La culture (de masse ou pas) et les arts, problématiques contemporaines

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Publié par brutal-delux
Pour les inestimables oeuvres d'art africain, il me parait honnête de les leur rendre. Toutes. Qu'ils financent l'exposition et l'entretien de leur patrimoine avec leurs impôts, ça me parait plus logique qu'avec les miens. Au pire, un bon coup d'imprimante 3D pour avoir quelques échantillons sous le nez, ça fait la blague pour les gosses.
Pour réduire drastiquement les dépenses publiques, il faudrait vider l'ensemble des œuvres étrangères des musées. Le département Égyptien à l'Egypte, Mésopotamien à l'Iran, les arts islamiques aux pays du Moyen-Orient, les toiles Américaines aux Américains, les œuvres Mayas aux Mexicains, le marbre de la statuaire Française du 17/18 ième à l'Italie et la Joconde aussi, avec toutes les peintures Italiennes, et aussi les peintures Flamandes au Pays-Bas.

Ah...on me dit que les peintures Françaises sont faites de pigments étrangers, on rend!

A la place des peintures, une feuille A4 en couleur devrait suffire, pour la statuaire une reproduction échelle 1/10 ème en plastique, avec ça on pourrait fermer 3/4 des musées et les regrouper dans une sorte de cagibi, grosses économies en perspectives.

On rase le Louvre et on fait un Macdo, au moins ça coûte rien et ça créer de l'emploi!

Pour les touristes et le tourisme culturel, suffira de faire une vidéo youtube de 5 mins, en partenariat avec Brut.

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J'aime bien celui-là, allégorie parfaite de "l'homme qui encule toujours plus la faune & la flore" -%20mr%20white%20-.gif

Dernière modification par Saink ; 23/02/2019 à 03h41.
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Publié par Saink
J'aime bien celui-là, allégorie parfaite de "l'homme qui encule toujours plus la faune & la flore" -%20mr%20white%20-.gif
Oui Domestikator, œuvre sur la position de l'homme par rapport à la nature, posant celui qui la visite comme un bénéficiaire de son viol (selon le livret officiel de son expo aux Tuileries) mérite un tout autre traitement que les vulgaires sucettes.
Citation :
Publié par Twan
Oui Domestikator, œuvre sur la position de l'homme par rapport à la nature, posant celui qui la visite comme un bénéficiaire de son viol (selon le livret officiel de son expo aux Tuileries) mérite un tout autre traitement que les vulgaires sucettes.
Et bien entendu, toute représentation d'un coït en levrette est forcément la représentation d'un viol. C'est cool l'art content pour rien.
Citation :
Publié par Twan
Oui Domestikator, œuvre sur la position de l'homme par rapport à la nature, posant celui qui la visite comme un bénéficiaire de son viol (selon le livret officiel de son expo aux Tuileries) mérite un tout autre traitement que les vulgaires sucettes.
C'est un sujet d'actu, plus que les sucettes!
Il y a une autre lecture possible, signe des grandes œuvres! Un homme qui sodomise un TB-TT, vu l'hécatombe de la dernière trilogie, c'est un coup de b..gueule mérité riot_.gif
L'idée symboliquement intéressante c'est qu'on visite le bâtiment dont les fenêtres donnent sur le coté, pas sur la levrette. En gros la civilisation est bâtie sur la soumission* de la nature, tout en permettant à celui qui en profite de l'ignorer.
On peut trouver ça de mauvais goût mais on sent qu'il y a un minimum de réflexion derrière, qui peut être plus difficile à trouver dans les autres exemples.

* pour faire plaisir à Aloïsius (je sais pas au passage si "viol" et la description plus haut vient de l'artiste ou juste d'un plumitif de la mairie de Paris qui l'a interprété comme ça)
Sauf que si on veut pousser la réflexion jusqu'au bout, les deux silhouettes sont identiques. Et viol ou soumission, ça répète toujours la même idée, à savoir que la pénétrée est abusée tandis que le pénétreur abuse et profite.
Dans la réalité, les choses sont souvent différentes. Mais à force de bombarder les gens de ce genre d'idées et d'imageries liées, fatalement...
A noter que dans l'histoire de l'art il y a plusieurs toiles figurant la copulation d'un animal et d'un humain ou plus largement un viol, Léda et le cygne sortant de la mythologie Grecque par exemple. Zeus transformé en cygne enfante de force Léda.

Michel-Ange

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François-Boucher

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Paul Véronèse

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Il y aussi Danae qui a été engrossé par Zeus sous la forme d'une pluie dorée

Gustav Klimt

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Ou Quand Zeus transformé en taureau kidnappe et viol Europe

Titien

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Il y a encore Cassandre violée par Ajax

Fresque de Pompéï

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Le viol est illustré aussi dans l'estampe Japonaise et au moyen age

Utagawa Kuniyoshi

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Avec des animaux

Hokusai

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Le viol de Lucrèce par Titien

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C'était la minute glamour
Message supprimé par son auteur.
La domestikator n'a pas été financé par nos impôts, concernant la politique culturelle si vous y voyez une oeuvre politique, il faut qu'à contrario la droite prenne à bras le corps la culture, qu'elle délaisse pourtant depuis un moment, à quoi ressemblerait un oeuvre de droite? C'est une bonne question, mais vu que ça leur passe au dessus, on en verra jamais la couleur.

