BE/SSII : coût horaire, rentabilité contrat, temps de travail jour...

Répondre
Partager Rechercher
Bonjour bonjour,

Je préfère prévenir, c'est parti pour un pavé, car si c'est assez simple à expliquer à l'oral, à l'écrit, dur d'être clair et synthétique.

Je travaille actuellement dans un petit bureau d'études (7 personnes dont 5 salariés et 2 cogérants), en tant que consultant. On fait du conseil, on n'est pas du tout un bureau d'études technique. On pourrait je pense être comparé à une SSII (on relève de la même convention collective d'ailleurs) en gros, du moins dans la partie « manipulation informatique » et non pas vente de produits par exemple. On peut aussi être comparé à une boite de conseil en communication.

Dans cette boîte, on a un responsable administratif/RH, dont l'essentiel du boulot consiste à gérer tout l'administratif (appel d'offres notamment), les comptes/trésorerie et accessoirement les questions liées à la vie de la boite, le droit du travail, etc.

Notre organisation du travail est dans l'illégalité, mais dans les faits elle est comme un peu tout le monde dans ce secteur, qu'on soit cadre (niveau de base en général) ou agent de maîtrise, on s'en fout de savoir que ton contrat est à 37,5 h, tu travailles autant que besoin pour gagner et réaliser tes missions, soit généralement 9 h, avec des périodes de pics pouvant dépasser les 11 / 12 h et du travail le week-end.

Mes questions de ce jour ne sont pas là, peut-être qu'un jour je trouverai une place bien payée à 35 h dans un boulot pas stress, mais pour l'instant, bah j'accepte ces conditions parce que en plus, j'ai pas trop le choix.

Il faut comprendre que nous travaillons en vendant des jours de travail. Par exemple, pour telle mission, nous vendons 10 jours à 650 € par jour, soit 6 500 € (déjà, on peut se demander pourquoi un coût jour unique là où nous n'avons pas tous dans la boite la même expérience ni le même salaire et que la plupart du temps, les boites ont des coûts jour junior, senior, expert, mais passons).

Chaque salarié fait un suivi de son temps travaillé sur un fichier d'heures, par contrat. On sait donc précisément combien on travaille d'heures en tout sur chaque contrat, plus des heures « diverses » d'administratif, de veille, de réponses à appel d'offre qu'on ne gagne pas, etc.

La pratique actuelle de la boite, initiée par le responsable administratif/RH, est d'une part de rapporter ces heures en nombre de jour, mais en partant du principe qu'une journée de travail devrait être de 7,5 h selon la loi. Donc si j'ai travaillé 75 heures sur un contrat, cela revient à dire que j'ai travaillé l'équivalent de 10 jours. Si j'ai vendu 10 jours à la base, c'est bon, j'ai rempli mon contrat. Si j'ai travaillé 9 jours, j'ai été très bon, si j'en ai travaillé 11 ou 12, c'est pas très grave mais on me fait remarquer de ne pas faire plus, au risque de perdre de l'argent.

D'autre part, le suivi des heures faites permet de calculer à partir de là un coût horaire de chacun pour l'entreprise, en divisant coût total (salaire et frais fixes répartis sur tout le monde) par le nombre d'heures travaillées sur des contrats.
Par exemple, j'ai 2 contrats, j'ai travaillé par exemple (chiffre fictif) 1 800 heures au total sur mes contrats pendant un an. J'ai coûté 70 000 € à l'année tout compris (autre chiffre fictif). Mon coût horaire est d'environ 39 €.

Si sur mon contrat de départ de 10 jours à 650 €/jour (donc 6 500 €), je travaille 75 heures, on considère que j'ai travaillé 10 jours et que j'ai coûté 75h * 39€ = 2 925 €. Si j'ai travaillé 150 h, soit donc 20 jours à 7,5 h, là on me tire les oreilles en disant que doubler le temps de travail prévu, c'est faire perdre de l'argent à la boite.

