[Sécurité sociale] Les retraites : financement et choix politiques

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Publié par punkoff
Je serai curieux de voir comment s'y prennent les socialistes s'ils sont au pouvoir.
Je peux me tromper, mais il est probable qu'ils ne changeront rien sur le fond de la réforme. Tout au plus, ils feront un symbole mais sur le fond de la réforme ils ne toucheront à rien.

Si l'on prend en exemple la dernière réforme des retraites (la loi Fillon de 2003), les socialistes l'ont même incorporée dans leur programme puisqu'ils n'envisagent plus de revenir dessus. Pourtant, ils étaient très remontés en 2003 !

Lorsque j'entends certains (au PS, au PC, chez les Verts et dans les extrêmes droite/gauche) dire qu'il faut taxer les revenus financiers pour financer les retraites, j'ai envie de dire "mais n'hésitez pas une seconde, faites-le dès que vous êtes au pouvoir". Bon, ils ne le firent pas et ils ne le feront pas... c'est beaucoup trop dangereux. Mais qu'est-ce que ça serait marrant de voir concrètement l'application de cette politique.



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Publié par Soumettateur
C'est un pas en avant là il faudrait en faire 10. Cette réforme valide le fait que dans les 10 années à venir, le déficit de l'assurance retraite va continuer à se creuser de façon abyssal, pendant qu'une génération de plus va se mettre à l'abri en atteignant sans trop de casse l'age de la retraite.

Sans parler du coté complètement injuste du seul levier sur lequel le gouvernement à décidé de jouer significativement, là encore quand il aurait fallu jouer sur une dizaine de levier simultanément (age de départ, durée de cotisation, taux de cotisation salarial, taux de cotisation patronal, harmonisation des systèmes de retraite, autres sources de financement, remise à plat des avantage sociaux financé via l'assurance retraite etc etc), à savoir l'age de départ en retraire.
C'est un sujet qui, pour une fois, nous rassemble.
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Publié par Silgar
Je peux me tromper, mais il est probable qu'ils ne changeront rien sur le fond de la réforme. Tout au plus, ils feront un symbole mais sur le fond de la réforme ils ne toucheront à rien.
Jospin avait créé un fond complémentaire par capitalisation, c’est dire. Aucun secours à attendre des socialistes, ils marchent eux aussi pour leurs riches amis de la finance.

Pour ma part, ce sera l’alternance. Je ne sais pas encore qui.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Jospin avait créé un fond complémentaire par capitalisation, c’est dire. Aucun secours à attendre des socialistes, ils marchent eux aussi pour leurs riches amis de la finance.
Exact. D'ailleurs, le PC et les Verts avaient voté avec le PS. Le réalisme avait encore gagné... c'est triste de voir tant d'idéaux ne pas résister à l'épreuve de la responsabilité gouvernementale.

A l'époque, en 1998, on se plaignait que les dépenses de retraite représentaient 12,1% du PIB... Il fallait donc trouver des modes de financement innovants. Aujourd'hui, personne n'a osé remettre cela sur le tapis. Tout au plus le rapport du COR précise qu'en 2050, les dépenses de retraites atteindront 16% du PIB.
Citation :
Publié par Silgar
Exact. D'ailleurs, le PC et les Verts avaient voté avec le PS. Le réalisme avait encore gagné... c'est triste de voir tant d'idéaux ne pas résister à l'épreuve de la responsabilité gouvernementale.
De la bêtise surtout, si on n’a pas assez de fric pour la répartition en 2050, on en aura pas assez non plus pour recouvrer les investissements d’une retraite par capitalisation. La preuve ? La répartition fonctionne encore alors que foule de fonds de pension ont explosé en plein vol.

