Patriote?

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Nous sommes censés célébrer aujourd'hui une des plus grandes victoires françaises et beaucoup préfèrent cracher sur son auteur alors qu'il y a de cela quelques mois, nous avons dépêché un porte-avion et une pléthore de représentants pour fêter Trafalgar, une des défaites les plus cuisantes de notre histoire. Je lis sur le fil consacré des bordées d'injures pour un homme qui laissera sa marque dans l'Histoire plus qu'aucun autre. Et pas seulement dans l'histoire de France comme en témoignent les nombreux hommages en Europe.
Je suis patriote. Profondément. Et vous ne pouvez pas imaginer la douleur que j'éprouve quand j'entends un Français renier ainsi son histoire, tout ce qui a fait qu'il est ce qu'il est. Et je sais aussi que je ne suis pas le seul, même si les gens comme moi sont vite catalogués comme étant fachos, passéistes ou juste ringards. Non je ne souhaite pas le retour de l'Empire ou d'une quelconque forme de royauté. Je veux juste que les gens soient aussi fiers d'être Français que moi.

Alors pourquoi une critique aussi négative et quasi-systématique de notre société?
Je crois que ce qui définit le mieux la France d'après-guerre -et pour moi cette période n'est toujours pas terminée- est le déni: nous vivons dans la négation totale des réalités et préférons imaginer notre pays plutôt que de le regarder dans les yeux. Dans quel but? Qu'avons-nous à cacher? Qu'y a-t'il de si honteux en nous pour vouloir à tout prix 1) nous auto-persuader qu'on a aucune leçon à recevoir de personne, 2) qu'il est douteux d'être fier de notre nationalité?
Inutile d'épiloguer plus longtemps, d'autant qu'il n'y a pas besoin d'avoir réfléchi longtemps à ce sujet pour avoir une partie des "bonnes" réponses: les Français ne pourront pas se dire fiers tant qu'il continueront à pardonner l'inacceptable, l'innommable, à savoir notre participation à la Shoah et notre soumission à l'armée allemande et à son chef, Hitler, et ce pendant de nombreuses années.

A chaque fois que j'aborde ce sujet avec mes amis, ils ne peuvent s'empêcher de vouloir le clôturer prétextant que c'est moi qui ait un problème avec cette période noire de notre histoire: il me semble au contraire que c'est parce que j'en ai une totale acceptation que je peux en parler librement, et ainsi m'en affranchir.

Nous avons donc une génération entière, fille de la collaboration ou des oeillères (mais comme on dit: qui ne dit mot consent), qui a décidé de "pardonner" à leurs parents de s'être comportés en lâches -lâches qu'ils auraient eu le droit d'être puisque la vie était "difficile" en ces temps là (et celle des déportés hmm?). Il y a malheureusement un coût à payer pour ce pardon: avoir honte d'être Français, ou si ce n'est d'en avoir honte, avoir au moins mal à la gorge dès qu'on aborde tout semblant de fierté nationale: comment en effet se réclamer d'un pays qui a ainsi institutionnaliser l'acceptation du pire des défauts? Facile de juger me direz-vous: quand ils s'agit de nos propres parents, la facilité est dans le pardon et non dans le jugement.
Depuis ce jour du 8 Mai 1945 est devenu très difficile de porter haut notre bannière, de chanter notre hymne et de se dire "patriote", les générations d'après-guerre ayant décidé que ces choses relèveraient désormais de l'extrémisme nationaliste.
C'est pitoyablement significatif: des gens qui pensent qu'il faut être un facho pour pouvoir porter haut les couleurs de son pays ne peuvent que penser de leur pays qu'il abrite le racisme et le déshonneur: on peut au moins se dire qu'ils restent lucides sur l'attitude de la France durant la Seconde Guerre Mondiale, malgré qu'ils passent leur temps à se convaincre du contraire.
Napoléon une brute sanguinaire? Louis XIV un égocentrique crade et inutile? La Révolution Française une guerre civile n'ayant apportée que pauvreté et injustice? Les collabos des pauvres gens qui auraient vécu des moments très difficiles? Cherchez l'erreur...
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Pourquoi une telle analyse?
J'emet le postulat que la France renie toute forme de courage, de gloire ou de victoire à travers les âges, y compris le nôtre où il est très difficile de réussir sa vie sans être marginalisé par les bien-pensants, pour n'avoir jamais à nous remettre en question et ainsi renier des gens qui nous sont chers mais nous font honte. Au courage j'y ajoute la violence qui peut se révéler indispensable mais avec qui certains semblent entretenir un rapport quasi-phobique et développent un certain nombre de théories au rang desquelles il suffirait de supprimer l'armée pour qu'il n'y ait plus de guerre, par exemple.
L'anti-américanisme en est le plus bel exemple puisque cette nation nous renvoie immanquablement à ce que nous n'avons pas réussi à faire nous-même en nous libérant des Allemands. Et qu'on ne vienne pas me parler du capitalisme responsable de tous les maux sur Terre ou encore du fait qu' Oussama Ben Laden est une victime représentante des souffrances du monde arabe, merci.

