Publié par Malgaweth
c'est bien sur ces terrains moyen-orientaux, Tchétchénie et Afghanistan qu'ils font leurs "classes", là où ils se radicalisent. Ca a aussi été amplement démontré par les procédures judiciaires.
Oui, tout à fait. Mais il ne s'agit que d'un épisode : une étape dans un démarche initiatique et une formation para-militaire. Vu qu'il n'est pas possible d'avoir impunément de grands camps d'entraînement terroristes à ciel ouvert en Europe, il fallait bien que cette étape se fasse dans un pays sanctuaire qui accepte le terrorisme.
Mais il s'agit bien de personnes plus ou moins locales qui se radicalisent, décident de partir, puis reviennent pour frapper.
Ce n'est pas très différent des liens qu'il y a pu avoir entre l'IRA et la Libye par exemple. Les fonds libyens et les camps libyens à disposition de l'IRA n'ont pas fait de cette dernière une organisation terroriste libyenne, même s'il y a pu avoir des convergences d'intérêts entre l'IRA et la Libye.
Publié par Malgaweth
Continuons donc à penser qu'en arrêtant une poignée de personne et en liquidant une autre, ça va régler le problème de façon définitive.
Je n'ai pas cette naïveté non plus.
Publié par Malgaweth
L'OAS prend fin avec l'Algérie française ; plus d'eau dans le moulin. Espérons donc , comme tu le dis en comparant des contextes, qu'au Moyen-Orient, en Tchétchénie, au Pakistan, en Afghanistan, en Indonésie le contexte soit aussi plus d'eau au moulin terroriste. Moi je veux bien mais bon...
Ce n'est de ma part qu'une intuition, mais je crois qu'on exagère beaucoup la puissance et la portée du terrorisme dit musulman. La façon dont il apparaît grossièrement dans nos médias est celui d'Al-Qaïda contre l'Occident, comme on avait dans James Bond le Spectre contre l'Angleterre et l'OTAN.
La plupart des mouvements terroristes s'expliquent par leur contexte local, par les crises que traversent ces sociétés en leur intérieur : FIS et GIA et Algérie, Hezbollah au Liban, Hamas en Palestine, Amal en Syrie, etc. Quant au terrorisme en France, avec des gens comme Khaled Kelkal, il pose d'abord le problème de la place de l'immigration originaire du Maghreb en France. Bien sûr, on retrouve des thèmes communs entre tous. Un thème très courant est la référence à l'Islam, mais cela n'a rien d'étonnant dans des pays à majorité musulmane ; et surtout la référence à l'Islam n'est en rien, de très loin, le monopole des mouvements terroristes. On pourrait en dire autant du thème de l'opposition à l'Occident, aux Etats-Unis et à Israël.
Il existe bien un mouvement terroriste international, le fameux Al-Qaïda, mais il a souvent tendance à revendiquer un peu tout, et surtout il n'a débouché sur aucun projet politique concret (on peut se demander même s'il en a un). Il a pu se greffer sur des guerres locales (comme en Afghanistan), mais il n'a rien fait d'autre que tuer quelques civils de par le monde de manière spectaculaire. C'est complètement improductif puisque les personnes ciblées ne sont pas celles qui ont un pouvoir stratégique. Mais c'est spectaculaire, et il est tentant pour une organisation sans véritable pouvoir d'y avoir recours pour se rassurer sur sa puissance : de la même façon que plus l'OAS devenait aveuglément violente quand elle savait sa fin proche et la fin de l'Algérie française inéluctable.
La Résistance française, au contraire, et c'est la raison pour laquelle je refusais doublement l'analogie, avait un pouvoir sans cesse grandissant à mesure que la fin du Reich allemand semblait possible et ciblait pour cette raison des cibles utiles : pas des meurtres de civils innocents qui n'auraient aidé en rien sa cause, mais du renseignement, de la guérilla, du sabotage et du harcèlement de convoi, etc. Autant de choses qui empêchaient les Allemands de considérer la France comme un havre tranquille et une base sûre et obligeaient à fixer des troupes de garnison qui auraient été utiles ailleurs.
Le seul thème à peu près identifiable d'Al-Qaïda, l'islamisme (la volonté que le gouvernement de la cité se fasse selon des lois prétendument rattachées à l'Islam) paraissant plutôt en recul : non seulement on voit mal l'Occident basculer dans l'islamisme, mais les pays traditionnellement musulmans évoluent eux-même vers d'autres rapports entre le pouvoir civil et l'autorité religieuse.