[Yzaline]

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[Yzaline]

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[Carotte§]

Sorciers, shamans, magnétiseurs, enchanteurs ou encore rebouteux, ces individus liés avec mère Nature ne manquaient pas d’agacer autant qu'ils fascinaient. Si certains travaillaient la terre de leurs mains, Carotte, lui travaillait la peau boutonneuse, la chair brûlante, les articulations grinçantes et les têtes souffrantes. C'était un don qui lui avait été accordé et il entendait bien aider sa communauté.
Il avait toujours vécu dans la ville de Lihong, ville de forte affluence où de dangereux mythomanes venaient raconter leurs voyages vers les bourgs voisins.
Là bas le travail ne manquait pas et bien qu'il soit apprécié pour ses services, la famille du maire l'avait à l'oeil depuis qu'ils avaient compris qu'il savait. Oui, il savait. Comment une famille aussi crapuleuse avait prit la mairie, il savait.
Comment une famille aussi frauduleuse avait conservé les commandes de la ville, il savait.
Et ça ne plaisait pas. Trop confiant, il lui a fallut attendre une première tentative de lui ôter la vie pour qu'il se sache menacé.
Dans le reste de la nuit, il rassembla l'indispensable de ses onguents, mixtures et potions. Alors que les premiers rayons de soleil réchauffaient le manche du poignard qui lui avait tailladé l'oreille, il était déjà loin, en direction de Barcelieux.
Une ville calme et neuve, dépourvue d'aide médicale et assez loin de ses agresseurs.

Deux mois avaient passé depuis son arrivée dans ce patelin perdu. Aussi drôle que cela puisse paraitre, il faisait partit des anciens.
Sa chaumière était en bon état. Si ses mains n'avaient pas œuvré pour sa mise en place, elles avaient soulagés les maux de ceux qui l'avait érigé. Finalement, sa position n'était pas mauvaise et son art avait une belle valeur dans les trocs.

[Darwyn]

Arrivé depuis quelques semaines dans le nouveau village de Barhcelieux, Darwyn s'était lancé dans la culture des navets. Le navet n'est pas le tubercule qui a la meilleure réputation, mais il est nourrissant et simple à faire pousser. De plus, dans cette région, tout le monde désirait faire pousser des choux, des betteraves, des haricots... mais le navet n'avait attiré personne. Il y avait un créneau à prendre, et si Darwyn n'avait reçu aucune éducation, il savait dans sa tête additionner des tas de navets et un marché en pleine expansion. Le résultat ? Un Darwyn riche et libéré à terme de la culture des navets.

Il avait donc acquis une bicoque délabrée, qu'il avait laborieusement retapée, tout en se lançant dans les navets. Un mois avait passé, et Darwyn attendait patiemment la récolte (un mois encore était nécessaire). Tout vient à point à qui sait attendre. Le navet ne réclame guère que de la patience, une solide carapace contre l'ennui, et des soins constants : il faut arroser, arroser, travailler la terre, arracher les herbes folâtres, inventer des recettes avec des navets pour réussir à les vendre ensuite, composer des poèmes sur les navets pour les rendre attirants, démarcher les habitants du village pour vanter les mérites du navet, rêver de navets, arroser encore, attendre, regarder les navets, avoir une furieuse envie d'arracher ses navets, se préparer à manger des navets pendant toute une saison, etc.

Le navet n'est tout de même pas de tout repos.

Mais, dans l'intervalle, Darwyn apprit que le village de Barhcelieux recherchait un maire. Une telle position pourrait sans aucun doute lui permettre de promouvoir les navets. Peut-être en faisant élaborer des menus pour les enfants de l'école à base de navets. Ou en organisant des banquets dégoulinant de navets. Ou en proposant au prêtre des hosties à base de navets. Les possibilités semblaient infinies. Aussi Darwyn se rendit-il sur la place du village et annonça :

"Moi, Darwyn, fermier, je suis bien disposé à être le maire du patelin. Elisez-moi, et vous n'aurez plus jamais faim ! Les navets sont la solution à tous nos problèmes ! Darwyn pour maire, le navet pour emblème !"

