[Ex Libar Edition 30] De chambre en chambre : les textes

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Texte #1: Promesses 4 12,50%
Texte #2: « Ne jamais s’attacher » 8 25,00%
Texte #3: Room LD-#2514 2 6,25%
Texte #4: Passe à ton voisin 6 18,75%
Texte #5: « On ne peut pas mourir dans un rêve. » 1 3,13%
Texte #6: La fin de l'ordinaire 4 12,50%
Texte #7: La vie rêvée de B. 3 9,38%
Texte #8: Oedipe 2010 1 3,13%
Texte #9: Ma fugue. 3 9,38%
Votants: 32. Vous ne pouvez pas participer à ce sondage.

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Et voilà la récolte de cette trentième édition.

Bonne lecture et merci de rester chocobisou dans vos critiques.

Texte #1


Citation :
Promesses

Le plafond de la chambre d’hôtel est blafard sous la lune. Parfois, deux ou trous lumières brisent sa cohérence entre d’étranges figures géométriques bientôt avalées par la nuit.

Elle est contre moi et me parle doucement. Ses envies, ses rêves, sa vie qui ne va pas vraiment comme elle le voudrait. Comme si on pouvait réellement choisir où la vie nous mène. Mais je ne le lui dis pas. A quoi bon. Elle le sait déjà, elle n’a pas besoin de réalité en ce moment, juste de se décharger pour quelques instants, de laisser tomber son masque et de parler de ses peurs, comme pour les exorciser, pour mieux encaisser demain. D’ailleurs l’horloge en face du lit me rappelle que demain, c’est déjà un peu aujourd’hui. Et quand son souffle s’apaise contre ma poitrine et qu’elle s’endort, je pense rapidement que c’est peut être la raison pour laquelle je ne serais jamais que de passage. Un dernier regard à nos vêtements dispersés dans la pièce et je pars à mon tour vers demain sur une dernière caresse à son corps assoupi.

La poésie des nuits n’a rien de comparable au cynisme des nouveaux matins. Je ne lui ai rien promis. Je ne lui ai pas parlé d’amour ou d’éternité. Je n’ai pas eu besoin de lui mentir sur des sentiments illusoires et éphémères ou des projets communs. Je ne lui ai pas dit que je l’aimais. Mots creux qu’on se force à croire, mensonges dont on veut se convaincre l’espace d’un instant. Elle me regarde pendant un café et un croissant, me lance peut être un au revoir pendant qu’elle s’éloigne. Je ne l’écoute déjà plus. Je suis déjà reparti.

Je ne sais pas quel jour on peut être. Trop de monde pour une fin de semaine. Je ne peux pas rester un moment, pas ici, pas plus avec elle qu’avec une autre. Je ne me souviens plus de son prénom qui a coulé sur ma mémoire comme un ruisseau sur les galets du fond. A nouveau le côté sombre de la route. Homme orchestre d’une nuit, d’une chevauchée, déjà parti vers l’ailleurs. Immeuble en ruine à côté de la gare, avec comme un air de blues quand je monte dans le bus. Le conducteur me parle d’une voix lasse du terminus pendant que je paye mon ticket. Je n’ai rien à laisser derrière moi, ni mines de charbon ni soleil brûlant de province côtière. Libre. Un air de putain de dimanche mais on n’est certainement pas dimanche. Et le paysage reprend son défilement sur la fenêtre, printemps qui commence à se voir été. Toujours bouger, toujours partir plus loin, vers cet endroit que je ne connais pas moi-même mais qui m’attire instinctivement. Je sais déjà que je perdrais à ce jeu plus que ce que j’y ai jamais misé.

Je ne connais pas la ville où une impulsion me décide à descendre. La même routine à chaque fois, comme un refrain déjà entendu, déjà vu, déjà vécu, bien trop usé pour plaire encore. Je prends la clé que me tend le réceptionniste, je dépose mon sac et je ressors. La fin d’après midi a fait éclore les bars mais les pressions n’arrivent pas à calmer ma soif. Je reviens à l’hôtel, plus lourd d’ivresse et de fatigue.

