Publié par Xenaph
Voilà, ce sujet m'inquiète beaucoup depuis deux-trois années. Les météorologues en parlent beaucoup. La terre se réchauffe de 1 à 2 degré celcius par année. C'est énorme!
J'habite au Québec, il y a 3-4 ans, on avait de la neige avant noël, c'est à dire dans les environ du 10-15 décembre. Maintenant, on a de la pluie jusqu'au mois de Janvier. Et ce n'est pas rare que durant l'hiver, mois Février-Mars, qu'on voit encore de la pluie.
Je me souviens du temps, où je mettais un pied dehors et y faisait -35 dégrée celcius pour toute l'hiver. Mais là, ce n'est plus comme ça.
Cette hiver, on a eu au total deux semaines que de froid dans les -30 degré, et on a eu des semaines de -5 allant jusqu'à 5 degré celcius....EN PLEINE HIVER!
On a pu de grosses tempêtes de neige qui remontent du Sud des États-Unis....Ce n'est que de la pluie....Mais on a des 10-15 cm qui vienne du Nord-Ouest quelques fois....mais c'est plutôt rare...
Des fois pensez-vous à cela ? Le réchauffement de la planet ?
Moi j'y pense énormément...Car moi sérieusement j'ai peur pour mes enfants et les enfants de mes enfants...
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le réchauffement global est - comme son nom l'indique - global. Cela étant, les données et prévisions sont des moyennes à l'échelle de la planète. Si on prévoit une augmentation constante et/ou régulière chaque année, elle ne sera jamais la même à Ouagadougou qu'à Triffoully-les-Oies en Moselle. En tous cas, elle n'est ni de 1°C ni de 2°C, les prévisions les plus sérieuses indiquent une augmentation de 2.5°C jusqu'à 7-8°C d'ici la fin du siècle. 2.5°C étant une prévision optimiste mais avouée comme improbable, et pourtant c'est déjà véritablement énorme. Avec les seules augmentations de température que nous subissons à l'heure d'aujourd'hui et qui nous paraissent insignifiantes, les conséquences sont déjà dramatiques, et elles vont crescendo. La banquise a déjà perdu plus de 40% de son épaisseur en seulement quelques dizaines d'années (20 ou 30 ans, les dates sont peu précises) pendant que sa surface a également largement diminué (aucune valeur certaine cependant).
Trois petits exemples de l'impact de cette fonte de la calotte :
- La disparition annoncée des ours polaires. Ces étonnants plantigrades ont absolument besoin de la banquise pour chasser leur proie préférée, le phoque annelé, puisqu'ils chassent à l'affût en campant pendant plusieurs jours les yeux rivés sur les trous de respiration dans la glace desdits mammifères marins. Ils sont particulièrement friands de la graisse de leurs proies car ils en font des réserves d'énergie affolantes qui leur permettront de jeûner à partir de leur migration jusqu'aux côtes. Cette migration est l'enchaînement direct de la fonte des glaces naturelle, et dure 3 mois. Le jeûne, lui, dure 8 mois et leur fait perdre 50% de leur masse totale, c'est dire si les réserves en énergie accumulées par la chasse de phoques est primordiale. Ils dégustent bien quelques baies durant l'été une fois arrivés sur la côte, mais leur apport énergétique est négligeable tellement ils en mangent peu.
Vous allez probablement me demander le rapport de tout ceci avec le réchauffement planétaire. C'est très simple, la fonte naturelle, ou débâcle, est largement amplifiée : la banquise fond beaucoup plus tôt, et se reforme beaucoup plus tard. Les souverains de l'arctique ne sont plus capables d'emmagasiner suffisamment de graisse pour passer l'été devenu plus long et sont extrêmement affaiblis quand ils survivent. Evidemment, les scientifiques sont formels : d'ici la fin du siècle il n'existera plus un seul ours blanc à l'état sauvage (ce qui, outre l'appauvrissement du patrimoine naturel, aura un impact plus que conséquent sur les populations humaines autochtones et sur la répartition et les proportions des maillons de la chaîne trophique dont l'ours blanc est actuellement le dernier).
Les ours polaires par ce statut de super-prédateurs sont également victimes de la bio-accumulation des PCB (ces polluants naturellement dirigés vers les pôles s'accumulent de plus en plus dans les organismes au fur et à mesure qu'on grimpe dans la chaîne alimentaire, ce qui est très logique), polluants issus de la fabrique de matières plastiques et des métaux lourds. Ce sont des déchets européens et russes qui ont considérablement augmenté le taux de cancers chez ces prédateurs, et considérablement fait chuter leur fertilité (le problème se retrouve chez quasiment tous les super-prédateurs intimement liés à l'océan, comme les épaulards). C'est un autre sujet.