Un bon papier sur le sujet.

http://www.lefigaro.fr/vox/politique...la-culture.php

Citation :
Dans les dîners en ville, se réclamer de la droite s'avérait très vite être un défaut plus qu'une qualité. Il faut dire que l'oukase est rapide dans ces milieux-là et le désir de plaire de la droite est parfois tout aussi intense. Résultat, la droite a laissé Olivier Py, Jack Lang, Aurélie Filippetti ou Jean-Michel Ribes s'approprier le discours sur la culture, pervertir ses mots et la détourner de son objet premier: la culture, c'est ce qui relie. À la fois les hommes entre eux, mais aussi les générations, et donc le passé et l'avenir, dans un souci de transmission. Il est urgent de revenir à cette vision originelle de la culture. Elle épouse d'ailleurs parfaitement les valeurs de la droite, dont l'ambition doit être de défendre la permanence, l'identité, la tradition, face à une modernité conquérante qui exige de faire table rase du passé.

La droite s'est souvent opposée. Elle doit désormais proposer... et créer. Pendant des années la droite s'est ainsi contentée d'épouser les tendances populaires qui traversaient la société, comme s'il ne fallait pas assumer un vrai discours sur la culture. Une culture rempart contre la barbarie, une culture qui fasse rayonner la langue française et qui s'adresse au plus grand nombre. Une culture qui défend l'histoire, le roman national, les grandes œuvres artistiques et qui ne se complaît pas dans la marchandisation «style Jeff Koons» qui défigure le château de Versailles. Sous François Léotard, la droite privatisa TF1 qui laissait croire qu'elle allait diffuser des opéras et des pièces de théâtre... pour finalement avoir la Star Academy.

À la droite d'assumer l'héritage français face au nihilisme culturel d'une partie de la gauche! À la droite de défendre une vision moins parisienne et parisianiste de l'art et la culture, sans quoi l'ambition démocratique que l'on confère à ces deux domaines n'est qu'une illusion. À la droite de s'appuyer sur la mémoire, et sur les lieux qui peuvent l'accueillir, et de défendre l'art de vivre et la gastronomie, qui participent à la qualité de vie tout en défendant l'identité française. Pourquoi ne pas faire rayonner les chefs-d'œuvre européens qui incarnent notre civilisation à travers la création d'un vaste musée qui serait la vitrine de cette identité?

Citation :
À la droite de défendre une vision moins parisienne et parisianiste de l'art et la culture.
Enfin, piloter la culture par l'État n'empêche pas de prendre en compte les territoires ruraux. Il faut parfois dépasser le périphérique pour s'adresser à toute la population, et non plus uniquement créer des lieux culturels pour une petite élite retranchée dans Paris intra-muros. Le patrimoine et les musées doivent s'adresser à tous, sans que la qualité des œuvres ou des spectacles produits en soient abaissée. Mais la défense d'un passé glorieux et la célébration des chefs-d'œuvre de notre civilisation n'empêchent pas la droite d'user des moyens modernes, de favoriser le mécénat ou le financement participatif. C'est avec cette ambition retrouvée de tisser des liens entre les époques que la droite retrouvera un discours clair et une vision ambitieuse de la culture.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Saink
A noter que dans l'histoire de l'art il y a plusieurs toiles figurant la copulation d'un animal et d'un humain ou plus largement un viol, Léda et le cygne sortant de la mythologie Grecque par exemple. Zeus transformé en cygne enfante de force Léda.

Michel-Ange

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François-Boucher

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Paul Véronèse

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Il y aussi Danae qui a été engrossé par Zeus sous la forme d'une pluie dorée

Gustav Klimt

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Ou Quand Zeus transformé en taureau kidnappe et viol Europe

Titien

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Il y a encore Cassandre violée par Ajax

Fresque de Pompéï

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Le viol est illustré aussi dans l'estampe Japonaise et au moyen age

Utagawa Kuniyoshi

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Avec des animaux

Hokusai

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Le viol de Lucrèce par Titien

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C'était la minute glamour
J'pense que je suis la caricature même du mec qui pige rien à l'art et qui ressent aucune émotion fasse à ce genre d'oeuvres, par exemple celles que tu viens de link hormis les trouver pour certaines assez moches bha j'ressens rien .
Citation :
Publié par Saink
Avec des animaux

Hokusai

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Rah les japs ! Déjà au moyens âge il y avait du hentai avec des tentacules
Citation :
Publié par Aeristh
Rah les japs ! Déjà au moyens âge il y avait du hentai avec des tentacules
C'est pas le moyen-âge, de mémoire, c'est bien plus récent.
Bon, après, nos catégories historiques européennes ne correspondent pas vraiment à celles du reste du monde.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Doutrisor
Une différence : toux les tableaux cités par Saink n'étaient destinés à être vu par le plus grand nombre. La plupart étaient des commandes de particuliers pour eux-mêmes et leurs cercles privés.
Ben là aussi. Sauf que ces commandes de particuliers l'ont été par des particuliers riches et puissants qui éprouvent ensuite le besoin d'afficher ça en grand pour marquer leur pouvoir. "Salut les gueux ! Si je veux, je fous un gode géant au coeur de la capitale, et vous pouvez rien faire, rien dire, sinon vous êtes un fasciste."
Vous voyez Ozymandias ? Ben c'est la même chose, mais en plus moderne, voyez...
Citation :
Je rencontrai un voyageur venu d’une terre antique
Qui dit : « deux bites de pierre vastes et sans couilles
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié défoncé, gît un sphincter brisé, dont le froncement de chair
Et la lèvre plissée, et le déploiement de vaine obscénité
Disent que le sculpteur sut bien lire ces passions
Qui survivent encore, empreintes sur ces choses sans vie,
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.
Et sur le piédestal, apparaissent ces mots :
« Mon nom est Jacklangandias, Ministre des Ministres,
Regardez mes œuvres, ô impuissants, et désespérez !
»
Il ne reste rien à côté. Autour de la ruine
De ce colossal débris, infinis et nus,
Les sables solitaires, égaux, s'étendent loin.
Le Domestikator ou le plug de McCarthy ne sont pas des commandes destinées à des particuliers.
L'un sort de l'atelier Van Lieshout et l'autre de l'atelier de l'artiste Américain, tout deux installés à l'occasion de la foire internationale d'art contemporain "hors les murs". La FIAC est un regroupement de galeries, en échange d'un lieu ou exposer (Grand Palais), l'OIP la société commerciale regroupant les galeristes doit payer une redevance à l’État sur le nombre des entrées.

