[POGNAX] Sujets autour du racisme et des discriminations en raison d'une orientation de la personne

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Citation :
Publié par Aloïsius
Pendant que les racialistes américains et anglais viennent pondre des tribunes plus ou moins délirantes dans The Guardian ou Libération sur l'affaire récente, on trouve dans ce dernier une autre tribune, autrement plus intéressante :
http://www.liberation.fr/debats/2017...s-stop_1573885

D'abord parce que cette tribune rappelle un petit détail important, à savoir la réalité historique. Et ensuite parce qu'elle met en avant un autre détail important, à savoir l'imposture que constitue le terme "féminisme" dans l'afro-féminisme revendiqué par le collectif Mwasi.

En revanche, ce collectif désigne très clairement ses deux ennemis :


C'est donc un mouvement purement raciste -en plus d'être racialiste- animé uniquement par l'hostilité envers des "blancs" fantasmés, et qui n'a rien à foutre de la situation réelle des femmes africaines et d'origine africaine ou du patriarcat réel qu'elles subissent.

A noter que ce faux-nez du racisme @Tribu Ka a d'autres ennemis : les "traîtres", comme Audrey Pulvar.
Je ne veux pas prendre la défense de cette association (dont j'ignore tout et j'ai déjà dit plus haut que la racialisation du débat est quelque chose qui me paraît très glauque) mais pour le coup, je trouve que cela justifierait la non mixité dans ces réunions.

La tribune de cette féministe paraît extrêmement violente dans la réduction/négation de l'autre. Il y a un discours implicite déplaisant et pas beaucoup d'arguments. Seulement cette attaque, qui va alimenter le feuilleton (ça va devenir le burkini version 2017, pitié ).

Je ne crois pas comprendre que cette association ait de complaisance envers l'excision mais semble juger que le regard "blanc" sur l'excision ne fait qu'ajouter de la violence à la violence: article d'Amandine Gay, membre du collectif

"Actuellement en France, le discours sur l’excision oscille entre misogynie et paternalisme à l’égard des femmes noires. Ce n’est pas la bonne méthode pour lutter contre cette pratique patriarcale violente."
Citation :
Publié par Worstbobo
Je ne veux pas prendre la défense de cette association (dont j'ignore tout et j'ai déjà dit plus haut que la racialisation du débat est quelque chose qui me paraît très glauque) mais pour le coup, je trouve que cela justifierait la non mixité dans ces réunions.

La tribune de cette féministe paraît extrêmement violente dans la réduction/négation de l'autre. Il y a un discours implicite déplaisant et pas beaucoup d'arguments. Seulement cette attaque, qui va alimenter le feuilleton (ça va devenir le burkini version 2017, pitié ).

Je ne crois pas comprendre que cette association ait de complaisance envers l'excision mais semble juger que le regard "blanc" sur l'excision ne fait qu'ajouter de la violence à la violence: article d'Amandine Gay, membre du collectif

"Actuellement en France, le discours sur l’excision oscille entre misogynie et paternalisme à l’égard des femmes noires. Ce n’est pas la bonne méthode pour lutter contre cette pratique patriarcale violente."
Cherche pas. Comme le dit Aloïsius l'association se fiche royalement du féminisme et pour s'en convaincre il suffit de lire leur site pour se rendre très vite compte que le cœur de l'idéologie de l'association c'est ni plus ni moins le racisme sous poudrée de fanatisme politico-ethnique.

C'est typiquement le genre d'association à dissoudre sans se poser de question.
Le problème, c'est justement que le collectif Mwasi prétend lier les combats des femmes noires françaises et des femmes noires en Afrique. C'est là que ça déconne plein tube. La France connaît aujourd'hui un féminisme dit de troisième vague quand l'Afrique noire est plutôt sur un féminisme de deuxième vague. C'est suffisamment différent pour ne pas pouvoir être mélangé aussi facilement.

Le discours du collectif Mwasi est extrêmement ambigu. D'un côté, il ne faut pas réduire la femme noire française à l'excision (qui est effectivement un phénomène minoritaire chez la population sexuellement et culturellement éligible en France) mais de l'autre, le collectif prétend vouloir défendre la place de la femme noire en Afrique, mais est-ce vraiment possible sans agir contre l'excision ou le repassage des seins qui sont des problèmes prégnants là-bas ? Les femmes noires françaises sont invitées à se libérer d'une prétendue oppression du féminisme canonique occidental qui leur serait imposé mais il n'y a pas de problème à ce que des femmes françaises s'expriment au nom des africaines en ignorant le problème de l'excision pour imposer des priorités franco-françaises au féminisme africain; le collectif agit avec les femmes africaines exactement comme il reproche aux féministes identifiées comme blanches d'agir avec les femmes noires françaises.