Le plafond est toujours aussi blanc mais ce n’est plus la même chambre d’hôtel. Le miroir me renvoie mon image un peu plus fatiguée et un peu plus vieille que dans mon souvenir. Un peu plus à chaque fois. Je n’ai plus de nom et mon vrai prénom s’est perdu quelque part, il y a trop longtemps. Reste cette destination finale où sans doute jamais je n’arriverais. Il n’y a plus personne avec moi dans le lit quand je m’endors et que je repars une fois encore vers demain…
Texte #2


Citation :
« Ne jamais s’attacher »

Mais bordel je suis où ? Je ne peux même pas bouger mes putains de bras. Pendant un moment j’ai même paniqué. C’est super désagréable de se réveiller sans être libre de ses mouvements. Et l’autre conne qui s’est barrée l’air de rien en me laissant attaché à son plumard. La loose. J’en peux plus. J’ai mal aux poignets. Mais je vais crever comme ça ? Ici ? C’est insupportable de ne pas savoir. Je suis où bon Dieu ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je me sens désespéré là. Envie de pleurer. D’incompréhension, de rage, de frustration… Reprends-toi mec. Pas le moment de te laisser aller.

« CONNASSE ! » je hurle dans l’appart. Ca fait du bien. Je suis attaché à son foutu lit avec des menottes à froufrous ROSES ! Et j’ai mal au crâne en plus. J’ai besoin d’une aspirine ! Et puis c’était qui cette meuf ? C’était bien une meuf au moins ? Rah je ne me souviens de rien. Yoann qui m’a emmené en boîte. Et après des verres. Et puis… trou noir. Merde.
Dans quoi je me suis embarqué. Ca doit faire au moins deux heures que je crie comme un crétin. Et puis j’aurais l’air de quoi si quelqu’un débarque alors que j’ai la teub à l’air… Allez. Tirer plus fort sur ces connes de menottes. Elles vont bien finir par céder. Et puis j’en peux plus de ces tentures orange à gerber. Plus fort putain.

Fuck ! Elles ne céderont jamais ces menottes à la con. J’en peux plus. Je vais virer cinglé à force. Je suis pourtant pas clostro mais je ne sais même pas où je suis ! On a mis du GHB dans mon verre ou quoi ? Oh putain ça se trouve je suis dans l’antre d’un vieux pervers dégueulasse. C’est pas une fille mignonne. C’est même pas une fille moche. C’est un mec chelou qui porte des vêtements de filles. Le porte jarretelle sympa sur la chaise c’est ça en fait. Ah ! Mais sur des vieilles jambes poilues toutes dégueu mais non quoi ! Oh putain, putain, putain, putain, putain ! C’est pas possible !
Attends, stooooop. Calme-toi. De toute manière tu ne te souviens de rien il faut juste que tu te barres d’ici. « Ya quelqu’uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuun ? ». Personne. Mais on est en plein centre ville, quelqu’un devrait m’entendre. Enfin j’espère qu’on est encore en plein centre ville. Et puis rappelle-toi : teub à l’air. Pas top. Mais je fais quoi moi ?
Quitter le lit. Les menottes tu verras après. Voilà tu passes tes jambes derrière. Tranquille. Et maintenant tu… défonces…. cette… pu-TAIN… DE… BARRE… METALLIQUE !!
« CLING ». Yes !
« Yeeeees ! »
Bon. Se barrer d’ici maintenant. Mes fringues. Par terre ok. C’est déjà ça. Hop. Ya pas une photo d’elle quelque part. Pas de lui. Je veux vraiment savoir ? Bon. Barre-toi surtout avant que le ou la psychopathe qui t’a attaché ramène sa jolie –peut-être- petite gueule.
Wah. J’ai des traces rouges au poignet. Si c’est une fille et que je la choppe… Hehe quoique ça doit être super sympa, ce sera son tour de mettre les menottes héhéhéhé… Putain mec pas le moment de penser à ça. Tire-toi. Hop salon. Et beh elle aime le orange. Un canapé orange. Eurk. Attends ya un mot sur la table. Pour moi ?
« Coucou chéri. J’ai appris que tu m’avais trompé avec Julie il y a de cela trois mois. La vengeance est un plat qui se mange froid. Je t’ai laissé un cadeau dans la chambre à coucher. Je me suis bien amusé avec. Ne compte pas me revoir un jour. Adieu connard. »

Mais c’est moi le cadeau ! Mais bordel elle est complètement tarée cette meuf. La salooooooope. Bon je me barre. Ca craint vraiment. Le mec va être furax. Vite.

