Vous lisez quoi en ce moment (béta test) (#5)

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Presque fini, effectivement c'est vraiment agréable à lire ! Comme tu dis, Dan adulte c'est un cran au dessus et c'est moins 'lourd'.

(failli me taper le spoil, et en fait non !)
Citation :
Publié par Kam'
J'ai lu La zone du dehors, de Damasio. Comme j'étais à Paris y'a pas longtemps et que les livres y coûtent 3 fois moins cher qu'en Suisse je me suis refait un stock chez Gibert, et quand j'ai demandé au vendeur son avis sur le bouquin il m'a dit qu'il connaissait pas mais qu'apparemment c'était moins bien que La horde du Contrevent.
Effectivement c'est ce que tout le monde répète, mais je me suis dit que ça serait quand même bien. Grave erreur c'est de la merde. Enfin ça vient peut être de moi, mais je trouve que c'est pas du tout une dystopie et que le système qu'il décrit est vachement bien. Du coup la Volte pour moi c'est des espèces de hippies anarchistes branleurs qui sont jamais contents et qui feraient mieux d'aller crever sur Terre au lieu de faire chier les gens qui sont contents de leur sort. Forcément ça gâche un peu l'intrigue.
J'avais déjà dans l'idée de te relancer à ce propos quand j'ai vu que tu en avais remis une couche sur le Bar au sujet des utopies.

Donc, est-ce-que tu peux expliquer sérieusement en quoi tu trouves que la société décrite par Damasio dans La Zone du Dehors est utopique ?

Il y a longtemps que je n'ai pas lu le livre donc les détails sont un peu flous dans ma tête mais j'ai vraiment pas eu cette impression. Du point de vue du système on peut éventuellement qualifier ça d'utopie puisque le système est plus ou moins infaillible, rien ne peut le déstabiliser, il est bâti pour se maintenir. Mais du point de vue des individus c'est clairement une dystopie.

Ou alors c'est juste un troll rondement mené. Quoi qu'il en soit j'ai l'impression que la perception que l'on a de nos sociétés actuelles détermine très largement la vision que l'on a du livre, étant donné que Damasio est un pur "gauchiste".

Peut-être que c'est une certaine vision helvétique du monde qui te fait considérer ça comme un utopie.

Dernière modification par Kozanowski ; 11/02/2014 à 18h53.
La différence entre distopsie et utopie elle réside surtout dans le point de vue l'auteur. C'est plus une différence stylistique que philosophique.

Si le texte loue, fait l'apologie d'un société parfaite c'est une utopie.
Si l'auteur cherche à critiquer une société c'est une distopsie.

Le meilleur exemple c'est le communisme. Chez Marx c'est une utopie, chez Ayn Rand c'est une distopsie. C'est une question de traitement plus que de fond. Selon le point de vue le même concept peut donc être les deux.
Bon alors j'étais bien 100% sérieux.

Spoil la zone du dehors.

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Dans le système décrit, je trouve que tout est impeccable. Le seul problème c'est que les gens ne se parlent pas, mais ça c'est pas inhérent au système imo. Comme Damasio est un sale gauchiste, forcément dans un système comme ça les gens sont renfermés.
Mais sinon :

- Les tours dans lesquelles des gens peuvent se poser pour surveiller la population avec des jumelles. Top, de toute façon j'ai rien à cacher, et c'est exactement comme le système des caméras dans la rue.
- Le fait qu'aller dehors ne soit pas interdit mais juste pas dans la norme, et que les gens qui se font choper soient surveillés. Top encore, si 84% (je crois), des délinquants sont attirés par dehors c'est un bon moyen d'en choper.
- Les portiques qui bloquent l'accès à certaines parties de la population. Top. On a la même chose d'ailleurs, sauf que ça s'appelle des videurs ou le poids du regard des gens.
- Les implants bioniques, je trouve ça ouf.
- Le clastre, tu obtiens ton rang grâce à ton mérite, mais tu commences selon la position de tes parents. Exactement comme aujourd'hui, sauf que dans le bouquin on peut s'élever socialement. Aujourd'hui en France, c'est chaud.