Citation :
A l'époque, en 1998, on se plaignait que les dépenses de retraite représentaient 12,1% du PIB... Il fallait donc trouver des modes de financement innovants. Aujourd'hui, personne n'a osé remettre cela sur le tapis. Tout au plus le rapport du COR précise qu'en 2050, les dépenses de retraites atteindront 16% du PIB.
Ben si le PIB augmente, on s’en cogne, en termes de fric brut ça marchera. Déjà, penser à créer des emplois et surtout à taxer le produit de la délocalisation ce serait pas idiot. Après tout, on n’hésite pas à augmenter de 700 % la taxe à la copie privée pour protéger les profits des majors mais alors dès qu’il s’agit de défendre la population, plus personne.
Je crois qu'il y en a qui ont pas compris que c'est avec leur retraite de dans 30-40 ans qu'ils sont entrain de jouer. Quand je vois que je me pose des questions sur mes conditions de retraite alors que j'ai toutes les chances de finir dans une petite minorité plutôt privilégiée, je me dis qu'il y en a pas mal qui devraient s'inquiéter.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Ben si le PIB augmente, on s’en cogne, en termes de fric brut ça marchera.
Effectivement, mais si tu augmentes la part des retraites dans le PIB, tu réduis la part des autres missions tout aussi importantes (dépenses sociales de santé, dépenses sociales de chômage, dépenses sociales familiales, dépenses régaliennes de l'État, dépenses d'Éducation Nationale, dépenses de services publics, dépenses des collectivités locales, etc.).



Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Déjà, penser à créer des emplois et surtout à taxer le produit de la délocalisation ce serait pas idiot.
Taxer le produit des délocalisation est déjà très débattu, en particulier à Bercy. Si cela n'est pas fait, c'est parce que ce n'est pas facile. Et cela, j'imagine que tu en est parfaitement conscient.

Ensuite, créer de l'emploi... je crois que c'est l'objectif de tous les gouvernements depuis 30 ans. Les procédés ont divergé, mais l'objectif n'a pas bougé. Les politiques visant à créer de l'emploi sont toutes des échecs et seront toujours des échecs parce que l'emploi est de le reflet le plus immédiat de l'activité économique. Si l'activité économique est basse, les entreprises n'ont pas besoin d'embaucher. Si elle est haute, elles chercheront à embaucher quel que soit les entraves ou les incitations qui peuvent exister.

Donc si il faut jouer sur un facteur, c'est celui de l'activité économique. Mais ce facteur ne se décrète pas dans un bureau ou dans une chambre parlementaire. C'est avant tout un état d'esprit et la confiance réciproque que les acteurs économiques ont les uns envers les autres.
Citation :
Publié par Silgar
Donc si il faut jouer sur un facteur, c'est celui de l'activité économique. Mais ce facteur ne se décrète pas dans un bureau ou dans une chambre parlementaire. C'est avant tout un état d'esprit et la confiance réciproque que les acteurs économiques ont les uns envers les autres.
Franchement ? La solution c'est une meilleure redistribution des richesses. Mais là j’ai pas le temps de développer, j'ai un dragon sur le fait.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Franchement ? La solution c'est une meilleure redistribution des richesses. Mais là j’ai pas le temps de développer, j'ai un dragon sur le fait.
La redistribution des richesses est un très bon moyen pour une politique de relance par la consommation. Mais si celle-ci se traduit par "cool, je vais pouvoir acheter le dernier Iphone", "y a une télé Samsung que je verrai bien dans mon salon", "je vais pouvoir partir en vacances en Chine" ou "je vais mettre argent sur mon livret A"... autant s'en priver. Parce qu'une politique de relance par la consommation qui ne crée aucune activité économique en France, je n'en vois pas l'intérêt. A la rigueur, je préfère largement une politique de grands travaux.

Ensuite, considérer la redistribution des richesses comme un moyen de financer les retraites alors que l'essentiel du patrimoine des français est justement détenu par des retraités, je trouve que l'on est proche du contre-sens.
Citation :
Publié par Silgar
Ensuite, considérer la redistribution des richesses comme un moyen de financer les retraites alors que l'essentiel du patrimoine des français est justement détenu par des retraités, je trouve que l'on est proche du contre-sens.
D'où la nécessité de taxer le patrimoine, en particulier les successions. C'est le seul moment où l'Etat peut récupérer le produit d'années de "créativité fiscale" pour employer l'euphémisme désignant la fraude plus ou moins légale. Et encore... on a vu avec l'affaire Woerth bis que ça aussi, c'était prévu, via les fondations...
Ça ne vous dirait pas de mettre en opposition la dette publique, de 1500 Mds, et la dette sociale, incluse dans la dette publique, de 55 Mds ?

