Intéressant, le cinéma de Carnahan, l'est assurément. Il n'empêche que ses deux précédents longs-métrages, aussi sympathiques soient-ils, n'avaient ni la teneur, ni la noirceur de l'excellent polar Narc. Son premier coup de maître.
Avec Le Territoire des Loups, le cinéaste renoue avec ses racines en quelque sorte. En nous dépeignant un univers opaque avec des personnages ambivalents, ravagés par les épreuves de la vie.
Le Territoire des Loups est un survival qui conte l'histoire d'un groupe de marginaux ayant survécus à un crash d'avion.
Malheureusement pour eux, on ne peut pas affirmer que le plus dur est passé. Bien au contraire, puisqu'ils sont sur un terrain hostile: une nature inhospitalière et des loups belliqueux qui rodent aux alentours.
A ce propos, en parlant de ces canidés, ces derniers ont une place importante dans le récit, ils interviennent à intervalles réguliers, se jetant sur un membre isolé ou affaibli.
Autant j'ai trouvé leur utilisation pertinente, autant pour ce qui est du rendu, j'ai quelques réserves. La majorité des plans des loups sont fomentés en CGI. On pourra toujours me dire que c'est plus pratique et moins dangereux que de bosser avec des vrais animaux, mais quand même... C'est le genre de détail qui te fait sortir du film.
Pour mettre en image cette histoire, Carnahan adopte une mise en scène sèche et rugueuse, à base de caméra portée et de montage cut (lors des attaques des loups surtout). Un parti pris intelligent, car la menace, en plus d'être omniprésente, elle est palpable. On a peur pour les protagonistes, et on souffre avec eux.
Sans compte que le réalisateur n'oublie pas d'inclure de l'émotion à son oeuvre. Les personnages sont crédibles et on finit même, par avoir de l'empathie pour eux. Grâce à la présence de quelques flashbacks, ou bien de souvenirs personnels relatés autour d'un feu de camp.
Un excellent film, et Liam Neeson y trouve le meilleur rôle de sa carrière, si l'on excepte La liste de Schindler, bien évidemment.
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