Un bac L ?

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La philo, j'en fais une heure par semaine depuis l'an dernier (seconde), et franchement c'est pas pareil de lire un texte que de l'étudier. Mais après ça peut te plaire.

Par contre, fais gaffe. J'ai eu 3 profs, et y a des profs, ça te donne pas envie de continuer -comme dans les autres matières, mais en pire.
Au risque de faire hurler "la cabale des dévots", pour reprendre l'expression même de l'auteur, je te conseille l'"Histoire de la philosophie occidentale", de Jean-François Revel. Ou plutôt je ne te la conseille pas à jeun, mais en parallèle aux oeuvres.

Il faut se méfier de la substitution systématique d'ouvrages critiques aux oeuvres elles-mêmes. Les premières finiront par former un "rideau fumigène" qui te dissimulera l'essentiel du texte - impossible d'en saisir le fond coupé de la forme dans laquelle il s'incarne, et te coupera définitivement de sa saveur, élément moteur dans des études de philosophie comme d'autre chose : comment étudier vraiment sans en être enthousiasmé ? Les textes critiques sont généralement froids, visqueux. On s'y englue. On y baille. Prends garde.
Apparté :

Je remercie le posteur qui m'a donné une autre optique de lecture de ce sujet en insistant sur un point important :
Je dois vous rappeler qu'une simple visite dans un centre d'orientation vous donnera des réponses beaucoup plus pragmatiques, contrairement à certaines réponses de joliens. Celles-ci sont teintées du vécu propre à leur auteur, et ne sont en aucun cas interchangeables, ou applicables à votre situation. Si l'un d'entre eux a eu une mauvaise expérience en L, d'autres réussiront tout à fait.

Votre avenir est important, les expériences des uns ou des autres ici rédigées, sont à prendre comme des témoignages.



Onisep
Prenez rendez-vous dans votre ville, les conseillers sont là pour vous renseigner.
Citation :
Publié par pooka
Alors ce que vous dites là monsieur Khyok, c'est que les professeurs ne vous ont pas enseigné à philosopher, mais vous ont inculqué l'histoire de la philosophie, et la méthodologie pour avoir une bonne note aux examens, n'est-ce pas ?
Je dis simplement qu'il est difficile pour un jeune élève de comprendre toutes les discussions, toutes les polémiques et toutes les motivations qui traversent une œuvre, particulièrement celle de grands philosophes.

La méthodologie, c'est bon pour ceux qui n'ont rien à dire. A une pensée féconde on substitue une pensée structurée.
Le professeur, c'est l'exemple même de celui qui a donne de la pertinence et de la fécondité à la pensée, parce qu'il arrive à articuler différentes théories.

J'ai pour ma part étudié l'histoire de la philosophie seul. C'est une approche que j'apprécie parce qu'elle mêle histoire, politique, la culture en général et bien entendu philosophie. A Platon, je ne saurais pas enlever Thucydide, Alcibiade, Créon et Aristophane.
Les professeurs en Terminale travaillent par thème, ils n'opèrent donc pas une histoire de la philosophie ou une étude par auteur, mais une synthèse des différentes pensées ; le modèle de Terminale, c'est le manuel Gourinat, pas les notes de khâgnes de Jean Beaufret ; bref ils permettent de définir plusieurs angles de vision pour construire une pensée cohérente.

C'est ça philosopher : avoir une pensée cohérente. Celui qui se contredit dans ses propres propos les réduit à néant. Et pour avoir une pensée cohérente, il faut approfondir celle des grands auteurs ; car il est naïf (stupide ?) de croire que l'on peut traiter de sujets philosophiques avec ses seules idées. Tout le monde n'est pas Hume. Tout le monde n'est pas philosophe, il n'y a que des étudiants en philosophie.
Et pour approfondir la pensée des philosophes, il faut un professeur qui lui-même l'a déjà largement étudié, sous différents angles, grâce à différents professeurs, différents ouvrages. Sans quoi on passe à côté de l'essentiel des œuvres ; ou faut-il des philosophes très clairs, excessivement novateurs et construits. Bref il faut des Rousseau. Sauf que Platon marche aux dialogues, Kant a un phrasé exécrable, Descartes écrit "à l'arrache" et les traductions de Heidegger ont un mot sur deux en grec ou en allemand à expliciter (je me rappelerai toujours de cette phrase de Sein und Zeit : "Le Dasein a de la philia pour la phusis." qu'est-ce que tu veux foutre avec ça si personne ne te l'explique ?...).