Et c'est quoi cette fin de merde? Les espèces d'anarcho-gauchistes de la Volte cassent les couilles pendant 600 pages pour aller dehors alors que finalement il suffisait juste d'y aller? Top kek.
Et tiens, tout le monde est très content mais on va quand même faire exploser le siège du gouvernement sans aucune raison, vu que tous les gens déçus sont déjà chez nous. Autant ne donner le choix à personne d'adhérer à leur mode de vie ou pas.
Et je passe sur le fait qu'ils sont contre les implants parce que ça fait perdre le contrôle de son corps alors qu'eux passent leur temps à prendre des pilules et à boire.

Je vais même pas parler de la postface de 2007, j'ai facepalm irl en la lisant.
Attention:
- Spoil La Zone du Dehors.
- Pavé indigeste
- Débat contradictoire

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Dans le système décrit, je trouve que tout est impeccable. Le seul problème c'est que les gens ne se parlent pas, mais ça c'est pas inhérent au système imo. Comme Damasio est un sale gauchiste, forcément dans un système comme ça les gens sont renfermés.
>>> Hmm je ne suis pas sûr que ce ne soit pas inhérent au système.

- Les tours dans lesquelles des gens peuvent se poser pour surveiller la population avec des jumelles. Top, de toute façon j'ai rien à cacher, et c'est exactement comme le système des caméras dans la rue.
>>> Je ne me rappelle plus exactement à quel degré les gens peuvent surveiller mais... C'est un système qui sacrifie la vie privée des individus pour garantir le respect de la loi, et qui incite à la délation, donc à la méfiance généralisée. Au final je suis pas sûr que ça favorise de bonnes relations entre les gens. C'est peu fraternel et liberticide. Et puis c'est pas parce que l'on a rien à cacher que l'on peut accepter d'être observé à longueur de temps, si ? Selon toi c'est parfait parce que ça garantie le stricte respect de la loi... A mon avis ça fait pencher très dangereusement la balance sécurité-liberté du côté de la sécurité. Et même si la loi est juste à un moment T, le système donne tellement de pouvoir sur l'individu qu'à n'importe quel moment il peut basculer dans quelque chose de beaucoup moins marrant et de beaucoup plus totalitaire.

Pour en revenir aux approches culturelles de la littérature, j'ai travaillé en Suisse un été, et dans la ville où j'étais il y avait des panneaux représentant un œil et incitant les citoyens à aider la police en dénonçant tout comportement suspect ou quelque chose dans le genre. De mon point de vue de Français, élevé dans un milieu de classes moyennes de gauche, j'avais trouvé ça carrément craignos, mais peut être que ça ne dérange pas du tout les Suisses, et ça peut expliquer du coup ton approche de cet élément dans La Zone du Dehors.
Là j'essaye de comprendre ta position sans la condamner d'entrée.



- Le fait qu'aller dehors ne soit pas interdit mais juste pas dans la norme, et que les gens qui se font choper soient surveillés. Top encore, si 84% (je crois), des délinquants sont attirés par dehors c'est un bon moyen d'en choper.
>>> Hmm oui pourquoi pas... Mais c'est quand même un système assez mesquin. Et comme l'élément précédent, c'est destiné à maintenir chaque citoyen dans une norme, un cadre strictement défini par l'Etat. De même que les gens n'ont pas de noms fixes, et donc pas d'individualité sur le long terme, ils doivent se fondre dans une norme qui empêche quasiment toute distinction autre que par le travail. C'est surtout ça qui horripile Damasio je crois, l'idée de contrôle total de la population pour la maintenir dans une norme. Le totalitarisme quoi.

- Les portiques qui bloquent l'accès à certaines parties de la population. Top. On a la même chose d'ailleurs, sauf que ça s'appelle des videurs ou le poids du regard des gens.
- Le clastre, tu obtiens ton rang grâce à ton mérite, mais tu commences selon la position de tes parents. Exactement comme aujourd'hui, sauf que dans le bouquin on peut s'élever socialement. Aujourd'hui en France, c'est chaud.
>>> Il me semble que le critère d'accès c'est le compte en banque non ? Ou la position sociale? En tout cas c'est lié au clastre. Le problème c'est que la société de la Zone du Dehors maintient les citoyens dans l'inégalité (ou du moins dans l’iniquité). Il me semble qu'à chaque personne qui s'élève dans le clastre, c'est une autre personne qui descend, puisque il y a un nombre limité de combinaisons de lettres et une population constante, je me trompe? Donc au final la hiérarchie sociale correspond à une pyramide inamovible qui maintient toujours une élite et des couches plus ou moins inférieures. Pour moi une société utopique tendrait vers l'égalité. Là au contraire elle maintient l'inégalité et encourage la compétition. C'est encore une fois peu fraternel. Et il y a tout une frange de parias qui vivent dans je ne sais plus quel endroit de la ville, qui n'ont pas d'identité et vivent de déchet et de recyclage. C'est pas joli joli.

