Vie, mort, jeu

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Il existe, sur ces forums, un certain nombre de posts relatifs au MMORPGs et aux abus qu’ils peuvent occasionner.

Ces problèmes, cependant, demeurent latents, n’émergeant parfois que pour mieux être refoulés. En effet, les exposer trop longuement, ou trop clairement, serait susceptible de provoquer, chez les joueurs concernés des réaction peu nuancées. En fait, de les exposer nus à la brûlante lumière de la mauvaise conscience. Ou peut-être, plus simplement, de les faire rire. Auquel cas paix à leurs âmes, ou ce qu’il peut en rester.

Pour qui ne connaît pas nos royaumes virtuels, et qui oserait soulever un coin du rideau pour les parcourir de son regard novice, que d’étonnement... Comment un esprit rationnel pourrait-il ne pas sursauter à la mention de 8 heures de jeu par jour, sur une période de plusieurs années ?

La communauté des joueurs, avec son habituel génie du raccourci mêlé à son infantile obsession de l’anglicisme, a forgé son propre terme de mépris, mi-ironique, mi-hypocrite, à l’égard des zombis dont il est ici question : les « no life ».

Le no life occupe dans l’imaginaire de la communauté des joueurs un statut ambigu.

Il détient, grâce à ces innombrables heures de jeu, d’un statut sans commune mesure avec celui du joueur moyen. Equipé d’objets plus rares et plus onéreux, jouissant d’un statut enviable dans le système social de son univers, grâce à ses nombreuses connaissances (conséquence logique d’une assiduité accrue), il a su se frayer une place parmi les élus, ceux qui, grâce à une importante différence arithmétique (10L, par exemple, dans le système DAOC, ce qui constitue un impressionnant +7 par rapport à une moyenne flottant probablement autour de 3L. Traduire : une année de présence assidue dans les vertes prairies d’Emain). Il est donc envié. Furieusement. Par tous. Plus ou moins, il est vrai. Furieusement quand même.

Cependant, et doit-on voir dans cette réaction paradoxale la vertu de leur derniers lambeaux de raison ?, un soupçon de mépris se glisse dans le regard des joueurs, toisant nos héros de la durée. C’est qu’il a fallut, en sacrifier, des rayons de soleil, des rires innocents dans l’odeur printanière des fleurs fraîchement éclose, pour en arriver là. Le no life, alors que le reste de l’humanité dévorait la vie avec des dents que nul dentier ne remplacera jamais, asséchait ses doigts, au fin fond de sa crypte souterraine, sur de froides touches, asphyxiait le blanc de ses yeux contre la surface plate et sanguinaire d’un écran.

C’est cher payé le +7 précédemment cité, se dit notre vaillant, et jaloux, joueur lambda.

Certes, c’est aiguillonné par la jalousie la plus tenace, qu’il nous délivre le commentaire. Eblouit par l’armure introuvable (+5 en terreur sacrée). Dissout par l’ineffable beauté de l’inconcevable épée (+6 en fracassement de l’âme). Abandonné loin, si loin derrière par le titre de « Maître du néant » (x puissance y xp) qui accompagne, comme une invisible couronne, partout où il va, notre champion.

(Il faut constater, à la louange de nos mondes truquée, qu’il suffit de remplacer « arme » ou « armure » par un quelconque signe extérieur de réussite propre à notre bon vieux cloaque d’ici-bas, pour obtenir un résumé fidèle de l’endroit où nous avons le déshonneur de vivre).

Mais a-t-il tort pour autant ? Voilà qui mérite, peut-être, notre attention.

Souvent épinglés sur ces forums, souvent pour des fanfaronnades bien réelles, parfois bien étrangement, le no life rétorquera bien souvent :

« Et alors ? Qu’est-ce que ça peut vous faire ? »

Il s’agit bien effectivement d’un choix. Mais nous quittons alors l’univers factice du jeu, où, en définitive, tout problème peut-être levé par la simple évocation du fait qu’il se rapporte à un monde « qui n’est pas vrai », ou l’on joue « pour s’amuser, et non pour se prendre la tête », pour rentrer dans le domaine de la vraie vie, la nôtre, qui est une affaire assez sérieuse pour poser quelques instants son fardeau et réfléchir un tantinet à ce qu’on va pouvoir faire avant de crever. Bref, on entre de plein pied dans le domaine aride de la Morale, au sens strict du terme.

