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Provient du message de PlatFindus ami du GM
le site marche pu, qqun peut psoter la correction de la question svp ?
Question ES/S :
I - LA FICHE SIGNALETIQUE
Question de compréhension : relevé et analyse de la fonction des costumes au théâtre.
II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR
La question de la fonction du costume au théâtre n'est pas très étonnante puisque dans l'objet d'étude "théâtre" la représentation doit être privilégiée. Or, le costume fait partie des éléments visuels qui caractérisent une pièce de théâtre.
Il s'agissait de faire la distinction entre ce qui est habituellement indiqué par les didascalies et ce qui, dans les extraits proposés, devient jeu de scène introduit dans les répliques.
L'étude devait donc porter à la fois sur le discours et sur le jeu de scène.
III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET
Le costume au théâtre a plusieurs fonctions. Parfois, il type les personnages, dans la comédie italienne (Arlequin par exemple). Il peut préciser le lieu, l'époque, la condition sociale des personnages. Mais il peut aussi devenir un accessoire, un élément de jeu. Comme c'est le cas dans les extraits proposés.
Dans les textes du corpus, il prend ainsi différentes valeurs. Dans l'extrait de L'Avare, le costume devient élément de discours. Sa description est introduite dans les répliques des personnages pour provoquer un décalage entre ce qui est dit et ce qui est vu sur scène.
N'oublions pas que le théâtre est, avant tout, représentation. Les dialogues des personnages donnent à voir. Ainsi, dans un premier temps Harpagon dénigre les vêtements de la jeunesse. Les adjectifs qu'il utilise sont péjoratifs ("tombants", "débraillés"), ce qui va permettre à Frosine de flatter l'apparence d'Harpagon pour obtenir ses bonnes grâces. La description qu'elle fait de l'allure n'est pas particulièrement drôle ("haut-de-chausses, attaché au pourpoint avec des aiguillettes") mais c'est la mise en scène (le défilé d'Harpagon par exemple) et le ton de la comédienne (qui indique son double langage) ainsi que l'apparence du personnage qui provoquera le comique ("Tournez vous un peu").
Avec Beckett et Ionesco, on entre dans le théâtre de l'absurde. Dans l'extrait de l'acte I de En attendant Godot, et dans l'extrait de Rhinocéros, le costume devient accessoire. La chaussure et le chapeau chez Beckett et la cravate chez Ionesco sont les éléments essentiels du texte. Chaque personnage se polarise sur son objet. Estragon "s'acharne" sur "cette saloperie" de chaussure, Vladimir manipule son chapeau et donne l'impression que son discours est lié à cet objet "ça alors" "épouvanté". Le veston de Jean devient le garde robe des accessoires. La cravate, le peigne, la glace entrent et sortent de la poche de Jean. Leur importance devient prépondérante puisqu'ils remplacent l'action. ils sont l'action. C'est sur eux que va se jouer le comique de répétition cher à Beckett: "il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main". Chez Ionesco, ils deviennent les symboles du rapport de force entre les personnages, "vous êtes dans un triste état mon ami", "C'est lamentable", "J'ai honte d'être votre ami".
La fonction du costume évolue au fil des ans. De simple jeu de scène, il devient centre de l'action.
IV - LES ERREURS A EVITER
Il ne fallait pas tomber dans le piège de l'étude du costume au sens large mais bien s'attacher précisément aux trois textes proposés par le corpus.
Question L :
I - LA FICHE SIGNALETIQUE
Question de compréhension : relevé analytique.
La question exigeait que l'on procède à un repérage des caractéristiques de chacune des lettres, l'une après l'autre, à partir d'un objectif : définir l'image de soi que Flaubert veut donner de lui-même.
Ce qui se décompose de la manière suivante :
- Comme toute autobiographie, la lettre reconstruit le "je".
- Dans la lettre destinée à un destinataire particulier, qui n'est pas le lecteur anonyme de l'autobiographie, ce même destinataire détermine cette image.
II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR
La question n'est pas si facile que cela.