Une bonne nouvelle, ça rapporte de l'argent!

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Concernant l’accessibilité des œuvres, les musées et l'accès au public comme on l'entend aujourd'hui sont des inventions récentes, même si leurs contours ont été tracés bien avant, notamment à la Grèce antique, ainsi qu'à la renaissance .
Citation :
Etymologiquement, le mot « musée » vient du grec museion. Il était donné à un temple dédié aux muses, bâti sur la colline de l’Helicon à Athènes. Le premier « musée », écrin d’une collection d’œuvres d’art et lieu de recherche et d’étude est celui que construisit Ptolémée 1erdans son palais d’Alexandrie, vers 280 avant J.C. Le musée est-il encore un « mal nécessaire » selon F.H. Taylor ou bien un « asile posthume » pour Thoré ? La question reste ouverte avec de multiples réponses depuis deux millénaires.

Le concept du musée apparaît à Rome avec la conquête de la Grèce par les légions. Pillages et butins de guerre obligent les Romains à créer des dépôts en plein air, à accrocher les tableaux aux murs des forums. En 1795 Alexandre Lenoir est nommé administrateur du Musée des Monuments français créé par décret de la Convention. Affecté dans le couvent des Petits-Augustins, le dépôt des biens aliénés du clergé et de la couronne de France (notamment les tombeaux de Saint-Denis) est ouvert au public. Ce musée de la sculpture française est très visité et restera dans ce lieu jusqu’en 1816 où il est intégré à l’Ecole des Beaux-Arts. Un exemple de mutation réussie pour présenter des collections puisqu’en 1879 Viollet-le-Duc fonde un second musée des Monuments français. Aujourd’hui le palais du Trocadéro qui l’abritait est devenu le Musée de l’Architecture.

Le duc de Berry, un des premiers avec le duc d’Urbin, constitue un cabinet d’œuvres d’art et une bibliothèque qui le suivent lors de ses déplacements de château en résidence. Vitrine de la puissance princière et outil pédagogique, le concept du musée prend forme.

L’institutionnalisation de la collection remonte à la Renaissance avec la découverte de l’art antique qui déclenche l’idée de musée. Les familles princières italiennes envisagent la présentation de leurs collections avec la création de la Galerie. Elle préfigure le concept du musée des arts. Les galeries Doria à Gènes, Este à Modène, Gonzague à Mantoue, Farnèse et Borghèse à Rome font référence. En 1521 Paul Jove expose sa collection de 400 portraits dans un bâtiment construit spécialement à Borgo-Vico, près de Côme. En référence au museion de l’Antiquité, il baptise ce lieu musée. Les patriciens des pays septentrionaux s’en inspirent, pour leur cabinet : Függer à Augsbourg ou les Amerbach à Bâle. Le cabinet de curiosités connaît son apogée avec la galerie fondée par l’électeur de Saxe à Dresde en 1560. En 1471, le pape Sixte IV fonde un antiquarium ouvert au public au Capitole. Réorganisé par Benoît XIV, il devient en 1734 le musée du Capitole ouvert au public. Cet antiquarium est à rapprocher de celui d’Albert III à Munich considéré comme la doyenne des constructions muséographiques.

Les musées fleurissent dans toute l’Europe. Au début du XVIe siècle, Jules II installe ses collections dans les salles et les jardins du Belvédère. A partir de 1760, Clément XIII, Clément XIV et Pie V réunissent leurs collections en un musée aménagé en 1782 sous le nom de Musée Pio-Clémentin. La Galerie des Offices à Florence est inaugurée en 1765. En Angleterre, l’ère des musées est inaugurée par lord Arundel qui, jusqu’en 1678, ouvrit ses deux galeries où l’on pouvait voir des objets classés par genre. C’est à Oxford qu’on assiste à la naissance d’un musée d’esprit moderne, au but éducatif avec le cabinet de John Tradescant inauguré en 1683 par le futur Jacques II. En réaction à cet esprit pédagogique fut ouvert en 1759 le British Museum. A Vienne le Palais du Belvédère est ouvert au public en 1783 sur ordre de Joseph II. En Espagne, le Musée du Prado construit dans un style néo-antique ouvre en 1819.

En France, après François 1er, il faut arriver à Louis XIV pour trouver un nouveau roi-mécène. Dans l’esprit de son Premier ministre, Colbert, la collection royale devait servir aux artistes et aux étudiants. A cette fin, il aménage au palais du Louvre la Galerie d’Apollon et sept salles contiguës qui furent ouvertes au public en 1681. A partir de 1750, les tableaux de la collection royale sont installés dans une galerie au palais du Luxembourg où le public est admis à les voir ainsi que les vingt-quatre toiles de la galerie Medicis peintes par Rubens. L’exemple fut suivi en Europe par Frédéric II qui admit le public à Postdam en 1755 et par l’électeur palatin dans sa résidence de Dusseldorf en 1778.