Je ne nie pas qu'il y a des problèmes spécifiques aux femmes noires françaises, mais justement puisqu'ils sont spécifiques, ils ne peuvent pas s'étendre à l'Afrique. Ce n'est pas l'ethnie qui fixe seule le contexte socio-culturel.

Prétendre s'exprimer au nom des femmes noires Africaines en refusant la focale sur l'excision, le repassage des seins, le conflit culturel entre la médecine moderne et la tradition des accoucheuses, c'est nier ce qu'est le féminisme africain pourtant très actif et efficace quand il propose des solutions dédiées aux problèmes africains dans leurs contextes géographique et socio-culturel. C'est plus une forme assez étrange de domination intellectuelle de l'occident géographique sur l'Afrique que du féminisme, à mes yeux. Pour un collectif qui critique dès qu'il peut un prétendu néo-colonialisme, ça manque de cohérence.
Citation :
Publié par Keydan
il suffit de lire leur site
Ben, en y allant, ça ne m'a pas frappé justement. Très franchement, je ne crois pas qu'ils (enfin elles) soient pro excision. Il y a un ton un peu vif, excessif, on va dire de jeunes...

Citation :
Publié par TabouJr
Le problème, c'est justement que le collectif Mwasi prétend lier les combats des femmes noires françaises et des femmes noires en Afrique. C'est là que ça déconne plein tube. La France connaît aujourd'hui un féminisme dit de troisième vague quand l'Afrique noire est plutôt sur un féminisme de deuxième vague. C'est suffisamment différent pour ne pas pouvoir être mélangé aussi facilement.

Le discours du collectif Mwasi est extrêmement ambigu. D'un côté, il ne faut pas réduire la femme noire française à l'excision (qui est effectivement un phénomène minoritaire chez la population sexuellement et culturellement éligible en France) mais de l'autre, le collectif prétend vouloir défendre la place de la femme noire en Afrique, mais est-ce vraiment possible sans agir contre l'excision ou le repassage des seins qui sont des problèmes prégnants là-bas ? Les femmes noires françaises sont invitées à se libérer d'une prétendue oppression du féminisme canonique occidental qui leur serait imposé mais il n'y a pas de problème à ce que des femmes françaises s'expriment au nom des africaines en ignorant le problème de l'excision pour imposer des priorités franco-françaises au féminisme africain; le collectif agit avec les femmes africaines exactement comme il reproche aux féministes identifiées comme blanches d'agir avec les femmes noires françaises.

Je ne nie pas qu'il y a des problèmes spécifiques aux femmes noires françaises, mais justement puisqu'ils sont spécifiques, ils ne peuvent pas s'étendre à l'Afrique. Ce n'est pas l'ethnie qui fixe seule le contexte socio-culturel.

Prétendre s'exprimer au nom des femmes noires Africaines en refusant la focale sur l'excision, le repassage des seins, le conflit culturel entre la médecine moderne et la tradition des accoucheuses, c'est nier ce qu'est le féminisme africain pourtant très actif et efficace quand il propose des solutions dédiées aux problèmes africains dans leurs contextes géographique et socio-culturel. C'est plus une forme assez étrange de domination intellectuelle de l'occident géographique sur l'Afrique que du féminisme, à mes yeux. Pour un collectif qui critique dès qu'il peut un prétendu néo-colonialisme, ça manque de cohérence.
Après une association peut cibler ses priorités, sans forcément être coupable de négliger d'autres combats.

Je me souviens qu'il y a encore 15 ans les associations qui luttaient contre la souffrance animale étaient disqualifiées parce qu'elles étaient accusées d'être complaisantes vis à vis de la souffrance humaine. Aujourd'hui, il paraît davantage acquis que les deux causes ne s'excluent pas.

On peut trouver le voile, l'excision infâmes en soi tout en considérant que le regard déshumanisant porté sur ces femmes, en raison même de cela ou renforcé par cela, l'est tout autant.

La violence psychologique est sans doute encore plus forte pour un individu.