[Vited]

Vited était le confesseur du village depuis de nombreuses années. Il était fort apprécié des habitants du village. Il savait écouter lorsque les habitants avait des problèmes tout en restant discret. Depuis ces longues années il avait acquit une grande sagesse. Son statut lui permettait d’être un élément important du village.

Il était chauve ayant une verrue sur le front cependant on pouvait ressentir de la sympathie dans son regard et de la modestie, lui qui était un homme d'église fort apprécié.
"Mes frères il serait grand temps de s’intéresser à l'éléction du maire de notre bourgade.

[Prime]

Prime arriva dans ce village, qui était presque désert. Il voulait s'y installer pour quelques temps, car il n'avait plus de logement, une longue histoire ... Il y avait quelques villageois présent et une affiche annonçant l'élection du maire. Lors de son arrivée, il était regardé par les habitants de ce village.

Il avait un regard mystérieux, un côté un peu charmeur, et une bonne musculature d'apparence. Il avait les cheveux assez bien coiffé, mais était mal rasé. Il était vêtu d'une veste en cuir, et d'un sac sur l'épaule, un sac de voyage.
Il se dirigea vers une taverne qui n'avait pas l'air d'attirer beaucoup de monde.


" Faut q'j'vote pour d'z'élections dont j'connais mêm' po' l'type qui s'présente. On va attendre les z'autres candidatures ! "

Il posa son sac sur un banc, et rentra dans la taverne.

[Cerba]

Cerba venait d'arriver dans le village. Il avait vu de la lumière, il était venu. Cherchant tous les jours un endroit ou dormir au sec, ce village peu habité semblait une bénédiction, il pourrait se reposer en paix sans qu'on vienne lui faire du soucis.
Il était sec et élancé. Se passer de repas presque tous les jours l'avait rendu maigre, faible. Son visage, balafré et abimé pouvait inquiéter, et on lui aurait donné 40 étés alors qu'il n'était en vie que depuis une vingtaine d'année.

Quand il arriva dans le village, des paysans s'agitaient pour élire un nouveau maire, qu'avait il à faire de ces histoires ? Aucun maire ne lui donnerait jamais de toît, il s'assit donc contre un mur, attendant le moment propice pour prendre la parole.

[Luto]

A TABLE ! Un bon pot au feu, miam miam !

A table, Luto se régalait. Il engloutit son plat en quelques instants.
Seul enfant d'un riche aristocrate, Luto toucha l'héritage à la mort de ses parents. Sa paresse et son appétit ont fait de lui un ogre, mangeant tout ce qui passe. Son porte-monnaie ne fut pas garni bien longtemps car Luto avait une idée : Acheter une ferme pour produire la nourriture qu'il mangera.
Il choisit de s'installer à Barhcelieux, village paisible en reconstruction, afin de s’accommoder à son nouveau métier. Malheureusement pour lui, il n'y connaissait rien et sa paresse n'arrangeait pas les choses.
Comme il n'arrivait pas à s'auto-suffire, il allait régulièrement acheter de la nourriture chez les autres fermiers et dans d'autres commerces. Etant donné qu'il achète énormément, il permet à lui seul de faire fonctionner les boutiques des autres fermiers...

Après son repas, Luto décida d'aller faire un petit tour dans ses champs puis d'aller voir ce qu'il se passait au village. Il se leva difficilement, et prit sa canne pour se déplacer.

Deux heures plus tard, il arriva au village et vit l'affiche pour l'élection d'un maire.

Hooo, seulement les fermiers peuvent postuler ? Est-ce qu'être Maire me permettrait d'aller me servir en nourriture chez les gens gratuitement? Hohoho !

Calmer sa faim était devenue sa principale priorité, tous les moyens étaient bons pour se nourrir, même agir de façon irresponsable. Son obsession à la nourriture commençait à le ronger de l'intérieur...

Lorsqu'il entendit Darwyn parler :

Ho ! Je n'aurais plus jamais faim si tu es maire? Comment peux-tu faire ce miracle?

