Publié par Faerune Stormchild
.../...
Bien des pays du monde n'ont pas connu les dégénérescences idéologiques et sociétales de mai 68, et n'ont pourtant rien à nous envier en matière de développement. Tu met sur le compte de mai 68 des avancés qui n'ont à mon avis rien avoir, comme par exemple l'entrer en puissance des femmes dans le monde du travail.
Tu parles de l'école alors je vais t'en dire un petit point. En tous les cas tel que je le vois.
Avant mai 68 on enseignait la "morale", la "rigueur", les "vertues du travail et de l'effort". Le "respect" aussi. Waw tu te rends compte, ca en fait des gros mots pour un soixanthuitard.
Le Maître était dans sa classe le Maître, pas un chien si tu vois à quelle dérives je fais allusion. En classe on levait le doigt pour signaler qu'on voulait prendre la parole, on se mettait debout de nous même quand quelqu'un entrait dans la classe, et après les récréations on filait en silence serré en rang par deux. Non ce n'était pas l'armé, même si nous étions en blouse ou en uniforme, et on était pas malheureux. La discipline ne restreint les libertés que des mauvaises éducations. Aujourd'hui bien des professeurs reconnaissent qu'ils passent plus de temps à maintenir un minimum d'ordre et de silence que de temps à enseigner. Vive les garderies!
On avait pas de calculettes ni d'ordinateurs ni d'internet, mais on connaissait nos tables de multiplication et l'emploi de nos réglettes logarithmique. Le par coeur était la règle et nous connaissions nos départements du premier au dernier. Mais ça ne nous transformait pas pour autant en petites machines incapables de penser. Les pédagogues qui disaient ça étaient des menteurs. Au contraire, on savait d'autant mieux réfléchir que l'on nous avait enseignait les bases de la réflexion élémentaire, plus quelques principes : thèse - anti thèse - synthèse.
Ah. Oui. Par contre c'est vrai qu'à l'école communale filles et garçons étaient séparés. Oh mon dieu comme c'était HORRIBLE. On était séparé mais on se voyait quand même et ça ne nous empêchait pas d'avoir des aventures, des avant premières fois et plus tard des premières fois, d'autant plus merveilleuses que la découverte de l'autre, ne nous avait pas été gâché par mille et un médias qui se foutent bien de l'éducation de la masse, et nous montrent pour faire de l'audimat du cul 24 heure sur 24.
Aujourd'hui et grâce à la démagogie soixanthuitarde, au nom de pseudo libérations de l'audio visuel et des moeurs qui n'en demandaient pas tant, tu as des gamins de même pas dix ans qui ont déjà eu l'occasion de voir des scènes de pornographie avancées, des violes, des scènes de tortures aussi, le tout bien entendu sans carré blanc, car il est vrai que sauvegarder nos enfants des images agressives ou choquantes n'est pas une priorité en pays soixanthuitards.
Ça, c'est pour l'école et il y aurait beaucoup à dire et redire. Entre l'école poubelle où l'on apprend plus grand chose, le prof pommé, déconsidéré, régulièrement insulté, et qui doit feindre la surdité afin de garder un semblant de dignité qu'il n'a d'ailleurs souvent plus du tout vis à vis des gamins qu'il a en face de lui, nous avons je crois 40 ans pour voir combien les dogmes soixantuitards étaient mauvais, nocifs, idiots, impropres à la consommation. Autrefois, certain Maîtres levaient la main sur leurs élèves. Nous voila arrivé en un temps où ce sont les élèves qui lèvent la main sur leurs Maîtres. Quel progrès, super!
D'ailleurs aujourd'hui, si on veut pouvoir profiter d'une école, je veux dire une vrai, une où la discipline est un mot qui a encore un sens, où ceux qui ne sont pas là pour travailler sont dégagés poliment mais fermement, et bien il faut payer. Les écoles privées refusent chaque année de plus en plus de monde.
Ensuite il y a ce que tu dis sur le monde de l'entreprise. Et en effet tu as raison on travaillait plus avant 68. Manque de bolle 40 ans plus tard tout le monde s'aperçoit, même à gauche d'ailleurs, qu'en effet il va nous falloir arrêter avec la démagogie du bonheur dans l'oisiveté, ne serait-ce que si l'on veut un jour rembourser la dette et payer les retraites de nos chers soixanthuitards.
Non vraiment, mai soixante huit fut vraiment une catastrophe. Ce que l'on a gagné n'a aucun rapport avec tout ce que l'on a perdu. On pourrait parler du sens civique, de la politesse, du sens de l'effort, du sens des responssabilités, de la patrie aussi et tellement d'autre chose. Il n'y a donc pas photos. Tout ce que nous devons reconstruire aujourd'hui, sont des concepts qui nous ont été détruit, ou tout simplement pas transmis du tout par la génération égoïsme : il va falloir se retrousser les manches et en finir avec la culture du moindre effort. Il n'y a pas d'avenir dans la paresse, et plus largement dans les dogmes relatifs à mai 68.