Il y a un truc qui me gêne quand on parle du fameux trou de la Sécu et des projections en 2050 : on dit qu'il sera abyssal.

Dans ces cas là, j'ai un esprit très technique, je calcule. Dans tout ce qui va suivre, je mets volontairement de coté l'inflation, elle impactera le déficit, les cotisations, et les pensions, j'aurais donc tendance à dire que si on l'annule partout, mes calculs sont valables.

Et ce que j'ai calculé, c'est que le trou de la Sécurité Sociale, en 2050, s'il grossit de 30 Mds par an, qui sont les chiffres qu'on nous donne, pèsera 1250 Mds. Je crois aussi qu'il faut largement atténué l'effet sur les dernières années parce qu'il parait que les gens meurent, et l'espérance de vie peut s'allonger autant qu'elle veut, on est pas encore à l'immortalité. La recherche va d'ailleurs plutôt dans le sens de la vie rectangulaire que vers l'immortalité. Mais j'ai écarté ces probabilités, je me mets donc dans une situation théoriquement extrême.

Donc en 2050, la dette sociale sera plus faible que la dette publique actuelle. Alors pourquoi on ne travaille pas plutôt à fond sur la dette publique, et pourquoi on accepte pas de laisser courir la dette sociale pour le moment ? Mécaniquement, un jour la tendance s'inversera, on peut aussi effectuer des retouches mineures pour limiter les effets (genre +1% de cotisation, -1% de pension, + 6 mois seulement de prolongations, fusion des caisses et cession des actifs superflus, etc), bref, j'ai l'impression qu'on nous donne des arguments longs termes, mais qu'on pense des solutions courts termes.

Elle est ou l'erreur de raisonnement ?

Silgar : Dans ce cas, pourquoi ne pas coupler les mesures de répartition de la richesse, à des carottes du type prime à la casse ? Ce sont des hurlements qui s'élèvent dès qu'on parle de protectionnisme, mais en fait, j'ai l'impression que nous sommes parmi ceux qui en font le moins, et qui en pâtissent le plus.
Citation :
La redistribution des richesses est un très bon moyen pour une politique de relance par la consommation. Mais si celle-ci se traduit par "cool, je vais pouvoir acheter le dernier Iphone", "y a une télé Samsung que je verrai bien dans mon salon", "je vais pouvoir partir en vacances en Chine" ou "je vais mettre argent sur mon livret A"... autant s'en priver. Parce qu'une politique de relance par la consommation qui ne crée aucune activité économique en France, je n'en vois pas l'intérêt. A la rigueur, je préfère largement une politique de grands travaux.
A l'heure actuelle, la meilleure source de financement que je puisse voir est une doublette contrôle des prix des loyers+taxe sur la location. La situation de l'immobilier est devenue débile et est un vrai poids sur la consommation. Et ca ne demanderait même pas de toucher aux salaires. Je viens de trouver un locataire pour 950€/m le 2 pieces au 6eme etage sans ascenseur dans le 20eme. Ca m'a pris...2 jours.
Poru faire simple avec mon salaire actuel je ne pourrais pas me permettre de louer mon propre appartement sauf à bouffer des nouilles tous les jours et à supprimmer toute dépense de loisir. Sans compter que du coup, le mec est cadre sup' @4K mensuels et réduit à habiter un 2 pieces au 6eme sans ascenseur, y'a un truc, la.
Après on s'étonne que la consommation est bof...
En France il y a un déficit de logements, d'ailleurs chiffré assez précisément et de manière convergente par toutes les études sur la question. Un logement de qualité décente sur le marché, dans une zone un minimum attractive, non occupé, ça n'existe pas. Dès lors l'offre et inférieure à la demande avec les conséquence qu'on connait sur les prix. Tant que la situation sera celle là, à savoir qu'il n'existe absolument aucun volant de logements structurellement non occupés sur le marché, les prix ne descendront pas et se caleront à terme sur la capacité d'endettement maximale des acheteurs. Les prix à la location s'alignant mécaniquement derrière.