Moi Maire, que pourrais-je faire? Ha peut-être ouvrir des relations commerciales avec les villages proches afin de nous approvisionner en nourriture, Huhuhu !

En attendant, messieurs les vagabonds, vous pouvez vous servir dans mes poubelles, je préfère que ce soit vous plutôt que des rats qui se servent dans mes déchets...Et il y en a assez pour nourrir un régiment d'affamé hohoho !

Ses jambes commençaient à trembler :

Houla, je commence à fatiguer, je vais m'asseoir sur ce banc et prendre un décision. Halala.

Lentement, Luto se dirigeait vers le banc. Enfin il pouvait faire reposer ses jambes.

[Darwyn]

"Le navet, cher Luto, le navet !
Légume peu recherché par les gourmets, mais ô combien nourrissant.
Moi maire, vous ne manquerez jamais de navets.
Moi maire, le navet deviendra la mascotte de notre village.
Moi maire, nul ne pourra ignorer les vertus du navet.
Moi maire, tout citoyen de Barhcelieux sera tenu de manger du navet deux fois par semaine.
Moi maire, la culture du navet sera subventionnée.
Moi maire, des navets en peluche seront distribués aux enfants.
Moi maire, notre hymne communal sera "Mon beau navet".

Moi maire, le navet nourrira la ville."

[Dézale]

Dézale était fraichement diplômée, elle venait d'obtenir le concours de la fonction publique avec une note très médiocre. Et c'est contre sa volonté qu'elle fut assigné au village de pouilleux de Barhcelieux. Elle venait de déposer ses 2 énormes valises quand l'annonce d'une élection l’intéressa.

-Quoi? Ce "village" n'avait toujours pas de maire? Mais où suis-je tomber? Bon au moins on aura un responsable à qui se plaindre de la morosité ambiante. Même pas un magasin de vêtements à moins d'une heure de route.



Dézale était une petite blonde toujours habillé à la dernière mode de la ville. Mais ici, ses talons haut et ses robes avant-gardistes ne seront guère utile. Mais elle avait sa fierté et refusa d'adopter le style rustre des paysans du coin, à savoir sabots et salopettes disgracieuse. C'est donc d'une démarche peu alerte (essayez de marcher sur de la terre en talon) qu'elle repartit vers sa maison de fonction. D'un mouvement qu'elle voulait élégant elle lança à la cantonade :
Mon vote va à Hobbit, il est si chou

[Gazpacho]

Gazpacho était un des fermiers du village. Contrairement à son homologue Darwyn, il cultivait beaucoup de variétés de légumes, et possédait même quelques canards et lapins. Sa production subvenait à ses besoins, et les villageois passaient régulièrement à sa ferme pour y acheter viandes et légumes divers. Le soir, après sa journée de travail, il passait souvent prendre un verre ou deux à la taverne afin de discuter de tout et de n'importe quoi avec les autres villageois. En se rendant à la taverne comme tous les jours, il remarqua la pancarte sur la place du village annonçant l'élection d'un maire. Il fallait être fermier pour se présenter, et il vit que Darwyn avait inscrit son nom sur le panneau. Lorsqu'il apprit la teneur de son programme, il sourit gentiment, puis fonça vers la taverne. On y débattait déjà des propositions de l'homme qui voulait faire du navet la production du village. Gazpacho s'assit au bar, écouta les conversations, vida son verre puis tapa dessus avec la lame de son canif.

"Ecoutez-moi, vous tous ! J'ai appris que ce productiviste de Darwyn voulait devenir maire ! J'me permets de soulever quelques objections à son programme: y'a une seule personne ici qu'a envie de bouffer du navet jusqu'à la fin de ses jours ? "Chérie, on mange quoi ce midi ? Du navet mon coeur ! Et ce soir ? Du navet aussi ! Heu, et demain ? Toujours du navet !" Ca vous fait envie ça ?"