Un bruit dans la serrure. Merde. Merde de merde de merde. Planque-toi ducon. Derrière le canapé. Vite. Quelqu’un entre. C’est sûrement lui. Il pose un truc sur la table. Oh merde la lettre. Je l’ai laissée dessus. Un bruit de papier. Il la lit ce con. Il va dans la chambre. Me barrer. Me barrer vite.

La porte. Courir. S’il me choppe je suis mort. Je l’ai vu de dos en partant il est immeeeense. Oh putain. Courir plus vite. Les escaliers. La porte. Voilà, sauvé. Il m’a jamais vu. Je peux être n’importe qui dans cette rue. Sauf que je suis à moitié à poil avec des menottes à froufrous aux poignets. Ca limite un peu les options. J’ai mis mon t-shirt par-dessus mais quand même je suis torse nu. J’ai pas l’air con…

Putain quand je vais raconter ça à Yoann. Je suis où là ? Ok. Bon le métro. J’espère que je vais croiser personne. Oh c’est bon arrêtez de me regarder comme ça les gens ! Vous avez jamais vu quelqu’un torse-nu ou quoi ? Bon, rentrage à l’appart. Un détour par le garage près de chez moi. Douche.


19h. Wah. Fait du bien. Le garagiste a juste un peu halluciné quand je lui ai demandé de couper mes menottes… Et il a posé beaucoup de questions. Je n’aurais peut-être pas du répondre. Enfin ça lui fera des choses à raconter ce soir. Comme ça il n’y a pas que Yoann qui se marrera. Il est en train de chialer de rire à force de me faire répéter mon histoire. Crétin. Je ris aussi un peu moi maintenant… Nerveusement quand même. Héhé.
« Oh mec, non mais sérieux c’est pas possible quoi tu racontes n’importe quoi. »
« Mais je te JURE ! Regarde mes poignets ils sont encore rouges tellement j’ai tiré sur ces putain de menottes ! Ce soir en boîte tu me préviens si tu vois cette meuf ok ? Je ne veux pas finir avec elle ! Je ne me souviens même plus de sa gueule. »
« Haha. Oui c’est bon t’inquiètes. Par contre c’est dommage que tu ne t’en souviennes pas. Franchement elle était vraiment mignonne. Mais je me disais bien qu’il y avait un truc pas net. »
« Comment ça ? »
« Bah tu l’as abordée complètement torché en lui annonçant qu’elle avait des yeux superbes. Des yeux de requins… »
« Ah… Ouais… »
« Allez on y va, tu feras mieux ce soir. »
« Non mais ce soir c’est mort. Je bois à peine je veux être conscient de tout. »
« Si tu veux. »


Boom, boom, boom. Vibrations. J’ai bu un peu. Pas trop. Ce soir il ne m’arrivera rien. Et Yoann veille ? No way je croiserai pas l’autre tarée. Quoiqu’elle était mignonne. Et si cette fois ça finissait chez moi ?
Non c’est mort ! Joue pas au con mec. Voilà regarde la petite blonde là. Elle est sympa. Allez fonce mon gars. Voilà, danse avec elle. C’est bon elle te sourit. Le courant passe bien.
Attends où est Yoann. Je veux son approbation sur celle-ci. Il est là. Ok il hoche la tête. Je peux y aller. Sourire. Hop. Se rapprocher doucement. Ca y est on danse ensemble. Mignonne vraiment. Jolis yeux. Joli décolleté. Danser un peu plus serré.
Et hop on décroche l’air de rien. Style inaccessible. Et là c’est elle qui va venir vers moi. Ah non elle ne vient pas. Merde. Le con. Putain ya déjà un autre mec qui me remplace. Mais fuuuuck. Et mon wingman qui se fout de ma gueule. Super efficace Yoann merci. Je la récupère allez hop. Se glisser là comme ça. On attend que ça bouge un peu. Et… voilààààà. Un petit pas de côté et je me retrouve devant le mec. Faudrait que je la complimente mais la musique est trop forte. On n’entendra rien. Ca craint. Et évite les « yeux de requin » cette fois ok ? Ils sont beaux ses yeux mais tu peux trouver mieux comme comparaison.