- L'arctique joue un rôle fondamental dans la circulation thermique des courants marins. Les eaux affleurant la glace refroidissent et deviennent ainsi plus denses pendant que leur salinité augmente. S'en suivent un ensemble de courants dont je vous passerai les détails qui font que ces eaux froides circulent sur des milliers de kilomètres dans les océans, assurant ainsi la viabilité d'autres courants, chauds ou froids. Leur impact est absolument primordial tant pour les climats que pour la faune marine qui souvent se fie à ces courants pour les cycles de reproduction et les migrations. La disparition de la banquise entraînerait un bouleversement global des courants marins, puis un bouleversement global des climats et donc de notre agriculture et de nos habitats, et enfin un bouleversement général de la répartition et des proportions des faunes marines (ici encore, l'impact ne se limiterait évidemment pas à l'appauvrissement du patrimoine naturel. L'économie comme l'alimentation seraient touchées, la pollution des eaux pourrait s'accroître, des espèces invasives pourraient apparaître et pulluler pour poser encore d'autres problèmes… Les scénarios sont divers et nombreux).
La disparition du Gulf Stream par exemple déréglerait la plupart des climats environnants pour vraisemblablement les transformer en climats de type canadien, c'est à dire des hivers très froids pour des étés très chauds (coup dur pour l'agriculture).
El ninõ, lui, serait aussi directement lié à la déforestation de l'Amazonie qui anéantit certains phénomènes d'évaporation de l'eau. Sa disparition/ses modifications aurai(en)t pour principales conséquences de dérégler les climats selon les mêmes principes que le Gulf Stream tout en provoquant une intensification des climats extrêmes mondiaux, augmentant l'aridité sur le continent africain par exemple (ce qui serait catastrophique), le tout en anéantissant également les cycles de reproduction de nombre d'animaux marins (c'est probablement aussi le cas du Gulf Stream, mais cette conséquence est mieux prouvée et étudiée en ce qui concerne El niño).
- L'albedo est un phénomène de réverbération de l'énergie lumineuse ici émise par le Soleil. La glace et la neige (voire les zones de déforestation, à moindre mesure) renvoient la quasi-totalité de ces radiations par ce principe (albedo proche de 1) et évitent ainsi un réchauffement trop massif des la surface terrestre. Sans cet albedo, le réchauffement global est encore amplifié. Un cercle vicieux apparaît alors.
Il y a des glaciers au Nord du Québec....si jamais sa continue...Il vont progresser à fondre...Et ils vont inonder nos territoires...
Que le Canada coule, j'en doute. En revanche il existe une myriade d'îles extrêmement menacées par la transgression marine qui pourrait être l'une des conséquences du réchauffement global. Par ailleurs, à plus court terme, il existe des peuples (péruviens, me semble-t-il) dont l'
unique source d'eau se trouve dans des glaciers. Il n'y a pas d'eau à des kilomètres à la ronde hormis dans ces glaciers. Ils ont déjà considérablement fondu et ces populations n'ont aucune alternative. Quand lesdits glaciers disparaîtront, ils emmèneront tout ce petit monde avec eux. C'est quand même cruel d'envoyer des populations à la mort, comme ça, pour avoir [Exemple] de jolis stores électriques plutôt que de simples contrevents à fermeture manuelle.
Publié par Corten
Je pense que les mesures ne sont pas suffisamment "vieilles" pour tirer des conclusions sur le temps qu'il fait maintenant.
Par exemple, en Belgique et au nord de la France, il fait plus froid que d'habitude.
Attention à ne pas confondre réchauffement global et températures locales (qui ne sont soit-dit en passant pas du tout des moyennes).
Sinon, il me semble un tantinet déplacé de critiquer la valeur de mesures que tu dis trop récentes et trop courtes quand tu t'étends toi-même sur des valeurs très ponctuelles dans le temps, relevant au maximum d'une ou deux années. Les échelles de temps utilisées par les scientifiques et les météorologues pour ces prévisions sont beaucoup plus vastes.
Publié par Alyian
On dis le CO² mais il ne faut pas oublier le CH4 et le N2O qui compte quand même un forçage radiatif positif de 0,6 W/m² en 2000 par rapport à 1750 (bon ok on est à 1,5 pour le CO² mais quand même).
Le plus gros problème, c'est l'effet d'inertie. C'est beau de dire : on arrête l'excès de CO² fini les emmerdes (passez moi l'expression ^^).