Si d'un côté les caractéristiques peuvent désigner des éléments bien différents, comme :
# les marques de la lettre : adresse au destinataire, jeu des pronoms, formule d'adieu...
# la tonalité,
# les figures de style...
D'un autre c'est la comparaison entre les différentes lettres qui va permettre de faire ressortir aux yeux du lecteur, la distorsion entre le "moi" authentique et invisible de celui qui écrit et le "je" qui s'offre de manière différente à chaque destinataire.
Etre conscient de cet écart fondamental suppose de la part de l'élève une bonne maîtrise des problèmes posés par l'autobiographique en général et par le traitement de l'énonciation en particulier.
Pas d'affolement ! J'ai traité le corrigé de manière beaucoup plus approfondie que ce qui est demandé, afin d'envisager les réponses possibles données par les candidats. Il suffira d'avoir dégagé l'essentiel.
III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET
Texte A : Flaubert, Lettre à Victor Hugo
Il s'agit de la lettre d'un écrivain (Flaubert) à un autre écrivain (Hugo).
Même si aujourd'hui Flaubert est considéré par beaucoup de critiques modernes comme plus novateur que ne le fut Hugo, et par conséquent au moins aussi génial, il ne faut pas perdre de vue que Flaubert à cette époque ne jouit pas encore de la célébrité de Hugo.
Cela explique la déférence de l'un envers l'autre.
Lettre à un destinataire qui n'est pas un intime, et qui est en même temps un aîné :
Il n'y a aucune intimité dans cette lettre, Flaubert dit "Monsieur" à Hugo, et le vouvoie.
A la révérence s'ajoute l'admiration :
Celle-ci est sensible par l'emphase dans l'expression de la gratitude :
"Comment vous remercierais-je, Monsieur, de votre magnifique présent ?"
La comparaison de Hugo avec un roi de France, au début, puis "l'Hercule biblique" a quelque chose de grandiloquent.
De même que le sentiment de fierté exprimé dans l'adieu: "Je la serre avec orgueil".
Flaubert, tout en se faisant modeste ("je ne vous importunerai plus de ma personne"), tient à se montrer cultivé, il cite Racine, et à montrer qu'il lit Hugo, dont il cite les œuvres: "Notre-dame et Napoléon le petit".
Il témoigne ainsi de sa position de disciple et d'émule, Hugo étant le maître à imiter : "Vous avez été dans ma vie..., je vous ai lu..., Je vous ai emporté..., c'est vous encore... votre poésie est entrée dans ma constitution..."
Cette émulation va jusqu'à l'imitation consciente ("je la crois montée, trop, peut-être") du style de Victor Hugo. Flaubert cherche à tendre à son correspondant un miroir. On y trouve un style grandiloquent qui va jusqu'à la parodie et sature la lettre de références au grandiose, de superlatifs, d'hyperboles. Citons quelques exemples :
comparaison avec Louis-Philippe, "quelle quantité de monstres", "pires cent fois", dans quelles immondices nous nous enfonçons", "on ne peut faire un pas sans marcher sur quelque chose de sale", "une obsession charmante", "votre poésie est entrée dans ma constitution comme le lait de ma nourrice", "toute l'importance d'une aventure"....
Cela se traduit dans le style par une série de répétitions, celle du "vous" qui désigne de manière emphatique le destinataire, ou celle en anaphore de la main "votre main... cette main... cette main..."
On soulignera aussi l'emploi d'un vocabulaire riche en adjectifs, ainsi que des comparaisons qui donnent une allure littéraire à la lettre.
Par exemple: "pires que son dragon-taureau", "comme le lait de ma nourrice", "comme celle de l'hercule biblique".
Il fait étalage de ses idées sur la situation politique faisant écho aux idées d'Hugo : "Si vous saviez dans quelles immondices nous nous enfonçons!" La condamnation à travers l'emploi de mots comme "immondices", "infamies", "nauséabondes" renchérit sur les textes pamphlétaires de Hugo contre celui qui nomme Napoléon le Petit.
Texte B : Flaubert, Lettre à Louise Colet
Il s'agit d'une lettre à une intime, en l'occurrence la maîtresse de l'épistolier.
Le ton est familier (tutoiement) et suppose une évidente complicité.