Qu'en pensez-vous?
Selon vous, comment sortir de ce carcan masochiste si ce n'est en jugeant nos pairs?
J'en pense que ton topic a trop de parti pris pour mener à un réel débat. Mais j'essaie quand même.

Je ne suis pas patriote pour un sou. La "mentalité française" a des tords comme des bons côtés, je m'efforce de profiter des seconds en ignorant les premiers. Un peu comme tout les peuples que je côtoie, d'ailleurs.

Je n'ai aucune volonté à cracher sur un drapeau, juste que je ne me sens pas plus français qu'allemand, américain ou guatémaltéque.

Et surtout, surtout, je n'éprouverais jamais la moindre once de fierté pour une victoire ou un défaite militaire française. Je vomis l'armée de la France comme je vomis tout les bras armés de tout les pays du monde. Se souvenir d'Austerlitz, pour moi, n'est important que dans la mesure du souvenir que, oui, mes ancêtres ont tués les ancêtres du pays voisins, mon coeur s'accable de honte de savoir que la nation à laquelle j'appartiens sans l'avoir choisie ai pu participer à des actes aussi barbares que la propagation d'une telle vague de destruction et de mort.
Préfères-tu mourir par respect pour la vie de ton agresseur? Ce n'est en rien humaniste que de penser comme cela, juste "faible".

Ce sujet n'est pas là pour faire doublon à celui pour les commémorations de la bataille d'Austerlitz, merci de répondre à mes questions en priorité.
Nul besoin d'être nationaliste pour se révolter contre l'injustice.
Nul besoin d'être patriote pour respecter, voire honorer, le souvenir d'habitants de cette portion de terre. Evidemment chacun a ses références. Pour l'un ce sera une Louise Michel, pour l'autre un Napoléon...

Citation :
Préfères-tu mourir par respect pour la vie de ton agresseur? Ce n'est en rien humaniste que de penser comme cela, juste "faible".
Cette phrase est à mon sens une provocation. Vous trouvez cela "faible" de préférer réfléchir au lieu de tuer ? Il y a quantité d'autres moyens pour se libérer d'un joug... Je ne serais certe pas la première à prendre une arme, mais s'il fallait donner de son corps pour mettre l'ennemi dans notre poche, je n'hésiterais pas. Mais pas comme vous l'entendez. Il y a d'autres armes que celles qui tuent.
Maintenant si la terre reste ce qu'elle est, soit un terrain de jeu pour les fanatiques du chacun-pour-soi, ça ne risque pas de changer. Si seulement ce mythe de la chevalerie tel qu'on aime le coller aux soldats de tous temps, voulait vous apparaître tel qu'il est dans sa pure crudité, soit, une simple boucherie...
Même s'il a instauré beaucoup de bonne choses que l'ont utilise encore aujourd'hui, il a fait aussi quelques belles conneries, au hasard ré-instaurer l'esclavagisme

Et je n'aurais jamais de fierté à commémorer les faits de guerre d'un homme, c'est un peu comme si tu demandais à tous les Berlinois de fêter de 13 août 1961
Citation :
Publié par Zaffo Tout Noir
Préfères-tu mourir par respect pour la vie de ton agresseur? Ce n'est en rien humaniste que de penser comme cela, juste "faible".
Oui, je préfere mourir que de tuer. La vraie faiblesse, c'est la violence, pas l'humanisme. Si le monde doit être dominé par des brutes sans cervelles, alors, il le sera. L'humanité n'a pas attendu ces gens-là pour se condamner.