C’est le comte d’Angiviller qui a l’idée de consacrer la grande galerie du Louvre à un Museum royal des Arts. Ce sont les assemblées révolutionnaires qui réalisent le projet monarchique et créent en 1792 le Muséum central des Arts en même temps que le Muséum d’Histoire naturelle, le Muséum des Monuments français en 1795, le Muséum des Arts et Métiers en 1794. Le Muséum des Arts est inauguré le 10 août 1793. Un décret consulaire de septembre 1800 créé quinze musées, dans quinze villes de province pour accueillir les collections publiques dans des hôtels particuliers reconvertis en musées.

Du rôle de dépôt, le musée est passé à celui de promoteur des recherches historiques. Klenze édifie la Glyptothèque de Munich pour abriter les marbres d’Egine. La grande rotonde de l’Altes Museum de Berlin (1824-1838) inspirée du Panthéon est le premier musée installé dans un bâtiment spécialement conçu pour cet usage. A Paris, l’ancien hôtel des abbés de Cluny, à la suite de son rachat par l’Etat en 1843, devient le Musée du Moyen-Age et de la Renaissance avec les collections du marquis de Sommerard.

La mode des musées fut aussi utilisée à des fins politiques. Louis-Philippe fait de Versailles un Musée de l’Histoire de France. Napoléon III fonde au château de Saint-Germain-en-Laye le Musée des Antiquités nationales. En 1879, Viollet-le-Duc propagateur de l’art médiéval créé le musée de Sculpture comparée au palais du Trocadéro.

Une fièvre muséale s’empare de toute l’Europe. En Allemagne, les musées nationaux s’ouvrent : à Nuremberg, le Musée Germanique (1853), à Munich, le Musée Bavarois (1854). A Londres le Victoria and Albert Museum ouvre en 1857, à Paris c’est l’Union centrale des Arts décoratifs en 1863 auquel répond à Bruxelles en 1884 le Musée du Cinquantenaire. Un des derniers grands musées ouverts au XIXe siècle est celui de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg en 1852.

http://www.academie-des-beaux-arts.f..._du_musee.html
Auparavant, les commanditaires de tableaux étaient des rois, la noblesse ou le clergé, ils décoraient les appartements ou les palais, mais aussi les églises permettant aux fidèles de comprendre les événements de la bible par l'image vu que la plupart ne savaient pas lire, les vitraux servaient aussi à cet effet.
Citation :
Le rôle des vitraux

Le vitrail est une composition décorative translucide utilisant le verre comme matière première. En Europe, l’art du vitrail se manifeste essentiellement dans l’architecture religieuse chrétienne. Les vitraux possèdent alors trois grandes fonctions :

  • clore : sa première fonction, mécanique, est de clore les ouvertures tout en permettant à la lumière de pénétrer.
  • décorer : il devient un élément décoratif s’il présente une composition de couleurs et de motifs.
  • raconter : il peut parfois décrire une scène et raconter une histoire. Ce rôle fut important dès le Moyen-Âge dans l’enseignement religieux des populations illettrées. Utiliser couleurs et lumière afin de « diriger les pensées des fidèles par des moyens matériels vers ce qui est immatériel » : c’est en effet la définition de la fonction du vitrail religieux donnée par l’abbé Suger, historien et conseiller des rois Louis VI et Louis VII, abbé de la basilique royale de Saint-Denis et qui en commanda les vitraux en 1144. Le vitrail devient le symbole de la lumière sacrée, de la transcendance du divin.
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Verrière historiée, cathédrale
de Bourges - XIIIè
A noter que Titien à ses débuts exposait ses toiles dehors, dans les rues de Venise aux yeux de tous, ainsi il pouvait montrer sons savoir faire et conclure quelques ventes. Il y avait aussi des sculptures installées sur les places, pour figurer une victoire voir un personnage biblique, mythologique ou historique.

Les artistes de tout temps ont besoin de vivre et donc de vendre leurs œuvres, encore aujourd'hui (comme il y a 4/5/6 siècles) ce sont les bourgeois qui achètent de l'art et qui font vivre les artistes, c'est un rapport compliqué d'amour/haine, mais le bourgeois aime bien être bousculé.

A ce sujet, l'art conceptuel et la performance (forme d'art contemporain), est un vœu des artistes devant l'hégémonie du marché de l'art et des bourges, celui de ne rien proposer de physique donc de marchandable, celui de ne pas décorer l'appartement des riches bourgeois. C'est un désir des artistes qui ont toujours été de grands rebelles. Quand l'actionnisme viennois lance les premières performances, c'est avant tout pour choquer le bourgeois et aussi lui soustraire la possibilité de monnayer leur art, qui serviront à s'enrichir ou comme faire valoir.

Il serait intéressant de pousser la réflexion sur ces sujets, il y a beaucoup à dire, sur la réception et la perception de l'art contemporain par le grand public, des relations bourgeois/artistes, du marché de l'art et des nouvelles formes artistiques...
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Doutrisor
Ton ironie confirme bien tout le pipeau enrobant l'art contemporain. A noter que les artistes contemporains ont aussi besoin de vivre et pour cela monnayent aussi leurs oeuvres L'art contemporain fait également partie du marché de l'Art, chaque oeuvre a une côte.
Concernant l’actionnisme Viennois, vu qu'il s'agit de ça. Ils n'ont jamais gagné un seul euros de leurs performances, au contraire ils ont même fait de la prison, ils ont continué quelques années et sont revenu à la vie civile, Günter Brus devient éditeur, Ottoh Muel créer une secte et se fait arrêter peu après, Shwarzkogler se suicide, il n'y a bien que Nitsch qui continue son oeuvre, se diversifie en créant et vendant des toiles.

