Alors pour la petite histoire, parce que tout ça est fini... Ca vous intéresse ? Dites ouiiiii. Je remonte ça parce qu'il y'a le thread sur le PV et que mon aventure s'est plutôt pas trop mal terminée par rapport à ce qui aurait pu se passer.
Je vous ai donc laissé le 22 juillet pas très content.
Donc j'avais envoyé mon dossier le 8 juillet et obtenu une lettre comme quoi c'était fini. Erreur.
En fait la lettre que j'avais reçue, j'ai eu tort, j'aurais du la lire mieux. C'était pour dire que toutes les poursuites avaient été abandonnées. Enfin toutes, non. Toutes celles contre celui qui avait usurpé mon identité vu qu'on l'avait pas retrouvé.
Mais ça je ne l'ai su que plus tard, ne brûlons pas les étapes.
En fait, il ne s'est rien passé entre le 22 juillet et le 6 novembre. J'ai fini mon projet et toussa mylife osef.
C'est le 6 novembre que j'ai reçu un chouette courrier de mes banques me disant qu'il y avait une opposition administrative sur tous mes comptes et qu'ils étaient bloqués jusqu'à ce que je règle mon ami le Trésor Public. Plus de CB. String party. Plus un sous. Rien, que tchi. Même pas de quoi prendre un tickouette de métral ou mettre 2L d'essence dans ma trottinette atomique. J'étais perdu. Mes CBs : muettes, mortes, sans vie. Mon avatar déchu.
Normalement, la somme requise est mise en demeure et tout le reste est disponible. Mais là non. J'étais eu. Prélèvements rejetés, chèques refusés.
Alors j'ai appelé le recouvrement une ouatmillième fois. Ils m'ont dit : le plus simple, c'est de venir. Le 6 novembre, j'étais assez cool, je quitte le bureau à 14h et je me rends au fin fond du 13è arrondissement à côté du périf (je bosse à La Défense, c'est pas complètement à côté). J'attends 1h15 dans un petit local à peu près grand comme un chiotte publique (et propre pareil) avec 3 personnes derrière un plexiglas blindé qui se font engueuler par des tas de gens très colorés et leur langage pas moins. C'est ici qu'on conteste/s'arrange pour les impayés des PVs en gros. Du coup l'ambiance est pas transcendante du tout et les gens un peu excités. Sauf la grosse madame et les deux monsieurs moustachus qui ont un air blasé de casserole trop récurée et hochent la tête de temps en temps pour faire remuer leurs paupières molles d'ennui. Après tout ils s'en branlent, en fait c'est pas leurs problème, et ils expliquent ça assez nonchalamment à la dame venue expliquer qu'elle voulait bien payer, mais fallait étaler les 2400€ qu'elle devait sur plusieurs décades sinon elle pourrait pas nourrir ses gosses. Le mec derrière le plexi avait un buff +200 résistance ouinouin. Il n'a pas cédé.
Bref, j'attends quoi et quand mon tour arrive, il est 16h tout pile. J'explique mon cas à la dame, soit exactement ce que vous avez eu le déplaisir de lire dans mon post original. Elle me dit que non. En fait, ici on est au recouvrement. Qu'au recouvrement on n'a pas reçu trace du fait que les poursuites à mon encontre étaient levées. Qu'il faut aller au Tribunal de Police. Je lui demande si elle est ok pour appeler pour avoir l'info. Non, on ferme et puis il faut que ce soit écrit, faxé, et puis c'est pas à elle de le faire, c'est pas ici. Je lui dis que c'est pas cool de m'avoir dit de venir si y'avait rien à faire. Elle me dit que c'est pas elle qui m'a dit de venir. Je le lui concède en précisant que ce serait cool si elle disait à la madame qui m'avait dit de venir de pas dire des conneries, parce que zut alors, moi aussi j'ai un taf et pas de temps à perdre. Elle me répond quelque chose que je peux pas parce que ce serait modéré et puis que c'est pas sa faute si certains font pas bien leur boulot. J'acquiesce aisément. Alors je me dis que je vais me rendre au Tribunal de Police : c'est dans le XIXè, exactement à l'autre bout du monde de Paris. Il est 16h10, j'abandonne. De toute façon elle finit par me dire que ça n'ouvre que de 8h30 à 13h.
Le lendemain matin, je me rends à 8h30 dans le XIX au bout du monde de la terre. Je prends un ticket, mais en fait je suis le premier et me rend direct au guichet. Deux madames. Une au téléphone. Je m'adresse à l'autre, et là, commence le sketch :
- Bonjour Madame, je suis Nuff, je viens pour une contestation d'amende SNCF
- C'est de la première ou de la deuxième division ?
- Je ne sais pas.
- Il y'a eu un jugement ?
- Je ne sais pas.
- Mais si, vous savez, est-ce qu'il y'a eu un jugement ?
- Je ne sais pas Madame, voici tous les papiers.
- Non, mais, vous savez bien s'il y'a eu un jugement ?
- Non Madame.
- Bon, montrez moi. <Examen>.
Il faut savoir que pendant ce temps, sa collègue au téléphone était en train d'expliquer que quand même il faisait de plus en plus noir le matin.