S'ajoute à ça, mais au second ordre, les phénomènes que tu décris.
Citation :
Publié par Soumettateur
Un logement de qualité décente, dans une zone un minimum attractive, non occupé, ça n'existe pas.
Le truc, c'est que, de mémoire, même sur les secteurs peu attractifs qui croulent sous un parc en excédent, les prix sont délirants. J'avais vu un truc là dessus sur Roubaix et d'autres villes du même style, pleines de logements vides, mais qui sont retirés du marché afin de ne pas faire baisser les prix justement.
Citation :
Publié par Assurancetourix
Puis bon des chiffres qui sortent du chapeau on peut en sortir hein...
hop:
http://www.lekairos.fr/wp-content/uploads/2010/02/dette_totale_USA.png

Notez les dates de début des "super réduction d'impot qui vont équilibrer le budget de l'etat" @Reagan et Bush. Ca marche super bien.
Et ? Tu cherches à prouver quoi là ?

T'es au courant que la hausse des recettes fiscales ne signifie pas forcément équilibre budgétaire si à côté les dépenses explosent ? Tu es au courant des politiques étrangères extrêmement agressives menées par Reagan et Bush, politiques contraires aux idéaux libertariens ? Le déficit public américain sous l'ère Bush (et Reagan) est quasi uniquement dû à une explosion des dépenses militaires. La hausse des recettes fiscales s'est donc bien produite.

Quant à Clinton, sa gestion était remarquable, mais il était justement loin (trèèèès loin) du socialisme étatiste à la française. Jusqu'à Obama, républicains et démocrates, au niveau de la politique intérieure, c'était sensiblement la même chose. Ce qui les différenciait était une attitude très belliqueuse pour les républicains, attitude combattue, je le répète, par les libéraux (les vrais, pas les neocons à qui l'on donne plein de noms à tort et à travers).

Avec la venue d'Obama, les démocrates ont effectivement commencé à se différencier réellement des républicains avec un virage légèrement à gauche (on est loin du socialisme néanmoins, très loin). La balance budgétaire américaine actuelle n'est d'ailleurs pas folichonne du tout, la faute revenant principalement au budget défense, étrangement toujours croissant..

Que tu essayes donc de me démontrer que "la gauche c'est mieux, parce que les démocrates ont obtenu de meilleurs résultats que les républicains", c'est assez erroné, le parti démocrate demeurant un parti libéral au sens économique du terme. Au contraire, tu vas même dans le sens des libéraux dans la mesure où cela prouve qu'une politique étrangère plus pacifique permet de maîtriser beaucoup mieux un budget, et qu'une politique belliqueuse représente des sommes d'argent colossales à débourser pour le contribuable.

Citation :
j'hésite à rire ou pleurer à ce niveau là. Que tu sorte la courbe de Laffer pour les impôts, ok (mais on a jamais réussi à déterminer un seuil numérique à cette courbe donc elle est un peu useless) mais que tu vienne jouer du pathos à ce niveau là. L'oppression fiscale sur les classes moyennes, elle existe. Elle est le fait de justement ces riches qui refusent de payer leurs parts des dépenses tout en encaissant leurs parts des recettes depuis de nombreuses années.
Si la courbe de Laffer ne comporte pas de seuil numérique, c'est tout simplement car il est très difficile d'en définir un, étant donné que cela dépend de facteurs extrêmement nombreux et très différents suivant les pays. Il est déterminable uniquement à l'expérience et peut se déplacer.

Et je ne joue pas du pathos. Le totalitarisme passe très souvent par la réduction puis la suppression des libertés économiques (sauf exception notable : le Chili, qui n'a pas fonctionné par manque de liberté politique), et c'est d'ailleurs la thèse développée par Hayek, dont la plupart des démonstrations ont même convaincu Keynes (comme quoi).