Cela est particulièrement sensible dans le fait que l'auteur de la lettre n'hésite pas à avouer ses faiblesses : "elle m'a donné du mal", "trop, peut-être". La mention : "je ne te cache pas" souligne encore, si besoin était, la sincérité de la relation épistolier - destinataire.
Enfin, le style est sans recherche, les phrases sont courtes, le vocabulaire simple, le style presque télégraphique, comme le souligne la comparaison avec le texte précédent.
C'est sans doute la lettre dans laquelle Flaubert se montre le plus sous son vrai visage.
Texte C : Flaubert, Lettre à Mademoiselle Leroyer de Chantepie
Lettre d'une admiratrice, d'une lectrice de Flaubert devenue une amie.
Celle-ci est une femme du monde, "de Chantepie", et jouit d'une certaine fortune (Flaubert lui conseille de prendre une demoiselle de compagnie). La qualité du destinataire pousse donc Flaubert à se montrer lui aussi homme du monde.
Cela se manifeste par la manière extrêmement polie avec laquelle il lui fait des excuses, et la sollicitude, avec laquelle il lui demande des nouvelles d'un voyage, s'inquiète de son état.
L'insertion d'un aphorisme : "Quand on a une douleur, on la porte avec soi partout", ce qui est presque une citation d'une lettre de Sénèque à Lucilius, témoigne du souci de philosopher en consolant.
Les reproches pleins d'affection comme on en trouve dans les lettres de Mme de Sévigné ("pourquoi n'êtes-vous pas plus obéissante...") émanent d'un homme qui veut montrer son éducation, sa politesse et sa bonté.
Il gratifie aussi son admiratrice de quelques confidences d'auteur, qui ne peuvent que la flatter en lui faisant sentir d'orgueil de vivre dans l'intimité d'un grand homme. "J'ai presque écrit six chapitres".
Enfin, il lui conseille des lectures, c'est à la fois continuer sur le registre de la consolation, la lecture d'une "chose magnifique" pouvant réconforter, et en même assumer le rôle du maître qu'il représente aux yeux de Mademoiselle Leroyer.
Le style, élégant et choisi de Flaubert, presque un peu désuet, est animé par une foule de phrases qui donnent de la vie à cette lettre : les interrogatives, les exclamatives, donnent souvent l'illusion du dialogue. Là encore c'est une manière, tout en suivant le style de la correspondance des siècles passés de se montrer un ami proche.
Flaubert n'oublie pas qu'il s'adresse à une femme, il lui "serre la main bien affectueusement" et respecte la distance amicale qu'il fait de lui un homme de goût plein de respect.
Enfin la lettre s'achève par l'anecdote du portrait propre à séduire une femme sensible.
Cet ensemble de remarques montre que, comme c'est le cas dans la lettre à Hugo, Flaubert tend à sa correspondante un miroir dans lequel elle peut aisément se retrouver.
Texte D : Flaubert, Lettre à Jeanne de Tourbey
Il s'agit là d'une lettre courtisane. Flaubert manifeste à la fois son amour et une forme jalousie (affectée?) envers une femme célèbre pour ses relations mondaines. On trouve dans cette lettre toutes les caractéristiques de la lettre amoureuse : champ lexical de la passion, hyperboles laudatives, osmose avec l'être aimé ("nous" dans le 4ème paragraphe), etc...
Flaubert joue ici un personnage d'amoureux. Ce rôle est tout à fait manifeste par la disparition du "je" au début du cinquième paragraphe " votre serviteur", "il a été".
Il donne l'image d'un homme de lettres dans la dérision à propos de Lamartine.
Au-delà de ces remarques générales, on notera l'accumulation des interrogatives dans les premiers paragraphes, ainsi que celle des propositions commençant par "J'ai" dans le cinquième paragraphe.
Flaubert cherche donc à se montrer avide de nouvelles et, en même temps se présente comme un être à plaindre et submergé. C'est une manière de montrer son intérêt pour sa correspondante, qui tranche avec la délicatesse du ton employé dans la lettre précédente.
IV - LES ERREURS A EVITER
L'erreur majeure consistait à se laisser prendre au piège du récit et à croire que l'analyse consiste à relever les éléments narratifs de chacune des lettres.
Source : France-examen.com
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