Si je ne vous ai ni perdu ni trop noyé, c'est là qu'arrivent mes questions
Ce système nous questionne tous (la boite existe depuis 8 ou 9 ans, mais ce système n'est en place que depuis environ 4 ans et a pas mal changé, le responsable administratif/RH apprenant un peu plus son taf chaque année, car il est arrivé à ce poste sans aucune expérience ni formation).
On se demande : comment ça se passe chez les autres (car la plupart d'entre nous venons soit d'entreprises très différentes, soit c'est notre premier taf)
  • Comment, dans une telle boîte, les consultants calculent leurs jours (puisqu'on vend des jours) à partir de leurs heures ? 1 jour = 7,5 ou 8 h (alors que personne ne fait moins de 8,5 ou 9 h dans le meilleur des cas ?) ou 1 jour = le nombre d'heures réellement faites divisées par le nombre de jours ouvrés ?
  • Puisqu'on est sur un système à l'heure, il faut connaître un coût horaire, mais comment le calculer ? Sur un coût fictif d'une journée fictive de 7,5 h ? mais dans ce cas, le coût est déconnecté du temps réel de travail. Alors on le calcule sur le nombre d'heures réellement travaillées sur des contrats ? Mais dans ce cas, d'une part je ne connais mon coût que l'année suivante, d'autre part ce coût peut énormément varier et enfin j'ai un paradoxe : plus je vais globalement passer du temps sur mes contrats, plus je vais prendre le risque de dépasser les jours vendus initialement mais plus mon coût horaire diminuera et moins donc je m'approche du seuil de perte financière sur un contrat.

Et de façon plus globale, je suis preneur de tous vos retours d'expériences sur la gestion des contrats dans des entreprises similaires.

Merci par avance !
J'ai relu 3 fois et je ne comprends toujours pas.. Ton salaire , le vrai, il dépend de tes heures réelles ou il est fixe ?

Sinon non, à ma connaissance, dans les SSII , les salariés ne comptent pas leurs heures, ils ont un salaire par mois ( qu'ils bossent ou pas ) et sont facturé au client pour chaque jour travaillé.
Citation :
Publié par Njuk
Sinon non, à ma connaissance, dans les SSII , les salariés ne comptent pas leurs heures, ils ont un salaire par mois ( qu'ils bossent ou pas ) et sont facturé au client pour chaque jour travaillé.
+1, t'en tire les conclusions que tu veux sur la bonne marche à suivre en étant consultant facturé à la journée ...
Je répondrai en fonction de ce que je connais, mon oncle travaillant dans le secteur. A ce que je sais, quand il était salarié (il est freelance maintenant), son salaire était rapporté en heures + primes et indemnités diverses.
Basé sur la rémunération contractuelle, sa rémunération variait avec les misions, pour lesquelles il percevait une indemnité journalière dépendante effectivement de son ancienneté, de son statut et du type d'intervention. Là-dessus il bénéficiait d'une prime pour chaque demi-journée économisée sur les jours facturés.
Du coup il a son salaire qui se décompose en :
- heures contractuelles (administratif, vacations, etc... + indemnités de mission dans la limite horaire légale )
- heures supplémentaires (+RTT, indexés sur le solde des indemnités journalières)
- primes variables (indemnités restante et prime de performance)

Dans la pratique, le salaire de base étant optimal, il rassemblait les trois éléments de rémunération seulement 2 ou3 mois dans l'année. Généralement,il ne faisait qu le contractuel+ heures supplémentaires.

A partir de là, sans être dans le secteur, on s'aperçoit que le système de rémunération est assez proche de celui des VRP salariés. Ce qui affecte les coûts, le turn over, les marges, etc ...
La situation idéale serait de connaître relativement précisément le revenu/heure/employé pour permettre de fixer un fixe cohérent assortie d'une rémunération variable qui tourne aux alentours de 20%. A condition de ne pas se faire exploiter, ça se traduirait par un revenu de base plus confortable, donc une part du stress quotidien en moins, et une meilleure efficience. La part de variable est motivante, mais raisonnable pour la boîte qui conserve une marge confortable.
Le gros problème, dans tous les métiers, dans tous les secteurs, ce sont les parasites et les tire au flanc. Ils sont excessivement handicapants dans les petites structures.