En effet, il est aisément démontrable que lorsque l'on augmente les impôts au-delà d'un certain seuil, les individus se sentent dépossédés de leurs biens et cherchent à s'en défaire. Or, comment parvenir à prélever l'impôt malgré les efforts des individus ? Plus de contrôle, plus de police, plus de coercition étatique, spirale qui se termine difficilement et aboutit à une réduction des libertés. Enfin, lis Hayek, même si tu n'es pas d'accord avec, c'est très intéressant, et il t'expliquera mieux que moi.

On m'accuse de pleurer sur les riches, mais pas du tout. Au final, ce sont toujours les classes moyennes qui trinquent. Lorsque les riches sont décapités, il faut d'autres cibles, et là on sait vers qui on se tourne.
Citation :
Publié par Leni

Et je ne joue pas du pathos. Le totalitarisme passe très souvent par la réduction puis la suppression des libertés économiques (sauf exception notable : le Chili, qui n'a pas fonctionné par manque de liberté politique), et c'est d'ailleurs la thèse développée par Hayek, dont la plupart des démonstrations ont même convaincu Keynes (comme quoi).
Là, je demande à voir. Parce que le "totalitarisme c'est la faute à la sécu", discours tenu par Hayek dans son célèbre bouquin (j'exagère à peine), c'est tellement une énorme connerie d'un point de vue historique (le nazisme, c'est concrètement la faute à la crise de 1929, qui est due au capitalisme libéral classique, et certainement pas au socialisme. Mais tous les mensonges sont bons à prendre...) et je doute fortement que Keynes ait approuvé ce genre d'âneries, lui qui avait sous les yeux les effets désastreux des politiques d'inspiration classique de l'époque.

Qui se souvient de la politique économique de Laval et de la banque de France dans les années 30 ? Vous me direz, elle a conduit le front populaire au pouvoir. C'est sans doute ce qui incite Fillon à ne pas aller jusqu'au bout de ses fantasmes : la peur d'une raclée totale en 2012. Mais on voit bien que ça le démange.
C'est sûr qu'un prix nobel d'économie passe son temps à débiter ses âneries. C'est fatigant : les partisans du modèle étatiste ont toujours raison, les libéraux ont toujours tort. Ben voyons. La crise de 29 a été d'ailleurs expliquée par Hayek sous d'autres termes, mais il est un libéral, donc il a tort. Cqfd.

Pour préciser : l'argumentation à base de paradigmes tels que "la crise de 29 ce sont les libéraux" donc le nazisme ce sont les libéraux donc le totalitarisme ce n'est pas le socialisme cqfd, c'est fatigant.

La cause profonde de la crise de 1929 réside dans l'interventionnisme étatique, plus exactement la politique monétaire inflationniste de la Banque centrale américaine qui cherchait à accompagner la croissance en augmentant la masse monétaire. On peut y ajouter les prêts à bas taux d'intérêt accordés par les USA aux pays européens, ce qui a favorisé également l'inflation.

Au final, ça a créé une bulle, de la fausse prospérité, et le krach n'est que la conséquence du retour au réel du marché. Les cycles d'expansion-récession existent sur un marché libre, mais jamais dans de telles proportions.

Les causes de la crise récente ne sont par ailleurs pas très éloignées.
Citation :
Publié par Soumettateur
Un logement de qualité décente sur le marché, dans une zone un minimum attractive, non occupé, ça n'existe pas.
Tu plaisantes là ?
Citation :
Publié par Leni
C'est sûr qu'un prix nobel d'économie passe son temps à débiter ses âneries.
Là, oui. Les économistes idéologues qui se mêlent d'histoire pour nous vendre leurs salades, très peu pour moi.
Le fait est que la politique que promeut Hayek et ses potes, c'est celle qu'on a eu en gros de la fin du mercantilisme jusqu'au new deal. Et elle a produit une crise financière tous les 15-20 ans.
Une exception : la politique keynésienne entre les années 30 et les années 70. Pas de crise financière, une croissance exceptionnelle, une forte réduction des inégalités et la constitution d'une classe moyenne enfin dominante.
Retour au pouvoir des réactionnaires de l'école de Chicago à partir des années 80 : multiplications des crises financières, explosion des inégalités, effritement de la classe moyenne.

