[Votre feuilleton de l'été] Chapitre 3 : Une piste.

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Chapitre 1
Chapitre 2

Pendant ce temps, dans les Privés, bureau du commissaire divisionnaire Slammy.

« - Une augmentation !? Comment ça une augmentation !? Mais vous vous foutez d’ma gueule !? Alors vous passez vos journées à vous tripoter la nouille en validant trois pauvres photos, à vous bourrer la gueule sur le Bar en racontant des conneries et à jouer à des jeux vidéos, et vous osez venir me demander une augmentation !? »

Le commissaire divisionnaire Slammy était en train de hurler. C’était d’ailleurs son moyen de communication favori. Il s’exprimait rarement autrement. L’un des deux lieutenants de la division Photographie tenta une sortie.

« - Oui mais c’est parc… »
« - La ferme, k !? Que ce soit bien clair entre nous, si ça tenait qu’à moi, votre petite section Caramail Cybersexe et tout ça aurait disparu depuis longtemps ! Vous croyez qu’on a pas assez de problèmes comme ça !? Bordel ! Et vas-y que je trouve une nana mignonne, et vas-y que j’te la drague sur une discussion parlant politique, et vas-y que j’te chambre sur le physique… Vous savez combien d’heures sup’ votre putain de section occasionne à mes hommes chaque soir, rien que pour nettoyer tout le HS et les tâches blanches sur les claviers !? HEIN !? »
« - Non Mons… »
« - Vos gueules ! »

Au fruit d’une longue réflexion, le deuxième lieutenant tenta une approche différente.

« - Laissez-moi vou… »
« - J’ai dit vos gueules !! Maintenant vous allez dégager d’ici, postuler sur une section utile, et arrêter de me casser les couilles ! C’est compris !? »
« - Je… »
« - C’est compris !?! »
« - … Oui Monsieur. »

Quand les deux lieutenants se levèrent pour partir, le commissaire divisionnaire Slammy avait déjà replongé la tête dans la masse de paperasse vertigineuse qui ornait son bureau. Niwa et Keet s’éloignèrent la tête basse, pas franchement surpris de la tournure qu’avait pris la négociation, tout en prenant bien soin de rester à l’écart du molosse tapi au pied du bureau du commissaire divisionnaire. Baptisé Whisky, c’était un dogue particulièrement massif, à l’odeur épouvantable et aux tout petits yeux cruels, enfoncés dans leurs orbites. Il observait tristement la retraite des deux lieutenant, de l’air de celui qui se voit refuser un goûter particulièrement appétissant.
Au moment où les lieutenants ouvraient la porte pour sortir, Slammy releva la tête.

« - Ah, attendez, j’ai oublié quelque chose… »

Une lueur d’espoir s’alluma dans leurs yeux.

« - Oui Monsieur ? »
« - On a quelques problèmes de bavures sur la section, les gars du Bar sont dessus. Il va leur falloir un coup de main, vous les aiderez à faire le recoupement, k ? »

La lueur mourut. Et renaquit quand Slammy repris :

« - Et une dernière chose, Keet… »
« - Monsieur ? »
« - ENLEVEZ-MOI CE PUTAIN DE BOB ! »
« - Monsieur. »

Et tel le Christ, la lueur périt une seconde fois.

* * *

Une fois dehors, les lieutenants, fidèles à leurs habitudes, empruntèrent le sacro-saint chemin de la machine à café. Ils firent un débriefing en parcourant les couloirs bourdonnant de l’activité modatoriale, coups de téléphones et bruit de machines à écrire.

« - Bon, fit Niwa, on aura quand même pris 10%, c’est pas si mal. »
« - Ouais, enfin 10% d’augmentation négative, j’appelle pas trop ça un progrès, s’tu veux. » répondit Keet, morose.
« - Attends, ça aurait pu être pire, à un moment il menaçait de nous faire bosser gratos quand même. »
« - Pas faux. En attendant, moi, faut que je trouve une astuce pour qu’il arrête de me gonfler avec mon bob. Je vais organiser une manif. »
« - Haha genre ! Ca me ferait bien marrer que tu trouves ne serait-ce que trois pékins qui seraient prêts à te suivre. »
« - On verra bien. Oh, s’exclama Keet en entrant dans la salle de repos, téma qui est à la machine à café ! »
« - Ouais, répondit Niwa en levant les yeux au ciel, c’est Camelias. Et je te rappelle qu’elle t’a déjà jeté trois fois hier. Tu lâches pas l’affaire toi, hein ? »
« - Attends, répliqua Keet, t’arrêtes de critiquer et tu observes l’artiste, ok ? »

Le lieutenant s’approcha d’une démarche féline et nonchalante de la jeune femme à la tenue légère qui était en train de siroter tranquillement son café dans la pièce enfumée. Arrivé à ses côtés, il lui lança un sourire étincelant :

« - Hey Camy, ça va ? Ça te dirait une petite soirée entre nous ? Pizza / Sexe, tranquilles ? »
« - Ouais. »
« - Ah bon, t’aimes pas la pizz… Hein, euh, quoi ? C’est vrai ? »
« - Non. »

L’inspectrice Camelias termina son café, mis le gobelet à la poubelle et repartit tranquillement vers le bureau Dofus.

