Résumé:
Je suis à priori hétéro, mais parfois attiré par certains mecs. Je me suis assez fait souvent brancher de façon "agressive" par pas mal de types que j'ai jetés direct sans y réfléchir, sauf deux parce que j'ai ressenti quelque chose de fort pour eux. Cependant, malgré les sous-entendus "obvious" voire bien gras que ces deux gars m'ont lancé, à chaque fois que j'ai fait un pas vers eux, je me suis fait tej.
Qu'est-ce qui tourne pas rond ? Eux ou moi ?
Qu'est-ce que je gère de travers ?
Bon, sujet "chelou" en mode 3615 mylife, mais je ne sais vraiment pas à qui parler de ça, et je me vois mal échanger sur ce genre de choses avec mes potes irl, donc je me suis dit, quoi de mieux qu'un bar anonyme pour parler des histoire de cul, de coeur et autres ? D'ou le compte voyageur... désolé
J'aime autant commencer tout de suite en vous disant que je ne me définit pas comme un gay, mais que je ressent quand même parfois de l'intérêt pour certains types. J'ai déjà fait des trucs avec un mec pendant ma jeune adolescence, mais je l'ai plus vécu comme une découverte du corps et du cul que comme une histoire d'amour. J'ai eu des histoires d'amour avec plusieurs filles, j'ai perdu de bons potes en me faisant leur meuf, j'ai vécu avec une fille pendant un an, je suis même parti en Angleterre pour une autre... Je ne suis pas un dragueur, je suis plus un sentimental. Je préfère ne pas niquer une fille avec qui je ne sens pas de connexion que de tirer mon coup histoire de.
Je précise aussi que je me suis souvent fait accoster par des mecs inconnus. J'ai eu le droit à des inconnus qui me sourient ou me lancent des regards chelous, un type qui me prend la main sans raison, des mains au cul dans le tram, des bites au cul toujours dans le tram, des gros cons dans les festivals sortis de nulle part qui me passent le bras autour des épaules et essayent de m'emballer et des petits vieux (enfin plus de 45 ans quoi) qui me demandent combien je prends... WTF!!! Je suis même pas un mec canon ou quelqu'un qu'on remarque, je suis un nabot avec un style vestimentaire ostensiblement classique et hétérosexuel... je comprends pas qu'on ait pu me prendre pour un tapin. J'en ai jamais parlé à personne parce que je me vois mal parler de ça à mes potes.
Bref, j'ai été assez choqué par l'attitude de pas mal d'inconnus.
J'avoue que j'ai aussi ressenti quelques fois une attirance pour certains types (jamais ceux cités au-dessus). Mais quand j'essaye d'explorer cette attirance avec toutes les difficultés que ça implique pour moi, à chaque fois je me heurte à un "j'aime les femmes" final et sans ambiguïté. Ce qui me surprend, c'est que l'attitude de ces mecs m'envoie le message "j'ai envie de te niquer" de façon tellement obvious et assumée que j'avoue être totalement perdu par les râteaux que je me mange. De plus, j'ai tendance dans ces cas là à vraiment perdre tous mes moyens, ce qui n'aide sans doute pas.
Cas #1:
Il y a cinq ans, je me rends à une réunion sur A.. pour la formation que j'allais suivre. J'arrive donc en train dans le bled, je prends le bus, et pendant le trajet je remarque un type assis un peu plus loin dans le bus... et je ne sais pas pourquoi je n'arrive à la fois pas à détacher mon regard de lui, mais en même temps je n'arrive pas non plus à le regarder dans les yeux. J'essaye de le regarder sans qu'il me voie, bref, je suis gêné et assez perturbé.
Il se trouve que le type allait à la même réunion que moi, et que nous allions en fait faire la même formation. Une fois la réunion terminée, je me retrouve dans le bus avec une partie du groupe, donc le type en question. Là j'avoue que ce gros type avec sa petite barbiche, ses yeux bleus, son assurance et la façon dont il me regardait m'attirait vraiment. Il me troublait tellement que quand j'ai appris qu'il retournait aussi sur N..., j'ai prétexté aller voir un pote sur A... pour quitter le groupe et ne pas avoir à me retrouver en tête-à-tête avec lui dans le train.
