Hannibal (2013)

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Saison 3, épisode 1 :

Comme d'habitude, et plus encore cette fois-ci, c'est une reprise avec délice. Ils ont effectivement intensifié le jeu avec les couleurs, la musique et surtout l'espace. Le scénario quant à lui ne manque pas de frapper fort dès le départ. Si vous avez oublié de quoi nous parlons, rappelez-vous que c'est la reprise d'Hannibal avec sa troisième saison, en diffusion le jeudi soir !

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J'ai été fasciné par la scène du dîner avec ce belître et Bedelia, où cette dernière décidément a souffert de tant de niveaux de lecture dans la conversation ; la norme habituelle du "délicieux" est respectée et poussée plus loin. C'est également là le propre de cette série que de nous fournir un script à la fois très moderne et profondément pertinent.

Les scènes finales de l'épisode où Hannibal définit la participation par rapport à l'observation est également délicieuse et ne manque pas non plus de force dans les dialogues ; "accrocher (EN: pendre) son manteau" m'a fait vibrer à l'instar de cette pauvre demoiselle prise dans une spirale qui la détruit fondamentalement et de laquelle elle ne réchappera pas.

Il me tarde de voir comment la vie d'Hannibal va se développer en Italie. Nous rejoignons doucement mais sûrement les films produits, au moins au niveau du marqueur de lieu (Florence). Je vais tâcher d'oublier toutes mes bribes de connaissances autour du développement de l'histoire pour vraiment prendre la série telle qu'elle se présente. Le monstre a en tout cas lui aussi voyagé aux côtés d'Hannibal, en atteste ce très charmant torse exposé à la vue de tous à la fermeture de ce premier épisode spectaculaire.
J'ai vu ce premier épisode et je nourris la crainte que comme dans le film de Ridley Scott, on tombe dans la complaisance vis à vis du tueur.
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Cela tient à l'absence de Will Graham dont le jeu d'opposition avec Hannibal rappelait au téléspectateur où se situait la frontière entre la fascination et le rejet. Mais c'est aussi ce qui est captivant avec ce personnage, on se sent happé malgré nous vers lui comme Bedelia.

Il a néanmoins été dit que ce premier épisode ne concernerait que le couple Hannibal et Bedelia, je ne devrais donc pas trop m'en faire quand à nos retrouvailles avec l'équipe du FBI.

Je conserve encore l'espoir que cet épisode ne soit qu'un rêve nous venant d'Hannibal. Je me base sur une remarque qu'il a fait à propos de l'incarcération, qu'il aurait toujours le moyen d'être libre grâce à son imagination. Au point de fantasmer une vie ?
Peut être si j'en crois la façon presque onirique de filmer ce premier épisode, presque au ralenti et saturé d'extrêmes gros plans.
Bedelia l'escargot ?
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Pensez vous que Hannibal considère Bedelia comme son égale ? Jusqu'à cet épisode j'ai toujours pensé que Lecter ressentait un désir charnel pour elle, bien que cette forme d'amour puisse paraître vulgaire à ses yeux.

Tout le sens de l'épisode semble reposer sur les flashbacks du repas en compagnie de Gideon. Quand on en vient aux escargots on comprend que Lecter n'est pas qu'un chasseur mais aussi un éleveur, qui à la façon des romains nourrissaient leurs animaux en fonction du gout qu'ils voulaient leur donner.
On pense évidemment à la conversation lors du repas avec l'autre poète à Florence quand ils évoquent avec ironie cette pratique, on se dit que c'est cuit pour l'invité qui est entrain de manger ce que Hannibal lui sert à table.
C'est exactement ce que pense Bedelia qui s'étonne d'ailleurs de voir son époux de circonstance le laisser partir sain et sauf.
Je parierais qu'à ce moment, bien qu'effrayée par la discussion du repas et de ses multiples sous-entendus, elle se sent encore en contrôle, se disant qu'elle analyse et anticipe le comportement de Lecter. Mais ce dernier la surprend et lui montre que c'est lui qui contrôle.