« - Tu sais, dis Niwa qui s’était approché et introduisait sa monnaie dans la machine, quand Slammy disait qu’on traînait trop sur le Bar, je pense que c’est au moins vrai pour toi. »
« - Niwa ? »
« - Oui ? »
« - Ta gueule, ok ? »

* * *

Edouard et Bbali était attablés devant un café bien serré et une gaufre dans leur repaire d’après-enquête favori, le restaurant chinois de l’inspecteur Moine Gourmand dans le quartier Adellion. En raison de la tranquillité de sa juridiction, l’inspecteur avait beaucoup d’heures de libres pour s’occuper de son restaurant, qu’il avait baptisé « Aime mes Nems ». Le nom avait été trouvé par le serveur, un vieil écossais du nom de MacWawan, au regard éteint et qui cuisinait les gaufres comme personne. Quand il ne cuisinait pas ou ne prenait pas les commandes, il passait la moitié de son temps assis, à parler à une boîte de Pringles qu’il appelait Jim. Et l’autre moitié à écouter.
Pour l’heure, les deux inspecteurs s’accordaient un moment de détente et revenaient sur les maigres informations qu’ils avaient obtenues plus tôt dans la matinée. Edouard était en train de feuilleter son calepin rempli de notes sur les comptes bannis.

« - Alors, qu’est-ce que j’ai sur Bishiboosh… Ah, voilà. Baron au moment des faits… Casier vierge… Avatar Daria… Surtout vu sur le Cercle, le Bar et la Taverne… Pas d’affiliation particulière, à part au mouvement Punk ou je ne sais quoi… »
« - Coin-Coin nous a dit d’aller voir le Sphinx pour avoir plus d’infos sur son ban, répondit pensivement Bbali en mastiquant un bout de gaufre. T’as une idée de qui ça peut être ? »
« - Beeeen, j’ai appelé les Renseignements, ils m’ont dit que le seul Sphinx qu’ils connaissaient était un gus qui a discuté une dizaine de fois, et qu’on a plus vu depuis plus de 6 mois en ville… Peu de chances que ce soit le nôtre. »
« - Tu leur as demandé de chercher dans les sujets ? »
« - Tu veux dire avec la fonction rechercher ? »
« - Oui. »
« - … »
« - … »
« - Hahaha ! »
« - Hahaha ! Halala je suis con des fois. » dit Bbali en s’essuyant les larmes des yeux.
« - Bon, trêves de plaisanteries, repris Edouard sérieusement, faut qu’on avance. Réfléchissons. Dans quelle discussion ça aurait pu sortir ? Un sphinx, un sphinx… »
« - Un sphinx… ter ? OLOL ! »
« - La vache, soupira Edouard, tu changes pas toi hein. Nan, on a dit qu’on bossait. » Edouard marqua un temps. « Un sphinx, c’est un animal mythologique, donc ça a pu être dans une discussion sur les mythes, les chats, les devinettes… »
« - Oui, c’est trop vague… répondit l’ours. » Avisant le commissaire qui passait non loin de leur table, il appela : « Dis, Moine, tu aurais deux minutes s’il te plaît ? »

Moine Gourmand s’approcha tranquillement de leur table, semblant flotter doucement au dessus du sol à cause de sa toge lui descendant jusqu’aux pieds et de sa démarche fluide. Il arborait son habituel sourire emplit de sérénité.

« - Oui. Qu’y a-t-il, honorables clients mais néanmoins amis ? »
« - Moine, dit Bbali, si je te dis sphinx, tu me réponds quoi ? »
« - Sphinx… ter ? Hihihi ! »
« - Raaah, fit Edouard en se passant la main sur les yeux, mais vous êtes lourd à la fin, tu vas pas t’y mettre aussi Moine ? »
« - Ne te fâche pas, mon ami, reprit Moine Gourmand. Oui, cela m’évoque beaucoup de choses, mais j’imagine que ce n’est pas le fruit de mes réflexions concernant sa nature mythologique et ce que symbolise sa parabole sur la vie humaine sous forme d’énigme qui vous intéresse. »
« - Nan, rien à carrer, je suis un ours, répondit Bbali. »
« - Bien. J’ai une amie, Yôko Kurama, qui aime à se faire appeler comme ça. Vous pourrez la trouver dans son jardin japonais, non loin d’ici. Mais elle m’avait l’air troublée, ces derniers temps. Elle n’a rien fait de grave, j’espère ? demanda Moine d’un ton inquiet. »
« - Non, répondit Edouard, mais elle pourrait nous sortir d’un joli pétrin… Merci beaucoup pour ton aide, Moine. On te doit une fière chandelle. »