L'on ne commence à philosopher que quand l'on possède une culture philosophique conséquente. On commence à philosopher quand, en lisant un texte, on bute sur un mot, une phrase, une idée et que l'on lève ses yeux en se disant que l'auteur a tort, que l'on pourrait faire ceci, cela. Bref, quand on maîtrise le sujet par le biais des autres auteurs.

"Fabricando fit faber." - comme dit le proverbe.
@Khyok : Je ne connais pas beaucoup de profs disposés à brader leur philosophie éternelle en histoire des idées.

Tu précises que tu as de toi-même pris l'initiative d'enrichir Platon par Thucydide : ne trouves-tu pas étrange que cette mise en perspective historique soit pratiquement absente de l'enseignement de la philosophie ?

Et encore, un khâgneux peut s'appuyer sur son universalité. Mais le misérable déporté en fac de philo ?
Citation :
Publié par Khyok
Les professeurs en Terminale travaillent par thème, ils n'opèrent donc pas une histoire de la philosophie ou une étude par auteur, mais une synthèse des différentes pensées ; le modèle de Terminale, c'est le manuel Gourinat, pas les notes de khâgnes de Jean Beaufret ; bref ils permettent de définir plusieurs angles de vision pour construire une pensée cohérente.
Irait-on jusqu'à dire que le programme de terminale est hegelien ?
Citation :
Publié par Sadness
Non, c'est faux, il y a du cours à apprendre mais c'est loin d'être tout.
Sinon je suis d'accord, un L pourra très bien y arriver.
Ben je suis en première année de droit et c'est du par coeur. C'est sûr, il y a un peu de réflexion mais c'est vraiment très limité...
Citation :
Publié par Patatoïde Funèbre
@Khyok : Je ne connais pas beaucoup de profs disposés à brader leur philosophie éternelle en histoire des idées.

Tu précises que tu as de toi-même pris l'initiative d'enrichir Platon par Thucydide : ne trouves-tu pas étrange que cette mise en perspective historique soit pratiquement absente de l'enseignement de la philosophie ?

Et encore, un khâgneux peut s'appuyer sur son universalité. Mais le misérable déporté en fac de philo ?
C'est vrai qu'il y a quelque chose de dégradant à dire des différentes théories, idées philosophiques qu'elles peuvent se ramener à un point de vue passablement influencé par l'époque.
N'empêche qu'il n'y a qu'à voir les différentes réflexions "sensibles" comme le travail pour voir que la pensée n'est pas totalement indépendante de la culture. La vision du travail servile par Aristote n'est-elle pas ouvertement marqué par l'absence de considération pour l'esclave ? (Petit rappel : l'esclave n'est qu'un objet de travail, il ne peut se débrouiller tout seul ; le mérite du travail revient donc au maître.)

De là, c'est vrai que l'on peut trouver étrange de ne pas aggrémenter les cours de philosophie de cours de "civilisation" (c'est le seul terme qui me vient à l'esprit, il ne veut pas dire grand chose). Sauf que se pose la simple et bête question du temps : entrevoir la guerre du Péloponnèse, la crise d'Athènes et de la démocratie au début du IVè s. av. JC., les différentes figures politiques et culturelles de l'époque, la pensée de Platon, etc., tout cela prendrait un temps monstrueux. Qui plus est parce que l'époque est à la base mal connu par les élèves. Si on a encore de vagues fonds sur la crise de la monarchie qui mène à la Révolution en France et à une monarchie éclairée puis à l'Empire en Allemagne, je dois bien avouer qu'Alcibiade ou Créon m'étaient tout à fait inconnus il y a six mois.