- <indignée> MAIS ENFIN MONSIEUR IL Y'A EU UN JUGEMENT !
- Euh, ok, si vous le dites. Il y'a donc eu un jugement.
- Mais vous le savez (?/! - cocher la marche de ponctuation utile)
- Euh ben maintenant oui.
- Mais si il y'a eu un jugement vous y étiez !
- Ben non, si j'y avais été, je vous aurais dit qu'il y'en avait eu un, si je sais pas qu'il y'en a eu un c'est que j'y étais pas...
- Je ne comprends pas... Il y'a pourtant eu un jugement...
Elle se tripote la tête.
- Bon, donc c'est à toi.
Elle tend le dossier à sa collègue qui s'excuse au tel et raccroche.
- Bonjour Monsieur !
- Bonjour Madame !
- C'est de la première division. C'est pas pour moi. Je ne fais que la deuxième division.
L'autre :
- Oui, mais il y a eu un jugement, donc ce n'est pas moi.
De concert :
- Hmmmm.
Silence.
- C'est peut-être pour le parquet ? Parce que normalement la SNCF c'est de la 2è division et là c'est marqué 1ère. Mais il y a eu un jugement... Hmmm.
Silence.
- Bon le mieux c'est que vous alliez au 2è, c'est le Parquet. Vous prenez au fond, 2è étage, à gauche.
En fait pour être franc, y'avait personne derrière moi et j'ai cru au bout d'un moment qu'elle faisaient semblant, genre la maison des fous dans les XII travaux d'astérix. Jme suis dit : là, elles se foutent de moi.
Et bah non... C'était pour de vrai. La traumatisation...
Je m'exécute. Je vais au 2è étage.
Là, je tombe sur une stagiaire qui comprend rien et elle me renvoie sur Madame Ado. Je balance le nom, parce que Madame Ado du Tribunal de Police de Paris au 2è étage à gauche, si un jour tu me lis, je t'aime.
Madame Ado, c'est le genre de fonctionnaire fonctionnelle : elle lève les yeux, me demande de raconter mon histoire, me coupe pas, me demande mes papiers, les consulte 10 minutes en silence et se lève en marmonnant : "n'importe quoi".
Madame Ado, c'est la première qui a eu l'air de s'apercevoir qu'on marchait un peu sur la tête, que tous mes comptes bloqués pour une amende que j'aurais pas du avoir, c'était du grand n'importe quoi, et qu'il fallait ptêtre que les incompétents arrêtent de se renvoyer la balle et commencent à traiter le binz.
Madame Ado, c'est la première qui s'est levée.
Elle a tout pris, tous mes papiers, et ma carte d'identité, et elle est partie, silencieuse, grave, vers un inconnu encore plus trouble que l'inconnu connu que je venais de traverser.
Vingts minutes plus tard elle revient avec Asmaé, une jolie beurette en tailleur taillé, petite, brune, grand yeux, gloss léger appétissant. Je lui raconte à nouveau mon histoire. Elle me demande de confirmer que j'ai bien envoyé un dossier le 8 juillet. Elle me laisse en plan et revient 15 minutes plus tard :
- alors, on a bien reçu votre dossier. Il est en traitement. Seulement on sait pas où, et on sait pas par qui.
- oO.
- Alors ce qu'on va faire là, c'est que je vais remonter votre dossier, le présenter devant l'officier du ministère public, et vous aurez des nouvelles dans 1 semaine.
- Asmaé, euh ok. Qu'est ce que j'ai comme certitude que ça va pas encore durer des mois et servir à rien et que vous allez faire quelque chose ?
Elle me regarde en fronçant les sourcils.
- Je vous le promets.
- ... Vous pouvez me faire un papier comme quoi mon dossier va être traité et que vous vous engagez à le faire ?
- Non, je vous le promets. Par ailleurs, il n'est pas du tout sûr que vous soyez acquitté. Si l'officier doute de la fiabilité de votre déclaration d'usurpation d'identité, vous passerez en jugement.
- Comme la première fois, sans moi ? Ou avec un juge, des perruques et toussa (sic) ?
- Devant un juge.
- Bah très bien, limite, jdemande que ça. Il rigolera bien quand je lui aurais raconté mon histoire. Bon ben merci Asmaé, @+.
Je rentre à la maison.
Le mardi d'après, mes comptes étaient débloqués. Aucun prélèvement.
WIN.
Ah non.
08/12 A Votre Credit An Bloc Oppo *
Tp Paris Amendes 3/12/08 386,00
03/12 A Votre Debit Tp Paris Amende*
- 386,00
03/12 *prlv Opposition Administrative
Du 03/12 Dont Tva 6,33 E - 38,60
Le 3 décembre je suis débité de 386€.
Recrédité le 8.
Et ma banque se sert au passage de 10% soit 38€60 dans mon cul.
J'appelle Madame Ado : c'est à mes frais. Ca sert à rien que je tente quoique ce soit.
Bref, après tout ce temps, j'ai payé 38€60 de frais bancaires et j'ai passé des heures à régler un problème que je n'ai pas eu.
Et en plus, faut que je m'en satisfasse, ça aurait pu finir bien plus méchamment.