[Hutch]

Bonjour,

Voila je viens de finir mon M1, et j'ai le choix pour l'année prochaine entre faire un M2 de recherche en Economie (à Toulouse) ou un pro (d'affaires internationales).
Le problème étant que dans le M2 recherche vise surtout à consolider les bases en économie avant de se lancer dans une thèse et n'est absolument pas "professionnalisant". Du coup j'hésite un peu.
Je sais que les cours me plairont mais je me demande si c'est un bon pari pour l'avenir, et surtout si je resterais motivé etc... J'ai toujours été plus attiré plus par l'éco que par la gestion, mais pour autant je n'ai presque jamais lu de livre sur le sujet de ma propre initiative, et ce n'est pas ma passion.

Du coup je voulais savoir si beaucoup de joliens s'étaient lancées dans une thèse (peu importe le domaine j'ai envie de dire), et si vous avez tout de suite senti que vous aviez la vocation. Si non qu'est ce qui vous a décidé et avez vous des regrets ? (trop long, trop dur, trop peu gratifiant...)

[- Caïn Abalham -]

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Citation :

Publié par - Caïn Abalham -

Fuyez pauvres fous !!

Bon plus serieusement, mon experience de thesard en info.

En gros j'ai choisi le master recherche parce que j'avais deja fait un stage de 6 mois en entreprise durant mon IUP3, donc c'etait l'occase de voir quelque chose de nouveau.
Dans l'ensemble ca c'est bien passe, en plus y'avait pas masses de cours donc j'ai pu me former sur certaines techno que j'avais pas vu durant mon cursus (python ) et qui m'ont permis de trouver mon boulot actuel.
Je suis le seul de la promo a avoir continue en these, tous les autres ont trouves du boulot dans le prive sans trop de soucis.

A la fin du master, j'ai le choix entre 3 sujets avec trois financements differents (ministeriel, region et europeen). Les 600 euros de plus sur le dernier financements et le fait de garder mon directeur de master en directeur de these me font choisir le 3eme sujet (qui etait aussi plus interessant et porteur. En gros du test et des services web, ce qui se revend bien en entreprise contrairement aux reseaux de capteurs ou l'autre sujet auquel j'ai toujours rien compris malgre les differentes presentations et la soutenance du collegue qui a herite de ce sujet ).
Apres un an de these, la classique deprime du thesard, j'ai pose ma demission. Mes chefs m'ont donne une semaine de vacances pour reflechir a tout ca et je suis revenu dans la course.
Les annees suivantes se sont plutot bien passe malgre pas mal de desillusions, en particulier comme mon sujet etait tres applique j'en ai chie pour les publis (mais dans les 6 derniers mois j'en ai accroche quelques unes).
La fin est horrible (redaction de la these/implementation de la methode/enchainements des experimentations) mais c'est juste 6 mois pendant lesquels tu oublies la notion de soiree devant la tele ou de week-end. Mais une fois que la bete est parti voir les relecteurs c'est bonnard.

Une fois la these finie, j'ai meme pas tente de chercher un post-doc, j'ai definitivement pas la vocation. Donc j'ai cherche (et trouve) un "vrai" boulot.

Niveau regrets, ben pas des masses en fait. Ok c'etait super long, j'en ai chie, mais au final c'etait une experience sympa.
Dans les bons points:
- la soutenance (meme si je ne m'en souvient pas vraiment, ca peut paraitre con mais on est plusieurs dans le meme cas. C'est juste que tu es dans un tel stress durant la soutenance que 2 jours apres t'as un vieux black-out de ces 2 heures )
- les conferences
- les ecoles d'ete
- les cours (sauf quand tu tombes sur des energumenes genre lui ou pire )
- pis c'est quand meme peinard pendant deux ans niveau horaires/stress

Par contre si c'etait a refaire, bah non

(clavier qwerty, il est tard, desole pour les accents)

[Hutch]

Ca correspond à quoi les écoles d'été ?

[anygan]

les écoles d'étés c'est un rassemblement d'un certain nombre de thésard pour soit bosser sur un thème soit pour partager leur expériences dans des domaines différents (ca dépend en fait). J'en ai pas fait durant ma thèse après certains potes en ont eu bilan mitigé y'a du bon comme du mauvais.