Le but avoué de nos chers jeux, si l’on en croit l’avis général, est « de s’amuser ».

Noble objectif.

Il n’en reste pas moins, quoi qu’on en dise, que de consacrer l’essentiel de son temps à ce qui rentre a priori dans la catégorie « loisirs » peut paraître à juste titre suspect. J’ose supposer que nombre de joueurs ont déjà fait l’expérience de cet irrésistible attrait du jeu, qui a pu les pousser à délaisser les secteurs plus « traditionnels » de l’existence. Les témoignages, ici, abondent assez.

Sorte de trou noir, de force, de vacuité irrésistible, contre laquelle notre âme impuissante ne peut rien, et se retrouve irrésistiblement attirée, pour finir dans l’enfer du jeu.

A ce stade, le doute n’est plus permis. Ici le psychiatre, le sociologue trouverait un terrain d’étude encore vierge et fertile. Seule un disfonctionnement majeur dans la vie « réelle » peut expliquer une telle fuite vers un tel néant. Les rouages, quelque part, se sont grippés. Quelque chose ne va plus.

Et l’on fuit la vraie vie dans l’illusoire.

Sans doute, arrivé à ce stade, les hurlements des concernés retentiront. « J’ai une vie sociale et professionnelle normale, quoi qu’on en dise ! ».

J’ai moi-même sombré dans le jeu, dans son acception la plus générale, comme dans une drogue. Je fuis. Je n’en finis plus de fuir. Moi-même. La réalité. Et toute prétention à une existence dont je serais satisfait, que je pourrais regarder sans rougir. J’ai pourtant une vie professionnelle, et, si nulle soit ma vie sociale, une compagne.

J’en suis arrivé à haïr le jeu. Pour tout ces moment d’ennui et de vacuité que je préfère passer « IG », à répéter les même gestes stupides, rituels et vains. Les bons moments existent, c’est indéniable. Seuls eux, d’ailleurs, nous empêchent de fuir en hurlant. Nous enchaînent au jeu.

Que de portes claquées, sitôt réouverte. J’ai essayé. Rien à faire. D’autres ont sans doute plus de courage, de volonté. Je les salue, je les envie, aussi.

On jette la pomme, dégoûté. Mais c’est pour aller fouiller frénétiquement, la minute qui suit, dans la poubelle qui l’a vue disparaître.

Une majorité de joueurs, peut-être même une très large majorité de joueurs, arrive à trouver un équilibre et à savourer les quelques heures hebdomadaires qu’elle consacre à leurs aventures. Il ne s’agit pas ici de sombrer dans une attitude caricaturale qui consisterait à stigmatiser tous les joueurs comme des « drogués » ou des déviants. Il s’agit de parler d’une petite minorité.

Triste minorité.

Le no life type, radieux, solaire, rayonnant du haut de son prestige, n’est sans doute lui-même que l’exception parmi une plus grande communauté de joueurs ternes et anonymes noyant leur temps en d’innombrables avatars moyens, dans tous les sens du terme.

Que faire de sa vie est, certes, une question qui reste ouverte. Il est toujours périlleux de recommander ou de condamner quelque choix que ce soit sans passer pour un moralisateur obtus. Le débat est trop complexe pour être contenu dans une seule parole, dans un seul avis, si complexe soient-ils.

Pour ma part, j’espérais autre chose. D’avantage.

Quelques anecdotes extrêmes (c. f. un post sur des coréens littéralement morts devant leur écran) font froid dans le dos. Là, la pathologie devient évidente.

Misère de ces semblants de monde, égouts où vont forcément se diluer nos âmes liquéfiées.

Ils pourraient être meilleurs, certes. Mais même meilleurs, ils ne seront jamais que reflet. Pâle, triste reflet.