Il est à noter que le Méthane (CH
4) et le Protoxyde d'Azote (N
2O), qui sont en grande partie issus des déchets d'origine anthropique (agriculture (vaches qui pètent (et oui !), engrais, pesticides… ), ont une durée de séjour dans l'atmosphère respectivement de 15 ans et de 120 ans pour 100 ans pour le Dioxyde de Carbone (CO
2). Ils ont également un pouvoir de réchauffement global respectivement 21 et 310 fois plus important que celui du Carbone, ça commence à faire beaucoup.
Les grands champions sont les halo-carbures, déchets exclusivement d'origine anthropique. Ils subsistent jusqu'à 50 000 ans dans l'atmosphère pour un pouvoir de réchauffement global 23 900 fois plus élevé que celui du CO
2.
En ce qui concerne l'inertie, il est indéniable que c'est un problème majeur, c'est d'ailleurs pour cela que même s'il est un peu tard pour réagir, il est très urgent de le faire. En cessant dès maintenant toutes nos émissions non naturelles de gaz à effet de serre, nous nous prendrons tout de même en travers de la tronche un pan du mur dans lequel nous fonçons actuellement.
Publié par Aloïsius
La glace flotte. Elle prend plus de place […]. En revanche, il ne faut pas confondre calotte glaciaire arctique, qui flotte sur l'eau et ne fait que quelques metres d'épaisseur, et antarctique, qui est un énorme glacier de plusieurs milliers de kilomètres d'épaisseurs par endroit.
Elle prend plus de place, mais elle ne fait pas monter directement le niveau de l'eau, ni en se formant, ni en fondant, justement parce qu'elle flotte. Si le volume global augmente, la partie émergée compense l'agrandissement de la partie immergée.
Essayez, mettez un glaçon dans un verre d'eau, marquez le niveau, et laissez le fondre. Le niveau n'aura pas changé… si personne n'a étanché sa soif durant l'expérience.
En revanche les glaciers ne sont pas concernés puisqu'ils sont continentaux. Leur fonte tend irrémédiablement à augmenter le niveau des océans.
En ce qui concerne l'antarctique, j'ajoute qu'outre l'épaisseur des glaces, la différence fondamentale se trouve dans le fait que l'antarctique est un continent réel contrairement à l'arctique.
Publié par PhantomKrior DN
Aucune étude scientifique sérieuse n'a révélé que la pollution était le principal acteur de ce réchauffement.
Depuis sa création, la Terre n'a pas cessé de se réchauffer et de se refroidir. Si ça se trouve, la Terre est en plein cycle de réchauffement et tout cela naturellement.
Les études sérieuses pleuvent de plus en plus. Tu peux les ignorer (et encore), mais certainement pas les nier.
Enfin, il faut savoir que nous sommes depuis 40 millions d'années dans un climat glaciaire. Cette tendance sur le temps long est divisée en périodes glaciaires et interglaciaires. Actuellement nous sommes dans une période interglaciaire, c'est à dire une période de réchauffement. Evidemment, ça correspond avec la tendance actuelle de nos températures… Sauf que le réchauffement engendré par une période interglaciaire est de l'ordre de 5°C en 10 000 ans, nous allons bien plus vite, et ce précisément depuis le début de l'ère industrielle.
Au final, nous sommes dans une période modérée, mais d'un climat qui reste glaciaire. Pourtant nos températures montent en flèche, bien plus vite que lors des derniers millions d'années. Ton raisonnement ne tient donc pas, malheureusement pour nous tous.
Publié par Muang
Et non l'effet de serre ce n'est pas quelque chose de naturelle...
Evidemment que si. Sans l'effet de serre, il ferait approximativement -18°C sur Terre. Nous ne serions pas là pour nous demander comment atténuer le réchauffement global. Et si nous ne serions pas là sans lui, c'est qu'il est arrivé avant nous.
Ce qui n'est pas naturel mais purement issu des activités anthropiques, c'est sa considérable intensification lors des dernières décennies (depuis 1850 environ, et nous avons des données précises grâce aux carottages) qui tend à le rendre extrêmement nocif.
Publié par Muang
Oui oui je sais, j'ai juste oublier le mots "GAZ" à effet de serre....
Les gaz à effets de serre les plus abondants dans l'atmosphère sont également naturels. Leurs proportions ne le sont pas. D'autres gaz, eux, sont exclusivement issus de l'activité humaine.
Publié par Lumen Angel
Les vaches émetent des gaz à effet de serres, pourtant c'est naturel
Oui, elles rejettent beaucoup de méthane. Mais ce qui n'est pas naturel, c'est qu'elles soit des centaines et des centaines de millions (encore plus, en fait) à brouter et à être prises de flatulences aiguës.