Renseignez vous sur l'actionnisme Viennois, vous devriez apprécier
Citation :
Leurs performances, souvent sanglantes et sexuellement explicites, horrifient les bourgeois lisses et conservateurs de la capitale autrichienne, qu’ils détestent avec rage. Très vite, le bruit court, la réputation des actionnistes gonfle et un petit cercle de fidèles se forme autour des pères du mouvement.

Les performances et les expositions se multiplient, toujours dans des caves, toujours plus provocantes. Le scandale couve. Frohner, en désaccord avec les positions artistiques de plus en plus radicales prônées par Nitsch et Muehl, finit par se désolidariser du monstre qu’il a créé. Deux nouveaux artistes, Rudolf Schwarzkogler et Gunter Brüs, rejoignent le mouvement. La réputation des actionnistes enfle encore.

Elle enfle tant et si bien que les autorités finissent par avoir vent de leurs frasques obscènes. Elles les goûtent peu. En 1963, à l’occasion de la première manifestation publique du mouvement, la police arrête Otto Muehl. Pour son art, il est condamné à quatorze jours de prison. Il y retournera, pour son art. Bon nombre des principaux représentants de l’actionnisme viennois ont connu, parfois à de multiples reprises, les tribunaux et les cellules. Cette première incarcération reste malgré tout la plus marquante de l’histoire des actionnistes ; elle est la preuve éclatante qu’ils gênent bel et bien.

[...]Au début des années soixante-dix, le mouvement actionniste éclate finalement, endolori par sa puissance lourde et monotone. Il a accédé à la reconnaissance internationale en 1966, à l’occasion du Destruction In Art Symposium de Londres, au cours duquel Brüs, Muehl et Nitsch ont rencontré les membres clés du Fluxus. Brüs retourne à l’art pictural et à l’édition, Muehl créé la Friedrichsof Commune, une secte libertaire qui finira par l’envoyer en prison pour détournement de mineur, Nitsch reste fidèle à ses performances sanglantes et démesurées. Shwarzkogler s’est défenestré en 1969 ; d’aucuns racontent qu’il a plongé vers la mort en tentant de reproduire le célèbre Leap into the void de Klein. Il n’avait jamais été emprisonné pour son art.

https://unpointculture.com/2014/09/1...te-et-mechant/
Pour illustrer un petit peu ce "conflit" qui anime ce topic depuis de nombreuses pages, notamment entre Saink et quelques autres, je cite ici un extrait de mon mémoire de recherche, ce passage étant essentiellement basé sur La Distinction de Bourdieu notamment les chapitres « L'esthétique populaire » et « Le goût pur et le goût "barbare" ». Pas que je cautionne l'ensemble du raisonnement, mais cela illustre à mon sens en parti ce rejet de la performance et du contemporain dont font preuve certains ici, et permet une certaine mise en perspective même si elle n'est pas nécessairement plaisante à attendre.

Citation :
L’exemple de l’art moderne, dont le public se caractérise par la présence de deux « castes antagonistes » : « ceux qui le comprennent et ceux qui ne le comprennent pas », permet au sociologue d’amender cette interrogation à travers la matérialisation de cette ligne de fracture qu’est la compréhension de l’esthétique côtoyée. La notion de compréhension de l’ œuvre d’art semble donc être un élément structurel des goûts culturels de l’individu, qui disposerait ainsi « d’un organe de compréhension » dont il reste à identifier les caractéristiques et l’origine.

Avant cela, il paraît utile de définir ce qui est entendu par le terme compréhension dans la littérature Bourdieusienne. Pour Ortega y Gasset, cité par Bourdieu, l’art moderne
s’inscrit dans la continuité d’un mouvement engagé depuis la Renaissance, à savoir l’abandon progressif de ce qui est « humain » dans la production artistique : la passion, les émotions et les sentiments. Autant d’éléments constitutifs de « l’homme ordinaire », « “ facile “ et immédiatement accessible » , que tout un chacun expérimente au cours de son existence et peut donc naturellement comprendre lorsqu’ils sont les fondements d’une œuvre d’art. « Naturellement » car ces notions renvoient à l’animalité, à l’envie facile de « dire belle la représentation de belles choses » et « au désir sensuel » que stimule cette production artistique. L’art moderne lui, par le rejet de « l’humain », rejette le « générique » et le « commun » et donc « l’esthétique populaire » et nécessite la compréhension des mécanismes qui le sous-tendent pour devenir accessible. Hors, du fait que ces mécanismes ne soient pas issus de la vie de tous les jours, du « commun », à l’inverse de ceux impliqués dans « l’humain » , l’individu doit s’engager dans l'acte de compréhension pour accéder à l’ œuvre et ne pas se satisfaire de ce que Suzanne Langer appelle « un plaisir direct des sens » :

« Autrefois les masses n’avaient pas accès à l’art ; la musique, la peinture, et même les livres, étaient des plaisirs réservés aux gens riches. On pouvait supposer que les
pauvres, le “vulgaire” en auraient joui également, si la possibilité leur en avait été donnée. Mais aujourd’hui où chacun peut lire, visiter les musées, écouter de la
grande musique, au moins à la radio, le jugement des masses sur ces choses est devenu une réalité, et, à travers lui, il est devenu évident que le grand art n’est pas un
plaisir direct des sens ("a direct sensuous pleasure"). Sans quoi, il flatterait – comme les gâteaux ou les cocktails – aussi bien le goût sans éducation que le goût cultivé. »