Quand le faux prend le pas sur le vrai, quand le figé usurpe la place du vivant, il y a de quoi s’effrayer. Je ne parle pas en tant que personne extérieure au processus, mais en tant que victime broyée en son centre exact.

Et pourtant, à en entendre d’autres, mon cas ne pourrait être considéré que comme bénin...

Nous avons, quelque part, tous perdu.
Passer une partie de sa vie sur un jeu, peut être considérer comme profiter de sa vie justement, non ?

Citation :
Provient du message de Munn
Il n'y avait rien à gagner.
Si, on peut y gagner quelque chose, comme ne rien y gagner.
Gagner quoi ?

Bilan :

Positif
Court terme : Fun, enfin très loin du 100% de fun par connections

Négatif
Court terme : pas grand chose c'est vrai

Positif
Long terme : néant et pas le peine de prêcher j'ai gagné du skill et de la renommée dans un jeu c'est futile à long terme...

Negatif

Long terme : des années perdues dans l'irréel pour ce qui est supposé être un jeu pas une prison ni une alternative à la vie...

Donc dès le départ il clair qu'il n'y a absolument rien a gagner à passer sa vie dans le jeu.
Mais en ayant fait les frais on ne peut le constater qu'avec du recul. J'ai passé de bon moments mais je ne le referais pas si c'était à refaire.
On va encore retomber dans les blablas habituels , du genre passer plein de temps sur un jeu c'est pas bien blabla je le vois gros comme un camion
Je me contenterais de donner mon point de vue : passer son temps dans un jeu ou le passer à regarder la télé ou aller au cinéma , il n'y a pas d'ordre de grandeur ... la seule différence se voit au niveau du porte monnaie
Re: Re: Vie, mort, jeu
Citation :
Provient du message de Munn
Il n'y avait rien à gagner.
Il y a tout à perdre.


J'ai vu des personnes se détruire socialement, inversé les jours et les nuits, délaisser leur enfants au profit du jeu et ne même pas sans rendre compte. Le pire, on ne peut rien pour eux, juste leur signaler mais on ne peut pas les sortir de là, ils doivent le faire eux même, ils doivent en prendre conscience.
Le 'no life' précédemment décrit est il si différent du citoyen lambda qui, une fois rentré du travail (ou de l'école), allume sa télé et termine sa soirée devant elle ?

Je joue beaucoup mais quand un de mes amis répond à la question "t'as fait quoi hier soir", "Oh, rien, j'ai glandé devant la télé", eh bien je ne vois pas ce que j'aurais à lui envier. Au moins le jeu vidéo impose un minimum d'activité, et le mmorpg possède même une composante sociale.

Ce genre de raisonnement me fait penser à la personne qui un jour m'a posé la question "Et ça te dérange pas de claquer tout ton argent dans des bouts de cartons futiles ? Ca ne mène à rien" (j'étais un peu dans Magic à l'époque). Quand je lui ai répondu "Rappelle moi combien te coûtent tes clopes tous les mois ?", étrangement il n'a pas insisté.

Le bénéfice à court terme est d'être heureux un jour. Le bénéfice à long terme est d'être heureux tous les jours de jeu.

En quoi est ce plus ou moins une perte de temps que de pratiquer des activités plus mmh, consensuelles, comme je ne sais pas, le cinéma ou les voyages ? Après tout l'objectif de chacun n'est il pas d'être heureux de sa vie, de regretter le moins de choses possible ?
Re: Re: Re: Vie, mort, jeu
Citation :
Provient du message de Sétoss
Il y a tout à perdre.


