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Petites histoires philosophiques, histoires zen, etc..
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Merci à tous les contributeurs de ce post. Je l'ai lu et apprécié il y a 2 ans, et je l'ai relu avec plaisir ce soir.
Merci. |
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Bon celle là, c'est une vrai raconté par mon grand-père.
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Blague déplacée sur le fil approprié et commentaires devenus sans objet mis dans un fil poubelle.
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Je présente mes excuses à tous ceux qui vont hurler à la nécromancie de fil, parce que je remonte ce vieux sujet. Mais comme je l’ai déjà expliqué précédemment, je pense que ce fil est un peu hors du temps, un peu à part, et qu’il est justifié qu’il vive et remonte à chaque fois que l’on veut ajouter une histoire de ce type. Un peu comme les fils de vidéos ou de blagues, et ne fut-ce que, là aussi comme je l’ai dit précédemment, parce ce fil est devenu le premier résultat sur Google, quand on chercher histoires zen ou histoires philosophiques.
Les histoires que j’ajoute maintenant sont particulières à plus d’un titre. D’abord parce que ce sont des histoires vraies, des témoignages. Ensuite, parce qu’elles sont tirées d’un livre. Ce livre, « How I can help ? », de Ram Dass et Paul Gorman, est un livre sur la relation d’aide. Quand on aide quelqu’un à titre personnel, ou bien que l’on est bénévole, ou professionnel de la santé, par exemple. Il fait la part belle aux témoignages, mais peut être déroutant pour les occidentaux, il expose une vision plutôt bouddhiste de la relation d’aide. Par exemple, le premier chapitre, court, dit que nous nous sentons naturellement poussés à aider les autres ; il existe une compassion naturelle. Dans ce chapitre, un témoignage raconte le sauvetage d’un homme par un dauphin. Un exemple d’acte d’aide, naturelle. Le second chapitre se pose la question de « qui » aide. Un « secouriste », un « bénévole », un « médecin » ? La vision bouddhiste postule qu’au-delà de tous ces rôles, il y a une part immuable, essentielle et silencieuse en nous, notre vrai moi, au-delà de l’ego, en quelque sorte. Et que ce vrai moi est en quelque sorte le trait d’union entre les êtres. Les deux histoires que je vais citées sont extraites de ce chapitre. Une dernière chose. Ce livre, à ma connaissance, n’est pas traduit en français. En tout cas, c’est la version anglaise que j’ai. J’ai été touché par ces histoires. Elles n’ont rien d’extraordinaires, elles sont simplement humaines. J’ai pris le temps de les traduire (mal, que les auteurs m’excusent) et j’avoue avoir eu les larmes aux yeux, en les traduisant. Cela m’a pris du temps et du coup j’ai été encore plus dans l’histoire. Il se peut que ces histoires ne vous touchent pas et ne vous apportent rien. Rien de mal à cela, nous sommes tous différents. Si toutefois vous les appréciez, si elle vous touchent, faites-le moi savoir, que je sache si cela vaut la peine que j’en mette d’autres. Merci. ***** En tant qu’interne, cela faisait partie de mon travail d’aller, avec l’équipe, examiner les patients. Je remarquais leurs regards quand nous entrions. Intimidés, appréhensifs, se sentant comme des cas à étudier, des exemples de diverses maladies. Je détestais cela. Mais j’étais un interne. Je me rappelle distinctement d’un type, cependant, qui était vraiment différent. Je pense que ce type a changé ma vie. C’était un noir, la soixantaine – très malin, très espiègle, et très malade. Ce qui nous amenait à le voir souvent, c’était la totale complexité de sa maladie, des problèmes s’ajoutant à des problèmes, et aussi le mystère de sa survie. C’était si étrange. Nous ne le visitions pas pour savoir ce qui n’allait pas chez lui, mais pour savoir pourquoi il était encore vivant. J’avais le feeling qu’il pouvait voir directement en nous. Il disait « Hey, les gamins ! » et nous, on rentrait – à la manière d’une bande de gamins de 10 ans venant prendre une sucrerie, interrompant un moment leur jeu , à l’extérieur. Il était si content et si amusé. Cela rendait nerveuses certaines personnes. J’étais intrigué. Mais pendant des semaines, je n’ai pas eu l’occasion d’être seul avec