Le début de ton propos est erroné, je me suis peut-être mal exprimé. Lordon met les réformistes et les conservateurs à droite (il y a un tas de réformiste à droite), à partir du moment où il n'y a pas de remise en question du principe de fond de l'économie. Macron typiquement, je pense qu'il peut être considéré comme un réformiste mais pourtant il ne fait jamais de critique de fond du capital en disant qu'il y a moyen de faire un peu autrement mais en gardant les mêmes bases.
Finalement, sont à gauche les révolutionnaires . Ou tout du moins ceux qui critiquent les bases et le fond de tout le système économique et désirent tout changer.
Je résume salement les propos de Lordon hein, je te conseille cette vidéo pour avoir quelque chose de plus exact
Entre réformistes et révolutionnaire, ce n'est qu'une question de degré de changement finalement
En effet, si tu estimes que le préalable pour être de gauche c'est de vouloir changer le système totalement dans lequel on est on ne va pas voir les même gens de gauche, c'est une évidence. Ceci étant dit, c'est ce dont je parlais plus haut quand je parlais de "nier le monde autour de nous".
Vouloir strictement changer de système ne pourrait au mieux concerner qu'un pays. Ce qui signifie qu'il faudrait revenir sur les échanges que l'on a avec les autres pays et par voie de conséquence risquer de se priver de leur production... Cette éventualité après un demi siècle de bourrage de crâne consumériste et individualiste ne me semble pas prête à se réaliser. A moins d'une période beaucoup plus dure que celle que l'on vit actuellement qui rende la production internationale inaccessible à la majorité des Français, je ne pense pas qu'une remise en cause totale du système soit à l'ordre du jour.
Ce qui ne veut pas dire que dans l'idéal un système vraiment de gauche ne serait pas meilleur. Ça veut dire qu'à choisir entre un politique qui nous fait faire des petits pas dans la bonne direction et un qui promet l'idéal sans jamais être élu, je préfère le premier
Quant à Friot et le revenu universel tu fais une petite erreur commune mais qui a une grande importance.
Il y a une différence fondamentale entre l'approche de Macron et de Friot du "machin" universel.
Macron est dans l'approche libérale du "il faut donner de l'argent comme base de capital à tout le monde" et là via la définition de Lepage on voit tout de suite qu'il est de droite, puisqu'il réparti les ressources au départ et non à l'arrivée. Donc d'après ta définition préférée, Macron est de droite.
Macron a l'approche du revenu universel que Friot considère comme "Une rustine du capitalisme", on donne de l'argent aux autres pour qu'ils puissent soutenir la consommation et donc l'économie.
Là tu es un tout petit peu de mauvaise foi puisqu'il dit considérer les deux comme "de bonnes idées" Maintenant dans sa réflexion, il est très probable que le revenu universel serve à soutenir la croissance. Peu importe en ce qui me concerne. Tant que l'on retire à la population l'angoisse de l'extrême pauvreté et l'angoisse de savoir comment nourrir ses gosses, les raisons pour lesquelles c'est mis en place je m'en fous un peu
La question du "capital de base" que je découvre est différente. Donner un capital à des gens qui n'ont ni les compétences ni le réseau pour le gérer efficacement conduira à un boost de croissance sur les 15 premiers jours et un retour à la case départ juste après. Du coup j'y suis à priori (en attendant d'en savoir plus) opposé.
Friot désire casser complètement ce rapport, puisque sa notion de salaire (et non pas de revenu c'est important) universel, s'insère dans une modification complète du marché du travail, de sa conception, de sa notion et de son rapport social.[...]
Pareil qu'au dessus : c'est une très belle idée à laquelle je souscris totalement sur le papier. Maintenant avant que ce soit mis en place, il faudrait que l'on passe par tellement de cataclysmes que le prix à payer pour changer la mentalité des gens serait exorbitant. Je préfère faire mon colibri en attendant en faisant ma part, et espérer que ça avance doucement dans le bon sens. Parce que l'alternative ne pourra être que sanglante.
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