- Les implants bioniques, je trouve ça ouf.
>>> Là c'est une question morale qui est je pense vraiment à la discrétion de chacun. Si je me rappelle bien ça fait partie d'un ensemble de technologies qui permettent de vivre dans une réalité virtuelle / de décrocher du monde pour éprouver des sensations géniales ?
Damasio est clairement opposée à ça parce qu'il a l'âme d'un poète et fait l'apologie du vrai plaisir que les gens peuvent éprouver en gambadant dans la zone du dehors et en faisant l'amour en apesanteur. Il est foncièrement contre les modifications apportées à l'être humain (transhumanismes?).
Mais pour ça chacun peut en décider. Seulement politiquement parlant, des gens qui décident de vivre en dehors de la réalité, ils abandonnent un peu la maîtrise de leur vie réelle, non ? Politiquement en tout cas ça me semble peu utopique.



Et c'est quoi cette fin de merde? Les espèces d'anarcho-gauchistes de la Volte cassent les couilles pendant 600 pages pour aller dehors alors que finalement il suffisait juste d'y aller? Top kek.
Et tiens, tout le monde est très content mais on va quand même faire exploser le siège du gouvernement sans aucune raison, vu que tous les gens déçus sont déjà chez nous. Autant ne donner le choix à personne d'adhérer à leur mode de vie ou pas.
Et je passe sur le fait qu'ils sont contre les implants parce que ça fait perdre le contrôle de son corps alors qu'eux passent leur temps à prendre des pilules et à boire.
>>> En fait comme un ami me le faisait remarquer récemment, ce qui est drôle (et éventuellement raté) dans ce livre, c'est que ce qui est censé être un passage utopique, la construction d'une nouvelle société dans le dehors... et bah au final c'est un gros échec, ça part en couille. Et oui les types de la Volte sont persuadés de détenir la vérité et donc de devoir libérer le reste du peuple en détruisant le système pré-éxistant par des actions violentes. Il faut pas oublier que les combattants de la liberté d'une faction sont des terroristes pour la faction opposée. Je crois me rappeler qu'il y a quand même des divergences au sein de la Volte à propos des actions violentes.

En gros les voltés se considèrent comme une minorité éclairée, et ils veulent sauver les autres qui le sont pas, même contre leur gré. On peut faire des parallèles avec un tas de chose: par exemple la révolution française a été faite par une minorité citadine agissant au nom du bien commun, des Lumières etc... Alors que la majorité paysanne de la population était plutôt royaliste et donc opposée à la Révolution. Au final aujourd'hui on est en démocratie et les paysans sont démocrates, est-ce qu'ils regrettent la monarchie ? Je ne crois pas.

Je sais pas si je suis très clair. Mais en gros les Voltés qui veulent forcer les autres à changer de société contre leur gré n'ont pas forcément tort. Tout dépend l'avis que l'on a sur la société de base... Cf les points précédents...



Enfin bon, je ne suis pas sûr que l'on arrive à quelque chose avec ce débat. Car la Zone du Dehors est un livre écrit par un "sale gauchiste", dans lequel les personnages sont des "sales gauchistes" qui veulent mettre en place une sale société utopique de gauchiste. Donc forcément quelqu'un qui se sent plutôt à droite aujourd'hui sera fortement rebuté par toutes les émanations gauchistes qu'exhale ce livre.

Néanmoins, ce clivage gauche-droite mis à part, je pense qu'on peut quand même débattre du livre et de sa nature utopique/dystopique, si tu te sens de répondre à mes arguments. Pour résumer, il me semble que la société décrite par Damasio est l'exact opposée de la devise (utopique) de la République française... Puisque dans la Zone du Dehors il n'y a ni liberté, ni égalité, ni fraternité (ou très peu).