Edit pour dessus : effectivement, ceux de mes connaissances qui travaillent dans des boîtes de taille conséquente ont ce type de rémunération.
lol Flo j'espère que tu n'es pas consultant en questions synthétiques

Bon on oublie 2 secondes les détails pour en revenir à ce qui intéresse le responsable de la boite : faire de l'argent.

Benefice = gains - couts

Couts : essentiellement salariaux dans le cas des prestations intellectuelles.

Gains : il a choisi un mode forfait, cad qu'il vend 1 prestation spécifique pour un cout fixe. Par opposition à un mode "à la journée" (disons régie pour simplifier), cad 1 jour de travail d'une ressource avec des compétences données. Ce qui répond entre parenthèse à ta 1ere interrogation : s'il vendait 1 jour de travail le cout serait proportionnel à la compétence de la personne travaillant, mais ici il vend 1 livrable, "masquant" le cout réel des ressources travaillant sur ce livrable.
Avantage : plus simple à comprendre pour le client, plus de lattitude pour swapper les ressources pour le prestataire (utiliser 1 senior pour les coups de bourre, ou former des juniors si on a de la marge).
Inconvénient, de taille : on est payé une fois le livrable fourni...même si on dérappe

Partant de là c'est trivial. Dans le cas d'un forfait, ceux qui négocient le contrat font une estimation à la grosse de la charge de travail et prennent une contingence. Mettons un chantier estimé à 10 jours. S'ils sont mauvais ou négocient mal, mettons que le chantier nécessite 12 jours à cause d'un risque mal identifié, les ressources vont morfler sur le projet et ont 2 alternatives : soit tenir en 10 jours et bosser la nuit (c'est le salarié qui prend sa paume), soit faire le livrable en 12 jours (et c'est la boite qui prend sa paume). La 3eme solution serait de revenir voir le client en disant que c'est plutôt 12 jours qu'il faut payer mais en général le client ayant signé un forfait n'aime pas trop ce genre de nouvelles (surtout annoncées la veille de la livraison )

Conclusion si tu es salarié, que ton chef a choisi le mode forfaitaire, et qu'il se viande dans ses négos/estimations de risque, apprête toi à passer de longues soirées. Note que ton chef aura lui 2 alternatives : essayer de s'améliorer dans ses négos/estims ou penser que vous êtes trop lents. Ce qu'il se passe en ce moment dans ta boite me laisse à penser qu'il est en train de choisir la 2eme solution, et donc vulgairement "de vous mettre la pression"

Une des voies de sorties serait de participer aux chiffrages, de faire du backtesting de chiffrage une fois les livrables fournis (ou post-mortem, en gros regarder pourquoi un chantier a couté + cher qu'il n'avait été estimé ou vendu), ou de passer à un mode "à la journée" avec les clients (ça dépend des secteurs, évidemment c'est la formule la plus avantageuse pour le client car tout le risque d'execution bascule chez le prestataire)

ça te semble clair ?
Citation :
Publié par Njuk
Sinon non, à ma connaissance, dans les SSII , les salariés ne comptent pas leurs heures, ils ont un salaire par mois ( qu'ils bossent ou pas ) et sont facturé au client pour chaque jour travaillé.
Je suis manager dans un cabinet de conseil, et c'est pareil chez nous : on calcule la rentabilité de la mission en fonction de ce qui a été vendu (TJM : taux journalier moyen * nb jours) - le coût de ce qui a été effectivement effectué (coût du salarié journalier * jours réellement effectué)

Plus la marge est élevée, plus mon boss est content, plus ma prime en fin d'année est élevée.