Bourdieu précise un peu plus ce qu’implique ces deux degrés de compréhension à travers l’emploi d’un vocabulaire spécifique pour chacun d’eux. Le premier de ces degrés,
celui de « l’humain » et donc de l’art populaire, renvoie aux « dispositions ordinaires », tandis que le second fait état des « dispositions esthétiques » de l’individu. L’art moderne, à travers la « recherche formelle », travestit la forme ce qui obscurcit le fond et engage donc le public à mettre en œuvre les mécanismes de compréhension issus des dispositions esthétiques acquises pour lever ce voile et ainsi accéder pleinement à l’œuvre. De cet accès, découle l’ajout ou non de cette pratique culturelle aux goûts culturels de l’individu car comme le dit Olivier Donnat: « Même si on peut être séduit par une toile ou un morceau de musique sans rien savoir ni de son auteur ni de l’histoire de la peinture ou de la musique, la connaissance est une condition à l'énoncé d’un jugement de goût. »
C'est surtout que la compréhension de l'art demande du temps au grand public. Il va falloir attendre que plusieurs générations de critiques, d'historiens ou encore de musées digèrent l'art d'aujourd'hui pour qu'il devienne acceptable au lambda de demain.

L'art contemporain c'est des avant-gardes, de la recherche, de la spéculation et aussi des horreurs (il faut l'admettre), c'est tout à fait normal qu'il génère de l'incompréhension. Le badaud adule Monet parce qu'on lui a dit que c'était bien et exècre Koons parce que c'est visiblement de la merde. Rien d'étonnant à mon goût.

Si l'art était une science et l'art contemporain un de ses domaines de recherche, on n'aurait pas se débat.
Tu vas te détendre. Badaud c'est du premier degré.

L'art est une activité humaine au même titre que les sciences, si les sujets et les méthodes sont différents on peut quand même faire des parallèles. Il y a eu un colloque à Marseille sur le sujet il y a un bon bout de temps. Les artistes et les scientifiques ont beaucoup de points communs dans leurs façon de fonctionner par exemple.

Ce que je cherche à dire c'est qu'il y a un décalage entre ce qui est esthétiquement acceptable pour le plus grand nombre et l'état actuel de l'art. Rien d'agressif là-dedans, c'est un des principes de l'avant-garde artistique entre autres.

Pose-toi là question : pourquoi aimes-tu Monet ? Parce qu'on t'as appris à l'aimer et parce que c'était culturellement accepté, ce qui n'a pas toujours été le cas. On pourrait très bien faire pareil avec Koons et dire à nos gosses que c'était un génie.
Citation :
Publié par Thesith
Justement l'art n'est pas une science... Et je veux bien être traité de badaud ou pire encore par toi ou d'autres parce que j'aime Monet.
C'est marrant que tu cites Monet, puisque son travail est basé sur les effets de lumière et l'utilisation des complémentaires inspiré par le livre "Loi du contraste simultané des couleurs" de Chevreul, un chimiste.

Auparavant on peignait en atelier avec une lumière latérale, il s'avère que la lumière est tout à fait différente en extérieur, les contrastes sont plus violents et la saturation plus importante.

Manet avant Monet a bien perçu ce changement, sa façon de peindre est tout à fait différente des académiciens et de l'art établi de l'époque (Bouguereau, Cabanel et co). Il peignait toujours en atelier, mais il a supprimé les teintes intermédiaires (demi-tons), la saturation de ses couleurs sont différentes des peintres de l'académie. Il a été un fin observateur de son temps.

Une Venus de Cabanel et une Olympia de Manet sont techniquement bien différentes, l'une est peinte avec des couleurs rompus tout en nuance de gris colorés, le traitement de la peau est d'un blanc diaphane vaporeux et techniquement extrêmement bien finie, le sujet est une figure mythologique et idéalisé de la femme.

Manet quand à lui n'utilise plus de gris colorés (les demi-tons), la traitement de la peau de son Olympia est sommairement brossé (technique non finie) avec des couleurs purs et des contrastes violents, de plus, le sujet ne figure plus un idéal, mais la réalité, il peint une prostitué bien réelle (Victorine Meurent, son modèle), la toile comparée à Cabanel est beaucoup plus lumineuse du à sa technique différente.

De par son sujet et sa facture, cette toile va créer un scandale, Manet sera fortement critiqué comme étant le promoteur de la fin de l'art et du beau, son Olympia sera refusée et moquée. Sa carrière tuée dans l’œuf.

C'est un premier et grand pas qui mène à Monet et l’impressionnisme, ainsi qu'à l'art moderne.

Monet va plus loin, il délaisse l'atelier et sa lumière artificielle, pour peindre en plein air, sur le motif, à la lumière naturelle.

En extérieur, les couleurs sont tout à fait différentes et les effets de lumières aussi, il peint des paysages avec des couleurs pures et des touches de couleurs ici ou là, comme précisé plus haut, cette gestion des couleurs est inspirée du chimiste Chevreul.
Ses ombres sont violette, bleues, ses arbres sont oranges, roses, rouges, tout ça en fonction des effets de lumières et d'une observation minutieuse de ses variations, au matin, à son zénith, l'après midi ou le soir quand le soleil se couche. Il sera le peintre de la lumière.