Quelques rires se firent entendre. Il poursuivit, rassuré:

"Moi, fermier, j'me présente en tant que maire ! Soyez assuré qu'avec moi vous irez pas bouffer du navet jusqu'à la tombe ! J'vous propose des légumes plus savoureux ! Des haricots, verts, blancs ! Des pommes d'terre ! Des carottes ! des courgettes ! Des aubergines ! Pis si j'suis élu, j'embaucherais aussi un ou deux p'tits jeunes pour m'aider, faut développer l'élevage ! Du lapin, des poulets !

Bon maintenant réfléchissez, vous êtes plutôt navet cuit à la vapeur ou bin poulet rôti avec haricots verts et pommes d'terre fondantes ? Moi si j'tais vous j'hésiterais pas ! J'vous conseille d'voter pour moi, pis y'en aura pour tout l'monde !

[Shyeluk]

Shyeluk était arrivé ici au gré de ses pérégrinations, avec en tête l'idée fixe de trouver à manger. Avoisinant une taverne dans le petit village il décida d'y rester pour quelques temps histoire de se nourrir des restes de la taverne.
Lorsqu'il remarqua l'affiche qui parlait des élections il crut bon de demander, non sans avoir décuvé un peu auparavant, "Bouraroum, qué donc s'passe par ici hein ? Met d'avis qu'le nouveau maire doit pouvoir m'nourrir. J'vote donc pour Darwyn. Par contre j'comprend pas trop bien comment qu'la nouvelle maitresse peut voter pour un gars qu's'est meme pas présenté. Ca m'dépasse, à coup sur !"

[Luto]

Hohoho, pour faire une bonne tambouille, rien ne vaut de bons légumes.

Gazpacho...ho j'en salive...
Tous ces légumes...cette viande..ohhh
Je pourrais vous cuisiner des bonnes choses si vous voulez, c'est à peu près la seule chose que je fais bien huhuhu.

[Prime]

"Mais c'est q'ch'suis gourmand. T'façon, j'connait pas grand d'monde ici. S'te fermier qui propose des légumes, d'la bidoche et un p'ti boulot, j'vais voter pour c'lui ci.
Mais j'veux qu'il tienne ses engag'ments c'type, pas kom' les aut' maîres des aut' villes qui promettent mais qu'font rien.
Tient Gazpacho, même s'tu m'connais pô', et moi non plus, j'te file mon vote ! Fait z'en bon usage !

..

T'me payes des L'gumes pour l'souper ? "

[ElectroPlankton]

Darkchaozu était le nouveau châtelain de la région depuis le décès de son père, il avait pris sa succession.
Non content de son pouvoir sur les petits villages des alentours, Darkchaozu était un châtelain très sympathique qui savait se faire aimer par son peuple.
Souvent, il aimait aller à la rencontre des villageois qui peuplait la région, et aujourd'hui, il décida d'aller faire un petit tour du coté de Barhcelieux sur son fidèle destrier.

Sur la grande place, il aperçus la grande pancarte où toutes les annonces concernant le village sont afficher. Et une petit affichette jaunie attira l'oeil de sa seigneurie, les villageois, le regardèrent avançant à petit pas vers l'affichette, qu'il lût rapidement à haute voix.

"Barhcelieux est depuis peu, un village sans maire, mais un village ne peut pas en être un si il n'y a pas de maire pour l'aider à le rester. C'est pour cela que nous invitons, uniquement les fermiers du village, à se présenter au poste vacant de maire de la ville, tout les villageois ainsi que notre bon châtelain sont invités à voter."

Il réfléchit quelques instant, et se remémora les quelques fermiers que peuplaient Barhcelieu... Il y avait Darwyn, Luto, Hobbit et Gazpacho.
Luto lui paraissait être le meilleur choix possible - se dit-il en rentrant chez lui à cheval.

[Darwyn]

"Gazpacho tient de belles paroles. Des aubergines, des carottes, du poulet ! Rien que ça. Et quoi, encore ? Du caviar ? Du saumon ? De la truite fumée ? Des fruits tropicaux ? Bombance tous les soirs ?

Je vous le dis, amis et concitoyens de Barhcelieux : Gazpacho vous promet des lendemains qui chantent, mais c'est bien famine que crieront vos ventres. Les vers fleuris n'ont jamais personne nourri. Toutes ces victuailles qu'il fait miroiter demandent des efforts que nul ne pourrait fournir.

