Article 371-2 du Code civil :
"Chacun des parents contribue à l'entretien et à l'éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l'autre parent, ainsi que des besoins de l'enfant.
Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l'enfant est majeur."
On part du principe que tant que l'enfant est mineur, il est présumé être dans l'incapacité de subvenir seul à ses besoins.
Pour autant, on tient également compte de la situation de l'autre parent qui s'est trouvé en demande initialement, car la contribution a aussi été fixée en fonction de ses ressources. Normalement, la motivation du jugement fait le point sur les situations respectives pour permettre les réévaluations éventuelles. Il ne s'agit en effet pas de revenir tous les mois devant le JAF pour demander une modification s'il n'y a pas eu de changement significatif (d'où l'intérêt d'avoir posé les bases dans le jugement).
Une fois l'enfant majeur, la contribution reste due en vertu de la décision mais le parent débiteur peut tout à fait saisir le JAF à son tour et demander une baisse / suppression si ses ressources personnelles ont chuté, si l'enfant s'assume, si l'autre parent a des revenus bien plus importants, etc.
Il n'y a pas de réponse type, pas plus qu'on ne peut se baser sur 51 % du SMIC puisque "les besoins de l'enfant" (en lien avec ses ressources propres) ne sont qu'un élément d'appréciation. De la même façon, la contribution pourrait être supprimée si l'enfant faisait le choix de ne pas poursuivre ses études (alors même que de fait il ne pourrait pas subvenir à ses besoins), ou s'il se lançait chaque année dans un cursus nouveau. De même, un majeur de 18 ans n'est pas un Tanguy de 35 ans.
En outre, le fait que l'enfant majeur n'habite plus chez le parent qui à l'origine percevait la contribution de l'autre parent est aussi un indicateur sur sa faculté à subvenir à ses propres besoins puisque le 1er ne l'a plus à sa charge. Idem si l'enfant fait sa vie avec quelqu'un d'autre.
La charge de la preuve repose sur le parent débiteur (de la non poursuite des études, par exemple). Mais l'enfant / l'autre parent devra néanmoins justifier de ses ressources / charges pour respecter le principe de la contradiction.
Enfin, le parent débiteur ne peut pas unilatéralement cesser de payer la contribution : c'est le juge qui doit l'en décharger. A défaut, il pourrait se rendre coupable du délit d'abandon de famille.
N.B. : une contribution de 300 € est relativement importante (même si le père avait nécessairement des revenus en rapport). Pour obtenir une revalorisation à la hausse, il faudrait vraiment qu'il ait encore très largement augmenté ses revenus.
Avec 69 % du SMIC + 300 €, on se retrouve déjà avec près d'un SMIC net. Pour peu qu'on ajoute une aide au logement ou autre, on s'éloigne quand même d'une stricte situation de besoin. D'autres paramètres rentrent en jeu, mais parfois il faut rester "raisonnable" et ne pas vouloir trop gagner car le risque c'est d'y perdre davantage, notamment car en l'absence d'autres éléments, une diminution pourrait se motiver sans grande difficulté.
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