Au final, on est tous d'accord pour dire que le monde du jeu vidéo à évolué et ... pas forcément en bien (à des degré différent). Rien ne vous empêche de proscrire totalement un éditeur (voir des éditeurs) si vous pensez qu'il y a abus. C'est comme l'exemple des DLC, beaucoup trouvent cela ignoble, immorale et pourtant EA en a vendu plus de 6 millions en 2011. A vous de faire la pars dés choses, vous trouvez immorale qu'un jeu solo nécessite une connexion internet persistante, donc n'achetez pas le produit et encore une fois je le répète, vous êtes libre de proscrire un éditeur. Ce que je fais moi même déjà avec deux éditeurs que je ne nommerai pas. Tant qu'ils ne changeront pas d'attitude, je ne lâcherai plus un seul euro (ce qui ne veut pas dire que je ne jouerez plus à leurs jeux).
Hélas, le principe démocratique c'est la dictature de la majorité (du ~50.1%) et pour nourrir une boîte qui grossi à ces niveaux de succès (d'un produit, d'une franchises, ou plusieurs...) il faut plus de parts de marché. Où va-t-on chercher les parts de marché et comment ? On fait du prosélytisme avec ceux qu'on nomme affectueusement de nos jours les "casual players"
(ou casu en français, ce qui hélas a pris une connotation négative, et par ailleurs je me revendique désormais comme un casu moi-même, après une longue expérience "du côté obscur et hardcore" - à noter d'ailleurs que je ne rentrerais pas dans quelque débat trivial sur ces dénominations et que je les utilise "objectivement" à des fins de distinction de 2 approches et cela sans jugement de valeur). Hors sans reproche aucune, parmis les caractéristiques d'un "casual player" il y en a une qui est la méconnaissance d'un bon produit vidéo-ludique et la facilité de céder à une campagne marketing plus ou moins décente (il suffit généralement à un casu de panurge de lui dire "chez nous il y a 8 millions d'incrits ou de copies vendues, un tel nombre ne peux pas se tromper" pour qu'il se précipite aussitôt à pieds joints en bas de la falaise. Le troupeau étant si dense que si l'on a le malheur de se trouver au milieu lorsqu'il prends son élan, alors comme le reste on viendra grandir le chiffre annoncé sur la prochaine campagne "chez nous il y a 10 millions de copie vendues etc." pour qu'un nouveau tsunami de comptes se créent au son du "katshing" (catching?).
La plupart de ces boîtes, pour ne pas les citer nominalement sont nées dans un garage et se sont targuées d'indépendance pendant des lustres. Aujourd'hui, le succès les incite (compulsivement ?) à devenir "mainstream". C'est une évolution logique et économiquement inévitable, qu'on l'applaudisse à coeur perdu ou qu'on le déplore mélancoliquement. Ce n'est d'ailleurs pas quelques moutons noirs qui parviennent à survivre à la chute massive et en ligne du troupeau et qu'on ne reprendra plus à sauter avec les autres qui est perceptible pour de tel colosses économiques. Au moins les moutons noirs se sauvent eux-même s'ils estimment que c'est bon pour eux (parfois ils ressautent aussi), dans le pire des cas ils peuvent mal gérer la frustration d'avoir été trompés ignoblement (mais là ils ont un souci à assumer sainement leur propre erreur) et hanter les forums de leur "archi-enemi" afin de troller et flamer la michante entreprise, ce qui devient un passe temps alternatif un peu malsain, mais soit.
Donc, quoi que la raison en dise, c'est toujours l'émotionnel et le sensationnel qui dominera dans ces circonstances, quelque soit les arguments avancés pour la campagne marketing du super produit que tout le monde va ou doit acheter pour pas passer pour le dernier des casus (<--- lol, le noooooob!!! Il connait même pas ROFL Online 3!).
Sur cette dernière attitude caricaturale, le CEO de CRYTEK pourrait donc bien avoir raison dans son affirmation (ou tout du moins vouloir se donner raison en explicitant la future direction qu'il compte faire prendre à sa compagnie), même si de son aveu il ne s'intéresserait donc qu'à séduire le plus de monde possible (même brièvement) plutôt qu'à séduire ceux qui pourraient lui rester fidèle sur le long terme. Le principe de Pareto (moins de 20% de la clientèle d'une entreprise lui rapporte plus de 80% de son chiffre d'affaires) est donc totalement "embrassé" pour lui piquer un mot qu'il a utilisé lui-même.
Bref, finalement, l'expression "vache à lait" du pré "MMO/Online" ça convient assez bien à toute mentalité grégaire et à l'intelligence (comparativement à celle des hommes et idéalisée par les hommes ->anthropocentrisme) de ces délicieux herbivores (âmes sensibles abstenez-vous d'imager ma plaisanterie de mauvais goût et laissez votre imagination en panne).
Donc, on se tournera certainement vers d'autres studios, indépendants et composés de joueurs passionnés et créatifs qui font des jeux pour les joueurs avec "leur coeur" ou "tripes" (et là ce n'est pas du baratin marketing ou de la poudre aux yeux) et en trimmant 18h/j dans leur garage en mangeant des nouilles lyophilisées, jusqu'à ce que fort d'un trop grand succès et pourtant mérité succès, ils se retrouvent dans la même situation de "choix" (si toutefois le choix est réel) que leur prédecesseurs déchus dans l'esprit de ceux qui les ont pourtant soutenus dès le début parce qu'ils avaient ce "je ne sais quoi" qui les rendait irresistibles.
La boucle est bouclée, le cycle recommence très simplement. ^^ (sur une note positive, ou plus optimiste, parfois certains "petits" ont le succès modeste - pour un temps du moins - et sont "copiés" par les gros - généralement après une tentative de rachat refusée, dans la logique on essaie d'abord de les bouffer et les "digérer" si l'on a échoué à les étouffer d'abord... donc il y a parfois une occurence de la boucle qui... bug
- quand la balance penche trop dangereusement et excessivement d'un côté, la nature patiente rétabli généralement l'ordre des choses).