Je ne comprends pas pourquoi vous vous faites chier à retranscrire cela en heures puisque de toutes façons vous n'avez pas des contrats basés sur un nombre d'heures à travailler, mais basés sur des jours....
Citation :
Je ne comprends pas pourquoi vous vous faites chier à retranscrire cela en heures puisque de toutes façons vous n'avez pas des contrats basés sur un nombre d'heures à travailler, mais basés sur des jours....
Parce que légalement il faudrait le faire pour des questions de RTT (genre que tu soit à 35 h ou à 38.5 h ça change tout en termes de RTT, dans le second cas tu dois récupérer des RTT)

Mais bon c'est connu que dans les SSII les RTT tu peux t'assoir dessus.
Citation :
Publié par Irvy
Parce que légalement il faudrait le faire pour des questions de RTT (genre que tu soit à 35 h ou à 38.5 h ça change tout en termes de RTT, dans le second cas tu dois récupérer des RTT)

Mais bon c'est connu que dans les SSII les RTT tu peux t'assoir dessus.
Bah euh... non.

Tout dépend de son contrat de travail : il peut être considéré comme un cadre autonome, avec un nombre de jours à effectuer par an et n'avoir aucune mention d'un nombre d'heures.
Citation :
Publié par Orochi
Bah euh... non.

Tout dépend de son contrat de travail : il peut être considéré comme un cadre autonome, avec un nombre de jours à effectuer par an et n'avoir aucune mention d'un nombre d'heures.
Citation :
les autres cadres : qui jouissent d’une large autonomie, sont libres d’organiser leur emploi du temps et dont la durée du travail ne peut être prédéterminée. La majorité des cadres est compris dans cette catégorie. Ces cadres peuvent bénéficier de conventions de forfait annuel, basées sur un nombre moyen annuel d’heures travaillées (généralement 1.607 heures) ou, plus fréquemment, de jours travaillés1. 1,5 million de cadres en France sont soumis à un forfait annuel en jours. Ces conventions spéciales doivent être autorisées et prévues par la convention collective applicable, et doivent faire l’objet d’un accord individuel écrit du salarié concerné, le plus souvent dans le contrat de travail ou un avenant audit contrat. Dans ces accords, si la durée du travail est décomptée en nombre de jours travaillés par an, le salarié travaille en principe 218 jours par an au maximum 2 (ou un nombre inférieur de jours tel que prévu par l’accord d’entreprise ou la convention collective applicable) et bénéficie en conséquence d’un minimum de 10 jours additionnels de repos par an, au lieu d’un paiement pour heures supplémentaires. En contrepartie,
le nombre d’heures travaillées par le salarié chaque jour n’est pas décompté. Cependant, ces salariés restent soumis au repos quotidien de 11 heures consécutives et au repos hebdomadaire de 35 heures consécutives.
Citation :
la modalité 2 de la convention syntec stipule que le volume horaire à le semaine peut varier de 35h à 38h30 (35h+10%)
Donc voilà, soit dans un cas tu récupères 10 jours de RTT, soit tu appliques le nombre d'heures de ton contrat de travail (sur syntec ça peut aller de 35 à 38.5 comme annoncé dans mon précédent post) et tu récupères aussi des RTT. Sauf qu'il est traditionnel qu'en SSII on s'assoit sur le code du travail donc ça ne surprendra personne.

D'ailleurs si vous voulez SYNTEC, voilà la partie intéressante : http://www.syntec-ingenierie.fr/medi...edutravail.pdf

Citation :
Comment, dans une telle boîte, les consultants calculent leurs jours (puisqu'on vend des jours) à partir de leurs heures ? 1 jour = 7,5 ou 8 h (alors que personne ne fait moins de 8,5 ou 9 h dans le meilleur des cas ?) ou 1 jour = le nombre d'heures réellement faites divisées par le nombre de jours ouvrés ?
Toi tout ce qui t'intéresse c'est ton contrat de travail. Que tu sois en intercontrat ou en mission rien ne change théoriquement (enfin j'espère pour toi, sinon c'est plus un contrat de type interim mais là je n'y connais rien) vu que tu es salarié de ta boite de conseil (et donc travail à plein temps selon les modalités du contrat).