Après, je pense que la réponse politique ne peut effectivement qu'être universaliste et qu'il faut se méfier de ce "racialisme" à l'américaine, les USA n'ayant jamais été un modèle sur ce genre de sujet, je suis d’accord sur ce point avec Aloïsius.
Citation :
Publié par Worstbobo
Après une association peut cibler ses priorités, sans forcément être coupable de négliger d'autres combats.
Ça n'a aucun rapport avec les priorités. Tu as trois groupes sociaux A, B et C. B engage une démarche militante pour faire connaître l'oppression culturelle qu'il subit par A et ce faisant, applique quasiment la même à C. Ça invalide complètement le mouvement politique de B.

Le collectif Mwasi prétend s'être construit pour lutter contre une monopolisation de la parole féministe qui les réduirait au silence, mais organiser ses priorités selon le vécu des femmes françaises dans un mouvement qui déclare vouloir lier les militantismes féministes français et africains, c'est monopoliser la parole et réduire les féministes africains au silence. Quand il s'exprime au sein d'associations et de mouvements initiés pour l'Afrique, il y a des consensus globaux sur les priorités, tous les activistes ne traitent pas le même problème mais l'excision n'est jamais un problème anodin et déclaré "anecdotique" parce que ça ne colle pas à la réalité africaine qu'on aperçoit par les actions des activistes locaux.

Quand tu justifies la création d'un mouvement par opposition à un comportement que tu as toi-même, il n'est pas question de priorités dans les luttes, il est question de légitimité.
Citation :
Publié par TabouJr
Le problème, c'est justement que le collectif Mwasi prétend lier les combats des femmes noires françaises et des femmes noires en Afrique. C'est là que ça déconne plein tube. La France connaît aujourd'hui un féminisme dit de troisième vague quand l'Afrique noire est plutôt sur un féminisme de deuxième vague. C'est suffisamment différent pour ne pas pouvoir être mélangé aussi facilement.

Le discours du collectif Mwasi est extrêmement ambigu. D'un côté, il ne faut pas réduire la femme noire française à l'excision (qui est effectivement un phénomène minoritaire chez la population sexuellement et culturellement éligible en France) mais de l'autre, le collectif prétend vouloir défendre la place de la femme noire en Afrique, mais est-ce vraiment possible sans agir contre l'excision ou le repassage des seins qui sont des problèmes prégnants là-bas ? Les femmes noires françaises sont invitées à se libérer d'une prétendue oppression du féminisme canonique occidental qui leur serait imposé mais il n'y a pas de problème à ce que des femmes françaises s'expriment au nom des africaines en ignorant le problème de l'excision pour imposer des priorités franco-françaises au féminisme africain; le collectif agit avec les femmes africaines exactement comme il reproche aux féministes identifiées comme blanches d'agir avec les femmes noires françaises.

Je ne nie pas qu'il y a des problèmes spécifiques aux femmes noires françaises, mais justement puisqu'ils sont spécifiques, ils ne peuvent pas s'étendre à l'Afrique. Ce n'est pas l'ethnie qui fixe seule le contexte socio-culturel.

Prétendre s'exprimer au nom des femmes noires Africaines en refusant la focale sur l'excision, le repassage des seins, le conflit culturel entre la médecine moderne et la tradition des accoucheuses, c'est nier ce qu'est le féminisme africain pourtant très actif et efficace quand il propose des solutions dédiées aux problèmes africains dans leurs contextes géographique et socio-culturel. C'est plus une forme assez étrange de domination intellectuelle de l'occident géographique sur l'Afrique que du féminisme, à mes yeux. Pour un collectif qui critique dès qu'il peut un prétendu néo-colonialisme, ça manque de cohérence.
Tout ça c'est qu'une façade qui fonctionne exactement comme le recrutement des sectes ou de Daech.

Tout le féminisme en devanture n'est là que pour appâter de la viande fraîche pour mieux la broyer pour les besoins et idées de "l'association" ni plus ni moins.

Le manque de cohérence s'explique par les objectifs cachés de l'association derrière un rideau ethnique pour éviter toute forme de critique et de mise en lumière des incohérences.
Citation :
Publié par Worstbobo
Après une association peut cibler ses priorités, sans forcément être coupable de négliger d'autres combats.
Si je comprends bien, le problème pointé par TabouJr, ce n'est pas de se focaliser sur certains combats, mais d'ériger ces combats comme représentatifs de ce que sont les besoins des personnes qu'on déclare défendre et du coup les imposer, y compris quand ça peut être en décalage.
(J'espère ne pas déformer le propos)



En soi, de mon point de vue, cibler ses priorités (ou simplement travailler sur un sujet qu'on estime mieux connaître, mieux maîtriser ou qui nous tient plus à coeur) n'est pas un problème, tant qu'on reste conscient qu'on ne représente qu'une facette des choses, et que d'autres voix doivent pouvoir s'exprimer pour compléter ça.
Citation :
Publié par TabouJr
Ça n'a aucun rapport avec les priorités. Tu as trois groupes sociaux A, B et C. B engage une démarche militante pour faire connaître l'oppression culturelle qu'il subit par A et ce faisant, applique quasiment la même à C. Ça invalide complètement le mouvement politique de B.