Désolé je me suis pas un peu étalé mais je suis curieux de débattre sur ce livre. D'ailleurs si on pouvait avoir un troisième avis je pense que ça serait trèèèèèès éclairant. Pour une fois qu'on peut avoir un vrai débat sur un livre


Dernière modification par Kozanowski ; 12/02/2014 à 05h20.
Citation :
Publié par Kam'
...
Là comme ça d'un point de vue extérieur Damasio me semble décrire :

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La situation dans les pays d'ex-URSS où les polices secrètes étaient omniprésentes (STASI) et où sortir du pays était impossible. Les virer ou les garder étaient même une stratégie politique comme avec Soljenitsyne
Citation :
Publié par Osx-Wind
Presque fini, effectivement c'est vraiment agréable à lire ! Comme tu dis, Dan adulte c'est un cran au dessus et c'est moins 'lourd'.

(failli me taper le spoil, et en fait non !)
Shining est l'un des seuls que je n'ai pas lu. Je me suis contentée du film. A votre avis, vaut mieux lire le bouquin avant d'entamer Doctor Sleep ou ça passe bien à la suite du film ?
le film suffit je pense, apparemment King l'a pas mal critiqué mais ça reste la même histoire.

cependant deux différences qui se retrouvent dans docteur sleep:

dans le bouquin,
(spoil shining, au cas où)
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- le cuisinier qui parle explique le shining à danny et revient pour l'aider ne meurt pas
- l’hôtel overlook est détruit par l'explosion de l’énorme chaudière du truc (et jack avec en fait)
Citation :
Publié par Kozanowski
Attention:
- Spoil La Zone du Dehors.
- Pavé indigeste
- Débat contradictoire

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Dans le système décrit, je trouve que tout est impeccable. Le seul problème c'est que les gens ne se parlent pas, mais ça c'est pas inhérent au système imo. Comme Damasio est un sale gauchiste, forcément dans un système comme ça les gens sont renfermés.
>>> Hmm je ne suis pas sûr que ce ne soit pas inhérent au système.


- Les tours dans lesquelles des gens peuvent se poser pour surveiller la population avec des jumelles. Top, de toute façon j'ai rien à cacher, et c'est exactement comme le système des caméras dans la rue.
>>> Je ne me rappelle plus exactement à quel degré les gens peuvent surveiller mais... C'est un système qui sacrifie la vie privée des individus pour garantir le respect de la loi, et qui incite à la délation, donc à la méfiance généralisée. Au final je suis pas sûr que ça favorise de bonnes relations entre les gens. C'est peu fraternel et liberticide. Et puis c'est pas parce que l'on a rien à cacher que l'on peut accepter d'être observé à longueur de temps, si ? Selon toi c'est parfait parce que ça garantie le stricte respect de la loi... A mon avis ça fait pencher très dangereusement la balance sécurité-liberté du côté de la sécurité. Et même si la loi est juste à un moment T, le système donne tellement de pouvoir sur l'individu qu'à n'importe quel moment il peut basculer dans quelque chose de beaucoup moins marrant et de beaucoup plus totalitaire.

Pour en revenir aux approches culturelles de la littérature, j'ai travaillé en Suisse un été, et dans la ville où j'étais il y avait des panneaux représentant un œil et incitant les citoyens à aider la police en dénonçant tout comportement suspect ou quelque chose dans le genre. De mon point de vue de Français, élevé dans un milieu de classes moyennes de gauche, j'avais trouvé ça carrément craignos, mais peut être que ça ne dérange pas du tout les Suisses, et ça peut expliquer du coup ton approche de cet élément dans La Zone du Dehors.
Là j'essaye de comprendre ta position sans la condamner d'entrée.



Bah c'est des mecs avec des jumelles qui sont posés dans les tours. Justement le fait que ça soit anonyme n'est pas peu fraternel ou liberticide, vu que tu ne sais pas qui t'a dénoncé. C'est exactement pareil que des caméras, sauf que c'est des êtres humains qui t'observent. Et encore, tu ne sais même pas si ils t'observent ou pas.
Je suis Français aussi, et effectivement quand je suis arrivé en Suisse je trouvais ce système de délation vraiment horrible. Mais finalement c'est bien, t'as jamais rêvé de pouvoir coller une amende à un mec qui te coupe la route en grillant un feu rouge? Bah maintenant tu peux.