lui. De temps en temps, il avait de sérieux problèmes, et il était déplacé à l’unité de soins intensifs. Puis il récupérait, à l’étonnement de chacun, et nous le ramenions. Et nous le visitions de nouveau. Et il disait « Encore vous, les gamins ? » prétendant que c’était lui qui était surpris que nous soyons encore là. Une nuit, il a eu une urgence, et j’ai pris l’initiative d’aller le voir seul. Il avait l’air en vraiment mauvais état. Mais il est devenu alerte quelques secondes après que je sois entré. Il m’a sourit et dit « Bien… » comme s’il s’attendait à ce que ce soit moi. Comme s’il avait appris combien j’en étais venu à l’aimer. Cela arrive, dans les hôpitaux. J’imagine que j’ai dû paraître un peu surpris par son « Bien… », mais nous avons juste ri, et je suis resté planté là, subjugué par sa personnalité. Et il m’a touché avec une simple remarque, moitié une question, moitié… quelque chose d’autre. « Qui, vous ? » dit-il, avec une sorte de sourire. Juste cela. « Qui, vous ? » J’ai commencé à dire « Et bien, je suis le docteur… » et je me suis arrêté net. C’est difficile à décrire. Je n’avais plus de mots. Ce qui s’est passé, c’est que toute sorte de réponses à sa question ont commencé à défiler dans ma tête. Elles me semblaient toutes vraies, mais elles me semblaient toutes moins que vraies. « Ouais, je suis ceci… et cela… et aussi… mais pas seulement… et ce n’est pas complet, ce qui est complet c’est… ». Le processus de pensées ressemblait à cela. Il ne m’était jamais arrivé quelque chose comme cela, et de loin. Mais je me rappelle que je me sentais heureux. Cela devait se voir car il m’a dit « Heureux de faire votre connaissance ». Son timing m’a tué. Nous avons parlé pendant cinq minutes de choses et d’autres – rien de particulier, d’enfants, je pense. À la fin, je me suis aventuré à dire « Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous ? » Il a répondu « Non, ça va bien… Merci beaucoup, docteur… ? » et il fit une pause pour le nom, et ce coup-ci je lui ai donné. Il m’a sourit à nouveau, réellement. Il est mort quelques jours après. Et je l’ai toujours en mémoire aujourd’hui. Je pense à lui de temps en temps, en accomplissant mes tâches. Un moment particulier ou un patient particulier me le rappelle. « Qui, vous ? » Pendant des années, j’ai étudié pour être un médecin, et je me suis presque perdu là-dedans. Cet homme m’a pris mon diplôme, et me l’a rendu avec « et aussi ? … et aussi ? … et aussi ?... » gribouillé partout dessus. Je n’oublierai jamais cela. **** Vous pourriez dire que je suis l’aiguilleuse, ici, la première personne que voient les gens quand ils viennent chercher de l’aide. Notre département s’appelle « Services Familiaux ».Les gens rentrent, je les oriente vers le bureau approprié : nourriture, logement, protection de l’enfance, services juridiques, etc. Mon job est de sentir qui est la personne qui se présente et de trouver la bonne place, pour elle. Pas simple. Pendant longtemps, j’ai trouvé que c’était une tâche inconfortable. Je n’aime pas évaluer les gens à partir de leurs problèmes. Cela peut aider à les orienter vers le bon bureau, mais d’une certaine manière cela les réduit. Cela me réduit aussi. J’ai résisté à cette façon de voir les choses. Mais j’ai eu une expérience qui a changé ma façon de penser. Il y avait cette femme, qui vivait dans la rue, que j’avais l’habitude croiser quand j’allais prendre le bus. Elle était SDF, alcoolique, et il est apparu plus tard qu’elle avait eu un diagnostic de cancer. Sans raison précise, j’ai décidé de m’en occuper. J’aimais son sourire. J’en avais assez de d’orienter les gens. Je connaissais le labyrinthe entier des services sociaux ; je l’emmènerai moi-même – dispensaires, foyers, Sécurité Sociale, tout ce qu’il faudrait. Je pense que je voulais savoir ce que cela fait, d’aider une personne par soi-même. Elle suivait sans se plaindre, Viola. Elle était de bonne volonté, et même drôle. « Et bien Marie » disait-elle, « qu’est-ce que vous allez faire pour moi, aujourd’hui ? » Oh, toutes ces histoires que nous avons vécues ! Ils m’ont appelée, une fois, du Foyer pour Femmes. Elle s’était débrouillée pour faire entrer de l’alcool, cette nuit, et une groupe s’ était soulé. C’était interdit par les règles, et je devais aller la