Chers concitoyens,
Je ne vous promets rien que je ne sache pouvoir tenir : des navets.
Le navet ne fait pas rêver, mais l'estomac sera comblé. Il est roboratif, il est parfait pour les constitutions robustes. Bien assaisonné, il est goûteux. Caramélisé, il est divin. Il peut s'accommoder en soupe comme purée. Sans parler des usages non culinaires : que dites-vous des colliers de petits navets ? Des vêtements en pelures de navets ? Le navet est écologique, le navet lutte contre le gaspillage. Le navet, c'est l'avenir de l'homme.

Gazpacho promet beaucoup, mais que tiendra-t-il ?
Le navet, c'est la constance. Le navet, c'est l'assurance. Le navet, c'est la bombance.
Votez Darwyn, votez navet !"

[Prime]

" Si t'm'invites à grailler tes navets, j'peux voter pour toi t'sais ! S'tu veux vraiment d'v'nir maire d'ce p'tit village, et qu'tu tiens tes promesses, alors j'veux bien ! "

En faite Prime était désireux de manger. Manger les restes ne le tentait pas, et il n'avait pas beaucoup de pièces pour pouvoir acheter de la nourriture sur le marché. Il n'en avait pas grand chose à faire de voter pour un maire, vu qu'il découvrait ce village, allez manger avec quelqu'un aurait été l’occasion de discuter, pensait-il.

Il avait d'ailleurs trouvé un banc sympa pour passer la nuit.

[Mogweed]

Maussade, Mogweed regardait la place du village se transformer peu à peu en une véritable cour des miracles. Vagabonds et fermiers, tous ces pouilleux s'agitaient bruyamment en soulevant de la poussière. Cette vision poussa le barbier à toucher nerveusement sa boucle d'oreille, réflexe malheureux qui traduisait sa contrariété. Décidément, la vie était pleine de surprises, et plutôt mauvaises depuis quelques années. Se détournant de ce triste spectacle, il retourna dans son commerce en soupirant.

La lassitude laissa bientôt place à la nostalgie : face à son miroir, Mogweed se rappela son passé au sein d'une troupe de forains. Orphelin, il volait les passants trop stupides qui flânaient dans les marchés, les bourses remplies de pièces brillantes. Il fut rapidement repéré par un prestidigitateur, qui devint rapidement son mentor puis, les années aidant, son amant. Grâce à sa dextérité, Mogweed devint un talentueux lanceur de couteaux. Malheureusement, un sordide fait divers vint bouleverser sa vie : des membres de la troupe furent mêlés à une obscure affaire de meurtre. Son mentor l'emmena jusqu'à Barhcelieux et lui conseilla de s'y cacher le temps que les choses s’apaisent d'elles-mêmes. Mogweed opta pour une reconversion et devint le barbier de ce village miteux. Maniant la lame comme personne, son adresse lui permet de survenir à ses besoins.

Les semaines passèrent, puis les mois avant de céder la place aux années : abandonné par son mentor, Mogweed s'était fait une raison. Mais son goût pour les belles personnes et les biens luxueux n'étaient pas comblés en ces lieux à l'histoire chargée. Cette frustration ne faisait qu’exacerber son naturel sarcastique. Sortant en trombe de son office, le barbier entendit les habitants parler de l'élection prochaine du maire.

"Ma parole, vous ne pensez donc qu'à manger ! Il y a d'autres paramètres à prendre en compte pour élire notre maire que sa capacité à vous engraisser comme les cochons que vous élevez."

S'asseyant devant son commerce, Mogweed croisa les jambes et sortit une dague avec laquelle il entreprit de se curer les ongles.

"J'annonce également que le prochain clampin qui amènera des poux chez moi verra ses tifs flamber. Et ne soyez pas tentés de croire que ce sont des paroles en l'air, je rendrai sûrement service à la communauté et à la notion même du bon goût."

[Max²]

Après une longue journée passée aux champs, et quelques verres de trop pris à la Taverne du village, Hobbit rentra doucement chez lui.