- Le fait qu'aller dehors ne soit pas interdit mais juste pas dans la norme, et que les gens qui se font choper soient surveillés. Top encore, si 84% (je crois), des délinquants sont attirés par dehors c'est un bon moyen d'en choper.
>>> Hmm oui pourquoi pas... Mais c'est quand même un système assez mesquin. Et comme l'élément précédent, c'est destiné à maintenir chaque citoyen dans une norme, un cadre strictement défini par l'Etat. De même que les gens n'ont pas de noms fixes, et donc pas d'individualité sur le long terme, ils doivent se fondre dans une norme qui empêche quasiment toute distinction autre que par le travail. C'est surtout ça qui horripile Damasio je crois, l'idée de contrôle total de la population pour la maintenir dans une norme. Le totalitarisme quoi.

Mec on est déjà maintenus dans des normes. Suffit de voir comment sont dévisagés les gens qui sortent de la norme dans la vie de tous les jours. Rien qu'amener à boire quand t'es invité à un dîner, ou ne pas mettre des habits de fille quand t'es un mec, c'est des normes. Sauf qu'elles sont tellement ancrées en nous qu'on y prête même plus attention. Sans normes, pas de société. D'ailleurs suffit de voir comment se termine le bouquin.

- Les portiques qui bloquent l'accès à certaines parties de la population. Top. On a la même chose d'ailleurs, sauf que ça s'appelle des videurs ou le poids du regard des gens.
- Le clastre, tu obtiens ton rang grâce à ton mérite, mais tu commences selon la position de tes parents. Exactement comme aujourd'hui, sauf que dans le bouquin on peut s'élever socialement. Aujourd'hui en France, c'est chaud.
>>> Il me semble que le critère d'accès c'est le compte en banque non ? Ou la position sociale? En tout cas c'est lié au clastre. Le problème c'est que la société de la Zone du Dehors maintient les citoyens dans l'inégalité (ou du moins dans l’iniquité). Il me semble qu'à chaque personne qui s'élève dans le clastre, c'est une autre personne qui descend, puisque il y a un nombre limité de combinaisons de lettres et une population constante, je me trompe? Donc au final la hiérarchie sociale correspond à une pyramide inamovible qui maintient toujours une élite et des couches plus ou moins inférieures. Pour moi une société utopique tendrait vers l'égalité. Là au contraire elle maintient l'inégalité et encourage la compétition. C'est encore une fois peu fraternel. Et il y a tout une frange de parias qui vivent dans je ne sais plus quel endroit de la ville, qui n'ont pas d'identité et vivent de déchet et de recyclage. C'est pas joli joli.

Le critère d'accès dans certaines zones c'est le compte en banque et/ou le casier. Enfin là c'est exactement pareil de nos jours, essaie d'aller dans un restaurant huppé sans avoir d'argent. Ou de te balader dans un quartier riche en étant habillé comme un clodo. C'est un peu poussé à l'extrême, mais je trouve ça pas si mal.

- Les implants bioniques, je trouve ça ouf.
>>> Là c'est une question morale qui est je pense vraiment à la discrétion de chacun. Si je me rappelle bien ça fait partie d'un ensemble de technologies qui permettent de vivre dans une réalité virtuelle / de décrocher du monde pour éprouver des sensations géniales ?
Damasio est clairement opposée à ça parce qu'il a l'âme d'un poète et fait l'apologie du vrai plaisir que les gens peuvent éprouver en gambadant dans la zone du dehors et en faisant l'amour en apesanteur. Il est foncièrement contre les modifications apportées à l'être humain (transhumanismes?).
Mais pour ça chacun peut en décider. Seulement politiquement parlant, des gens qui décident de vivre en dehors de la réalité, ils abandonnent un peu la maîtrise de leur vie réelle, non ? Politiquement en tout cas ça me semble peu utopique.


Ils se détachent pas de la réalité, c'est comme de la drogue mais version bionique.