Faut être réaliste maintenant les places de chercheur sont ultra rare et seulement avec piston. Apres mon doctorat je suis allé dans le privé, aucune envie d'aller faire un post doc sachant que dans le privé on gagne carrément plus

Par contre j'avais aussi un diplôme d'ingé en plus du M2 recherche ce qui m'a aidé a trouver du taff par rapports au potes seulement M2 recherche (en gros j'avais mon contrat 6mois avant la fin de ma thèse)

faut savoir que maintenant le M2 recherche n'est plus obligatoire pour poursuivre en thèse.

[Ed Wood]

Citation :

Publié par Hutch

mais pour autant je n'ai presque jamais lu de livre sur le sujet de ma propre initiative, et ce n'est pas ma passion.

Attention : je n'y connais rien, juste une opinion totalement subjective en passant.

C'est juste que en lisant cette phrase, je me suis dit que c'est mal barré, bosser plusieurs année tout seul, sur un truc qui n'est pas sa passion, c'est un coup à se démotiver complètement.
Après, ça dépend si tu es discipliné ou pas pour travailler, à ce moment là, ça doit pouvoir se tenter.

[Hutch]

Disons que depuis le début de mes études c'est clairement l'économie qui m'a toujours le plus motivé, (par rapport à la finance ou la gestion), et pour faire de l'éco, il vaut mieux faire de la recherche, mais j'arrive effectivement pas à trancher si les gens se lançant dans une thèse sont tous plus motivés que moi :/

[Panzerjo MILKS]

Déjà, HEY, ces accusations d'énergumènes sont totalement calomnieuses (bon ok je m'endormais pendant les cours, mais c'était juste à cause de la digestion des frites du RU ) !

Ensuite, je n'ai pas fais de thèse, j'ai longuement hésité, mais j'ai au final renoncé, néanmoins j'ai vécu avec des thésard et chercheur depuis toujours (doit être un gêne dans la famille je pense) (pour l'instant ^^).
Ce qui pose problème et m'a bloqué, c'est qu'une thèse c'est 3 ans voir 4 à bosser comme un acharné pour un salaire assez faible (si tu es financé bien sur), et surtout pour, une fois sortie, te fermer des portes dans une majorités des cas :
Soit tu restes dans la recherche en France, et tu vas te retrouver avec un salaire de misère, et des abérations divers et variés
Soit tu vas dans le privé, et là on te considère comme un pariat, un glandu fini incapable d'être sortie du cocon de l'université, et on te baissera ton salaire à cause de ca.
Soit tu pars, pas forcément loin, mais hors de France, là où les employeurs sont intelligents, et où les compétences des chercheurs sont reconnues et appréciées.

Ca reste, je pense, une expérience personnelle très enrichissante et même si c'est beaucoup de boulot, il y a des moments vraiment sympa,les conf, (et les after conf surtout , si vous pensiez tenir l'alcool, c'est que vous n'avez jamais fréquenter certaine branche de la recherche ), mais faut avoir conscience, que si tu veux rester en France après, c'est pas forcément le meilleur plan niveau carrière. Mais on est ok, ce n'est pas une fin en soit.

[- Caïn Abalham -]

Citation :

Publié par Panzerjo MILKS

Soit tu vas dans le privé, et là on te considère comme un pariat, un glandu fini incapable d'être sortie du cocon de l'université, et on te baissera ton salaire à cause de ca.

Ou pas, ça dépend des domains, mais en info je connais pas mal de thésard qui sont restés en France après la thèse (ou après avoir démissionné après 2 ans de thèse) et ils ont pas eu de problème pour trouver du taff et ils ont pas à se plaindre du salaire
(et je parles pas de ceux qui sont parti chez Smartesting/Covalia qui sont des annexes du labo d'info de Besac )

Bef, t'as merdé si t'as décidé de pas faire de thèse juste à cause de ça

[Hutch]

Ca a pas l'air si terrible que ca, enfin je crois que je vais tenter le M2 au moins qui finalement n'engage à rien, même si au pire je dois refaire un autre M2 si ca ne me correspond pas.