Le collectif Mwasi prétend s'être construit pour lutter contre une monopolisation de la parole féministe qui les réduirait au silence, mais organiser ses priorités selon le vécu des femmes françaises dans un mouvement qui déclare vouloir lier les militantismes féministes français et africains, c'est monopoliser la parole et réduire les féministes africains au silence. Quand il s'exprime au sein d'associations et de mouvements initiés pour l'Afrique, il y a des consensus globaux sur les priorités, tous les activistes ne traitent pas le même problème mais l'excision n'est jamais un problème anodin et déclaré "anecdotique" parce que ça ne colle pas à la réalité africaine qu'on aperçoit par les actions des activistes locaux.

Quand tu justifies la création d'un mouvement par opposition à un comportement que tu as toi-même, il n'est pas question de priorités dans les luttes, il est question de légitimité.

Témoignage d'une excisée (qui doit être proche de ce collectif, lien), qui illustre peut-être ton propos et résume le malentendu:

"Une autre fois, rencontre avec une autre association féministe de lutte contre l’excision. J'accompagne ma cousine au centre culturel de ma ville.
Une militante dans une association de lutte contre l'excision

En entrant dans le hall, un magnifique tableau m’interpelle. Je m'en approche. À côté, une porte est entrouverte. J'y jette un coup d'œil. Une jeune femme châtain clair m'invite alors à entrer. Je lui pose alors des questions sur son activité. Elle présente son association. Spontanément, j'aborde mon excision et le fait que je peux jouir; je lui exprime le souhait de partager mon expérience avec les filles de son association. Elle me verrouille. Commence à énumérer les conséquences horribles des mutilations génitales, du cas d’une fille «infibulée» de son association. «Votre discours sur le plaisir peut affaiblir notre combat sur le terrain. Nous avons déjà du mal être audibles auprès des écoles et d'autres institutions. Alors, si vous venez nous parler de plaisir... Non! Vous comprenez?»
Je repars dépitée, dégoûtée avec la sale impression d’être niée dans ma réalité."

Je comprends ce discours aussi. D'autant plus qu'il y a effectivement une revendication, une aspiration à la jouissance ("priorité franco-française"? pour reprendre ton expression) chez cette femme.
Message supprimé par son auteur.
C'est le témoignage d'une française excisée. En quoi ça justifie que le collectif calque les problématiques françaises sur l'ensemble du monde, y compris les régions d'Afrique où presque 80% des femmes étaient excisées il y a quelques années (source) ?

Tu ne peux pas décemment prétendre défendre l'émancipation des femmes noires dans le monde et considérer que l'excision est anecdotique parce qu'elle l'est là où tu vis au point que le phénomène soit si peu connu qu'une vulgarisation homogène soit nécessaire. Tant mieux pour la meuf qui témoigne si elle peut jouir mais ça ne va pas changer le quotidien de l'écrasante majorité des tchadiennes qu'elle boude dans son coin ou avec ses copines dans des ateliers non-mixtes parce qu'une association lui a maladroitement dit qu'un message trop complexe autour d'un phénomène méconnu en France serait nuisible aux mouvements de sensibilisation de l'opinion.
Surtout que le lien Slate posté plus haut, dans l'étude qui soi-disant "ne permet pas d'étayer de façon flagrante et péremptoire le discours produit sur l'excision", dit complètement autre chose que ce qui est rapporté par cette auteure. Pour un article "qui ne se veut pas une apologie de l'excision", on approche un niveau de désinformation presque douteux.