Edit : en tout bien tout honneur, tu peux te garder tes jugements. Rien ne t'oblige pas à être grossier de cette façon.
Tiens, Zaffo, tu exprimes exactement ce que je pense ! Quid du mandat présidentiel de De Gaulle dans tout ça ?

Citation :
Oui, je préfere mourir que de tuer. La vraie faiblesse, c'est la violence, pas l'humanisme. Si le monde doit être dominé par des brutes sans cervelles, alors, il le sera. L'humanité n'a pas attendu ces gens-là pour se condamner.
Tu dois pas avoir beaucoup foi en l'humanité toi. En quoi as-tu foi ?

@Des équilibres : tu ne refuses pas la lutte, mais la violence ? La violence deviendra inutile le jour ou plus personne ne s'en servira, je pense, parce que celui qui utilise la violence, est forcément plus fort que celui qui ne l'utilise pas (la raison du plus fort...).

Mais revenons au débat : si vous n'acceptez pas votre histoire, comment pouvez vous vous dire français ? Supporter un match de l'équipe de France ? Voter ?
Ce sont les Américains qui ont libéré notre pays et non De Gaulle. De même que la France de De Gaulle n'a jamais existé. Cet homme représente notre bonne conscience, celle qui nous permet de garder la tête haute malgré qu'on ait les pieds dans la merde. (Coluche inc!)
Citation :
Publié par Zaffo Tout Noir
Je suis patriote. Profondément. Et vous ne pouvez pas imaginer la douleur que j'éprouve quand j'entends un Français renier ainsi son histoire, tout ce qui a fait qu'il est ce qu'il est.
Il me semble que ce qui est essentiellement critiqué, c'est justement ce rapport passionné avec l'Histoire, rapport qui en va jusqu'à la douleur si l'on critique l'objet de ton adoration.
Puisque en effet il ne s'agit plus dans ce cas d'étudier d'un oeil neutre et dépassionné un élément historique, mais de se sentir blessé par les critiques que l'on fait sur cet élément, et d'en tirer des conclusions quant à ce que nous vivons à présent. ( "la France va mal", "ce pays marche sur la tête", "les Français ont honte de leur Histoire" ) Conclusions qui sont hautement politisées, bien souvent, chacun ayant sa propre idée de qui mettre au pouvoir, quel système mettre en place, pour que "la France aille mieux".

Alors qu'il ne s'agit la plupart du temps que de critiquer une certaine vision des choses, l'aspect "boucherie" d'une bataille en l'occurrence, qui même menée de main de maître, reste une boucherie. Et ce douloureux rappel de ce qu'est une bataille ne serait pas aussi vif si d'un autre côté elle n'était pas glorifiée à ce point, adorée littéralement.

Fier d'une nationalité ? Pour quelle raison ? Je n'ai pas "fait" l'Histoire de mon pays, je m'efforce simplement à mon maigre niveau, par les urnes ou par mon rapport au monde, de rendre ma patrie conforme à l'image rêvée que j'en ai, c'est tout.
Je m'incline bien bas devant les grands penseurs de ce monde, les grandes idées belles et généreuses, les gens qui ont fait avancer l'humanité, et ce quelle que soit leur nationalité. De ces gens là, idées, concepts, je pourrais être fier au nom du genre humain, pas de celui qui Français ou Prussien, a remporté une "grande victoire" sur un champ de bataille.

Ce qui ne signifie pas qu'il faille renier tout intérêt à l'étude et à la connaissance de notre passé, bien au contraire, mais simplement je crois éviter de s'approprier l'Histoire au nom d'un débat trop passionné, trop actuel.
@ Flo: tu vomi les militaires, mais je suis certains que si (et je ne te le souhaite pas) tu te retrouvais dans la même situation qu'en 39/40 quand les allemands ont défilé sur les champs, tu aurais bien aimé que l'armée te protège. De plus, je me permets de te faire remarquer que dans ta pensée où tu préféras mourir que de tuer, imagine que ce soit ta famille qui soit dans la ligne de mire et que tu puisses abattre le tireur... mais tout cela n'est que pure spéculation.


Pour en revenir au sujet, je me dis nationaliste, je suis fière de mon pays, je suis fière de son Histoire, je suis fière de sa force militaire. Pourquoi... Ben parce que je vis dans ce pays, il me nourrit, il m'offre une vie stable, dans la quelle mon épouse et moi pouvons vivre (ben ouais, on a des armes nucléaire et une armée forte qui nous permettent de vivre en démocratie). Je suis néanmoins tout à fait d'accord, il n'est pas parfait ce pays. Mais c'est le miens, et je l'aime (sûrement parce que je ne suis pas né dans un autre pays...)