Citation :
Dans leur procédé des touches de couleur, les impressionnistes appliquent le principe de la division des tons : le vert résulte du voisinage d’un bleu et d’un jaune, l’orange de la juxtaposition d’un rouge et d’un jaune , etc. Ils mettent en application la loi mise à jour par le chimiste Michel-Eugène Chevreul dans son essai de 1839, De la loi du contraste simultané des couleurs. Par un effet optique et non chimique, une couleur donne à une couleur avoisinante une nuance complémentaire dans le ton. La juxtaposition de taches de couleur sur la toile est retranscrite par l’œil du spectateur en un « mélange optique » : deux ou plusieurs couleurs distinctes sont perçues simultanément comme une nouvelle couleur par l’œil humain.
C'est une révolution pour l'époque et créer un scandale. D'un coté on a l'art académique qui a sa définition de la beauté, de la technique, de la notion d'oeuvre d'art et de l'autre on a un groupe d’artistes qui remettent en cause la beauté, la technique et le notion d'oeuvre d'art. A l'aune de cette période, on sait qui a eu raison, on admire Monet, Manet, Pissaro, Renoir et les académiciens sont tombés dans l'oubli.

Monet sera moqué, vivra longtemps dans la misère, puis on finira par comprendre.

Je ne vois pas l'art comme une science, mais une histoire, qu'il faut apprendre pour comprendre. Je n'ai jamais pensé que la science expliquerait l'homme, surtout pas sa part abstraire (et la psychanalyse m'en parlait pas). L'histoire, elle, est déjà plus disposée à en parler.

Il est difficile de savoir ce qui restera de l'art contemporain puisque nous n'avons pas assez de recul pour ça. A mes yeux, il restera Duchamp, c'est certain, les promoteurs de la performance, l'actionnisme Viennois et le Gutaï Japonais, le Pop art, le minimalisme, l’expressionnisme abstrait et j'en oublie sûrement, pour le reste, je ne suis certain de rien, chacun est libre d'apprécier ou non.

Opposer l'art moderne et ses figures (Monet & co) et contemporain, ça ne me parle pas vraiment et à opposer ainsi, on en tire rien de bon, quand on connait et apprécie l'art, on aime l'art antique, classique, moderne et contemporain, il n'y en a pas un mieux qu'un autre.

La classification moderne, contemporain, etc...c'est une catégorisation inutile de notre époque, Renoir ou Manet par exemple ne se prenaient pas pour des artistes modernes mais pour des classiques, dans la lignée des maîtres anciens.

Aujourd’hui, et c'est une erreur, on met l'art dans des cases, cela a pour effet de promouvoir la rupture au prix du scandale, alors que l'art est un fil continu, avec des révolutions bien entendu, mais je suis persuadé que les artistes qui resteront dans l'histoire ne sont pas forcément les plus scandaleux. Le scandale ne suffit pas à faire oeuvre, cela sert juste à booster les ventes et avoir une bonne pub. Ce sont les générations futures, comme à chaque fois, qui jugeront l'art de notre temps.
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Publié par Red Rhum
C'est surtout que la compréhension de l'art demande du temps au grand public. Il va falloir attendre que plusieurs générations de critiques, d'historiens ou encore de musées digèrent l'art d'aujourd'hui pour qu'il devienne acceptable au lambda de demain.
Ou alors il va disparaître dans les poubelles de l'histoire parce qu'il est insignifiant. Tout ce qui est de l'ordre de la "performance" en particulier. Non pas parce que l'éphémère disparaît sans laisser de trace (on joue encore Vivaldi et Molières...), mais parce que lorsque l'artiste qui pond des oeufs de peinture par son vagin en public sera morte, ou passé à autre chose, personne ne se dira "tiens, je vais réinterpréter cette performance !".
Et aucun prof de français, d'EPS ou que sais-je ne proposera à ses élèves de réaliser -ou même d'assister- une chorégraphie de Jan Fabre. Transgression et subversion : Le Tartuffe fut censuré car il était subversif et menaçait le pouvoir de l'Eglise, mais on peut aujourd'hui encore l'apprécier et percevoir ses résonances.
En revanche, les provocs à deux balles de bon nombre d'artistes contents pour rien ne sont jamais attaquées par le pouvoir, elles sont au contraire soutenues et subventionnées. Mais elles ne laisseront pas grand chose derrière elles. Quelques pages dans les manuels de l'agrégation d'histoire de 2134 "Pouvoir et cultures au XXe siècle" j'imagine, et l'équivalent dans les ouvrages de sociologues ou d'historien des arts...
En même temps Aloïsius, vous n'y connaissez rien en art, suffit de lire ce thread. Je suis obligé de corriger vos élans à chaque fois. Ce que vous décrivez et partagez ici, se limite à ce que vous avez vu écrit en gros dans les tabloïds, saupoudré des rhétoriques de clown triste sévissant sur youtube, c'est bien peu pour abattre des conclusions aussi péremptoires.

Vous n'avez aucune connaissance en histoire de l'art, aucun recul, en soit votre jugement ne regarde que vous, mais n'a aucune espèce de valeur, encore moins de prédictions, c'est tout au plus un billet d'humeur.

Q'une artiste auto-proclamée ponde des oeufs de son vagin, ça ne m'inspire pas plus que ça, qu'un autre place un plug anal en place publique, non plus, même si je trouve marrant que ça défrise le bon gout des personnes de "bonnes vertus". Une fois rentré chez eux, ils se masturberont devant un porno mettant en scène une femme se faisant plaisir ou commanderont ce genre de jouet sexuel pour pimenter leurs ébats, bref la vie quoi.