"C’est dans le domaine de la sexualité que les résultats sont les plus nets. L’hypothèse centrale
dans l’enquête selon laquelle les femmes ayant subi une mutilation sexuelle féminine ont des difficultés
récurrentes dans leur vie sexuelle est clairement vérifiée. Les résultats montrent qu’elles sont d’une part
inscrites dans un modèle qui associe encore largement sexualité et union légale, et d’autre part que leur
vécu de la sexualité est plus souvent peu satisfaisant voire même douloureux. S’il existe une forte
différence dans ce que l’on peut qualifier de « bien être sexuel » entre les femmes excisées interrogées,
les femmes témoins et un échantillon de population générale, il sera nécessaire de mener des analyses
complémentaires pour voir ce qui relève de la « qualité » de leurs relations avec leur partenaire et ce
qui relève des conséquences de l’excision."


"En conclusion, ces premières analyses montrent que les femmes excisées ont effectivement des
problèmes de santé plus importants que les femmes de l’échantillon témoin en ce qui concerne
l’appareil urogénital et la santé mentale même si ces écarts mesurés appellent des analyses plus
approfondies. L’exploitation du volet complémentaire rempli par les médecins sera idoine pour affiner
nos mesures. De même l’analyse approfondie de l’histoire génésique des femmes enquêtées permettra
de d’aller plus loin dans l’étude des conséquences de l’excision sur le devenir des grossesses et les
conditions d’accouchement.
En ce qui concerne le vécu de la sexualité, les premiers résultats sont particulièrement nets en
mettant en évidence une forte différence dans ce que l’on peut qualifier de « bien être sexuel » entre les
femmes excisées interrogées, les femmes témoins et un échantillon de population générale. Là encore,
des analyses complémentaires sont nécessaires pour affiner les résultats en tenant notamment compte
des relations entre partenaires. L’apport des résultats de l’enquête qualitative sera à ce sujet
particulièrement utile."
Citation :
Publié par TabouJr

Tu ne peux pas décemment prétendre défendre l'émancipation des femmes noires dans le monde et considérer que l'excision est anecdotique.
Mais où ai-je dit que l'excision était anecdotique???

Tu ne lis pas ce qui est écrit et tu transformes mon propos.

#Dingueça

L'exemple ne venait qu'illustrer ce que tu disais dans ton avant-dernier message...
Martine Storti a peut-être d'autres infos sur ce collectif (créé seulement en 2014). Mais je ne trouve pas que ce qu'on lit sur son site soit ambigu sur l'excision. Les principes: "montrer les oppressions liées au racisme, patriarcat et capitalisme".

L’excision, les mariages forcés... relèvent bien du patriarcat.

Je trouve gênant cette façon de renvoyer aux gens leur supposée identité pour disqualifier leur cause. Ça fait style "Vous êtes africaines, ah tiens, comment ça se fait que vous ne dites rien sur l'excision, les mariages forcés, etc.?". Si c'est ça, ce qu'elles ont à subir, je comprends tout à fait finalement qu'elles cherchent à s'en préserver. Alors maintenant ces historiques du MLF leur refusent ce qu'elles ont mis en oeuvre elles-mêmes autrefois (la non mixité) avec le même type d'arguments (ne pas parler sous le regard du "dominant")?

Je regarde les "activités" de Mwasi, je vois une manif contre les violences sexuelles en RDC. Donc leur combat ne se limite pas à un combat contre l'Occident.

Perso, je connais une ancienne du MLF (ex collègue de boulot à la retraite, qui maintenant doit avoir 70 balais) qui a viré Riposte Laïque pour ce genre de raison, avec ce même discours, ça me fait chier.

L'impression, c'est que ces gens de Mwasi veulent faire surtout du buzz. C'est réussi, ça passe par la fachosphère et quelques heures d'après, ça se retrouve ici.

C'est comme pour La Chapelle. Je me demandais bien ce que c'était quand j'ai découvert ça ici.

L'impression, c'est que ces jeunes femmes de Mwasi ne sont peut-être pas les premières victimes de la violence et qu'elles ne toucheront pas des femmes beaucoup plus victimes, mais ça, c'est un truc qu'on reprochait aussi au MLF.

Ce qui me plaît pas:

- la racialisation du débat.
- cette revendication identitaire (ce que j'appelle la "moi pride"). L'identité n'existe pas. Surtout en tant qu'"opprimé" ou "dominé" car c'est de toute façon une identité qu'on vous a assignée. Je n'ai pas lu les livres de Storti (qui ont l'air intéressants) mais ce qui ressort de son article, c'est qu'elle assigne ces femmes à une identité, en leur dictant ce que devrait être leur combat.
Citation :
Publié par TabouJr
le repassage des seins
LE QUOI ?