[Troissous Pierlivet]

Citation :

Publié par Panzerjo MILKS

Ce qui pose problème et m'a bloqué, c'est qu'une thèse c'est 3 ans voir 4 à bosser comme un acharné pour un salaire assez faible (si tu es financé bien sur)

c'est quoi assez faible pour un salaire ?

un ami en thèse touche 2000 euros par mois pour les cours donnés et autres conneries. il ne me semble pas qu'il soit dans une situation particulière

[Eno]

Je sais pas ou il fait sa thèse mais c'est pas du tout ces salaires là La recherche en France c'est bien triste de nombreux cerveaux mais pas d'argent, du coup les gens partent en NA ou UK

[anygan]

les salaires de thèse y'a 1 an ou 2 c'était :
1100€ une régional
1300€ pour une bourse ministeriel
autour de 1600 pour une DGA, CNES, CNRS

le cifre je crois étaient plafonnés à 1900€

apres effectivement dans certains cas tu peux faire un peu d'enseignement, mais faut pas croire que tous les thésard arrivent a donner des cours, en sachant que tu es limité a 90H dans l'année (enfin dans mon école doctoral c'était comme ca pour l'enseignement)

[Pitit Flo -TMP]

Pour te parler un peu de mon expérience :
Je suis sorti de mon bac*ES sans trop savoir quoi faire, mais en aimant beaucoup l'éco.*Je trouvais l'enseignement cool, j'ai donc fait fac d'éco en me disant « on verra ».
Je me retrouve dans un cursus qui me plait bien (même si je hais la finance et la gestion, les 2 cours où j'ai eu les plus mauvaises notes de toute ma fac), où j'accroche. Je continue donc en licence (avant c'était DEUG pour L1 et L2, et licence pour L3) où je prends APE (analyse et politiques économiques) ce qui m'assure de faire relativement peu de gestion et finances.*Puis maîtrise.
Et là, le choix à faire : DEA ou DESS*? (donc M2*recherche ou M2*Pro*?)
L'enseignement me plaisant, la recherche aussi (j'avais beaucoup aimé faire mon mémoire de maîtrise, tu n'en as pas fait en M1*? Ça donne un aperçu), et surtout, la thématique de l'environnement, je pars en DEA Éco de l'environnement, de l'aménagement et de l'innovation.
Mais là, plusieurs problèmes : les cours ne m'emballent pas tous. Surtout ceux de l'environnement, qui me motivaient le plus, étaient dans un labo extrêeeeeemement micro-éco, math et ultra libéral. Autant dire, pas du tout mon approche.
Et puis, on ne nous avait jamais vraiment expliqué le fonctionnement de cette année (ah bon, y a des bourses dans les labos selon les sujets ?), et je n'avais pas des dents assez longues pour choper LA*seule bourse ministérielle de la promo. Et je ne m'étais donc pas rapproché non plus des profs pour voir avec eux quels sujets pouvaient ouvrir des bourses derrière.*Quant à mon sujet de mémoire, je l'ai pris parce que c'était un sujet qui semblait a priori intéressant, et que c'était payé (truc super rare, quand même).
Sauf que c'était pas avec un prof de la fac, mais de mon ancienne fac, et que du coup, aucun suivi/relation avec un prof local qui aurait aussi pu ensuite m'aiguiller dans leur labo.
Le mémoire ne s'est pas super bien passé (enfin, j'ai fait un bon truc, pas trop mal noté, mais la recherche de données et leur traitement ont été HO-RRI-BLE) ce qui a fini de me démotiver pour la thèse.

Résultat, l'enseignement me bottant toujours autant, je suis parti passer le CAPES, que j'ai raté comme une merde, et je suis retourné en M2*Pro, parce que faut bien bosser (un*M2*Pro en gestion sociale de l'environnement, donc pas économique)

Bref, voilà pour le mylife.*En gros, tu peux parfaitement te découvrir un gout certain pour la thèse (as tu fait un mémoire en M1*?*As tu aimé*?) et il faut y aller bien préparé (comment ça fonctionne, ne pas hésiter à aller voir les profs...).
Si tu n'accroches pas, tu peux toujours repasser un autre M2 derrière, mais oublie dans ce cas les plus côtés qui vont pas forcément apprécier ton erreur de parcours.