De là à interdire, ça me passe au dessus, si ça ne me plait pas je regarde ailleurs. Avant de régenter l'art et imposer ma morale à celui-ci, sachant que le monde et les hommes, à dire vrai, ne sont ni bons, ni mauvais, je pense qu'il faudrait commencer par soit, parce que nos actions ont des conséquences, pas l'art.

Il y a plus de violence dans un journal de 20h et de sexe dans la publicité ou dans la rue, de déviances tout azimut sur internet, que dans les galeries ou les musées, c'est aussi ça l'homme, pas une sorte divinité moralement irréprochable.

En ce sens l'art contemporain n'est que notre reflet.

On entend ici ou là qu'il faut moraliser l'art, pour montrer et porter un idéal, c'est une négation de la réalité. Ce n'est pas récitant des mantras de bonnes conduites, en montrant seulement l'amour, la paix et le monde des bisounours que, d'un coup, l'art nous transformera et nous poussera à nous transcender. Le réalisme socialiste a essayé, résultat, la révolution culturelle à mis au ban les artistes, ils ont été persécutés et assassinés, et rien n'a changé, bien au contraire.
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En 1966, Mao Zedong décide de lancer la révolution culturelle afin de consolider son pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays. Le dirigeant souhaite purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste.

Les intellectuels, de même que les cadres du parti, sont publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafoués, les valeurs culturelles chinoises traditionnelles et certaines valeurs occidentales sont dénoncées au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries ». Le volet « culturel » de cette révolution tient en particulier à éradiquer les valeurs traditionnelles. C'est ainsi que des milliers de sculptures et de temples (bouddhistes pour la plupart) sont détruits. L'expression politique s'est libérée par le canal des « dazibao », affiches placardées par lesquelles s'expriment les jeunes révoltés. Des modérés comme Zhou Enlai sont publiquement pris à partie. La période de chaos qui s'ensuit mène la Chine au bord de la guerre civile, avant que la situation ne soit peu à peu reprise en main par l'Armée populaire de libération qui mène une féroce répression contre le mouvement des gardes rouges.

Cette agitation permet à Mao de reprendre le contrôle de l'État et du parti communiste. Très peu de temps après sa mort en septembre 1976, les principaux responsables de ce retentissant chaos, la célèbre Bande des quatre, dont la propre épouse de Mao Jiang Qing, sont arrêtés, jugés et lourdement condamnés.

La révolution culturelle est responsable de la mort de centaines de milliers de personnes. Certains auteurs, comme le sinologue Jean-Luc Domenach, ou l'historien Stéphane Courtois dans l'ouvrage collectif Le Livre noir du communisme, estiment le nombre de morts à plusieurs millions.

Arts


Tous les anciens spectacles de théâtre, opéras, musique et de cinéma sont interdits, les salles de spectacles sont fermées. Pour remplacer ces « vieilleries », huit opéras et ballets sont institués. Le plus connu est La Légende de la lanterne rouge. La nouvelle vie culturelle du pays est organisée autour de cette production79.
Des artistes sont assassinés ou mutilés : bras brisés pour les acrobates, doigts écrasés pour des pianistes80. Ainsi la photographe Hou Bo est accusée d'être contre-révolutionnaire, Jiang Qing lui reprochant notamment ses photographies du Président de la République populaire de Chine, Liu Shaoqi tombé en disgrâce. Elle est alors déportée dans un laogai81.
À la fin des années 1970, apparaît la littérature des cicatrices.
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« Dans le monde d'aujourd'hui, toute culture, toute littérature et tout art appartiennent à une classe déterminée et relèvent d'une ligne politique définie. Il n'existe pas, dans la réalité, d'art pour l'art, d'art au-dessus des classes, ni d'art qui se développe en dehors de la politique ou indépendamment d'elle. La littérature et l'art prolétarien font partie de l'ensemble de la cause révolutionnaire du prolétariat ; ils sont, comme disait Lénine, "une petite roue et une petite vis du mécanisme général de la révolution". »
Mao Zedong, Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yenan, 1942
Pendant la Révolution culturelle, sous l'autorité de Jiang Qing, la dernière épouse de Mao Zedong, seule huit œuvres peuvent être jouées dont deux ballets, Le Détachement féminin rouge et La Fille aux cheveux blancs.
A contrario pendant la Grèce antique, le théâtre et plus particulièrement la tragédie grecque, une forme d'art comme une autre que l'on peut d'ailleurs nommer performance, mettait en scène des épisodes très cru de viol, de cannibalisme issue de la mythologie (la pièce de Sénèque Thyeste en est un bon exemple), des choses assez hard. Il y avait une bonne raison pour ça, les dramaturges grecs voulaient par ce biais expier les passion humaines par la catharsis et effectivement, le théâtre était très populaire et le public expurgait leurs émottions en regardant la pièce, tout le monde y allait.
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« La tragédie est donc l'imitation d'une action noble, conduite jusqu'à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé d'assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l'œuvre; c'est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d'une narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. »

- La poétique, Aristote
Bien sûr il n'était pas question de montrer seulement des scènes violentes, il y avait de tout, de la romance, de l'amour, du drame, du bien, du mal. Comme aujourd'hui.

Bref, l'art a pour vocation de parler des hommes, il est préférable de parler de tout, du bon, du moins bon, du mauvais, des vertus et des vices, parce que ce tout, c'est nous.

Dernière modification par Saink ; 27/02/2019 à 01h26.
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