Mais tout comme il a laissé le gars partir (pour cette fois), c'est finalement elle qui a mangé les huîtres.
Serait il entrain de la nourrir de mets délicieux pour sublimer son goût ? Ce tour qu'il lui joue fait d'elle l'escargot qui ne sait pas qu'elle sera mangée. Si c'est son intention, alors on a la réponse à la première question. Non Hannibal ne considère pas Bedelia comme son égal, seul Will Graham le serait à en croire Abel, mais surement la considère t-il comme un met raffiné au point de l'élever plus longtemps que les autres.
Je suis en train de me refaire les films au moment où j'écris ces lignes, et compte me mettre à la série sous peu. J'espère que Mikkelsen est aussi charismatique que Hopkins dans le rôle phare.
Citation :
Publié par Taolan
J'espère que Mikkelsen est aussi charismatique que Hopkins dans le rôle phare.
Pour le charisme je ne sais pas trop, par contre je le trouve infiniment plus malsain
J'aurais besoin d'un éclaircissement sur l'épisode 1 de la saison 3 :
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Qui est l'homme qu'Hannibal fait se manger ? A quel moment serait il intervenu puisqu'il connait Will Graham ?


Merci de m'éclairer
@Odrane Vu que ça concerne les dernières saisons, je mets pas de spoiler.

Il s'agit du docteur Abel Gideon, ancien médecin, qui était interné dans l'hôpital psy car il a tué sa famille. Ill a clamé être le Chesapeake Ripper suite à une manipulation du docteur Chilton
Citation :
Publié par Mthieu
Pour le charisme je ne sais pas trop, par contre je le trouve infiniment plus malsain
Intéressant. Dans quelle mesure selon toi ? No spoilers plz.
Pour moi, il y a pas photo. Je préfère nettement Mikkelsen bien plus de charisme. Après, il a un avantage à mon sens, c'est son physique que je trouve parfait pour jouer ce rôle-ci. Vraiment, c'est Hannibal.
Brian Cox incarnait aussi très bien Hannibal, mais peu de monde s'en souvient. Ne parlons que de A. Hopkins dans ce cas.

La grande différence entre Mikkelsen et lui réside dans la façon dont les différentes productions nous le dépeignent.
Dés la première apparition de Hannibal dans le film de J. Demme on comprend que Lecter est fou alors que dans la série la première chose qu'on perçoit du personnage est son extrême intelligence.

Mon avis personnel est que les deux interprétations son très bonnes mais très différentes, Hopkins incarne un prédateur mammifère tandis que Mikkelsen incarne un prédateur reptilien.
Citation :
Publié par lndigo
Brian Cox incarnait aussi très bien Hannibal, mais peu de monde s'en souvient. Ne parlons que de A. Hopkins dans ce cas.

La grande différence entre Mikkelsen et lui réside dans la façon dont les différentes productions nous le dépeignent.
Dés la première apparition de Hannibal dans le film de J. Demme on comprend que Lecter est fou alors que dans la série la première chose qu'on perçoit du personnage est son extrême intelligence.

Mon avis personnel est que les deux interprétations son très bonnes mais très différentes, Hopkins incarne un prédateur mammifère tandis que Mikkelsen incarne un prédateur reptilien.
Merci bien ! Je ne sais pas du tout ce que valait Cox dans ce rôle, peut-être que je regarderai aussi la version de 1986.
Citation :
Publié par lndigo
Brian Cox incarnait aussi très bien Hannibal, mais peu de monde s'en souvient. Ne parlons que de A. Hopkins dans ce cas.

La grande différence entre Mikkelsen et lui réside dans la façon dont les différentes productions nous le dépeignent.
Dés la première apparition de Hannibal dans le film de J. Demme on comprend que Lecter est fou alors que dans la série la première chose qu'on perçoit du personnage est son extrême intelligence.

Mon avis personnel est que les deux interprétations son très bonnes mais très différentes, Hopkins incarne un prédateur mammifère tandis que Mikkelsen incarne un prédateur reptilien.
Je ne suis pas d'accord avec toi, dans les 2 cas, nous avons un type très intelligent. C'est d'ailleurs la seule force de Hannibal, donc dans les 2 versions nous nous y retrouvons.