Mais si je ne me trompe pas, depuis 1 ou 2 ans, il me semble qu'on peut continuer en thèse même avec un M2*pro (oui, d'ailleurs, après réflexion c'est possible, une amie l'a fait), ça doit juste être plus compliqué pour trouver un financement et un sujet.
De plus, tu as l'air de dire : soit éco et thèse (à ce propos, faut te choisir une spécialité, « éco » tout seul ne veut pas dire grand chose), soit gestion/finances et pro. Mais tu as des*M2 d'éco qui sont très professionnalisant. Je pense notamment à des M2 économie de l'énergie qui te permettent de trouver du taf assez facilement, mais ça veut dire qu'il y en a d'autres.

Par contre, clairement, en éco, un DEA ou une thèse vont pas facilement t'aider à trouver du taf après, contrairement à certains domaines comme l'informatique. C'est pas impossible, mais moins évident.

[kermo]

Comme déjà dit : si à la fin du M1 tu es capable de dire que c'est pas ta passion, attention à te lancer dans la recherche. Pendant le M2 tu seras à peu près encadré, par contre en thèse tu es pas mal autonome sur ton sujet et c'est à toi de prendre les initiatives pour orienter et faire avancer le bouzin.
Par ailleurs, tu bosses pendant 3, 4 ans sur un sujet dont à peu près tout le monde se moque, tes amis et ta famille en premier lieu, mais aussi à une moindre échelle, tes collègues puisqu'ils ont aussi leurs domaines de recherche... Donc tu n'auras personne, à part toi-même, pour te motiver et te rappeler à quel point la question que tu traites pendant 3 ans est capitale pour la survie de l'espèce humaine et mérite que tu y passes tes journées, plutôt qu'aller bassement vendre ton temps de travail deux fois plus cher dans le privé.

Le salaire, peut atteindre 2000€, c'est ce qu'on trouve généralement en thèse CIFRE (financée par une entreprise en relation avec un labo de recherche). Là ça dépend beaucoup des domaines, en sciences les labos proposent généralement des sujets avec un financement déjà prévu en cas de candidat intéressant.

Enfin, pour l'orientation. La thèse c'est quand même un projet perso assez fort, tu peux tout à fait te donner le temps de la réflexion en te dirigeant vers l'entreprise en premier lieu et en retournant à l'université par la suite. C'est ce que j'ai fait, sans master recherche (diplôme d'ingé) et après 2 ans de CDI. Certes, faut parfois un peu batailler pour se refaire une place dans le monde académique mais au final les profils qui sortent un peu des sentiers battus sont tout de suite remarqués.

Le master recherche est à double tranchant, il est conçu pour ceux qui veulent continuer en thèse et dans le privé on s'en méfie un peu. Après un master pro, d'une tu pourras bosser en entreprise sans soucis, de deux en te démerdant tu pourras avoir les équivalences ad hoc si un jour tu veux repartir en thèse. Bien sûr, on regardera le chemin suivi : reprendre une thèse c'est possible mais il ne faut pas s'être trop éloigné du domaine, être à peu près à jour dans les connaissances et avoir continué un minimum dans le technique.

[El Cle]

Faire une thèse, c'est quelque chose que tu vas décider au fur et à mesure, et en même temps au dernier moment.
En fait, tant qu'on a pas fait de recherche, on peut pas savoir si ça plaît ou non. C'est pour ça qu'il faut attendre le M2, et la rédaction du mémoire, pour voir ce que ça donne.
Y'a souvent des étudiants qui très rapidement se disent ouais j'veux faire une thèse pour être grand et beau comme mon chargé de td. Parfois dès la L3. MAis faut surtout pas brûler d'étapes et c'est pas une décision qui se prend à la légère.

Le mieux, je pense, est d'enchaîner les années sans trop se poser de questions, faire ce qui nous plaît, le faire du mieux qu'on peut, et aviser au fur et à mesure.
A partir du M1, il faut très clairement commencer à faire son maximum pour avoir le meilleur dossier possible. Le M2, pareil.
Le prof qui m'a suivi en L3, M1 pour un rapport à rédiger, en DEA en mémoire, puis en thèse, m'avait toujours dit que si je voulais faire un DEA (M2), il fallait le faire bien.

