L'idée de "Vie Privée" (par opposition avec la "Vie Publique") telle que nous l'envisageons est une idée relativement récente.
(XIX° Siècle je dirais.)
C'est un des axes directeur des discours des partisans de l'individualisme et du libéralisme, discours qui sont au fondement de nos sociétés de type républicaines.
(Attention, pas de contresens: on parle du libéralisme à la manière de celui de la révolution française ici, pas de libéralisme économique même s'ils sont liés par filiation.)
Je ne connais pas précisément la loi en ce qui concerne le suicide, mais pour ce qui est de l'usage de stupéfiant, l'Etat considère ceci au titre de la santé publique.
On interdit un produit dans la mesure ou celui-ci à été reconnu comme pouvant nuire à l'intégrité physique ou mentale des citoyens, intégrité dont l'Etat est censé se porter garant dans le cadre de notre société telle qu'elle est maintenant.
Certains y verront de la charité chrétienne déguisée, d'autres une intrumentalisation utilitariste de l'individu et plus largement du corps social, dans tous les cas de figure le but est de préserver la vie en tant que "valeur/droit" sacrée.
Au nom du respect de la vie en tant que valeur sacrée on peut donc faire de l'ingérence dans la vie privée des individus (les empêcher de se droguer, de se suicider, d'attenter à la vie d'autres personnes, etc.).
Tous les cas de figure sont répertoriés dans la loi, et nul n'est censé ignorer celle-ci.
On peut donc régir la vie privée des gens "au nom de la loi" et donc "au nom de la vie".
Une question que l'on est alors en droit de se poser est:
Pourquoi attaches-t-on autant d'importance à la vie dans le coeur de nos lois alors que dans le même temps ceux qui les font appliquer (notre corps politique) contribuent largement à l'éradiquer en finançant par exemple la construction d'armements de plus en plus sophistiqués au nom de la recherche et du progrès ?