Et c'est quoi cette fin de merde? Les espèces d'anarcho-gauchistes de la Volte cassent les couilles pendant 600 pages pour aller dehors alors que finalement il suffisait juste d'y aller? Top kek.
Et tiens, tout le monde est très content mais on va quand même faire exploser le siège du gouvernement sans aucune raison, vu que tous les gens déçus sont déjà chez nous. Autant ne donner le choix à personne d'adhérer à leur mode de vie ou pas.
Et je passe sur le fait qu'ils sont contre les implants parce que ça fait perdre le contrôle de son corps alors qu'eux passent leur temps à prendre des pilules et à boire.
>>> En fait comme un ami me le faisait remarquer récemment, ce qui est drôle (et éventuellement raté) dans ce livre, c'est que ce qui est censé être un passage utopique, la construction d'une nouvelle société dans le dehors... et bah au final c'est un gros échec, ça part en couille. Et oui les types de la Volte sont persuadés de détenir la vérité et donc de devoir libérer le reste du peuple en détruisant le système pré-éxistant par des actions violentes. Il faut pas oublier que les combattants de la liberté d'une faction sont des terroristes pour la faction opposée. Je crois me rappeler qu'il y a quand même des divergences au sein de la Volte à propos des actions violentes.

En gros les voltés se considèrent comme une minorité éclairée, et ils veulent sauver les autres qui le sont pas, même contre leur gré. On peut faire des parallèles avec un tas de chose: par exemple la révolution française a été faite par une minorité citadine agissant au nom du bien commun, des Lumières etc... Alors que la majorité paysanne de la population était plutôt royaliste et donc opposée à la Révolution. Au final aujourd'hui on est en démocratie et les paysans sont démocrates, est-ce qu'ils regrettent la monarchie ? Je ne crois pas.

Je sais pas si je suis très clair. Mais en gros les Voltés qui veulent forcer les autres à changer de société contre leur gré n'ont pas forcément tort. Tout dépend l'avis que l'on a sur la société de base... Cf les points précédents...



Enfin bon, je ne suis pas sûr que l'on arrive à quelque chose avec ce débat. Car la Zone du Dehors est un livre écrit par un "sale gauchiste", dans lequel les personnages sont des "sales gauchistes" qui veulent mettre en place une sale société utopique de gauchiste. Donc forcément quelqu'un qui se sent plutôt à droite aujourd'hui sera fortement rebuté par toutes les émanations gauchistes qu'exhale ce livre.

Néanmoins, ce clivage gauche-droite mis à part, je pense qu'on peut quand même débattre du livre et de sa nature utopique/dystopique, si tu te sens de répondre à mes arguments. Pour résumer, il me semble que la société décrite par Damasio est l'exact opposée de la devise (utopique) de la République française... Puisque dans la Zone du Dehors il n'y a ni liberté, ni égalité, ni fraternité (ou très peu).


Désolé je me suis pas un peu étalé mais je suis curieux de débattre sur ce livre. D'ailleurs si on pouvait avoir un troisième avis je pense que ça serait trèèèèèès éclairant. Pour une fois qu'on peut avoir un vrai débat sur un livre



J'ai peut être exagéré sur le "sale gauchiste", mais disons que Damasio et moi ne partageons pas du tout les mêmes idées, donc forcément ça coince.
.
Débat la Zone du Dehors ;

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C'est là qu'on voit la qualité du bouquin. Au final vous avez pas du tout perçu les choses pareillement tous les deux. Et tout le dialogue avec A repose sur cette ambiguité chez Damasio, tant à sa lecture on est tiraillé entre donner raison à l'un ou à l'autre au fur et à mesure des répliques.

Malgré le fait que l'auteur ait sont avis bien tranché, à supposer qu'on ne le connaisse pas il est toujours possible de se demander si ce qu'il a cherché à décrire n'est pas plutôt la faillite de la cause que portent les Voltés, et même sa légitimité. Les tiraillements internes, l'échec du changement par l'intérieur puis l'échec du "village global" dézonné sont autant de thèse, antithèse, synthèse que Damasio propose aux lecteurs dans le livre.
Moi je l'ai vraiment lu comme une réalité-fiction sur le bolchévisme. Les remous internes à la volte reposent vraiment sur les mêmes bases de dissension que celles entre trotskistes et stalinistes. C'est un livre qui décrit un mouvement de révolte anarchiste de l'intérieur, avec naissance grandeur et décadence.

