En fait les gens racontent souvent n'importe quoi.
J'ai été accepté à Lakanal, une des meilleures prépas littéraires avec Henri IV, sans avoir un dossier fabuleux, je devais avoir dans les 14 de moyenne environ en section internationale.
Et contrairement à ce qu'on dit, ce n'est pas totalement no life, comme l'a dit Blood, mais il faut pas mal mettre sa vie de côté tout de même. Mais ça n'empêche pas d'aller se faire des restaurants, des parties de jeux en réseau toute la nuit sur Paris et de réussir. Et là je parle au nom d'un ami qui fait cela. Personnellement j'ai arrêté Lakanal au bout d'un mois. C'était beaucoup trop scolaire et cela exigeait beaucoup trop de temps pour quelqu'un qui comme moi ne visait pas Normale et est un peu touriste sur les bords.
J'avais simplement envie de voir si j'étais accepté là bas et de voir à quoi ça ressemblait.
Maintenant c'est sûr que si tu vises les meilleures prépas de France, c'est pour les "premiers de classe". Le niveau est extrêmement exigeant dans toutes les matières et la quantité de travail non négligeable. Mais après on y rencontre des gens très sympas et ça passe très bien si on a la motivation et un objectif solide.
Ce n'est pas le niveau qui est inabordable (j'avais eu quelques notes pendant ce mois de prépa à Lakanal et elles étaient toutes au dessus de la moyenne si on fait exception d'un contrôle de connaissance de latin en début d'année alors que je n'en avais jamais fait et où j'avais eu 3,5
). C'est une accumulation de chose. Si tu viens de loin, que tu vis seul dans 10m² sans connaître personne, à te faire bouffe, courses et vaisselle en plus de ton travail, tu pèteras vite un plomb. Ca passe tout de suite mieux avec des amis pour décompresser et la famille. A toi de voir si tu te sens la motivation et la force.
A mon avis, si c'est pour faire une école de journalisme (à part si c'est la meilleure et plus difficile) c'est inutile. Une culture générale tu peux l'acquérir par toi même. J'ai appris énormement de choses en un mois seulement de prépa, mais je connaissais déjà de manière générale la plupart des sujets évoqués. On peut connaitre Barthes, le nouveau roman, ses bouquins Le Degré Zéro de l'écriture, Le plaisir du texte, ce qui est bien souvent suffisant pour la plupart des gens sans avoir fait une prépa. Après dialoguer et extrapoler deux heures sur les thèmes et les implications de ces ouvrages, là ça devient un truc d'hypokhâgneux, mais je doute qu'ils te demandent cela en école de journalisme.
C'est vrai que tu peux acquérir une culture générale en béton, une méthode, une endurance et des outils extrêmement utiles en prépa, mais la question est : le jeu en vaut il la chandelle ? Ne peux tu pas parfaitement réussir tes concours sans passer deux ans relativement difficiles ? Mais ceci est un raisonnement né de mon côté très flemmard et glandeur.