Perso, le choix de faire une thèse s'est fait un peu n'importe comment. J'ai fait mon DEA du mieux que j'ai pu, mon directeur me répétait de voir ce que ça donnerait pour décider ou non de faire une thèse. Je me suis donc focalisé uniquement sur mon année et sur le mémoire, parce que c'est ça qui est le plus important.
C'est là qu'on va voir si le travail de recherche nous plaît. Mais il n'ya pas que la recherche de documents, après faut les lire, les décortiquer, les analyser, et s'en servir, puis rédiger.
Et ça aussi, c'est pas évident que ça plaise.
Après, le jour des résultats de DEA, j'ai eu une allocation ministérielle, parce que j'étais 2ème de la promo et que y'avait deux allocs, pour les deux premiers. J'ai signé dans la minute qui suivait la feuille et on a fixé le sujet de thèse comme ça, alors que tout était bien brouillé dans ma tête.

La thèse, y'a plusieurs choses: c'est long, difficile, aléatoire. On sait quand on commence, on sait pas quand on finit, si on finit, ni dans quel état.
Sans financement, à l'heure actuelle, c'est extrêmement difficile d'en faire une.
Les allocs ont disparu, remplacées par des contrats doctoraux financés donc non plus par l'Etat mais par la fac elle-même. Si elle a pas le pognon, pas de contrat. En plus, les salaires entre contrats peuvent varier, d'une fac à l'autre, d'un étudiant à l'autre.
Les allocs régionales sont de plus en plus rares, et sont fléchées.

Après, au delà du confort que représente le salaire pour faire la thèse, ça apporte aussi, et c'est très important, un statut.
Si on veut s'engager dans une carrière universitaire, il faut avoir un pied dans la fac tout au long de sa thèse. Ne surtout pas se foutre au chômage un an pour la finir, ou faire des coupures.
Il faut garder au maximum un contrat et un statut, parce que ça joue dans le dossier, et pour la qualification, et pour le recrutement.

Maintenant, ça devient très difficile de pas se retrouver au chômage: on demande des thèses de plus en plus rapides (par exemple, en droit, la moyenne est de 5 ans, on veut des thèses faites en 3 maxi). Une fois l'alloc finie, on peut récupérer un poste d'ATER, éventuellement pour deux ans, pour finir sa thèse.
MAis, d'abord les postes d'ATER vont disparaître, ensuite, même quand il y en a, ils sont pas donnés automatiquement, et enfin, si on a pas fini la thèse au bout de l'ATerat, bah chômage.

Le déroulement de la thèse, lui, est très variable d'un thésard à l'autre, mais y'a nécessairement des passages à vide. Ca rend fou. Vraiment.
Bon on entend souvent qu'il faut être barjot/con au départ, ptet, mais ça rend aussi barjot de toute façon. En tout cas, on en sort pas indemne.

C'est dur, y'a des moments de panique, totalement irrationnelle, des moments où on accepte plus aucune contrainte qui n'a pas été acceptée au départ. Exemple: les sorties, ou les coups de fil. On répond plus et on sort plus, on s'éloigne jamais trop de chez soi, parce qu'on se dit qu'on préfèrerait être devant son pécé à bosser. Et les autres feront chier. En tout cas on se dit qu'ils font chier. Après, c'est pas parce qu'on est chez soi qu'on va bosser, mais au moins on sait qu'on est en conditions et qu'on pourrait le faire et donc ça va mieux.

Après, la relation avec le directeur de thèse joue énormément, chaque doctorant a une façon qui lui convient: soit avoir une grande marge de manoeuvre, voir son directeur une fois par an; soit au contraire le voir très souvent et être bien encadré. Faut trouver ce qui convient au mieux.

Enfin, une thèse c'est pas une fin en soi, c'est au mieux une carte de visite, au pire un boulet qu'on va se traîner toute sa vie. Parce qu'elle nous suivra tout le temps: dossier CNU, on est principalement évalué sur la thèse (qui n'est pas lue), et, selon les disciplines, sur les autres travaux (en droit c'est variable selon les sections par exemple). Recrutements: pareil. Agreg: pareil.

En fait, une fois sorti de la thèse, on se rend compte que la merde continue, la qualif est loin d'être automatique, le recrutement non plus, et après avoir été précaire pendant toute la thèse, en cas d'échec à la qualif ou au recrutement, on se retrouve encore précaire, parfois au chômage.
Perso, j'ai pas été qualifié cette année, dossier trop maigre, j'avais pas d'article de fond à présenter au CNU, alors on dit tu fais des articles et l'an prochain ça passera. Faut tenir cette année. Faut avoir un contrat, c'est pas évident. Et il n'ya aucune garantie que la fois d'après ce sera bon. Qu'est ce qu'on en sait?
Les aléas continuent même après la thèse. On n'a jamais aucune garantie.
On n'a aucune garantie qu'on ira au bout de la thèse, qu'elle sera bien, qu'on sera qualifié, qu'on sera qualifié.