J'ai vu des personnes se détruire socialement, inversé les jours et les nuits, délaisser leur enfants au profit du jeu et ne même pas sans rendre compte. Le pire, on ne peut rien pour eux, juste leur signaler mais on ne peut pas les sortir de là, ils doivent le faire eux même, ils doivent en prendre conscience.
Oui, enfin, c'est vrai pour tous les excès. Si quelqu'un devient féru de lecture au point d'y passer 12h par jour, il risque fort de lui arriver les mêmes mésaventures.
Re: Re: Re: Re: Vie, mort, jeu
Citation :
Provient du message de Anduric
Oui, enfin, c'est vrai pour tous les excès. Si quelqu'un devient féru de lecture au point d'y passer 12h par jour, il risque fort de lui arriver les mêmes mésaventures.
C'est vrai, mais pour l'exemple d'un bouquin il est facile de mettre un marque-page et de continuer la lecture plus tard (de plus la lecture d'un livre apporte une connaissance que l'on avait pas forcément avant). Le mmo à un côté fort addictif qui empeche le joueur de se déconnecter, qui le traine au maximum bien souvent jusqu'à l'épuisement du joueur.

J'ai déjà entendu des joueurs parler de nuits blanches sur un jeu et ensuite s'endormir sur leur banc en classe. Biensur c'est un cliché de l'extrème (et encore il y a pire), mais c'est pour montrer où celà peut nous conduire.

ps : Je ne dis pas que le mmo est mauvais (j'y joue), je suis aussi tombé dans le cercle vicieux ou l'on passe sa journée à se demander où l'on pourra passer son lvl, quel nouvelle arme je pourrai porter, trainer sur les forum à l'affût des nouvelles... Puis je m'en suis rendu compte, grâce à certaines choses que je faisait sur le côté je me suis posé la bonne question et me suis demandé, et après? ... Certains auront la réponse à la question, d'autres non. Pour moi la réponse est qu'il n'y avait rien pour d'autres la réponse sera différente. D'ailleurs si je joue encore aujourd'hui c'est par plaisir et pour accompagné un ami qui joue encore, mais maintenant j'ai pris conscience de certaines choses, à chacun d'y trouver son compte.
C'est un loisir au même titre que la TV, le Bridge ou le Yathzee, du divertissement quoi. Le risque est de tomber dans l'excès, comme les autres types de loisirs.
Le gars qui reste planter devant la téloche toute la journée ne va pas se faire plus aimer par sa chérie ( ) que celui qui reste planté devant son PC ou ses modèles réduits.

Moi je vois un bon côté (qui a certainement été repris dans les débats précédents que j'ai loupé) : c'est faire des connaissances A moins de faire le bourrin tout seul dans son coin bien sûr

et bien sûr, se divertir. Carpe Diem comme tu veux. Faut varier les plaisirs, euh loisirs, c'est tout.
oui on peut le voir comme ca.

Mais pour ma part l'auteur du premier post a raison.

Qd je regarde retrospectivement ma vie de gamer (ouais moi j'appelle ca les gamers pas les no-lifes), bah je regrette certains truks.

Mais je pense que l'auteur de ce topic avait plutot envie d'ouvrir les yeux certains no-life, peut etre pour faire sa B.A.. ce qui est honorable.

Apres discourir sur le bien et le mal des mmorpgs, ca reste dans le vent comme d'hab parce qu'ici ou dans n'importes quel forum, les post ecrit ne reste pas eternellement.

Ce que je veux dire c'est que cela ne reste que virtuelle et abstrait. "rien n'est jamais acquis"

concretement, je souhaite que bcp de gens lisent ce topic et prennent conscience de la realité des choses et qu'ils comprennent ce qu'ils font dans le sens où ils ont bien saisi tte la portée de leur geste et de leur consequence futur.

*mdr* moi j'ecris de drole de truk parfois.

enfin pour finir, les mmorpgs sont des passes temps et plus une occupation à temps complet comme de part le passé et c'est bien mieux çà.

Sans deconner passer 1 semaine a camper le tam (T4c reference) alors qu'il fait beau et que les filles ou les mes (pour les filles gamer) nous attendent dehors, bah faut etre fou pour rester devant le pc.



+++

Cromwell, gamer retraite
Je ne vais pas participer au débat, déjà trop ressassé. Je dirai simplement que j'ai aimé ton texte, et que je m'y retrouve, quelque part, dans le rôle du no-life moyen, voire médiocre, discret, celui qui n'est même pas envié par les autres joueurs.
Citation :
Provient du message de Anduric
Le 'no life' précédemment décrit est il si différent du citoyen lambda qui, une fois rentré du travail (ou de l'école), allume sa télé et termine sa soirée devant elle ?