Echangeant un regard entendu, les deux inspecteurs se levèrent et sortirent du restaurant d’un pas décidé. La pause était terminée.
Citation :
Publié par Keet
Il faut se lever tôt pour te lire en exclu.
Ou alors le lire au boulot.
Citation :
Publié par Exureris
edit : Tu devrais remettre le liens vers les chapitres 1 et 2
C'est fait, merci, j'avais oublié.

Et merci à tous pour vos commentaires encourageants.
Thumbs up
Message supprimé par son auteur.
Toujours aussi sympa, encore

@Je Suis Ton Père: je fais pas parti de l'elite barienne, ni rien du tout de barien d'ailleurs, ça n'empêche pas de comprendre certaines choses et d'apprécier Ou alors ca n'a rien à voir et tu prend juste le rôle de l'aigri du post ?
Citation :
Publié par Je Suis Ton Père
Quand on ne fait pas partie de l'elite barienne sectarisée, ça n'est pas très drauwle :/

Mais j'imagine que pour ceux concernés ça doit faire du bien (à l'égo) et faire sourire complicement.
J'attendais une remarque de ce genre depuis longtemps, je suis ému. :')

Si tu lis ce que j'ai écrit en fin de chapitre 1, tu noteras que j'invite n'importe quelle personne ayant envie d'apparaître dans l'histoire à me contacter par MP, et que je m'efforcerai de la placer dans la mesure du possible et de mon inspiration. Donc bon, voilà quoi. :/
J'adore le personnage de Slammy ! Il m'a fait mourir de rire.


Et je suis fan de cette réplique :

Citation :
Publié par Soupir
« - Tu leur as demandé de chercher dans les sujets ? »
« - Tu veux dire avec la fonction rechercher ? »
« - Oui. »
« - … »
« - … »
« - Hahaha ! »
« - Hahaha ! Halala je suis con des fois. » dit Bbali en s’essuyant les larmes des yeux.
Du grand Soupir
Je suis


C'est de mieux en mieux
Oui c'est bourré de sectarisme barien / jolien, bien sûr et c'est ça qui est drôle. S'il n'avait écrit qu'un simple polar avec des gens inventés, ça serait moins intéressant.

J'aime vraiment beaucoup
Moi comme Little Love, le passage sur la fonction recherche m'a fait mourir de rire. D'ailleurs je crois que c'est grillé avec la petite stagiaire en face de moi depuis ! Surtout, que si la blague du Sphinx ter ne m'a pas fait rire la première fois, la deuxième fois, c'était vraiment bon !

Loki, qui en a marre de passer pour un con au bureau à force de se marrer tout seul devant son écran (ben ouais, les free cash flows, ça fait pas rire normalement alors on me prend pour un fou ! )

@ Soupir : tu peux utiliser mon pseudo dans ton histoire si tu veux et que ça s'y prête mais ne te sens pas obligé (surtout que ça risque de pas être évident vu que tu ne me connais pas très bien). Bon courage pour la suite.
Citation :
Publié par Little Love
Et je suis fan de cette réplique :

[... fonction recherche... hahaha je suis con des fois...]

Du grand Soupir
Je suis fan du même passage.

Bravo.
J'ai découvert ce post, ce matin, j'ai lu les 3 chapitres et je dois dire, excellent, je suis fan

J'avoue ces 2 passages m'ont bien fais rire

Citation :
« - Tu leur as demandé de chercher dans les sujets ? »
« - Tu veux dire avec la fonction rechercher ? »
« - Oui. »
« - … »
« - … »
« - Hahaha ! »
« - Hahaha ! Halala je suis con des fois. » dit Bbali en s’essuyant les larmes des yeux.
Citation :
« - Bon, trêves de plaisanteries, repris Edouard sérieusement, faut qu’on avance. Réfléchissons. Dans quelle discussion ça aurait pu sortir ? Un sphinx, un sphinx… »
« - Un sphinx… ter ? OLOL ! »
Oué j'ai un rôle qui rox

*émue*

Ayé j'ai trouvé mon perso préféré... Vodka

Deux passages qui m'ont fait mourir de rire, la recherche.. .et le aime mes nems, je trouve ça trop ...
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