A présent, j'aimerais vous posez une autre question: que représente pour vous nos symboles (le drapeau tricolore, la marseillaise...). Je trouve honteux aussi le fait de siffler l'hymne nationale... Je ne comprend pas pourquoi, j'en ai l'impression, c'est un mal d'aimer son pays et de le respecter.
Citation :
Publié par Zaffo Tout Noir
(....)
Qu'en pensez-vous?
Selon vous, comment sortir de ce carcan masochiste si ce n'est en jugeant nos pairs?
Comme diraient les grand penseurs de notre temps que sont les Punks Idiots : nous sommes (tous) humains, après tout
Dites moi si vous trouvez ça trop poussé mais : l'influence antipatriotiste soixante huitarde est-elle à l'origine de ce malaise par rapport à notre histoire.
Je pense pas être vraiment "patriote", mais un peu quand même, dans le sens où j'ai une certaine fierté à dire que mon pays est la France, bien que ce soit davantage pour les siècles passés que pour ce qu'il y a eu dans le dernier. Je trouve que la France a une belle histoire, avec ses hauts, ses bas, comme tous les pays, mais si j'avais à choisir je pense pas que j'en changerai.
Pour ce qui est des guerres, je me range pas parmi les pacifistes, et je pense que c'est du domaine de l'utopie que d'esperer voir de notre vivant un monde de paix et de fraternité.
Libre à chacun de poser le regard qu'il veut sur le passé, mais en tout cas j'évite de le mettre au placard, car ca me parait absurde de juger ainsi des millions de gens de toutes les époques dont certains ont donné leur vie pour nous laisser ce qu'on a aujourd'hui... qui quoi qu'on en dise est loin d'être aussi degeu que certains le disent, sinon on serait pas en train de refaire le monde sur notre clavier.
Citation :
Publié par abbadon
que représente pour vous nos symboles (le drapeau tricolore, la marseillaise...).
Bah le drapeau, franchement rien, y'a que le drapeau des J.O qui me fait vibrer.

Quand à la Marseillaise, c'est un hymne à la violence fratricide c'est meugnon


Devrait-on réellement être fier, d'un pays qui a vu naître les prémisses de l'antisémitisme ?
Citation :
Publié par abbadon
A présent, j'aimerais vous posez une autre question: que représente pour vous nos symboles (le drapeau tricolore, la marseillaise...)
Pour moi être patriote revient à se montrer digne de ce que nous ont légué nos ancêtres car certains sont allés jusqu'à donner leur vie pour notre présent et tout ce qu'il contient de liberté, démocratie et de culture(une des plus belle du monde). La France jouit d'une qualité de vie qu'on ne trouve que dans peu de pays dans le monde et siffler notre hymne revient à cracher sur leurs tombes.
Citation :
Publié par Turgon
Dites moi si vous trouvez ça trop poussé mais : l'influence antipatriotiste soixante huitarde est-elle à l'origine de ce malaise par rapport à notre histoire.
Oui mais non. Le mouvement soixante-huitard est occidental, pas seulement français. La libération de la femme ainsi qu'une plus grande liberté des médias sont des revendications qu'on trouve de New York jusqu'à Berlin. Là ou je te rejoint est que "nos" révolutionnaires sont allé jusqu'à contester toutes les institutions françaises d'alors (classe politique, école, armée, police, etc). Le "power-flower" américain était éminemment pacifiste là ou la rebellion de la jeunesse d'alors s'est exprimé dans la violence.
-->j'y vois une résurgeance du mal-être dont je parle dans ce sujet. Il n'est pas lié à leur volonté de changer le monde (qui était réelle) mais au fait d'être né dans un pays dont on pouvait légitimement avoir honte.
Citation :
Publié par Turgon
Dites moi si vous trouvez ça trop poussé mais : l'influence antipatriotiste soixante huitarde est-elle à l'origine de ce malaise par rapport à notre histoire.
Leur souhait de voir tous les soldats troubadours ?
Make war, not love
Citation :
Publié par Turgon
@Des équilibres : tu ne refuses pas la lutte, mais la violence ? La violence deviendra inutile le jour ou plus personne ne s'en servira, je pense, parce que celui qui utilise la violence, est forcément plus fort que celui qui ne l'utilise pas (la raison du plus fort...).
La violence* est moteur de création quelque part, elle existe et je ne la renie pas. Mais appuyer sur une gâchette n'est en rien une avancée. Il n'y a plus rien à discuter au delà. La guerre c'est le degré zéro de la politique, un échec total.
Celui qui est le plus fort n'est pas forcément celui qui a le plus gros flingue dans la main, ou la plus grosse flotte de navire. Enfin, dans mon imaginaire... Ce serait plutôt celui qui parvient à désamorcer les conflits, dans le but de défendre les droits "communs" du plus grand nombre - et pas de ces minorités qui déplacent les pions pour tous le reste de la populace.