Dernière modification par Irvy ; 22/02/2014 à 21h06.
Je bosse aussi en SSII. Selon le client et le contrat on fonctionne:
- au temps effectivement passé, relevé et facturé en fin de mois à l'heure
- en mode "bloc d'heures", le client achetant un certain nombre d'heures (typiquement pour le support) et on retire les heures consommées au fur et à mesure
- en mode jour "livrable" comme l'OP

selon la presta fournie, le type de facturation est différent. Sur un projet, on facture en livrable, sur des tâches support/info-gérances répétitives, c'est du bloc d'heures ou de la facturation fin de mois.
Tout d'abord, merci pour toutes vos réponses.

Citation :
Publié par Njuk
J'ai relu 3 fois et je ne comprends toujours pas.. Ton salaire , le vrai, il dépend de tes heures réelles ou il est fixe ?
Mon salaire, le vrai, est fixe. Je suis cadre à 37,5 h, avec un salaire fixe et éventuellement une prime en fin d'année, basée non pas sur des objectifs ou critères définis, mais plus sur les résultats globaux de l'année et mon pouvoir de négociation lors de l'entretien annuel (les mauvaises langues diraient que la prime est fixée « à la gueule » )
Mais, comme souvent dans ce secteur, tout le monde s'en cogne de ce que dit le contrat de travail, dans les faits, je travaille autant que nécessaire pour mener à bien les missions.

Citation :
Publié par Eltsyr
Inconvénient, de taille : on est payé une fois le livrable fourni...même si on dérappe
[...]
Une des voies de sorties serait de participer aux chiffrages, de faire du backtesting de chiffrage une fois les livrables fournis (ou post-mortem, en gros regarder pourquoi un chantier a couté + cher qu'il n'avait été estimé ou vendu), ou de passer à un mode "à la journée" avec les clients (ça dépend des secteurs, évidemment c'est la formule la plus avantageuse pour le client car tout le risque d'execution bascule chez le prestataire)
Alors deux choses :*d'une part, on ne travaille quasi que sur appel d'offres avec des collectivités. Ce qui veut dire qu'on est forcément au forfait :*on répond à une demande de cahier des charges en proposant une méthodo et un nombre de jours avec le coût jour associé et donc un total. Résultat, on s'engage à fournir le livrable demandé, même si on doit déraper dans le temps passé.
D'autre part, le chiffrage et la réponse à l'appel d'offre, c'est moi que le fait. En général, le responsable admin/rh y jette un œil pour en discuter si besoin, mais je reste maitre des propositions quand même.
Comme on est sur des missions d'accompagnement, souvent longues (6, 8, 12 voire 18 mois), il est fréquent que les demandes changent un peu en cours de route, qu'on laisse de côté certaines presta pour en intégrer d'autres. Du coup on sait que tenir le nombre exact de jours est presque intenable, mais notre coût jour (au regard de nos petits salaires et petits frais de structure) en tient compte.

Pour autant, on peut aussi être amené à dire à des clients :*désolés, là vous en demandez trop (rajouter des réunions, des rapports, des déplacements...), on a déjà largement fait plus que prévu. Pour le justifier, il faut bien qu'on dise le nombre de jours fait, mais c'est là le côté technique qui m'intéresse :*sur quoi des boites se fixent pour dire : là on a fait une journée, sachant qu'en pratique, nos journées n'ont pas d'horaire et que sur une journée, on travaille jamais que sur un seul contrat.

Citation :
Publié par Orochi
Je suis manager dans un cabinet de conseil, et c'est pareil chez nous : on calcule la rentabilité de la mission en fonction de ce qui a été vendu (TJM : taux journalier moyen * nb jours) - le coût de ce qui a été effectivement effectué (coût du salarié journalier * jours réellement effectué)

Plus la marge est élevée, plus mon boss est content, plus ma prime en fin d'année est élevée.

