caractère restreint/limité des gros studios et de l'avenir du financement participatif: lésé depuis de nombreuses années par les grandes firmes sur le plan des "Space Sims", Chris Robert a prouvé que la demande existait pourtant belle et bien (et qu'accessoirement, il y avait de l'argent à se faire dans ce domaine).
Et Camelot Unchained prend, pour moi, la même direction. Alors que la plupart des MMOs proposent du PvE, du PvE avec du PvP, et -
plus rare- du PvP avec du PvE, aucun n'a réellement envisagé de ne proposer
que du PvP (ici sous forme de RvR).
En effet, la scénarisation, l'articulation cohérente des quêtes, les zones (instanciées) proposant un challenge plus corsé ou encore les zones délimitant les affrontements entre joueurs (les fameux "Battleground" ou "zone PvP instancié") semblent être le minimum syndical, aujourd'hui, pour sortir un MMO. Et CU, à mon sens, veut prouver que les joueurs ne veulent pas seulement ça: tout comme Chris Robert, Mark Jacobs veut montrer qu'il existe bel et bien des groupes différents dans le monde du MMO, avec des attentes différentes.
Et rien que cela, à mon sens, a le mérite d'être apprécié, au point de participer au financement (après il est évident que l'attirance pour le PvP, et notamment le RvR, est quasi-obligatoire).
D'autres critères sont également important (peut-être moins, mais tout de même) comme le fait que cela n'est pas du tout le 1er projet de Mark Jacobs, qu'il a connu des réussites mais également des échecs (un vieux sage m'a dit que l'on apprenait mieux de ses échecs), qu'il est entouré de personnes compétentes (qui ont travaillé sur de "gros projet" comme Elder Scroll) mais également qu'il s'investit financièrement (2 millions je suis désolé mais c'est une belle somme pour une seule personne, surtout quand on voit Garriot à côté qui a le culot de demander de l'argent alors qu'il a une fortune
a priori colossale).
Et finalement, c'est une alternative; alors que l'on saute "de MMO en MMO", et que l'on continue de blâmer les "grands" depuis plusieurs années, on a pour une fois la "chance" d'essayer autre chose, de devenir les actionnaires que l'on détestait tant. Le projet ne sera peut être pas
LE MMO du millénaire, peut-être sera t-il même un échec cuisant, mais au moins on aura eu une alternative, on aura pu "essayer" quelque chose de différent.
merci à ceux qui ont lu ce pavé