Je joue beaucoup mais quand un de mes amis répond à la question "t'as fait quoi hier soir", "Oh, rien, j'ai glandé devant la télé", eh bien je ne vois pas ce que j'aurais à lui envier. Au moins le jeu vidéo impose un minimum d'activité, et le mmorpg possède même une composante sociale.

Ce genre de raisonnement me fait penser à la personne qui un jour m'a posé la question "Et ça te dérange pas de claquer tout ton argent dans des bouts de çartons futiles ? Ca ne mène à rien" (j'étais un peu dans Magic à l'époque). Quand je lui ai répondu "Rappelle moi combien te coûtent tes clopes tous les mois ?", étrangement il n'a pas insisté.

Le bénéfice à court terme est d'être heureux un jour. Le bénéfice à long terme est d'être heureux tous les jours de jeu.

En quoi est ce plus ou moins une perte de temps que de pratiquer des activités plus mmh, consensuelles, comme je ne sais pas, le cinéma ou les voyages ? Après tout l'objectif de chacun n'est il pas d'être heureux de sa vie, de regretter le moins de choses possible ?

Oui mais on va dire dans le cas du gros gamer tu ne le verras même pas sur le banc de l'école car c'est une perte de temps et contraire a ses objectifs de jeux, no life c'est le fait de se dé-socialiser dans la vie réelle pour le jeu. (c'est donc d'un cas extrême qui est discuté ici pas du commun des joueurs)

On ne discute donc pas la justesse du mmorpg en tant que loisir (point sur lequel je rejoins ton avis comparativement à la T.V ou autre) même si tu joues énormément c'est à dire à partir du moment ou tu rentres chez toi jusque tard dans la nuit, du moment que tu te lèves pour aller au boulot ca reste du loisir à mes yeux.

Le gros gamer il est heureux a court terme chaque jour "j" il apprécie ce qu'il fait. Mais long terme ce qui veut dire a posteriori (et en général quand il arrête le jeu) et qu'il regarde le temps qui a filé derrière lui, il regrette ou même s'il ne regrette pas les moments passés, il ne recommencerait pas à troquer des années irl contre des années ig.
Je doute que même un livre ou un film fussent-ils même longs puissent te faire perdre des années d'existence...
Citation :
C'est vrai, mais pour l'exemple d'un bouquin il est facile de mettre un marque-page et de continuer la lecture plus tard (de plus la lecture d'un livre apporte une connaissance que l'on avait pas forcément avant). Le mmo à un côté fort addictif qui empeche le joueur de se déconnecter, qui le traine au maximum bien souvent jusqu'à l'épuisement du joueur.
Si je lis un livre et que je n'ai pas un pincement au coeur d'avoir à lui mettre le marque page et de le continuer plus tard, je m'interroge sur le plaisir que je retire à le lire


Cela étant dit, si l'on se place dans les cas extrêmes où le loisir régit la vie, je ne peux qu'acquiescer aux opinions mentionnées ici.

Maintenant, je me trompe peut être, mais je crois qu'on surestime le nombre de ces "no life".
Je pense que c'est la jalousie évoquée par skaag qui tend à faire de tous ces gens mieux équipés que nous des "no life", pour se consoler. Il nous est plus facile d'accepter d'être surpassé par des incompétents disposant de gros moyens en temps, argent ou autre que par un surdoué qui a tout de suite compris le "truc" parce qu'il est plus malin.
Moi je sais que quand je me fais poutrer à un jeu comme SoulCalibur ou autre, j'aime à panser mon orgueil meurtri en pensant 'oui mais il a le jeu chez lui, il peut jouer sans arrêt'. Ca fait moins mal que d'avoir à me rappeler que j'ai la vitesse de réaction d'un escargot mort et la précision d'un rhinocéros aveugle, et que mon pote vient de d'épousseter la boite du jeu qui ne sert que quand je suis là et qu'il n'a pas joué depuis moins longtemps que moi...