*Violence verbale, capacité à débattre et à lutter pour la défense de l'humanité, de ce qui nous loge - soit la terre qu'on bousille - et des autres locataires de cette planète / ouais allonzy gaiement youpla
Je suis patriote.

Et pourtant, je suis d'origine Polonaise.

Je trouve cela absolument stupide et imature de ne prendre dans un pays que ce qui nous y plait.

Lorsque je dis que je suis un patriote français, c'est parce que j'accepte toutes les facettes de cette nation.

J'en rpends les droits, j'en prends les devoir,s les symboles, les combats, les valeurs, l'Histoire, les hontes et les fiertées.

Je suis français jusque dans le bout des ongles, parce que j'ai pris tout ce qu'il y avait a prendre, sans faire mon petit commerce d'épicier du type:

- Ah oui, pour les Droits de l'Hommes je suis français, mais pour Vichy, alors là, je suis plutot Tibétain.
Le rejet de la société, de son pays et ses symboles, c'est fun. Cela permet de croire qu'on se démarque.
Après on peut réellement rejeter par idéologie.

Personnelllement, je m'en fiche du passé glorieux ou honteux, de l'héritage d'un âge d'or ou noir. Ce sujet en passionne bien assez pour que je fasse autre chose, comme regarder vers l'avant plutôt que discuter du passé.
Marre qu'on me rappelle chaque jour que c'est l'anniversaire de tel ou tel évènement, que c'est marquant blablabla.

Sur ma carte d'identité, il est marqué nationalité française, mais je dois l'avouer : j'ai du mal à voir ce que ça signifie en-dehors du caractère juridique.

Pour les symboles, ils ne représentent rien en eux-même, on peut en faire ce qu'on veut, ce n'est pas siffler un hymne ou brûler un drapeau ça qui va détruire le pays ou/et les valeurs qu'ils sont sensés incarner.
Citation :
Publié par abbadon
Pour en revenir au sujet, je me dis nationaliste, je suis fière de mon pays, je suis fière de son Histoire, je suis fière de sa force militaire. Pourquoi... Ben parce que je vis dans ce pays, il me nourrit, il m'offre une vie stable, dans la quelle mon épouse et moi pouvons vivre (ben ouais, on a des armes nucléaire et une armée forte qui nous permettent de vivre en démocratie). Je suis néanmoins tout à fait d'accord, il n'est pas parfait ce pays. Mais c'est le miens, et je l'aime (sûrement parce que je ne suis pas né dans un autre pays...)

A présent, j'aimerais vous posez une autre question: que représente pour vous nos symboles (le drapeau tricolore, la marseillaise...). Je trouve honteux aussi le fait de siffler l'hymne nationale... Je ne comprend pas pourquoi, j'en ai l'impression, c'est un mal d'aimer son pays et de le respecter.
Vous pensez que c'est grâce à notre arsenal militaire que nous vivons ainsi ? Vraiment ?

Je n'accorde pas le même sens à ces symboles. Un drapeau n'est rien à mes yeux qu'un joli assortiment de couleurs et un code, une particularité culturelle représentant les valeurs des habitants d'un bout de terre, un poinçon commun à un groupement de soi-disant propriétaires. J'aurais tendance à croire que les humains comptent avant tout. Les frontières me gonflent, mais les particularités culturelles me chatouillent agréablement, et je comprends qu'on puisse se "battre" pour préserver une langue. C'est paradoxal mais je m'en tape.
Citation :
Publié par Phemios de Lys
- Ah oui, pour les Droits de l'Hommes je suis français, mais pour Vichy, alors là, je suis plutot Tibétain.
La France n'aurait pas la bouche qui fermente,
Si elle suçait des bonbons à la menthe
Occupée avec son moulin à prière
Elle a su oublier la guerre
Le Drapeau :