C'est là qu'à mon avis se fait la plus grande différence entre classes préparatoires et facultés ; les unes misent sur un large savoir impliquant par là même une masse de travail conséquente, les autres offrent des filières rapidement spécialisées. A la fin d'une khâgne, on peut avoir six DEUG différents (lettres modernes ou classiques, philosophie, histoire, géographie, langue), ce n'est pas pour rien.

Je pense qu'il est peu de matière en lettres (dans ce flou artistique que l'on appelle les "lettres") qui peuvent se suffire à elles-mêmes. A quand un système universitaire qui cessera de fondre, pour retrouver un véritable aspect élitiste à large échelle ? Le savoir à cette merveilleuse faculté de se transmettre sans en priver celui qui le donne ; profitons-en, au lieu de le raréfier dans les facultés, pourquoi ne pas offrir un vrai niveau de connaissances, large, précis, en même temps que diversifié ?
Quand on voit qui plus est que les professeurs de faculté sont parmi les meilleurs de leur domaine, pourquoi cette sous-exploitation en leur faisant professer si peu de cours à tant d'élèves et dans un cadre si laxiste ? N'allez pas me faire dire que je souhaite faire trimer les profs dans un cadre semi-militaire, mais il serait temps de faire se réveiller les facs, plutôt que de lâcher les moins bons des bacheliers dans la nature, à les faire se débrouiller seuls.


Citation :
Publié par Kaelt
Irait-on jusqu'à dire que le programme de terminale est hegelien ?
Il est vrai que quand on voit son aspect systématique et un peu dogmatique, c'est en effet tout à fait mon avis.
Citation :
Publié par KimimaRo
Post-BacL tu peux faire:
- une école de journalisme (L prisés) que tu intègres après DEUG mais maintenant ça doit être une Licence
C'est sur concours à partir de bac+2, donc bon, la couleur du bac, on s'en moque un peu. Surtout que les L que je connaissais avaient tendance à bien se planter à vouloir faire de la littérature. Ceux qui s'en sortaient le mieux étaient soit déjà rompu sur le terrain, soit avaient souvent une maîtrise ou au moins licence.
Citation :
Publié par Thalack
C'est sur concours à partir de bac+2, donc bon, la couleur du bac, on s'en moque un peu. Surtout que les L que je connaissais avaient tendance à bien se planter à vouloir faire de la littérature. Ceux qui s'en sortaient le mieux étaient soit déjà rompu sur le terrain, soit avaient souvent une maîtrise ou au moins licence.
Les iut et diverses écoles sont accessibles dès le bac ...
Citation :
Publié par Citamal
Il y a tous les métiers concernant l'art si mes souvenirs sont bons.
Je pense qu'il vaut mieux prendre un bac AA (Arts appliqués) si on veut faire de l'art serieusement.
Citation :
Publié par Exbene-uct
Je dois vous rappeler qu'une simple visite dans un centre d'orientation vous donnera des réponses beaucoup plus pragmatiques, contrairement à certaines réponses de joliens.
En même temps je pense que tout lycéen est déjà passé une ou plusieurs fois par l'étape conseillère/centre d'orientation. C'est sûr que ça apporte des informations précises sur le cursus qu'on compte suivre, mais ça ne suffit pas à se forger une idée vraiment réelle de la filière, rien ne vaut le dialogue avec les ainés pour ça. Par exemple en venant poser ma question ici, j'étais quasi certain de voir Khyok venir y répondre (j'avais bien cru comprendre que la philo c'était son truc avec un autre jolien dont j'ai oublié le pseudo), et je trouve très intéressant de lire ses conseils.

Citation :
Publié par Louloune
La philo, j'en fais une heure par semaine depuis l'an dernier (seconde), et franchement c'est pas pareil de lire un texte que de l'étudier. Mais après ça peut te plaire.

Par contre, fais gaffe. J'ai eu 3 profs, et y a des profs, ça te donne pas envie de continuer -comme dans les autres matières, mais en pire.
Tu fais de la philo depuis la seconde ?
C'est génial ça, comment ça se fait ? En tous cas, bonne initiative de l'établissement, une approche progressive de la philosophie doit être bien moins rebutante pour les élèves que de passer à 8h de cours d'un seul coup.