Bon, après il y A probablement un certain nombre de "no-lifes".
Dans une société braquée sur l'utilité de chaque chose et où chaque seconde représente de l'argent, certains joueurs tentent d'exprimer par des mots l'inexistant salaire des Mmorpg's. L'épilogue de ce pavé : "Nous avons, quelque part, tous perdu" assène le coup fatal et marque la fin d'un raisonnement que je qualifierais de bidon.

Bien qu'une réflexion sur l'esclavagisme moderne soit légitime, je doute qu'il soit possible de conclure autant rapidement. Pourquoi ne pas soulever quelques questions pertinentes ?

1 - Quel est le but de la course au profit ?

Ou mieux :

2 - Les Mmorpg's jouent les substituts de qui, ou de quoi ?

Dès lors, notre raison prend en compte de nouveaux facteurs qui rendent l'équation un poil plus difficile que ce que l'on imaginait. On prend conscience que l'on s'est adonné à la facilité et que nos conclusions s'effondrent en une fraction de seconde. Et si raisonner n'était pas l'objectif du posteur, j'ai de la peine à cerner le but de ce thread.

J'ajoute que :

- Certains sondages sur le temps imparti aux Mmorpg's révèlent des scores de jeux hallucinant, et ce, pour une majorité de joueurs.

- "NoLife" ne veut rien dire. Il ne s'agit que d'une vulgaire simplification qui sert principalement de litanie pour posteur en manque d'inspiration.

- Les troubles sociaux des jeunes adultes n'ont pas attendus les Mmorpg's pour se manifester.

- Lorsqu'on prend la peine de s'intéresser à un problème de cette ampleur, il serait plus constructif de chercher le coeur du problème.
Citation :
Le 'no life' précédemment décrit est il si différent du citoyen lambda qui, une fois rentré du travail (ou de l'école), allume sa télé et termine sa soirée devant elle ?
Toute activité vampirisant l'essentiel du temps d'un individu pour une contrepartie dérisoire ou inexistante mérite certainement les quelques minutes de réflexion nécessaires pour faire la part de la vie et du néant.

Une critique de la télé comme mode quasi-exclusif d'existence (la fantasy nous offre ici le concept idéal du mort-vivant) serait toute aussi urgente, du moins pour ceux chez qui un sang encore rouge rythme l'existence.

Cependant, le MMORPG nous propose un mode original est particulièrement vicieux d'anéantissement. En effet, contrairement à l'abrutissement télévisé ou à la collection maniaque de pâtes d'amande évoquée je ne sais plus où,

Citation :
Au moins le jeu vidéo impose un minimum d'activité, et le mmorpg possède même une composante sociale.
Le MMORPG propose non pas une lente dissolution dans une image truquée du monde mais un simulacre actif de vie. La distinction Vie (soleil brillant dehors) / Non vie (prison cathodique glacée) s'efface au profit d'une confrontation entre deux existences (l'une réelle, l'autre mimée) dans laquelle la vraie est sûre de perdre. Sa caricature propose en effet l'équivalent de tout ce qui peut faire défaut dans la version originale, sans en imposer les inconvénients. La socialisation se déroule de façon mécanique et naturelle, sans grand investissement de la part du joueur , à l'abri derrière son masque anonyme. De plus, le sentiment de gratification suivant l'accession à l'ultime échelon d'une échelle sociale même factice ("DING 50 !!!!", mais qui n'en a pas un ?) est toujours bon à prendre.

Obtenir à moindre coût ce qu'il est difficile d'obtenir de l'autre côté du miroir...que rêver de mieux ? Tant que le faux obtenu donne le change...
J'ai beaucoup aimé ton texte , m'y reconnaissant inevitablement comme beaucoup sur ce forum certainement ...

... sauf que tu semble occulter que parfois le jeux peut etre la conséquance de la deconnection sociale .

N'oubliez jamais avant de lancer une moquerie ou une critique acérée envers un dit "no-life" , que parfois les personnes passent leur vie deriere un ecran a cause du réel et pas juste du fait de l 'addiction , se qui devient alors la conséquance et non la cause .
Citation :
Provient du message de ]-[it0mi
J'ai beaucoup aimé ton texte , m'y reconnaissant inevitablement comme beaucoup sur ce forum certainement ...

