A la même chose. Il n'y a pas de "gradation" dans la torture pour moi.
Oui, quelques sous-fifres ont trinqué, les donneurs d'ordre ont été absous et ces méthodes sont probablement toujours employées dans l'armée américaine.
La justice pourtant reconnaît diverses gradations dans les sévices qu'une victime subit, et même la justice française, le fait par exemple d'avoir des séquelles physiques change du tout au tout la qualification de coups et blessures et les peines encourues, de même pour les séquelles psychologiques, donc je te trouve bien léger sur le "Il n'y a pas de gradations dans la torture".
Tout comme la "torture et les actes de barbarie" n'ont pas une définition stricte dans le code pénal, on ne détaille pas le nombre de brûlures de cigarettes et l'étendue sur la peau des lésions pour qu'une qualification pénale de ce type soit retenue.
Si j'empêche ma sœur d'aller voir son concert de C. Maé en lui faisant des noeuds à ses lacets je la torture selon ses dires, si je lui arrache les ongles avec une tenailles, je la torture aussi.
Pour le cas d'Abuh Graib tu conviendras que toutes les exactions ne sont pas à mettre sur le même plan :
- Un prisonnier suspendu par les poignets des heures durant pendant un interrogatoire va avoir des lésions sans doute irréversible au niveau de ses tendons de l'épaule.
- Un prisonnier qui subit le waterboarding développera à coup sûr un CSP de claustrophobie et de peur de l'eau.
- Un prisonnier qui est obligé à se masturber devant son interrogateur aura aussi des séquelles psychologiques.
- Un prisonnier qui est obligé de faire une pyramide humaine aura aussi probablement des troubles du comportement, mais j'aurais tendance à penser que ça sera moins grave que les cas que j'ai précédemment énuméré.
D'ailleurs dans le lien que tu donne, tous les condamnés n'ont pas été reconnus (ou ils n'ont pas plaidé) coupable d'acte de torture, mais plutôt de conduite déshonorante ou d'acte dégradant sur des prisonniers, ce qui est difficilement comparable à de la "vraies" tortures comme on à tendance à y penser en faisant référence aux interrogatoires des juntes sud-américaines des années 70.
Edit : Prootch
[Modéré par Andromalius :... ]
je parle de masturbation de prisonnier parce que justement c'est ce qui est décrit dans une des condamnation des militaires de la compagnie de police militaire d'Abuh Graib.
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