Mais à part ça, il faut gober la parole d'évangile d'une flopée de prix nobel ou assimilés (les "papes" du libéralisme, genre Greenspan...) qui nous vendaient du rêve jusqu'en 2008, et qui s'y remettent maintenant que la crise est en sommeil...
ça fait depuis Sonnenschein qu'on sait que tout l'édifice théorique de la théorie néoclassique est construite sur un gros tas de bouse avariée. L'histoire le démontre depuis au moins les années 1850. Mais comme la théorie en question a été taillée sur mesure pour les intérêts de la Caste, et qu'elle est totalement déconnectée de la réalité (à grand coup d'agents rationnels et omniscients et autres délires du même style, permettant d'oublier ce qu'il se passe concrètement sur le terrain...), on continue.
Il n'y a pas de raison de changer une équipe qui gagne, puisque tout l'art de cette école consiste à faire payer aux autres (et plus précisément à ceux qui sont incapables de se défendre) le prix de ses erreurs.
Citation :
Publié par Leni
On m'accuse de pleurer sur les riches, mais pas du tout. Au final, ce sont toujours les classes moyennes qui trinquent. Lorsque les riches sont décapités, il faut d'autres cibles, et là on sait vers qui on se tourne.
Si les classes moyennes sont outrancièrement pressurées au plan fiscal, c'est pour une raison toute simple à mon sens : elles sont suffisamment "riches" pour être solvables, mais insuffisamment pour se mettre à l'abri du fisc par l'emploi de personnels qualifiés fortement rémunérés. Comme la moitié des français ne paient pas l'impôt sur le revenu (ce qui est un scandale, toujours à mon sens) et comme la partie fortement imposable est aussi celle qui échappe le plus à ses obligations (tout simplement parce qu'elle a les moyens de le faire), et comme il faut toujours plus d'argent pour financer un système social extrêmement généreux (et extrêmement onéreux), la pression fiscale sur les classes moyennes ne peut que s'aggraver à terme, doublée d'un recours toujours plus massif à l'emprunt (puisque les classes moyennes ne sont pas solvables à l'infini...). Si on considère le contexte international (crise mondiale + montée en puissance des pays émergents dont les Européens sont les principales victimes + croissance démographique mondiale et renforcement des flux migratoires), on peut poser que les classes moyennes vont massivement se paupériser à moyen terme, et qu'une refonte en profondeur de la fiscalité est une nécessité à la fois urgente et vitale, si on veut garder notre système social, mais aussi politique. Parce que la classe moyenne est aussi le socle sur lequel la démocratie française repose (toutes les crises de la démocratie dans ce pays sont à la base des crises de la classe moyenne).

Bref, un beau bordel à venir, sous quelques années, décennies tout au plus...
Citation :
Publié par Le Monstre
Silgar : Dans ce cas, pourquoi ne pas coupler les mesures de répartition de la richesse, à des carottes du type prime à la casse ? Ce sont des hurlements qui s'élèvent dès qu'on parle de protectionnisme, mais en fait, j'ai l'impression que nous sommes parmi ceux qui en font le moins, et qui en pâtissent le plus.
C'est probablement une bonne idée, mais j'ai l'impression que la France est prisonnière de sa structure économique pour pouvoir faire du protectionnisme.

Les domaines dans lesquels la France excelle sont des marchés à fortes connotations politiques. Quand on vend une centrale, des trains ou un système de retraitement des eaux usées, les décideurs étrangers sont toujours des politiques. Dans ces conditions, la moindre mesure de protectionnisme est une entrave lourde à la signature des contrats... Pourtant, nous avons besoin de ces contrats pour faire travailler des centaines de milliers de personnes en France.

