l'atonie économique en France et en Europe s'explique par le sous-investissement constant depuis des années, en particulier en R&D.
Il faut donc porter les dépenses de R&D au même niveau que les pays qui ont compris comment ça marcher (Finlande..), donc les multiplier par deux. En terme d'organisation spatiale, l'idée des pôles d'excellence technologique est bonne. Sauf que pour qu'un pôle d'excellence existe, il faut qu'il y en ait un ou deux, pas 75.
Après, pour enrichir le contenu en emploi de la croissance, il faudrait peut-être déplacer certaines charges. En particulier, vu que les études et la retraite s'allonge, je pense que les charges salariales, ou une partie d'entre elles, devraient être déplacées sur une TVA sociale (à voir si c'est légalement possible vis-à vis de nos engagements européens... mais à condition de faire ça tranquillement, il y a sûrement un truc à magouiller). Les charges patronales devraient elles être transférés sur une taxe sur le chiffre d'affaire. ça évitera que l'importateur qui emploi 3 personnes en France pour faire venir des sandales fabriquées en Chine paient dix fois moins que l'entreprise qui a gardé une usine chez nous.
Autre truc, la formation, y compris générale, devrait être rendue plus accessible, et presque obligatoire, ce qui passe aussi, oui monsieur, par une réelle redéfinition du temps de travail. La droite à détricoté les 35 heures (la gauche avait commencé, cela étant), on a vu les résultats. Si on a pas le temps de se former, on ne se forme pas. Donc, soit on applique réellement les 35h, soit, dans un système à 39 h, on considère qu'il est de l'obligation de l'entreprise de réserver un créneaux horaire de formation continue et permanente, assurée suivant les cas par l'Etat, les partenaires sociaux ou l'entreprise elle-même, de deux à trois heures.
Tout ce qui renforce l'attractivité du territoire renforce l'emploi. C'est le cas des lignes TGV et des transports en commun en particulier, et de tout ce qui peut faire disparaître les embouteillages autour de Paris (indice : ça n'implique pas de construire de nouvelles autoroutes...). Pour renforcer le dynamisme des villes de Province, il faut aussi penser à y déplacer plus de ces services étatiques pour l'instant concentrés à Paris (ça décongestionnera la capitale, au passage).
Il y a aussi le problème des coûts invisibles : on nous rebat les oreilles avec les fameux 50% de prélèvements obligatoires (un peu moins en fait), mais, parce qu'une minorité en profite, on passe sous silence l'augmentation de 70 à 100% de l'immobilier en 10 ans. Alors même que, bien entendu, si la moitié de votre salaire partent en loyer, ou si agrandir vos bureaux demande un budget pharaoniques, ça va peser sur l'emploi, fatalement.
D'une manière générale, il faut prendre en compte la spécificité française dans l'UE : en France, on fait encore des enfants. Donc, il faut des écoles, des formations adaptées et des logements nouveaux, en grosse quantité, et un système qui permette aux jeunes de s'insérer.
Je suis très sceptique sur les politiques de l'offre qu'on nous propose comme la solution (baisser les salaires, accroître la précarité, faciliter les licenciements etc...). C'est ce qu'on fait depuis 25 ans, sans résultats. La politique de la demande exige des moyens que l'Etat a abandonné depuis longtemps. Reste donc la possibilité d'améliorer l'efficacité économique française globale, en s'attaquant au reste : formation, structure fiscale, efficacité énergétique (moins on bouffera de pétrole, moins on perdra de fric pour en acheter), coûts du fonciers, organisation géographique... On peut aussi jouer sur certaines réglementations pour créer des emplois, par exemple interdire le libre service à la pompe, (ou les caisses automatiques en supermarché). C'est tout con, mais l'augmentation des prix qui en résulterait permettrait de lutter contre le gaspillage pétrolier, sans attaquer la compétitivité globale du pays (cf Japon).
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