... sauf que tu semble occulter que parfois le jeux peut etre la conséquance de la deconnection sociale .

N'oubliez jamais avant de lancer une moquerie ou une critique acérée envers un dit "no-life" , que parfois les personnes passent leur vie deriere un ecran a cause du réel et pas juste du fait de l 'addiction , se qui devient alors la conséquance et non la cause .


C'est très juste à mon avis ...
Je ne pense pas qu'un "bon vivant" (comprenez "une grande gueule") devienne un Geek ... et inversement ... non ?
Je ne suis pas d'accord du tout avec le post ci dessus..

Je suis fan de MMORPG, j'y ai déjà passé des nuits et si je retrouve un MMORPG qui me tente je recommencerai sûrement, tout cela ne m'empêche pas d'avoir beaucoup d'amis au vrai sens du terme (pas que de vagues connaissances loin de la) et de rencontrer énormément d'autres personnes via mon boulot et mes autres passions.
Je suis dans mon genre une grande gueule ça m'empêche pas d'être geek quand j'en ai envie.
YEAHHHHH, je suis NO-LIFE et fier de l'être YEAHHHHH

J'ai 30 ans, plein d'amis, un job à plein temps, pourtant j'adore passer mon temps libre ds ma prison cathodique, ma crypte froide ou je ne sais plus quoi, et tes posts Skaag me font doucement rire, toute cette psychologie de bazar ou de quartier dont la moitié sont des citations de bouquins de philo que j'étudiais en terminale n'appuient pas la rancoeur que tu a l'air d'éprouver envers nous autres No-Life, nos manières de vivre te dérangent t-elle tant que cela pour que tu viennes vomir sur ceux qui sont "différents" de toi, TOI qui à l'air de détenir le secret de la vie sociale parfaite, la sacro sainte perfection sociale que tout le mondre voudrait gouter un jour? Saches que je connais quelques no life comme tu dis et certains te surprendrait par leur gentillesse, leur sociabilité, j'ai appris une chose; ne jamais critiquer ce que je ne connais pas, tu critiques une facade distillée par les médias, les parents inquiets, les rumeurs.... Saches que sur JOL tu ne trouveras pas beaucoup de partisans à ta croisade. Néanmoins merci de ta modeste contribution
Citation :
Provient du message de Fenrhil
YEAHHHHH, je suis NO-LIFE et fier de l'être YEAHHHHH

J'ai 30 ans, plein d'amis, un job à plein temps
Pour moi tu n'es pas "no-life" donc. Enfin si j'ai bien compris skaag parle d'un cas extrême (oui le cliché qui ne court pas les rues certes, du j'ai abandonné mon taff, mes études ou autre pour jouer 18 heures par jour pendant 1 ou plusieurs années) et non pas d'un simple joueur qui fait le choix de consacrer 100% de son temps de loisir dans une passion ce qui est tout à fait défendable quel que soit le dit loisir.
Exact ... les Geek dont il parle, n'ont pas de travail à plein temps, même pas de travail du tout
Ce sont les gens qui en sont à leur Xeme année "sabbatique"

@Fenrhil : Franchement je ne pense pas que l'auteur du post principal "vomisse" sur le geek ...
Et je trouve le sujet soulevé plutôt bien placé, ici sur JoL ...
Qui n'a pas déjà entendu la phrase "mais tu passes ton temps au Pc ou quoi ?? Faut te faire soigner mon vieux !"
(et je suis loin d'etre un "no life" avec mes 4/h jour en semaine ...)
Je trouve le texte de skaag assez juste. En tout cas je ne l'ai pas pris pour une critique des joueurs passant une très grosse part de leur temps sur les jeux vidéo en ligne. Au contraire même, les passages qui sonnent juste sentent le vécu. Le texte ressemble moins à une critique qu'à une confession de l'alcoolique anonyme, de celui qui en est revenu.
L'agressivité caricaturale pour lui répondre est en tout cas franchement déplacée.
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