A mon avis, l'entreprise chinoise qui a besoin de 100 foreuses allemandes et d'emprunter 10 millions d'euros sur le marché financier londonien se contrefout totalement que l'Allemagne et le Royaume-Uni aient mis des mesures protectionnistes sur les jouets Made in China. Le problème, c'est que si la France exerce les mêmes mesures de protectionnisme, elle ne signera pas les contrats.
C'est pour ça que le seul protectionnisme qui fonctionne pour les pays européens, c'est le protectionnisme fiscal, basé sur l'utilisation de la TVA (et équivalent). Mais on ne peut l'utiliser qu'à condition d'avoir d'abord trouvé un ressort permettant d'augmenter les salaires.
Citation :
Publié par Aloïsius
Mais à part ça, il faut gober la parole d'évangile d'une flopée de prix nobel ou assimilés (les "papes" du libéralisme, genre Greenspan...) qui nous vendaient du rêve jusqu'en 2008, et qui s'y remettent maintenant que la crise est en sommeil...
Ahah !
http://www.liberation.fr/economie/01...es-economistes

Citation :
Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, a blanchi vendredi la corporation des économistes en estimant qu'il ne fallait pas accuser la science économique d'être responsable de la crise financière qui a éclaté en 2007.

"La crise financière récente a été davantage un échec de l'ingénierie et du management de l'économie plutôt que de [...] la science économique", a déclaré M. Bernanke, lors d'un discours à l'université de Princeton, dans le New Jersey (Nord-Est des Etats-Unis).

"La crise financière n'a en aucun cas discrédité la science économique en tant qu'outil de recherche et d'analyse", a ajouté M. Bernanke, lui-même économiste de formation et ancien professeur et directeur d'études à Princeton.
C'est pas moi, c'est ma sœur.

Citation :
M. Bernanke répondait ainsi à certaines critiques formulées depuis un an ou deux sur la formation et les méthodes des économistes, entre autres par le lauréat du prix Nobel d'économie 2008 Paul Krugman.

Dans un long texte intitulé "Comment les économistes ont-ils pu se tromper autant?", M. Krugman dénonçait en septembre 2009 "l'aveuglement de la profession", accusant ses confrères d'avoir "fermé les yeux sur le fait que la rationalité humaine a ses limites et que cela mène souvent à des bulles et à leur éclatement [...] et sur le fait que les marchés sont imparfaits".

L'article appelait les économistes à repenser "leurs bases".

Pour M. Bernanke, "ceux qui appellent a une refonte radicale de la discipline vont trop loin".
Les vilains. Stiglitz, Krugman, privés de dessert !

Citation :
Le chef de la banque centrale a admis que la crise avait pris la plupart des économistes au dépourvu (y compris lui-même), et reconnu que son institution avait été loin d'accomplir correctement sa mission de régulation des banques.
Mais c'est pas sa faute, donc.

Citation :
Néanmoins, a-t-il estimé, "les idées - les plus récentes comme les plus anciennes - qui sont nées de la recherche économique se sont révélées être une aide inestimable pour les responsables politiques lorsqu'il s'est agi de tenter de faire le diagnostic de la crise financière et d'y répondre".

[etc...]
Et le dernier clou du cercueil. Le diagnostic, il avait été fait par les économistes hétérodoxes depuis longtemps. Quand à la réponse à la crise, on a vu de quoi il s'agissait : on a ajouté des milliers de milliards de dette sur le dos des États, on a fait tourné la planche à billet à plein régime, et on a offert les couilles des peuples sur un plateau d'or aux financiers de Wall Street et de la City, qui se sont cassés avec la caisse.
Remarquez, c'est effectivement le rôle de la "science économique" dominante depuis maintenant plus de trente ans.

La crise a même été utilisée pour justifier en partie la réforme des retraites et la rigueur en France. Après tout, le système par capitalisation a bien fait la preuve de sa solidité, non ? Même en plein effondrement de la bourse, les gestionnaires des fonds de pension peuvent se payer des baignoires de champagne et des lits de caviar. Tout va bien donc.
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