Bien qu'ayant moi-même des affinités très proches de celle d'Alain Damasio j'ai terminé le bouquin avec un sale doute et ça m'a travaillé. C'est dire.

Pour moi tu simplifies bien trop les objectifs de l'auteur Kam'. Je pense que dire de lui qu'il fait un pamphlet de la société de contrôle sans aucune contrepartie est super réducteur.


Sinon je vous recommande de lire le petit recueil de nouvelles qu'il a publié y'a un an ou deux. Y'a vraiment à boire ou à manger, mais quelques unes sont excellentes !

Dernière modification par Pierre Desproges ; 12/02/2014 à 23h52.
Citation :
Publié par Kam'
...
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Justement. Ce que tu dis en fait c'est que beaucoup des éléments du livre (surveillance, normes, délations, détachement de la réalité) existent déjà aujourd'hui. Et que tu coup ces éléments sont seulement exacerbés dans la Zone.

Si c'est une utopie... on vivrait actuellement dans une société pré-utopique ?

Pour moi le livre montre l'inverse. Mais il montre aussi que les solutions comme celles proposées par les Voltés sont plus ou moins inefficaces. Donc ouais je rejoins l'avis de P.D.
Citation :
Publié par Ingor
Idem, j'avais lu énormément de bien des Malazan Books of the Fallen, et j'aime bien. J'en suis à la fin du tome 8 en VO (je sais même pas s'ils sont trouvables en vf), et j'ai parfois l'impression qu'à trop vouloir faire compliqué, l'auteur se perd. Mais j'avais aussi cette impression avant de finir The wheel of time, je verrai si la fin est satisfaisante de ce point de vue là.
Là je commence le 6.
C'est vrai que les niveaux de complexités peuvent finir par rendre perplexe, surtout quand tu te tapes 1000 pages de flashback.
Pour l'instant j'ai l'impression qu'il sait où il va même si on a de plus en plus de questions et pas plus de réponses.
Il parait que le dernier bouquin est absolument génial donc je ne me fais aps trop de souci.
Citation :
Publié par Elthachou!
Là je commence le 6.
C'est vrai que les niveaux de complexités peuvent finir par rendre perplexe, surtout quand tu te tapes 1000 pages de flashback.
Pour l'instant j'ai l'impression qu'il sait où il va même si on a de plus en plus de questions et pas plus de réponses.
Il parait que le dernier bouquin est absolument génial donc je ne me fais aps trop de souci.
La fin du 8 est très bien aussi, on a l'impression d'avancer dans tout ce bordel et c'est bien.
Spoiler bien que ça spoil pas vraiment, mais on sait jamais.
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Par contre, ce que je reprocherais aussi c'est cette tendance dérangeante à tout vouloir faire arriver à la fin du bouquin, dans ces sortes de "convergences" (je crois que c'est plus ou moins comme ça qu'ils appellent ça), et au final on a l'impression de se taper 1000 pages de remplissage par bouquin avant d'arriver là.
Le côté flashback ne m'a pas gêné (je suppose que tu parles de Karsa). Au contraire, c'était vraiment très bien amené je trouve.
Avec un peu de retard.

Citation :
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Le côté flashback ne m'a pas gêné (je suppose que tu parles de Karsa). Au contraire, c'était vraiment très bien amené je trouve.
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Karsa m'enerve mais finalement on s'y fait. Pareil, j'ai trouvé ça bien amené.
Je parlais de Midnight Tides, je pensais que c'était un flashback assez vieux mais maintenant que tu le dis je me demande, j'ai un peu de mal avec la chronologie
Ca ne me dérange pas mais on aimerait savoir la suite.