Dans le Silence des Agneaux, il manipule parfaitement tout le monde et n'est pas fou pour un sou, mais je ne me souviens pas de la première scène où il apparaît ... (quand il attend Jodie Foster dans sa cellule ?)
J'ai pas dis que le Hannibal de Hopkins n'était pas intelligent, j'ai dis que ce n'est pas la première chose qu'on perçoit de lui dans le silence des agneaux. Dés fois c'est bien de savoir lire
Citation :
Publié par lndigo
Fuller a dit que l'épisode 2 déchirerait sa race... texto
Et en effet, il "déchire sa race" !

C'est un spectacle magnifique poussant le macabre un peu plus loin encore ; si la série m'a souvent dégoûté ou dérangé (et ce sont de "bonnes" choses pour une telle série !), c'est la première fois qu'elle me met vraiment mal à l'aise au point d'en redouter la scène suivante, puis celle venant après. Ils ont vraiment ce don de tenir leurs promesses puisqu'ils réussissent à sublimer encore un peu plus la qualité de leur performance visuelle et de leur narration. Tant de choses surviennent pendant notre inattention, tant de promesses sont désavouées, et déjà la série renoue avec cet odieux frisson.

Saison 3, épisode 2 :

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Durant l'épisode, je me disais à quel point il était audacieux et surprenant de laisser Abigail en vie, que cela révolutionnait la narration et me rendait une part de béatitude dans le triangle relationnel Abigail - Hannibal - Will. Et cette pensée positive est arrachée sur un fond de religion et de blasphème, ce blasphème s'entretenant du début à la fin et nouant l'estomac.

La scène qui m'a d'ailleurs mis "mal à l'aise" fut celle où l’œuvre de Hannibal prend vie dans l'imaginaire de Will ; des bois sortent de la carcasse et celle-ci se trouve une motricité. Il y a tant d'épouvante dans une si courte scène. J'ai toujours éprouvé beaucoup de passion pour le spectacle que confère l'imagination de Will portée à l'écran : cela nous a toujours donné un frisson, une peur atroce de ce qui est à l'intérieur de nous. Mais là déjà, dès le second épisode de cette saison, Will essaie de sonder l’œuvre de Hannibal et son inconscient est profané : la charogne qu'il dessine dans son esprit s'éveille et le menace à l'intérieur de lui-même. C'est de la somptueuse terreur.

Il est possible de sentir toute la passion des auteurs d'ailleurs quand ils proposent cette autre scène dans la nécropole : cela permet de revoir une nouvelle fois la force avec laquelle ils maîtrisent leur sujet et le clair-obscur qui prédomine tout leur travail. Ce jeu du chat et de la souris est tellement intense, d'autant qu'il est mis en perspective par la présence d'une tierce personne dans l'édifice, bientôt boutée à l'extérieur de l'arène pour que le jeu morbide se poursuive.

Croyez-vous d'ailleurs aux derniers mots prononcés par Will ? Ou ce dernier se met-il enfin à tisser sa toile à son tour dans l'inconscient de Hannibal, espérant peut-être ainsi façonner une faille dans son armure d'éther ?


Nous sommes donc repartis pour deux mois où chaque sortie de visionnage fait osciller le corps et l'esprit entre le beau et l'incroyable dégoût. J'ai la nausée, mais ce matin encore je la savoure. Et je vous en prie, ceux et celles n'ayant pas encore offert du temps à cette série, rejoignez-nous !
Citation :
Publié par lndigo
'tain te voir, Menthane, écrire "déchire sa race" c'est beau, d'ordinaire tu aurais traduit ça par "ça scinde en deux parties égales ses origines ethniques".
Remarque que je n'ai fait que citer et approuver ces dires !
Mais clairement, c'est le genre d'épisode qui me ferait vraiment dire cela, juste pour le bienfait de ce petit côté exceptionnel !
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