*google*
Citation :
Le repassage des seins est une pratique traditionnelle répandue notamment au Cameroun (où près d'un quart des femmes l'auraient subi1) visant à freiner le développement de la poitrine des jeunes filles par un « massage » réalisé avec des objets chauffés (pierre à écraser, pilon, spatule, etc.) ou non (pétrole, herbes, serre-seins, etc.). Cette pratique tabou qui a lieu entre 8 et 15 ans2, moins médiatisée que l'excision (d'autant qu'elle n'engage généralement que la mère et la fille), n'en constitue pas moins un traumatisme psychologique et physique pour certaines de celles qui en ont été victimes. Il favoriserait, entre autres, le développement du cancer du sein3 et des difficultés voire une absence d'allaitement lors des futures grossesses4,5,2 (les raisons seraient un blocage mental dû au traumatisme vécu).

La fonction prétendue du repassage des seins n'a rien de religieux, il vise à retarder le passage à l'adolescence des jeunes filles afin que les garçons ne soient pas attirés par elles, qu'elles n'aient pas une sexualité précoce, ne tombent pas enceintes afin de leur permettre de suivre des études le plus longtemps possible2.

Malgré cette pratique, un tiers des Camerounaises se retrouvent mères avant l'âge de 16 ans6.
Punaise, je hais l'humanité.
Citation :
Publié par Worstbobo
Je trouve gênant cette façon de renvoyer aux gens leur supposée identité pour disqualifier leur cause. Ça fait style "Vous êtes africaines, ah tiens, comment ça se fait que vous ne dites rien sur l'excision, les mariages forcés, etc.?". Si c'est ça, ce qu'elles ont à subir, je comprends tout à fait finalement qu'elles cherchent à s'en préserver. Alors maintenant ces historiques du MLF leur refusent ce qu'elles ont mis en oeuvre elles-mêmes autrefois (la non mixité) avec le même type d'arguments (ne pas parler sous le regard du "dominant")?
Elles ne sont pas africaines, elles sont françaises. Elles cherchent surtout à se préserver un espace médiatique pour exister en France où, effectivement, le militantisme féministe pour les femmes noires est principalement au bénéfice des africaines. Ceux qui sont réduits au silence sous le brouhaha du dominant, ce sont les femmes noires africaines, justement parce que le collectif Mwasi consomme tout l'espace médiatique au détriment d'associations comme AZCA, le collectif autour du docteur Mukwege ou encore les associations de la fédération GAMS qui font un excellent travail localement.

Pour le reste, j'aimerais bien une source où une "historique du MLF" a reproché au collectif le recours à la non-mixité. Je ne trouve que des défenses de la non-mixité comme outil nécessaire à l'expression de la domination.

Tu me reproches de ne pas lire ce que tu écris alors je me permets de te renvoyer la politesse. Je ne leur reproche pas de s'exprimer, je leur reproche de projeter les problématiques françaises à l'échelle du monde entier et de prétendre être légitimes à s'exprimer au nom de toutes les femmes noires du monde. Je ne remets pas en question la problématique, je remets en question leur méthode qui, aujourd'hui, n'a produit qu'un énorme buzz médiatique qui consomme tout l'espace au détriment des autres associations moins polémiques sans avoir initié aucune action concrète à ma connaissance.

Ah si, une manifestation contre les violences sexuelles en République du Congo, après que l'activisme féministe traditionnel hérités des méchantes "historiques du MLF" qui réduirait les femmes noires au silence a médiatisé en France l'action du docteur Mukwege, preuve en est que leur statut de femmes noires françaises ne leur donne pas une meilleur connaissance des problématiques des femmes noires de par le monde et que leur prétendue légitimité ethniquement "naturelle" est sujette à caution.

Renseigne-toi sur l'activisme féministe en France pour les femmes noires d'Afrique et tu comprendras qui souffre de l'omniprésence médiatique et des polémiques stériles du collectif Mwasi et pourquoi en France, on n'a quasiment pas parlé de l'assassinat du docteur Gildo Byamungu.
Le débat sur l'excision est quand même surréaliste Il y a marqué noir sur blanc sur leur site : "Nous réaffirmons nos droits ABSOLUS sur nos corps dont nous n’avons pas honte [...] Ce droit absolu s’applique aussi dans le cadre des violences médicales, notamment gynécologiques et obstétriques".

Un débat sur ASI entre Pulvar et la chercheuse Christine Delphy (que j'avais cité plus haut). Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un débat constructif mais au moins il y a un échange de points de vue.