Je ne comprends pas pourquoi vous vous faites chier à retranscrire cela en heures puisque de toutes façons vous n'avez pas des contrats basés sur un nombre d'heures à travailler, mais basés sur des jours....
Mais justement, dans ta formule, comment comptes tu la partie « jours réellement effectué » ? Comme je l'ai dit juste au-dessus,*ma journée de travail n'est jamais dédiée à un contrat. Je peux faire 2 heures le matin sur un compte rendu, 3 h ensuite de réunion sur un autre contrat, puis finir la journée sur la rédaction d'un rapport d'un autre contrat. Pour faire le suivi de travail sur chaque contrat, je dois donc bien compter mes heures et les additionner.


Citation :
Publié par Irvy
Toi tout ce qui t'intéresse c'est ton contrat de travail. Que tu sois en intercontrat ou en mission rien ne change théoriquement (enfin j'espère pour toi, sinon c'est plus un contrat de type interim mais là je n'y connais rien) vu que tu es salarié de ta boite de conseil (et donc travail à plein temps selon les modalités du contrat).
Pas vraiment non. Je connais bien le droit du travail, je sais qu'en tant que cadre j'ai normalement le droit à mes RTT*basées sur mes heures comme tout salarié (sauf cadre au forfait, qui a un stock fixé), mais que comme dans toute boite de conseil, c'est « viens quand tu veux, pars quand tu peux ».
Sauf que ma question est, en gros : « on vend des jours, on travaille des heures, comment on dit tant d'heures = 1 jour ». Et c'est d'autant plus important que ce suivi me permet d'une part d'améliorer mes offres suivantes et d'autre part qu'il y a une relecture financière derrière par un boss à qui je dois rendre des comptes.

Citation :
Publié par Wike l'exilé
Je bosse aussi en SSII. Selon le client et le contrat on fonctionne:
- au temps effectivement passé, relevé et facturé en fin de mois à l'heure
- en mode "bloc d'heures", le client achetant un certain nombre d'heures (typiquement pour le support) et on retire les heures consommées au fur et à mesure
- en mode jour "livrable" comme l'OP

selon la presta fournie, le type de facturation est différent. Sur un projet, on facture en livrable, sur des tâches support/info-gérances répétitives, c'est du bloc d'heures ou de la facturation fin de mois.
Du coup, sur un projet facturé en livrable, comment calcules-tu la rentabilité ? Quand sais-tu que tu as réalisé le livrable en moins de temps que ce qui est vendu ? (et si tu me dis jours vendus - jours travaillés, à moins que tu ne travailles sur une journée entière que sur ce seul contrat, comment agrèges-tu les heures en jours)
Chez nous on découpe en dixième de journée.

Genre 0.3 contrat1, 0.3 contrat2 et 0.4 le contrat3 tu t'en fout de savoir si c'est une journée de 7h30 ou une journée de 10h que t'as fait.

Voire je le fais en fin de semaine et j'équilibre à la louche : 2 jours sur un contrat, 2 jours sur l'autre et 1 jour sur le dernier même si j'ai bossé un peu sur les 3 chaque jour.
Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Mais justement, dans ta formule, comment comptes tu la partie « jours réellement effectué » ? Comme je l'ai dit juste au-dessus,*ma journée de travail n'est jamais dédiée à un contrat. Je peux faire 2 heures le matin sur un compte rendu, 3 h ensuite de réunion sur un autre contrat, puis finir la journée sur la rédaction d'un rapport d'un autre contrat. Pour faire le suivi de travail sur chaque contrat, je dois donc bien compter mes heures et les additionner.
On compte en 1/4 de journée.
Citation :
Publié par Eltsyr
lol Flo j'espère que tu n'es pas consultant en questions synthétiques

Bon on oublie 2 secondes les détails pour en revenir à ce qui intéresse le responsable de la boite : faire de l'argent.

Benefice = gains - couts

Couts : essentiellement salariaux dans le cas des prestations intellectuelles.