Je ne suis pas d'accord concernant le remplissage, je trouve l'écriture agréable et je prends beaucoup de plaisir à suivre des personnages (Apsalar, Curddle et sa pote par exemple).
Vous avez des bons e-books gratuits sur Amazon à proposer? Un pote m'a conseillé Le droit à la paresse, de Lafargue, qui est apparemment vraiment sympa, mais je me dis que ça doit pas être le seul. A part les monstres de la littérature française évidemment, genre Jules Verne, Zola, etc.
Je ne sais vraiment pas où poser la question, alors je teste ici : des gens ont entendu parlé ou peut-être même lu en VO "On the way to a smile" http://www.amazon.fr/Final-Fantasy-V..._bxgy_b_text_y, un bouquin qui parle de la suite de Final Fantasy 7 par le scénariste de FF7 Kazushige Nojima.

Les évènements entre le jeu et Advent Children, en gros. Sur l'idée, pourquoi pas, mais j'ai un peu peur que 1) la trad fr soit moisie ou baclée 2) ce ne soit que du remplissage pour vendre quelque chose aux fans (comme moi ).

Si quelqu'un a des infos, merci d'avance !
C'est marrant je suis tombé dessus hier.
Vu que je ne m'intéresse absolument pas à ça, soit c'est une coïncidence, soit ils ont mis le paquet niveau publicité.
En ce moment je lis American Desperado, c'est un récit retraçant l'évolution d'un baron de la drogue à Miami. Ca me change des classiques littéraires, mais pour tout ceux qui aiment les histoires bien glauques, ça vaut le coup d’œil, c'est un peu comme un polar-documentaire avec un humour noir assez particulier. C'est pas de la grande littérature mais c'est très divertissant.
Je lis "la ratte" de Gunter Grass. Je me suis forcé à finir le premier chapitre, donc je vais tenter de le terminer mais c'est mal barré.

http://evene.lefigaro.fr/livres/livr...ratte-7210.php

Sinon j'ai terminé "Le maître dans son haut chateau" du K. Dick, pas mon preferé de sa part mais ça vaut le tour, même si j'ai pas compris la fin et j'ai du relire plusieurs fois, je sais pas si c'est une coquille de traduction ou une maladresse de l'auteur car j'ai une dizaine de bouquin de lui et c'est la première fois que ça me fait ça.

Dernière modification par Habemus Papam ; 06/06/2014 à 09h26.
C'est quoi la fin déjà ? J'arrive jamais à me souvenir des bouquins de cet auteur
Et l'histoire en général d'ailleurs, c'est quoi ? C'est pas un mec qui vend des antiquités chinoises ou un truc comme ça dans un espèce de futur dystopique, et un jour y'a un nazi qui entre dans son magasin ?
Je lis 1984 de George Orwell. Le livre est plutôt bien construit dans l'ensemble et on aborde une société totalement formaté et codifiée. Cependant, certains passages sont très lents, avec peu de dynamisme.
Mais dans l'ensemble j'apprécie cette oeuvre qui projette un point de vue tout à fait réaliste.

En parallèle on m'a offert King Kong Theory de Virginie Despentes, que j'ai commencé à lire hier soir.

Dernière modification par Lilva ; 06/06/2014 à 19h14.
Citation :
Publié par Kam'
C'est quoi la fin déjà ? J'arrive jamais à me souvenir des bouquins de cet auteur
Et l'histoire en général d'ailleurs, c'est quoi ? C'est pas un mec qui vend des antiquités chinoises ou un truc comme ça dans un espèce de futur dystopique, et un jour y'a un nazi qui entre dans son magasin ?
ouais (un sois disant assistant d'un amiral jap qui rentre dans son magasin). En gros on suit 400 pages de sa vie juste car il vend le flingue qui sert dans la vraie histoire de cent pages à la fin, du pure K Dick quoi .

Sinon :

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Il me semble que l'héroine qui bute le nazi dans l'hotel va voir l'auteur de bouquin interdit par la propagande du reich et se rend compte qu'elle est dans un univers fictif, mais c'est expliqué en une demie page donc j'ai peut-être mal compris...

Dernière modification par Habemus Papam ; 06/06/2014 à 09h30.
Je vais attaquer "La patiente du diable" De M. Chattam, la conjuration primitive m'a beaucoup plus, donc ça devrais me convenir.

Après je dois finir le Dome tome 2, histoire de voir ce que donnera la série.

Et j'attaquerais sûrement le Cycle 1 d'assassin royale, car je suis tomber par hasard sur la BD et ca m'a donné envie de lire l'histoire.
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