@au-dessus : juste pour préciser, il est indiqué dans l'émission que le collectif Mwasi a été créé par des Congolaises. Je ne sais pas ce qu'il en est actuellement mais visiblement, il n'y a q'une quinzaine de militantes actives.
Citation :
Publié par Mahorn
@au-dessus : juste pour préciser, il est indiqué dans l'émission que le collectif Mwasi a été créé par des Congolaises. Je ne sais pas ce qu'il en est actuellement mais visiblement, il n'y a q'une quinzaine de militantes actives.
Oui, après que le docteur Mukwege a gagné le prix Right Livelihood (en décembre 2013), c'est à dire non pas pour médiatiser les problèmes en République du Congo mais pour surfer sur la vague médiatique déjà existante en organisant la fameuse manifestation contre les violences sexuelles en République du Congo qui n'est pas une action mais la genèse du collectif et depuis plus rien à part des buzz répétitifs et stériles.

Et elles ne sont pas congolaises. Elles sont françaises.
Citation :
Publié par TabouJr
le collectif Mwasi consomme tout l'espace médiatique au détriment d'associations ... l'omniprésence médiatique et des polémiques stériles du collectif Mwasi
Collectif qui n'existe que depuis novembre 2014... Désolé mais avant cette polémique, il n'y a pas grand monde qui en avait entendu parler, de Mwasi... Hidalgo ne savait pas trop c'était, Martine Storti est obligée de chercher dans leur site (où il n'y a pas grand chose) des infos sur ce qu'elles revendiquent... Parler d'omniprésence médiatique (on entend surtout les adversaires de cette assoce en ce moment) paraît bien too much.

Citation :
Publié par TabouJr
en France où, effectivement, le militantisme féministe pour les femmes noires est principalement au bénéfice des africaines. Ceux qui sont réduits au silence sous le brouhaha du dominant, ce sont les femmes noires africaines
Sens???? Je ne comprends pas la logique de tes deux phrases. Sinon qu'en gros tout ce qui ne va pas dans le féminisme en France ("parce que le collectif Mwasi consomme tout l'espace médiatique au détriment d'associations comme AZCA, le collectif autour du docteur Mukwege ou encore les associations de la fédération GAMS"), c'est à cause de Mwasi, qui aurait envahi les médias...

Dernière modification par Worstbobo ; 03/06/2017 à 14h44.
Citation :
Publié par Mahorn
J'ai trouvé une phrase sur leur site qui résume très bien leur opposition : "Vous voir plus intéressées de savoir si on entre dans les bars PMU qu’en école de médecine en dit long sur vos intentions". Effectivement, elles ne veulent pas être ramenées à l'excision, la polygamie... bref des trucs de femmes noires vues par les femmes blanches.
C'est complètement et factuellement faux *une fois de plus* (même si ça ne vient pas de toi, ça vient d'un mouvement que tu sembles soutenir). En faculté de médecine (plutôt qu'en école ), les femmes sont largement majoritaires : 62,3 % au total (p. 161) (59 % après le concours de 1ère année en 2010)

Par contre, travaillant dans une fac de médecine où se côtoient énormément de publics d'origines familiales différentes, il est certain que je vois galérer les femmes beaucoup plus que les hommes, notamment quand elles ont des injonctions familiales et culturelles d'avoir des enfants tôt. Certaines arrivent à l'internat (donc 25-26 ans généralement) avec déjà 1 voire 2 enfants sur les bras (et donc au minimum le retard correspondant au temps biologique nécessaire à l'aboutissement d'une grossesse), une carrière médicale ratée (parce que ce sont généralement les mêmes qui doivent tout faire à la maison, en plus de leurs études de médecine) - donc finissent en médecine générale/santé publique/médecine du travail, filières totalement dépréciéés -. Dans des cadres patriarcaux totalement hors d'âge, elles se retrouvent à devoir gérer leurs enfants à la maison et 80 heures par semaine de travail à l'hôpital comme internes. Beaucoup prennent des périodes de disponibilité et, plutôt que de finir leur internat en 3 ans, le finissent en 6 à 9 ans...

Et alors, comble du comble, pour tous les racistes racialistes, ce n'est même pas une question de couleur de peau !! On retrouve exactement le même genre de carrière, de formation et de problèmes sociaux chez les Juives ultra-orthodoxes du 19ème ou de Sarcelles que chez les sénégalaises intégristes de La Courneuve ou Clichy-sous-Bois. Par contre, leurs maris (quand ils sont en médecine), eux pas de soucis. C'est études brillantes, postes à responsabilité et tonus d'internat dès qu'ils le peuvent...

