Publié par Drys Kaine
...
C'est clair et net, j'ai l'impression d'être pauvre et écrasé par mes voisins, par les étrangers (qui sont 300.000 en France, rappelons-le, c'est-à-dire quelque chose comme 0,55% de la population, énorme, vous dis-je), plongé dans la décadence d'une Rome moderne aux relents d'orgie et de nihilisme des valeurs saines de la Nation que sont le travail, la famille, la pa...
Soit, on se calme.
Allez donc voir en Espagne si le pays est si beau. Pas à Barcelone ou à Madrid qui sont industrialisés et "riches", mais sans quitter la Catalogne, allez voir vers les montagnes, ou dans les terres arides qui bordent l'Aragon : des scènes dignes du début du siècle, un taux de chômage de 20% et une économie qui tourne sur elle-même, centrée sur l'agriculture.
Ou allez voir en Andalousie, là où on fait travailler des Marocains dans des serres chauffées à 45° pour faire pousser les tomates que nous mangeons tous les jours. Non que je veuille donner mauvaise conscience, car je suis le premier à manger des tomates, mais il faut arrêter de croire que l'herbe est plus verte ailleurs - particulièrement dans des pays dans lesquels il y a à peine dix ans, on avait l'impression de traverser un gouffre de misère (les quartiers nord de Barcelone, quel plaisir : un bidonville en pleine Europe).
Je me permets de citer ce passage qui est croustillant à souhait :
Tu ferais bien d'aller faire un tour porte d'Aubervilliers où se trouve le centre d'accueil des réfugiés pour voir si c'est si facile.

Tu trouveras facilement, c'est là où il y a une queue de deux cents personnes qui n'ont pas de papiers, pas de nourriture, des guenilles et pas de toit.
______________________
Pour la LCR, un petit extrait du Manifeste depuis peu rédigé :
Tout individu résidant dans un pays de l’Union européenne doit pouvoir avoir l’accès à la citoyenneté, et en particulier au droit de vote à toutes les élections (locales, nationales, européennes), tout en gardant, s’il le désire, la nationalité de son pays d’origine.
J'ai la flemme de piocher des bouts de phrase pour le reste, mais : la "citoyenneté" (on voit qu'il ne s'agit pas d'appartenir à un pays mais de jouir de droits dans un pays étranger) se place aussi sur le plan du travail : égalité à l'embauche entre les nationalités, entre les "races", entre les sexes, entre les sexualités, que sais-je encore...
La Ligue propose pour l'émigration une politique visant à faire que tout le trafic de migration soit contrôlé pour éviter la clandestinité - souvent signe d'exploitation à l'arrivée - et pour assurer un minimum de droits aux migrants. Mais parallèlement une ouverture des frontières.
Au passage, sur le fait que la France soit une "terre d'asile" (expression que reprenaient en chœur les CRS de l'église Saint Bernard), non que je veuille faire de la géographie déterministe, mais il faut penser que la France est le finistère de l'Europe, et qu'à force d'être repoussé de pays en pays, les migrants se trouvent en France au pied du mur - enfin de la mer, pour le coup.