1. Un point de ralliement - Ce drapeau français né aux premières heures de la révolution a été le symbole d'un pays se battant au nom d'une autre idée de gouvernement, un gouvernement où le peuple a sa part (bien qu'il y ait eu des dérives, cf. sujet sur Austerlitz). Ce drapeau c'est l'étendard derrière lequel ont émergé les droits de l'homme, c'est le drapeau qui a condamné le système féodal à disparaître pour de bon, le drapeau qui a aboli les privilèges et triomphé face à des armées prêtes à écraser de nouveau la France sous un joug absolutiste.

2. Un rendez-vous manqué - Celui d'une possible monarchie éclairée et constitutionnelle, qui aurait pu ne pas être tellement différente de notre république actuelle, avec ce point amusant que le Roi n'étant pas élu par un parti, l'Assemblée représenterait davantage l'inflexion politique que le peuple veut donner au pays, et le monarque le garant de la mise en oeuvre de la volonté du peuple exprimée par l'assemblée

3. Un emblème de la centralisation - Les couleurs sont le bleu et le rouge de Paris, capitale si énorme par rapport au reste des villes de France, et le blanc de la monarchie, à l'époque encore (en théorie !) absolue.


L'Hymne :

1. Une oeuvre parfaite pour rallier l'opinion de l'époque - A l'heure où le pays faisait face à plusieurs monarchies très puissantes, avoir des symboles et un hymne autour duquel se rallier redonne de la force, du courage et de la volonté à des soldats devant lutter contre des forces pour le moins... Impressionnantes

2. Un chant sanglant et dramatique - A la limite du barbare, et c'est en effet une ode à la peur ; déplacé en temps de paix, il prenait en revanche tout son sens face aux monarchies européennes, qui eussent certainement saigné la France pour remettre les Bourbons sur le trône dès lors.

3. Un legs à respecter - Cet hymne ne changera pas demain, et il est le témoignage vivant et vibrant d'une époque d'où notre démocratie est issu, l'un de ses temps forts et de ses symboles les plus forts. Et dans ce sens-là, même si les mots en eux-mêmes sont choquants, je les respecte pour ce qu'ils ont pu inspirer à tant de gens ayant lutté et versé leur sang pour les libertés dont nous avons fini par hériter

EDIT -

La guerre

Hélas, si seulement elle était le degré zéro de la politique... Elle en est loin, elle est même l'un des plus efficaces outils pour exporter à l'étranger la politique que l'on souhaite y voir appliquer. Et elle fait certainement partie des outils qui permettent, par exemple, d'arrêter un génocide dans les Balkans, parce qu'en face de soi on a à faire avec des politiciens et des généraux qui, tant qu'on ne les musèle pas par la force brûte (la force d'interposition de l'ONU en ex-Yougoslavie n'avait pas changé grand chose en définitive... ) continueront, eux, à appliquer leur politique de terreur et de massacre.

La violence est un échec dans l'absolu, oui.
Malheureusement, face à certains esprits, elle est le seul recours efficace pour empêcher des atrocités plus grandes encore...
Citation :
Vous pensez que c'est grâce à notre arsenal militaire que nous vivons ainsi ? Vraiment ?
Tu sais la guerre, si ça en profitait pas un peu on ne la ferait pas, hein. L'Occident n'est pas devenu le maître du monde par un merveilleux hasard. C'est sûr que ce n'est rien comparé aux USA, mais par rapport à 95% des pays de la Terre...

@Kuldar : le futur, tu ne le feras pas tout seul, tu le feras avec d'autres personnes et votre passé vous unira.

Citation :
Sur ma carte d'identité, il est marqué nationalité française, mais je dois l'avouer : j'ai du mal à voir ce que ça signifie en-dehors du caractère juridique.
Pour moi, cela veut dire que mes ancêtres ont fait telle ou telle chose. La fierté ou l'opprobre d'un citoyen français rejaillit dans une certaine mesure sur son pays et tout ceux qui l'habitent.
Ne pas être patriotiste, c'est d'abord refuser (ou se foutre de, appelez ça comme vous voulez) l'histoire. Et à l'heure actuelle, vu comme l'histoire (hors école) nous est apprise, je comprends bien que le patriotisme régresse.
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