Sinon bah l'étude des textes, j'ai pas attendu un professeur pour le faire, lire un texte de philosophie sans l'approfondir par la suite me semblerait d'une bêtise innommable, donc à force de manuels et de recherches sur Internet, je me construit peu à peu une culture et une pensée philosophique, mais tout doucement quoi.
Sinon pour les profs, j'ai la chance d'être dans un lycée où les profs de philo sont réputés assez bons (par les élèves et les autres professeurs) donc je ne me fais pas de soucis. Et dans le pire des cas, avoir passé deux ans avec une demeurée finie comme professeur de Français n'a pas réussi à me faire perdre l'amour des lettres, donc je lance le défi aux profs de philo .

Citation :
Publié par Adau
Je pense qu'il vaut mieux prendre un bac AA (Arts appliqués) si on veut faire de l'art serieusement.
Là je ne suis pas d'accord.
C'est un peu sectaire ça comme remarque non ? En art appliqué tu vas faire du design et dérivé, si tu veux faire de l'Art sérieusement de toutes manière peu importe les études (à part les écoles d'histoire de l'art), c'est le talent qui prime. Beaucoup d'artistes n'ont jamais mis les pieds dans une école d'art.
Citation :
Publié par Sylfaën
Là je ne suis pas d'accord.
C'est un peu sectaire ça comme remarque non ? En art appliqué tu vas faire du design et dérivé, si tu veux faire de l'Art sérieusement de toutes manière peu importe les études (à part les écoles d'histoire de l'art), c'est le talent qui prime. Beaucoup d'artistes n'ont jamais mis les pieds dans une école d'art.
Je trouve aussi, dés lors qu'on aborde un peu les outils techniques les artistes nous dénigrent presque, là encore je parle en connaissance de cause, j'ai fait plusieurs salons de l'orientation à côté des stands des écoles d'art, et la remarque qui revenait sans cesse c'est qu'on ne pouvait pas être des artistes, ok, rendez vous dans 3 ans hein Enfin, c'est clair que les enseignements artistiques sont bien sûr plus importants proportionnellement en bac AA, mais le mot sérieusement me gêne un peu quand même.
@Xeen

Au contraire, moi je trouve les Conseillers d'Orientation super dangereux.

Car pour être très honnête ils ont un "système" et ils ne se prennent pas vraiment la tête (contrairement à ce qu'ils disent) à personnaliser leurs conseils.

Ils donnent des orientations "passe-partout" applicables au plus grand nombre sans se soucier si ca leur conviendra au fond.

Le meilleur exemple a été cité et malheureusement est ultra courant, c'est :

- Madame, je veux faire dans l'informatique.
- Ok, BEP Comptabilité.
- Vous êtes sûre que ça débouchera sur de l'informatique ?
- Oui, oui j'connais mon métier.
- D'accord Madame.

No comments en sachant que maintenant il existe un CAP/BEP Informatique débouchant sur un Bac Pro informatique (Anciennement appelé Bac Pro MRBT, Maintenant des réseaux bureautiques et télématiques) qui donne de très bonnes bases aux néophytes pour aller en BTS et ensuite viser un IUT.

Et pour information, pour pouvoir dire ça je ne me targue pas d'avoir été voir une seule conseillère.

J'ai déjà fais CIO, CIDJ, Missions Locales, ANPE, AFPA, ONISEP et même un truc privé d'orientation au Metro Duplex, je ne sais plus comment ça s'appelle, c'est dans le même bâtiment que la CAF.

J'ai même fais plusieurs CIO dans plusieurs villes de France. Résultats = A chier.

A dire vrai, mes orientations scolaires, je les ai trouvées en faisant le Salon de l'Etudiant tout seul comme un grand.

Ps : Je ne les fous pas tous dans le même panier, mais en me basant sur mon experience personnelle et sans exagérer, j'ai du faire 20-25 conseillers d'orientation et ils étaient vraiment tous à chier.
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