Diantre, j'ai quand même été une fois dans un jury de thèse (que j'avais dirigée et accompagnée) où la candidate, voilée jusqu'au maximum réglementaire, n'avait comme public que des autres femmes voilées, de sa famille, de la même façon et un seul homme... le vieux grand-père croulant. Aucun autre homme de sa famille n'était présent. Pas même son mari ou ses 2 frères. Pour une cérémonie qu'on a qu'une fois dans sa vie professionnelle, et qui marque l'aboutissement dans son cas de 12 années post-bac. Et dans son cas, elle était ainsi devenue, du coup, de loin la plus diplômée de la famille. Comme si ça n'avait pas d'importance. Comme si, par leur absence manifeste, les hommes voulaient désapprouver la réussite supérieure d'une des femmes de cette famille.

Mais c'est pas grave, hein. L'important c'est la lutte contre le patriarcat blanc néocolonialiste qui empêche les femmes noires ou arabes d'aller en "école (sic) de médecine".
Citation :
Publié par Visionmaster
C'est complètement et factuellement faux *une fois de plus* (même si ça ne vient pas de toi, ça vient d'un mouvement que tu sembles soutenir). En faculté de médecine (plutôt qu'en école ), les femmes sont largement majoritaires
Tu diriges peut-être des thèses en médecine, mais visiblement tu n'as pas compris l'allusion aux reportages sur bar PMU/ sur Fac de médecine...
Citation :
Publié par Worstbobo
Tu diriges peut-être des thèses en médecine, mais visiblement tu n'as pas compris l'allusion aux reportages sur bar PMU/ sur Fac de médecine...
Je ne crois pas, mais je me trompe peut-être. Je comprends leur phrase comme s'il y avait un sous-entendu qu'il était difficile d'entrer en fac de médecine pour une femme (tout comme leurs opposants disent qu'il est difficile pour une femme d'entrer dans un bar PMU). Les chiffres que je donne démontrent que ce n'est pas le cas pour la fac de médecine.
Citation :
Publié par Worstbobo
Collectif qui n'existe que depuis novembre 2014... Désolé mais avant cette polémique, il n'y a pas grand monde qui en avait entendu parler, de Mwasi...
La même polémique a eu lieu l'année dernière et déjà la manifestation originelle a généré une polémique.

C'est navrant qu'il faille que ce qu'on appelle la "fachosphère" s'en mêle pour que vous considériez qu'on "entend parler" d'un sujet. L'excision, on est au courant depuis longtemps, les mariages forcés aussi. Le repassage des seins, c'est récent aussi bien dans sa pratique que dans sa médiatisation en France. Cette dernière date de 2014 et est à l'initiative d'un film du journaliste Kirk Bayama soutenu conjointement par le réseau national des associations de tantines au Cameroun et le mouvement international Nkul Beti basé au Ghana (qui a été créé en 2012 en ayant déjà en 2014 plus de résultats à son actif que le collectif Mwasi) avec pour conséquence plus ou mois directe une action du gouvernement camerounais pour essayer d'enrayer la pratique. Les problématiques liées aux produits pour "ressembler aux blancs" sont médiatisées depuis Michael Jackson, ça ne date pas d'hier.

En fait, ça fait plus de 15 ans que le militantisme féministe en Afrique et aux Antilles fait parler de lui pour ses actions efficaces au bénéfice des femmes noires plutôt que pour des polémiques stériles en France qui n'ont jamais abouti à rien de concret sans que l'excuse de la jeunesse du collectif ne puisse être retenue vu ce que d'autres mouvements avaient déjà accompli au même âge.

Citation :
Publié par Worstbobo
Sens???? Je ne comprends pas la logique de tes deux phrases. Sinon qu'en gros tout ce qui ne va pas dans le féminisme en France
On n'a jamais discuté du féminisme en France, en tout cas pas moi. Si tu veux le faire, il y a un autre sujet dédié où on ne parle pas du collectif Mwasi parce qu'on y discute de féminisme, de sexisme et de la place des femmes dans les sociétés modernes.

Je dis juste que si le collectif Mwasi veut travailler à la problématique de la place des femmes noires en France, qu'elles le fassent. Aujourd'hui, elles ne le font pas.

Dernière modification par TabouJr ; 03/06/2017 à 15h35.
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