Provient du message de Annabella Belli
ce que je comprends pas, c'est pourquoi les gens qui font ce genre de films se creusent la tête (bon, souvent pas bien fort, ou alors y'a pas profond à creuser) pour faire des scenarios... je pense pas que ce soit ce qui motive les spectateurs...
Les films pornographiques se classent en deux catégories: la première, le gonzo, n'est qu'un enchainement de scènes, sans lien entre elles, dont le seul but est de fournir matériel masturbatoire au public via l'excitation visuelle de ses instincts primaires. Aucun travail artistique, à fortiori d'écriture. C'est la forme la plus récente.
La seconde, la plus ancienne, est pourvue d'un scénario, dont le but est double: en premier lieu, faire monter l'excitation, ou proposer des fantasmes construits, via la mise en place d'une intrigue, généralement sommaire (Le but est de poser le décors, pas de passionner par le scénario. Si l'on veut proposer une galipette entre une comtesse et son valet, parce que c'est un fantasme que l'on veut montrer à l'écran, il suffit d'une intrigue sommaire et souvent stéréotypée destinée à bien faire passer la fonction de ces deux personnages). Ensuite, pour prendre une métaphore, le sucre, c'est bon, mais en trop grand dose, cela éœure. Même principe pour le porno. L'intrigue est donc là pour proposer un moyen de relacher la pression, de passer à autre chose, soit par des scènes visant à installer le prochain fantasme ou la prochaine situation, soit par des scènes comique, jouant sur l'auto dérision ou la parodie. A noter que les films d'action fonctionnent sur le même principe: introduction de la ligne directrice, introduction de la première scène d'action, scène d'action, introduction de la seconde scène d'action, seconde scène d'action, etc. Cette catégorie de film relève, pour sa part, avec plus ou moins de bonheur, de l'art: le résultat d'un travail de mise en scène, de cadrage, de lumière, de direction d'acteurs, de scénario, etc. Contrairement au gonzo, il ne suffit pas de tendre une bâche, de payer Ginette et de filmer.
Enfin, en ce qui concerne l'intérêt, pour reprendre l'analogie, il est le même que celui des films d'action. On ne va pas les voir pour leur scénario, et il ne viendrait donc à personne l'idée de les critiquer sur ce point: même JCVD a quelques répliques à dire entre deux explosions, qui jouent généralement dans le meme registre que celles des films pornos: banalité totale ou humour sans finesse. On est simplement là pour s'en prendre plein les yeux, fournir un support pour le rêve. Après, si certains peuvent s'en passer, tant mieux pour eux. Mais tout le monde n'a pas l'occasion de vivre tout ses fantasmes, tout comme tout le monde n'a pas l'occasion de sauter en marche d'un camion sur le point d'exploser pour prendre place dans un hélicopter.