Du raffut, du raffut pour pas grand chose je vous le dis, le premier vous promet des navets, et le second toutes sortes de mets, mais moi je n'ai pas besoin d'eux. Ou étaient les beaux parleurs lors de la dernière famine, ou étaient ils lors du Grand Hiver, je vous le demande ? Ha ca dès que tout allais pour le mieux on pouvais les voir fanfaronner et faire les beaux, mais seront ils toujours aussi vindicatifs si jamais le village viens a manquer ?

Car oui, qu'allez vous faire si le froid arrive de nouveau, Gazpacho tes jolis légumes gèlerons sur pied, tes canards et lapins seront pris par les renards. Et toi Darwyn ne sais tu donc pas que même les navets pourrissent. Si il y'a bien une chose que la plupart des ces jeunes fous préfère ignorer c'est la venue des temps difficiles, il est toujours plus agréable d'imaginer que demain sera ensoleillé.

Hobbit rentra doucement chez lui, mais eu une petite pensée pour la jolie baillie qui venait d'arriver en ville, une fille de la ville qui avait l'air un peu plus dégourdie et un peu moins bête que le commun des villageois. Enfin bon, la dernière en charge avait l'air aussi relativement intelligente, jusqu’à ce qu'on l'ampute de ses extrémités gelées.

Qu'il gardent leurs élections et leurs blablatages pour eux, moi je ne voterai pas à ce simulacre d'élections.

[Gazpacho]

"Et toi Darwyn, les lendemains vont pas trop chanter non plus quand la maladie s'attaquera à tes chers navets, et la t'auras plus qu'tes yeux pour pleurer ! tandis qu'moi, si l'ver d'la carotte m'bousille ma récolte, j'pourrais toujours me reposer sur le reste ! En c'qui concerne les efforts, ah ça oui va falloir y mettre du sien pour pouvoir nourrir tout le monde ! J'peux dja filer 2-3 patates aux vagabonds, mais pour qu'tout l'monde mange à sa faim, faudra trimer !"

[Shyeluk]

"J'pense ben, en fait, que j'préfère manger aut chose que des navets tous les jours ! J'vote donc pour Gazpacho !"

[Cerba]

"J'ai jamais aimé les navets, encore un truc qu'a rien à foutre sur Terre, si Gazpacho peut m'remplir le ventre et ne pas me foutre en dehors du village, il a donc ma voix !"

s'exclama Cerba avant de rebaisser sa tête, toujours assis contre le mur.

[Max²]

Il semblerait que le devoir de voter aille avec les terres que j'exploite en ce moment ... Soit puisqu'il en est ainsi, et que je semble ne pas avoir le choix, je vote pour ma pomme.

[Kadala]

Fraîchement dépêche par le Ministère de l'Education Bartionale, Brunette était une institutrice bourgeoise âgée, militante d'extrême droite. Mais aussi une vielle fille qui avait passé des années à éduquer les enfants qu'aucun homme n'avait jamais daigné lui faire.

Allons bon, qui avons nous comme candidat pour maire ?
Au, mais regardez moi ce jeune homme à la fière allure aryenne et au torse imberbe luisant d'huile ! Qu'il est beau, qu'il sent bon le sable chaud , serait-il légionnaire ? Au diable navets et lapins, les femmes ont soif de jeunesse et d'attentions plus spirituelle que ne saurait offrir aucune nourriture. Vous avez mon vote, beau fermier dit l'Institutrice en caressant rêveusement les pectoraux nus de Hobbit.

[Mogweed]

Décidément, les choses n'iraient sûrement pas en s'arrangeant. Obnubilés par leur ventre, les villageois ne faisaient que parler de nourriture. Levant les yeux au ciel, Mogweed se leva en agitant sa dague qu'il orienta vers un des fermiers.

"Bien, puisque de toute façon il semblerait que nous soyons condamnés à avoir comme maire le premier bouseux venu, autant soutenir celui qui ressemble le moins à un estomac sur pattes. Hobbit, vous avez ma voix."