Trois mois après, la formation commence. Dès le premier jour, dans la file d'attente du self, le gros type du paragraphe ci-dessus me sors un "très joli p'tit cul" en me faisant un clin d'oeil, avec un air de "je suis connaisseur, j'apprécie ce que je vois". Evidemment, ça me tétanise complètement. Les mois passent, j'ai droit chaque jour à diverses remarques sur mon cul, puis sur ma bite et j'ai même droit à ce type qui m'espionne et vient me prendre en photo sous la douche (WTF, j'ai gueulé et bien flippé la-dessus d'ailleurs)... j'ai aussi droit à des sourires ou du réconfort quand ça va pas, mais je bloque toujours complètement, surtout avec des trucs flippants comme ça.
Le groupe de la formation est assez soudé: une bonne partie (dont moi et ce type) est hébergée dans la résidence étudiante: on mange en général en groupe, on fait des trucs en groupe le soir, et j'ai clairement pas envie de partager avec tout le monde le fait que X m'attire énormément. Je me fait des films dans ma tête parce qu'il me plait quand même, et le temps passe. Et plus il passe plus je deviens obsédé par ce type et je me détruit à l'intérieur au point de péter les plombs.
Plein de fois j'essaye d'aller le voir mais je n'y arrive jamais. Au final avec énormément de mal, je lui avoue qu'il m'attire par SMS et là je me mange un "Qu'est-ce qui t'a fait croire que je suis gay, j'aime les femmes"... Je sais pas, le mec me parle de "mon p'tit cul" trois fois par jour, de façon hyper sure de lui devant tout le monde, me fait de grands sourires... mais si je fais un minuscule pas vers lui il n'y a plus rien, va comprendre.
Cas #2:
5 ans plus tard, il se reproduit à peu près la même chose au bureau.
Donc je suis à ce boulot depuis quelques temps. Je suis un peu à part dans ce taff parce qu'on est deux informaticiens et que les autres sont tous des comptables ou des commerciaux, donc on ne travaille jamais ensemble sur les mêmes choses. Comme j'habite à deux pas, je mange chez moi et j'ai donc très peu d'échanges personnels avec mes collègues.
Il y a trois semaines, je dois me rendre dans le bureau des comptables en face pour faire de la maintenance. Je dégage donc un des comptables pour m'installer sur son poste, et je me retrouve à parler avec son collègue de la façon dont marchent les heures sup, les congés payés etc dans la boite. Et là bam... je le regarde dans les yeux, et je me dit que ce type m'attire et me perturbe complètement, et j'ai l'impression qu'il est aussi assez troublé de son coté. Bref, je me dit que je suis dans la merde comme il y a cinq ans et que je n'ai surtout pas envie de retomber dans la même situation qui m'avait causé plein de problèmes.
Je dodge le comptable quelques temps et tout roule, même si je cogite. J'envisage donc de potiser avec lui pour avoir l'occasion d'analyser un peu plus la situation, je le croise dans le couloir, et je me dit que je vais tenter mon combo karaté-double-punch-uppercut que je fais avec mes potes pour déconner, mais le salaud anticipe et me tire dessus avec sa main à 5m et me sors "t'est mort Nalou"... je souris.
Quelques jours passent, je croise le type vite fait, puis je dois à nouveau me rendre dans son bureau pour voir pourquoi son téléphone déconne. Là il se lance dans un délire sur le fait qu'il pourrait m'attacher avec le câble de téléphone que je vient de changer pour faire des trucs hardos. Je me dit GIGA-WTF, qu'est-ce qu'il me fout là? Bref, ça me perturbe, et je m'enfonce comme il y a cinq ans dans un truc que je ne comprends pas. J'arrive plus à être à l'aise au bureau, j'arrive plus à regarder ce type, j'appréhende d'aller au taff et de le croiser, et en même temps j'ai l'impression de le chercher et je pense à lui. Là ou c'est différent, c'est que j'ai l'impression que lui aussi s'enfonce, alors que je l'ai toujours croisé vanneur et bien sur de lui, je le croise avec des yeux rouges de chez rouges, il baisse la tête, fuis mon regard...
