[fusion] Joyeux Noël

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Citation :
Provient du message de Guitou
C'est marrant j'imaginais plutôt les canapins avec un museau de lapin et des oreilles de canard...

- c'est là que l'on reconnaît les imaginaires fertiles.
enfin surtout pour les noreilles de canard, hein..
hum... à l'attention des fâcheux, dois-je vous rappeler que j'ai quelques raisons de prétendre à un certain niveau de connaissances en la matière ?
non bien-sûr, alors n'allons pas déraper.
Noël approche !
Tiré de l' éditorial d' un périodique, petite réflexion avant Noël:

Citation :
Noël approche !

Ce n’ est pas moi qui le dis, ce sont les commerçants qui l’ ont vu les premiers. Ils ont l’ œil perçant comme le son du tiroir-caisse, ou alors ils ont des guetteurs, des gens payés pour alerter les mortels quand le traîneau et les rennes du Père Noël peinent à monter la côte qui mène à son F4 de la banlieue résidentielle de Bételgeuse, tant ils regorgent de paquets ? les commerçants ont le rythme dans la peau : à peine les dernières citrouilles moulinées à la soupe à la grimace, on relance les clients sur les achats de Noël. On en a le portefeuille rougi à force d’ y mettre la main.

Comme des nourrissons-mais qui nourrissons-nous ? – qui tendent leurs petits doigts potelés vers les boules colorées et cliquetantes, attachées de part et d’ autres du berceau, nous allons de boutique en boutique, attirés par des guirlandes qui dégoulinent de lumière sur des sapins en PVC, des boules de plastique criardes, des bonhommes de polystyrène façon neige : l’ industrie pétrolière et le principal fournisseur du Père Noël

Autrefois, quand nous étions enfants primitifs, ignorants des sortilèges du progrès, Noël était une fête de famille/ la joie de se retrouver, transis, serrés, dans la petite église comble l’ emportait sur tout autre sentiment. On attendait impatiemment d’ entonner « Il est né le Divin Enfant « avec l’ exquise incertitude de la seconde phrase : « Hautbois et musettes « , ou « Jour de fête aujourd’hui sur terre « , plus majestueux et moins bucolique. Noël était un chant, un événement, où ce qu’on allait manger n’ avait pas d’ importance : on allait boire un chocolat chaud en rentrant, et, ce chocolat d’ une heure du matin s’ avérait le meilleur de l’ année. On offrait une orange, parfois piquée de clous de girofle pour parfumer longtemps le tiroir, le placard, le chevet. On grignotait les mendiants en se croyant acteurs d’ un conte de Daudet. La famille était unie, le cousin rentier était là, la tante parachutiste, le vieil oncle qui ronflait comme un diesel !

Il n’ y a pas de catalogues pour ces joies-là, pas de ristournes, de cartes de fidélité, pas de bolducs, si craquant à défaire et si tristes, éparpillés le lendemain. On se creuse la cervelle pour savoir ce qu’on va offrir avant et pour se débarrasser discrêtement de ce qu’on a reçu après. Offrons donc des armoires normandes, elles serviront toujours à entasser les cadeaux inutiles.

C’ est ainsi : l’ homme a de grandes béances que jamais l’ amour, la gentillesse, l’ amitié, ne comblent, et puis des greniers croulant de futures brocantes. Comme nous sommes doués pour nous encombrer alors que nous manquons tellement de l’ essentiel !

Et puis, dans tout ce fracas, comment retrouver notre cœur d’ enfant, l’émerveillement devant l’ ange qui dit merci au pied de la crèche, le sentiment de plénitude quand toute la famille est réunie pour la même messe qu’il y a un an, dix ans, deux mille et un ans, quand monsieur le Curé, fier et rouge comme une friandise, jouant sur un harmonium antédiluvien un « Minuit Chrétiens « de légende, donne le frisson. Tout ça n’ est pas en CD, en compil’, en « hit », la version « techno » des « Anges dans nos campagnes « ne fait danser que les lucioles agglutinées aux vitrines enduites de fausse neige.

Devant cette débauche de mise en scène, de nantis au foie gras mais au cœur sec , on se surprend à rêver d’ offrir et recevoir ce qui ne s’ achète pas : de l’ amour,, du temps à la disponibilité, sans paquets, sans fanfreluches, dans le plus bel emballage qui soit, NOUS !

B. de Rougé.
Joyeux Noël à tous
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