Gains : il a choisi un mode forfait, cad qu'il vend 1 prestation spécifique pour un cout fixe. Par opposition à un mode "à la journée" (disons régie pour simplifier), cad 1 jour de travail d'une ressource avec des compétences données. Ce qui répond entre parenthèse à ta 1ere interrogation : s'il vendait 1 jour de travail le cout serait proportionnel à la compétence de la personne travaillant, mais ici il vend 1 livrable, "masquant" le cout réel des ressources travaillant sur ce livrable.
Avantage : plus simple à comprendre pour le client, plus de lattitude pour swapper les ressources pour le prestataire (utiliser 1 senior pour les coups de bourre, ou former des juniors si on a de la marge).
Inconvénient, de taille : on est payé une fois le livrable fourni...même si on dérappe

Partant de là c'est trivial. Dans le cas d'un forfait, ceux qui négocient le contrat font une estimation à la grosse de la charge de travail et prennent une contingence. Mettons un chantier estimé à 10 jours. S'ils sont mauvais ou négocient mal, mettons que le chantier nécessite 12 jours à cause d'un risque mal identifié, les ressources vont morfler sur le projet et ont 2 alternatives : soit tenir en 10 jours et bosser la nuit (c'est le salarié qui prend sa paume), soit faire le livrable en 12 jours (et c'est la boite qui prend sa paume). La 3eme solution serait de revenir voir le client en disant que c'est plutôt 12 jours qu'il faut payer mais en général le client ayant signé un forfait n'aime pas trop ce genre de nouvelles (surtout annoncées la veille de la livraison )

Conclusion si tu es salarié, que ton chef a choisi le mode forfaitaire, et qu'il se viande dans ses négos/estimations de risque, apprête toi à passer de longues soirées. Note que ton chef aura lui 2 alternatives : essayer de s'améliorer dans ses négos/estims ou penser que vous êtes trop lents. Ce qu'il se passe en ce moment dans ta boite me laisse à penser qu'il est en train de choisir la 2eme solution, et donc vulgairement "de vous mettre la pression"

Une des voies de sorties serait de participer aux chiffrages, de faire du backtesting de chiffrage une fois les livrables fournis (ou post-mortem, en gros regarder pourquoi un chantier a couté + cher qu'il n'avait été estimé ou vendu), ou de passer à un mode "à la journée" avec les clients (ça dépend des secteurs, évidemment c'est la formule la plus avantageuse pour le client car tout le risque d'execution bascule chez le prestataire)

ça te semble clair ?
réponse parfaite..
Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Mais justement, dans ta formule, comment comptes tu la partie « jours réellement effectué » ? Comme je l'ai dit juste au-dessus,*ma journée de travail n'est jamais dédiée à un contrat. Je peux faire 2 heures le matin sur un compte rendu, 3 h ensuite de réunion sur un autre contrat, puis finir la journée sur la rédaction d'un rapport d'un autre contrat. Pour faire le suivi de travail sur chaque contrat, je dois donc bien compter mes heures et les additionner.
Dans ma boite ces compte rendu sont uniquement comptable, donc assez detache de la realite.
Tu bosse sur 3 project differents, On peut/va facture XX jours au client A, XY jours au client B, XZ au client C, donc tu ventille comme tu veux mais au final on doit avec ces chiffres la.
On est incapable de chiffrer le cout/gap entre les estimations initiale ou reelles. Mais on sait quels projets ont ete survendu/sous vendu et en general on est capable d'identifie/remonter les problemes (on a vendu du reve, mauvaise planification etc...). Certes on ne peut pas chiffrer precisement la perte du projet. C'est au devs de faire eventuellement leur propre planning puisque l'on est responsable de nos estimations (en gros, celui/ceux qui vont devoir bosser sont ceux qui l'ont estime).
Bien sur tu peux toujours charger un projet meme quand ton quota de jours alloue a ete depasse, et dans ce cas c'est la boite qui va absorbe le surcout (ou negocier avec le client en essayant de rejeter la responsabilite dessus: changement de specs, de priorite, manque de reactivite sur certaines questions etc...).


Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Pas vraiment non. Je connais bien le droit du travail, je sais qu'en tant que cadre j'ai normalement le droit à mes RTT*basées sur mes heures comme tout salarié (sauf cadre au forfait, qui a un stock fixé), mais que comme dans toute boite de conseil, c'est « viens quand tu veux, pars quand tu peux ».
Sauf que ma question est, en gros : « on vend des jours, on travaille des heures, comment on dit tant d'heures = 1 jour ». Et c'est d'autant plus important que ce suivi me permet d'une part d'améliorer mes offres suivantes et d'autre part qu'il y a une relecture financière derrière par un boss à qui je dois rendre des comptes.
Si tu veux te servir de ces heures pour faire du reporting et ameliore tes estimations a l'avenir, pars du principe que ta journee fait 7,5H et donc que tu peux produire plus qu'une journee de boulot facture en une journee de boulot travaille.
Ainsi, lorsque pour une tache A, tu auras passe 2 jours mais en realite 22h de boulot, lors du prochain appel d'offre ou une tache similaire devra etre estime, tu lui colera 3J (22,5H).
Car sinon l'effet pervers c'est de commence a considerer les journees de 11h de boulot comme des journees reguliere, et la seule conclusion a avoir est que tu vas devoir bosser 13h/jour en cas de retard, probleme divers etc... et que les heures sup ne sont pas la pour absorbe une surcharge de travail ou un coup de bourre, mais juste pour faire le taff.


Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Du coup, sur un projet facturé en livrable, comment calcules-tu la rentabilité ? Quand sais-tu que tu as réalisé le livrable en moins de temps que ce qui est vendu ? (et si tu me dis jours vendus - jours travaillés, à moins que tu ne travailles sur une journée entière que sur ce seul contrat, comment agrèges-tu les heures en jours)
Rentabilite du point de vue de la boite: jours vendu-jours travailles
Si tu bosse sur plusieurs projets, tu fais un % de ta journee en partant du principe que tu ne peux pas depasser 100% d'une journee facture.
Ta boite s'en fous que tu fasse une journee de 6H ou de 13H si cela n'implique pas d'heures sup ou de surcout pour elle.

J'ai l'impression que tu veux avoir un seul metrique pour 2 objectifs: d'une part l'aspect administratif (combien mon project a coute/rapporte a la boite) et l'aspect qualitatif (combien j'ai du bosser pour le livrer). Dans un monde parfait les deux sont lies, puisque chaque heure passe au dela de ton contrat serait des heures sup. Or la realite est differente, et l'administratif va compte en journee pleine, la ou toi tu t'attends a compter en heures effectives.
Citation :
Publié par Mordreck
Rentabilite du point de vue de la boite: jours vendu-jours travailles
Si tu bosse sur plusieurs projets, tu fais un % de ta journee en partant du principe que tu ne peux pas depasser 100% d'une journee facture.
Ta boite s'en fous que tu fasse une journee de 6H ou de 13H si cela n'implique pas d'heures sup ou de surcout pour elle.

J'ai l'impression que tu veux avoir un seul metrique pour 2 objectifs: d'une part l'aspect administratif (combien mon project a coute/rapporte a la boite) et l'aspect qualitatif (combien j'ai du bosser pour le livrer). Dans un monde parfait les deux sont lies, puisque chaque heure passe au dela de ton contrat serait des heures sup. Or la realite est differente, et l'administratif va compte en journee pleine, la ou toi tu t'attends a compter en heures effectives.
Merci pour cette réponse qui commence réellement à m'apporter des réponses aux questions posées.
Effectivement, rapporter le temps journalier travaillé au % d'une journée me semble être une excellente solution pour le suivi financier. Dans ce cas là, plus de problème de coût horaire à calculer non plus, uniquement le nombre de jour à suivre.
Je sens que ça risque de me soulever d'autres questions, mais pour l'instant, ça me semble assez évident !

Merci !
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés