Je suis Revenge avec la même assiduité !
Cette seconde partie de quatrième saison me paraissait très étrange au départ. La saison dans son intégralité consistait à la base de toute façon en un énorme tournant pour la série, tant les codes narratifs de celle-ci nous étaient promis à la fin de la saison 3 de changer du tout au tout.
Nous pouvons enfin voir sous l'armure d’Émilie, ce qui comporte à la fois ses vertus et ses torts. Je commencerai par ces (relatifs) derniers : nous imaginons une héroïne forte, nous la voyions depuis toujours maîtriser son sujet et son environnement, et là enfin celle-ci propose quelques vulnérabilités qui peuvent dépayser brusquement le téléspectateur.
C'est cependant et à mon sens une très bonne chose : la série commençait à trop s'enliser dans une routine composée de scènes convenues, investissant peu le spectateur à l'intérieur de la mécanique émotionnelle finalement très privée et contenue dans l'environnement direct des personnages, et les scénaristes se sont ici permis de changer aussi bien le terreau que les bulbes plantés là au départ.
Il y a une sorte d'audace qui me plait dans ce retournement de situation et la quatrième saison semble réussir à tenir ses promesses d'un "renouvellement" de l'ambiance. Je n'ai pas commenté ici depuis l'épisode 10, mais ce n'est guère un problème : je m'en tiendrai à un petit récapitulatif sous "spoiler" de mes impressions en m'appuyant sur le dernier épisode paru, S04E18 !
Je trouve une certaine pertinence dans le personnage de David Clarke ; on aura beau dire mais c'est aussi déboussolant pour Émilie que pour le téléspectateur, ce genre d'apparition en force dans le casting ! 
Le voir retourner dans la vie de la demoiselle en tant que "papa" est assez mignon. La saison a démarré sur les chapeaux de roues avec une intrigue retentissante et féroce ; là nous avons affaire au père de famille et aux intrigues plus intimes, où David dialogue avec la mère du potentiel petit ami en vue d'apaiser les tensions. C'est simple, simpliste peut-être, mais j'aime cette perspective moins accablante et un retour du "David paternel" auprès de notre belle protagoniste.
Pour Jack d'ailleurs, j'éprouve une certaine déception : combien de fois ont-ils fait se frôler les deux personnages depuis le démarrage de la série ? J'ai du mal à m'assortir à cette idée que c'est "trop tard" et que sa confession arrive au mauvais moment ; y a-t-il un mauvais moment pour une héroïne épique que d'enfin recevoir les aveux d'amour de la part de son partenaire d'enfance ? Je n'ai pas non plus trouvé d'alchimie entre Émilie et son compagnon actuel, ce qui peut expliquer ma réaction assez franche à ce sujet. Il n'y a donc pas qu'un sentiment d'impatience et de déception, ou au moins ceux-ci sont-ils éclipsés par une certaine incompréhension devant les actes de la demoiselle. Elle voulait protéger Jack des représailles de la petite française blonde en fureur, je l'entends bien, mais n'est-ce pas une esquive un peu facile et trop "contextuelle" ? Affaire à suivre.
S'agissant de notre journaliste française, j'ai beaucoup de mal là encore à trouver une compatibilité entre son mensonge et le fait, pendant tout l'épisode suivant (ce dix-huitième), de "protéger" Émilie en tâchant d'éteindre le feu des représailles. Il y a une sorte d'inadéquation entre les deux actes, même s'il est possible de voir a) un déni et un déplacement de la perte de la grossesse vers Émilie ; et b) l'intention de déléguer la guerre contre Émilie à une Victoria qui sait décidément bien mieux s'y prendre. Et Victoria d'ailleurs, sans sa rogne des premiers jours et les airs de défi à l'égard d’Émilie, n'était plus réellement elle-même depuis quelques temps. J'adore toujours autant l'actrice et son jeu cinglant, mais le personnage en lui-même méritait de franchir l'étape du deuil depuis quelques épisodes déjà. Il était donc temps !
La révélation finale me fait beaucoup d'effet, évidemment. Nous attendions cela depuis un très, très long moment et des années en fait. C'est d'ailleurs soudain et à mon sens assez pauvre cinématographiquement parlant : on aurait espéré de meilleures lumières, une scène plus grande, plus d'effets en somme pour "mettre en valeur" cette situation si exaltante pour la demoiselle. Là, nous avons affaire à une scène qui n'est même pas la sienne, comme si dans l'urgence elle souhaitait crever une sorte de petit abcès alors qu'au fond nous avons quand même là le secret le mieux défendu Émilie - Amanda.
Il me tarde de voir les implications d'un tel aveu public, tant il la rend à la fois plus forte et plus vulnérable en même temps. La série fait fort et à deux reprises cette saison-ci elle nous fournit de quoi dynamiser son scénario. Si vous avez lâché la série depuis quelques temps, essayez de faire un petit tour par ici de nouveau ; vous y constaterez des changements, assurément.
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