Perso, je regrette absolument rien, j'ai eu la possibilité d'avoir un directeur de thèse qui m'a donné d'immenses conseils, très bien suivi, qui a accepté des idées aux antipodes de ce qui lui pense, qui a eu une largesse d'esprit hors du commun. J'ai fait la thèse que je voulais, j'y retoucherai pas. Après, elle vaut ce qu'elle vaut.
A la soutenance, j'ai eu tout ce que je voulais, donc de ce côté je suis ravi.
Après, le CNU, c'est une autre affaire.
Mais tout ça pour dire qu'avant de se lancer dans la thèse, faut être conscient de ce que ça représente, des aléas et des incertitudes.

Une prof avec qui je bosse et qui est au CNU, dit deux choses de la thèse: que son premier mérite c'est d'exister, et qu'ensuite il faut arrêter avec le mythe de la thèse parfaite.
Je trouve ça très rassurant.
et désolé pour le pavé mylife...

[Bratisla]

Je crois avoir déjà fait des pavés [Mylife] quelque part ... mais en gros même avec la vocation et l'envie j'ai salement morflé - et mon incapacité actuelle de me concentrer sur le boulot vient directement du traumatisme de la thèse. Pourtant, je voulais faire de la recherche depuis ... mes 10 ans ? bref je visais clairement cet objectif et j'étais prêt à tout pour cela, j'ai même refusé des écoles d'ingé plus prestigieuses/ profitables pour cet objectif (le fou que j'étais). La raison de mon morflage tient essentiellement aux faits que l'on m'a largué avec une bourse "trouve un sujet et démerde-toi" et que le directeur de thèse choisi était un roublard qui s'est avéré en fin de carrière scientifique, dépassé, feignant et insupportable.
Donc une motivation insuffisante est un point négatif dans la décision - ce n'est pas le seul, hein.
Actuellement, le marché du doctorat et les perspectives d'insertion ne sont pas très bonnes, et la rigueur prônée par le gouvernement qui arrive ne va pas arranger les choses : dans notre établissement de recherche appliquée (qui a pourtant fait des bénéfices depuis 5 ans), on va nous demander des efforts de non-renouvellement de personnel et des coupes de budget (!) ...
Mon avis perso : si tu as un peu peur de ta motivation, essaie de viser une CIFRE qui te permettra d'entrer plus facilement dans une entreprise, et renseigne-toi à fond sur le sujet et le directeur de thèse avant de dire "oui" (et n'hésite pas à dire non) - ces conseils valent d'ailleurs même si tu es sûr de ta motivation. Et souviens-toi qu'en France, un master 2 est plus valorisant qu'une thèse ; soit tu prépares soigneusement ta voie de thèse (et ça se fait maintenant), soit tu te prépares mentalement à t'expatrier pour valoriser ton diplôme.

[Tifs]

Le discours du président de la République de 2009 donne une idée de la façon dont il traitera la recherche ces prochaines années...

[Mothra]

Si tu veux travailler a l'etranger, fonce. Si tu souhaites rester en France, fuis.

[Hutch]

Merci pour les pavés, ca a l'air compliqué, mais ca fait plaisir de voir que globalement vous ne le regrettez pas.
Pour repondre rapidement je n'ai pas fait de long mémoire en M1, donc je n'ai pas pu avoir d'avant gout. Pour ma specialisation, je suis pris en EcoMath a la TSE, donc je me verrais bien dans la theorie des jeux appliqué a l'eco indus, mais ca reste assez generale et il faut voir si mon niveau en math me le permet.

L'expatriation ne me fait pas trop peur, et le bon coté c'est que la Fac ou je serais l'année prochaine est bien coté en France et a l'etranger.

A priori je vais tester le M2 recherche et je verrais ensuite ce que ca donne pour la these

Dsl pour la reponse tardvie, je suis parti en vacances depuis