Tu n'en sors pas, camarade, tu n'en sors pas !
Problématiser ne veut pas dire balancer tes affirmations sous une forme interrogative avant de les répéter.
Problématiser, c'est trouver ce qui pose problème (beau truisme, Kyky), ce qui résiste à la pensée, ce qui mérite que l'on s'interroge.
Voilà quelques résistances de la pensée (
animus qui nuncta habet et neque ipse habetur, me souffle Salluste) face à l'idée d'inconscient : le fait que ce qui nous est le plus propre, le plus évident, la conscience (Saint Descartes, te revoici) puisse n'être qu'un épiphénomène de quelque chose de plus profond, qui donc déterminerait nos actes. Un être inconscient est un être fondamentalement aliéné.
L'inconscient n'est pas quelque chose qui s'impose à nous comme ça ; au quotidien, je n'ai pas l'impression d'être poussé par une force aliénatrice lorsque j'agis. Une illusion ? Peut-être, ce n'est pas à moi de répondre, mais tu ne peux pas apporter cette réponse d'emblée.
Autre achoppement au passage : comment passer dans la conscience quelque chose qui se caractérise justement par le fait d'être perpétuellement, essentiellement occulté ?
Pose-toi clairement cette question : Qu'est-ce qui détermine mes états de pensée ? Comment se caractérise ma conscience, quels sont ses traits essentiels ? (Car je rappelle que toute action - sauf le réflexe - est précédée d'une volonté, donc d'un acte de pensée.)
La vulgate freudienne est gentille, mais elle reste très critiquable - et le fait que la psychanalyse ne puisse pénétrer ni en psychiatrie ni en philosophie peut peut-être t'inviter à te dire que ses conclusions sont loin d'être acquises ou évidentes.
Petit ajout sous forme de méthode :
- Lire les textes qui te semblent appropriés
- Poser tes livres, poser ton stylo. Réfléchir par toi-même en t'aidant de tes lectures.
- Tenter de définir clairement une problématique avec des grandes lignes directrices de réponse. Reprendre les textes qui te semblent adéquats à ces grandes lignes pour étoffer ton propos.
Mes dissertations sur table durent six heures, et malgré cela, je n'écris pas la moitié du temps. Ta dissertation est simple pour peu que tu ne sautes pas sur Freud dès que tu entends "inconscient" et pour peu que ta préoccupation principale ne soit pas un plan.