Dans le cas présent, c'est un défaut de maîtrise du véhicule, qui est pénalement répréhensible. C'est pas comme si l'accident était du à un vice caché ou à un défaut de la voiture ou la il n'aurai rien pu faire.
Cela-dit s'il n'a aucun antécédent et si on parle bien de prison ferme, je trouve la sentence un peu lourde, même s'il s'agit d'un homicide involontaire, il y a quand même des circonstances atténuantes.
La politique en matière d'accident, c'est que l'accident fortuit, imprévisible n'existe pas, il y a toujours une cause et donc un responsable. Un accident de la route ? c'est la faute du chauffeur, du constructeur du véhicule ou du type chargé du réglage de la signalisation des feux ou autre... Une catastrophe naturelle ? s'il y a des morts ou blessés, c'est la faute des institutions et des constructeurs qui n'ont pas envisagé le problème et mis à disposition de la population des infrastructures sécurisantes, un gamin tombe d'un panier de basket qu'il escaladait et qui a cédé ? dans ce cas c'est le maire de la ville qui est responsable ou le responsable des services techniques...
Pour avoir travaillé en raffinerie, ou la politique de sécurité est une presque une religion, on voit des trucs totalement aberrants, à tel point que les mesures de sécurités prises pour éviter les accidents finissent par en provoquer... quelques anecdotes parmi tant d'autres:
Une grosse sirène d'alarme qui sonne quand un défaut apparaît sur la ligne de dépotage (vidage) des camions est placée à environ 3m de hauteur. Le chauffeur qui dépote sa citerne doit d'abord monter dessus pour ouvrir un évent, alors qu'il est sur sa citerne, la sirène (surpuissante, sécurité oblige) s'enclenche à moins de 2m de lui, le son est si puissant qu'il lui crève un tympan et perd l'équilibre pour finir par tomber de sa citerne, bilan: le chauffeur est désormais sourd d'un coté et a une jambe et deux cotes cassées...
La politique de sécurité veut également que les employés qui travaillent à proximité d'une ligne d'acide, même s'ils n'ont pas à intervenir dessus doivent porter des combinaisons en plastique jaune, combinaisons intégrales et étanches. L'été ou je travaillait, il y a eu 3 cas de perte de connaissance / déshydratation à cause de la température. Pour avoir enfilé une de ces combinaisons par 40°, en dix minutes on est complètement trempé du sueur et sans faire le moindre effort (les seules parcelles de peau à l'air libre étant le nez et la bouche).
Cependant on persiste à croire que le risque 0 existe, quitte à mettre en place des systèmes et procédures de sécurité qui en viennent à devenir plus dangereuses que le mal dont elle sont censées protéger les ouvriers. On trouve également des procédures de sécurité limite abérantes:
Une employée fait une chute dans les escaliers, deux semaines plus tards des consignes sont envoyées dans toute la raffinerie: Interdiction de monter/descendre des escaliers 2 marches par 2 marches ou les bras chargés et obligation de tenir la rampe... Un employé fait une chute à vélo à cause d'un garde-boue qui s'est coincé dans ses rayons: Campagne de supression de tous les garde-boue du parc à vélo de la raffinerie (un bon millier de bicyclettes) Vive les pantalons trempés quand les routes sont mouillées...
Et pourtant il y a toujours des accidents... Dans ce cas, soit c'est du à un employé qui n'a pas respecté la consigne de sécurité aussi aberrante soit-elle, soit c'est un cas qui n'avait pas été envisagé et la responsabilité relève du comité hygiène et sécurité qui ne manquera pas de pondre une nouvelle consigne en fonction des causes de l'accident.
|