Peu de jours après, il se pointe dans mon bureau et me parle des prises paratonnerre sans raison particulière. Il me demande si c'est pour protéger des coups de foudre, sujet que j'esquive parce que je suis trop perturbé pour gérer ça, mais je pense évidemment au moment ou je l'ai regardé dans les yeux quelques jours avant parce que j'avais l'impression qu'il se passait un truc.
Vendredi soir, je retourne checker des trucs sur le pc de son collègue. Il me sort une vanne sans intérêt, je réagis façon lol et il se justifie en me disant "qu'est-ce que j'y peux, à chaque fois tu me tends la... tu me tends le manche". Alors là c'est ORZGA-WTF!!!. Que je lui tende la perche pour faire des vannes je peux le comprendre (quoi que cette vanne là était à chier), mais qu'il s'y reprenne pour corriger "la perche" par "le manche" ça me semble clairement une façon de dire "tu me fais bander". Je dodge et je me barre.
Je rentre chez moi pour analyser la situation: j'essaye de potiser avec un mec qui part bien plus rapidement que moi sur des sous-entendus amoureux ou sexuels, et on a tous les deux l'air d'avoir le moral dans les chaussettes. Je lui envoie un mail avec mon identité internet (donc pas avec mon vrai nom) en essayant de reprendre le même ton vanneur, je reprends certaines de ses allusions et j'en rajoute une ou deux du même ton à ma sauce.
Je le vois débouler complètement perturbé dans mon bureau le Lundi matin en me demandant si c'est moi qui ait envoyé ce mail et ce que ça signifie. Donc il a bien du capter que ce mail venait de moi, même si je n'ai pas été vérifier auprès des autres. Je confirme que c'est bien moi qui l'ai envoyé mais je dodge les explications. Il me redemande des explications par mail, je lui explique succinctement qu'il me plait et que j'ai l'impression que je le lui plait aussi. Il me répond "Je ne voudrais pas qu’il y ait de malentendus, ou de malaises entre nous mais je suis hétéro, certes je ne parle pas beaucoup de ma vie privée mais à aucun moment je n’ai évoqué ou donné l’impression que j’étais gay, en même temps je ne me vois pas !, et tu as sans doute mal interprété mon humour un peu lourd parfois, ne sois pas mal à l’aise par rapport à cela, il n’y a aucun soucis, mais les choses sont claires, j’aime les femmes".
Donc ouais, à 5 ans d'écart, grosso-modo deux fois la même situation, avec un type au premier abord très sur de lui, qui indéniablement me fait quelque chose et que je n'ai pas l'impression de laisser indifférent, et et une situation que j'ai énormément de mal à gérer, et qui me cause beaucoup de soucis. Bon, l'avantage c'est que cette fois-ci le problème a été traité bien plus rapidement, ce qui est préférable pour mon état psychologique en partie à cause des choses importantes que je dois faire en ce moment pour mon avenir professionnel, mais je suis quand même déçu parce que ce type me faisait quelque chose et que j'avais envie d'explorer cette voie.
Est-ce que ces types me branchent vraiment et ne sont pas capables de l'assumer alors qu'ils ont l'air 1000 fois plus confiants que moi ou est-ce que je me fait des films ?
Est-ce que ces types sont conscients de ce qu'ils me disent ("t'as un beau p'tit cul" "j'vais t'attacher" "tu me tends le manche") ou est-ce que c'est moi qui comprend des trucs de travers ?
Est-ce qu'il y a un truc ou un chapitre que j'ai raté quelque part?
Je suis un peu déboussolé, mais tout ce qui est commentaire, réactions ou autres m'intéresse pour ce N° spécial de 3615 MyLife avec Evelyne Thomas et Delarue.