chercher. « Tu m’as dit que tu te comporterai bien ! » j’ai dit. « tu étais au chaud, là-bas ! » « Et bien, nous serons encore plus au chaud. » Je me suis arrangée pour qu’elle soit suivie par un conseiller. Après quelques temps il m’a appelée. « Voyez, elle vient irrégulièrement, et quand elle vient, elle me conteste tout le temps. Pourquoi est-elle ici ? » J’en ai parlé à Viola. Elle m’a dit « Pour sûr, j’aime contester ces gens-là. Regarde, il veut toujours me parler de mon enfance. Mais lui-même ne se rappelle même pas comment était l’enfance. Fais-moi confiance, Marie. » Et je l’ai fais. J’étais obligée d’en rire. Elle était si honnête et si perspicace. Oh, je l’aimais vraiment, celle-là, vraiment. Mais les problèmes ont continué pendant des mois. Rien ne semblait donner de résultats. Elle continuait à se retrouver à la rue, à boire, à de devenir encore plus malade, et tout le reste. Plus impuissante je me sentais, plus je l’aimais. Que pouvais-je faire d’autre ? Et j’essayais encore. « Écoute, Viola » je disais. « Écoute quoi ? » me répondait-elle. Cela devenait une sorte de plaisanterie, entre nous. « Écoute », « Écoute quoi ? » Elle s’est établie dans un parc, près de chez moi, et là elle a commencé à réellement aller de plus en plus mal. Un soir je suis allée la voir, elle était assise sous un arbre. Elle avait un air effroyable. J’avais la forte sensation qu’elle était très près de la mort. Alors j’ai tout repassé en revue avec elle, une fois de plus : la boisson, sa santé, son alimentation, son abri. Elle pourrait venir vivre avec moi. J’avais atteint ce point de bonne volonté. Elle m’a juste écoutée. Et elle m’a dit « Tu sais, mon amie, il n’y a plus rien que tu puisses faire pour moi. » Et j’ai vu qu’elle avait raison, j’ai juste compris cela. J’ai lourdement soupiré, juste laissé aller… Il s’est mis à pleuvoir légèrement. J’ai dit « Bien. Il se fait tard, et humide. On rentre prendre un café ? » Elle répondit « Tu y vas, Marie. Je serai très bien, ici. » J’ai dit « Ouais… bien… à la prochaine fois, alors… » Mais il semblait qu’il y aurait pas de prochaine fois… Je suis allé au bus, et je pleurais dans le bus. J’avais le cœur brisé. Je sentais qu’il y avait quelque chose d’autre, je ne sais pas quoi. Puis cette pensée m’est venue, qu’elle était seule, dehors, sous la pluie. Juste cela. Du coup, je suis sortie du bus, j’en ai pris un autre pour revenir, et je suis allée dans le parc, un journal sur ma tête. Je devais avoir un look rigolo. Elle était sous l’arbre. Elle a levé les yeux vers moi. Je me suis assise. Elle m’a dit : « Qu’est-ce que tu fais-là ? » J’ai répondu « Rien, en fait. J’avais juste envie d’être avec toi un petit peu plus. » Elle a dit « Okay. » Ainsi nous sommes restées assises sous la pluie. Simplement, nous étions là. C’était relativement sec, parce que c’était sous un grand platane. Je lui ai raconté comment mon père m’a appris à identifier les arbres grâce à leurs écorces, et combien j’aimais les arbres, la nature et combien cela me rendait plus heureuse. Elle m’a parlé du désert. Elle avait vécu en Arizona. Son lieu favori était le désert, c’était si paisible, là-bas. Nous avons regardé la pluie. Nous avons regardé les écureuils vaquer à leurs affaires, et les derniers gens passer, pressés. Nous avons regardé comment était le parc, sans personne, des oiseaux, un chien errant… de la brume commençant à apparaître… Et finalement je me suis sentie en paix. Nous étions toutes les deux en paix, et nous somme restées silencieuses, longtemps. J’ai senti un tel amour... Elle m’a accompagnée au bus. Elle m’a dit « Merci » et j’ai répondu « De quoi ? » Elle a dit « De rien. » Nous avons ri. « Tu as été très bonne pour moi. » elle a ajouté. Nous étions en larmes. Nous nous sommes serrées dans les bras. Puis j’ai pris le bus. Je lui ai fait un signe d’au-revoir. Je ne l’ai jamais revue. Je l’aimerai toujours. |
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Beaucoup de belles histoires.
Je trouve l'intervention de Steve Jobs (page 9) remarquable. Une histoire poignante qui a dû faire vibrer tout l'auditoire. |
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le bouddhiste serait masochiste ? Premiere fois qu'on me la sort celle ci
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