Fiou pure soirée. Je me retrouve avec une jolie petite bombe. Sympa. Héhé. Yoann est parti avant moi avec une fille. Et là je me retrouve allongé sur le pieu de… Cécile ? Céline ? Broaf. En tout cas la nuit à venir va me faire oublier la précédente ! Enfin c’est pas comme si je m’en souvenais. Mais quand même.

Lumière tamisée. Ambiance un peu orange… encore. Mais c’est plus sympa ici. Jaune pâle c’est reposant. Va falloir mettre l’ambiance. Ah ça y est, elle revient. Elle rampe vers moi sur le lit… Hmm. Ses cheveux qui glissent sur mon ventre, ses mains qui glissent le long de mes bras. Cette sensation de froid autour de mes poignets. Hein ?
« Click ».
Oh putain non. Merde pas encore !
Texte #3


Citation :
Room LD-#2514


13h23 : J'entre en trombe, ils m'ont eu, mon bras est blessé. Je cherche dans la pharmacie accrochée au mur gauche de quoi me soigner, ok dans 5 minutes je serai opérationnel. J'ai des tas de pensées à l'esprit, qui leur a dit ? Pourquoi tout ce monde m'attendait ? J'essaye d'éviter les problèmes mais aujourd'hui ça va être légèrement compliqué. Ok, bras réparé, je recharge mon Colt99i et je repars, ça va pas se finir comme ça...


00h17 : Haha, on a appelé notre collègue, il est prêt, tout va parfaitement se dérouler. Quels génies, notre plan est en béton. On aura qu'à se lever à huit heures et ça sera bon de notre côté.


10h50 : Bientôt arrivé, j'ai hâte d'en découdre !


09h57 : On est en route, en route vers la liberté. Héhé, l'autre va rien comprendre, je vais lui faire la peau. Le Colt99i est un petit bijou pour régler ce genre de différend. « Bim !», et c'est réglé...


10h51 : Arrivé sur les lieux. Assez calme, j'aperçois deux ou trois personnes au loin. Pas de soucis, aucune caméra ni arme ne se pointe, un bon choix. Je m'avance lentement, tout est au point...


14h38 : Bon, je suis devant la boutique mais je ne comprends pas pourquoi, ça semble évident que le plan a fonctionné, alors pourquoi j'ai encore ça à faire ? Merde quoi, il me semblait avoir été clair, ça devait durer deux heures maximum ce truc, ensuite j'avais l'après-midi devant moi pour savourer ma nouvelle vie. Bref, ça devrait être rapide...


08h01 : Le réveil sonne. J'ai plutôt bien dormi, j'ai la tête bien claire, je sais ce que je dois faire aujourd'hui. Je m'y attelle avec une minutie exemplaire. D'abord un petit-déjeuner, complet mais pas trop lourd. Puis un peu d'exercice, quelques étirements du moins, et une bonne douche. J'enfile ma tenue discrète et souple, prépare mes accessoires et mon arme. […] Ok, tout est bon, rien ne va foirer, de toute façon j'ai trop répété ce plan pour que ça foire.


19h52 : Ok, l'autre est mort. Là j'en suis sûr, j'ai presque failli à ma tâche tout à l'heure mais c'est bon. Mon collègue m'a aidé à répéter l'opération. Quel stress, heureusement que je n'aurai pas à faire ça à nouveau. Je vais pouvoir rentrer chez moi et manger un bon repas pour fêter ça. Je me sens libre et frais comme je ne l'ai jamais été. Quel plaisir...


23h54 : J'ai dormi tout ce temps. Bizarre, je ne me souviens pas avoir mangé autant, j'ai mal au ventre. Je devrais me débarbouiller la figure. […] J'ai une tête de déterré, quel teint, j'ai du mal à me reconnaître. J'ai l'impression de voir un étranger dans ce miroir. L'air est suffocant, ma tête me pèse. […] Pourquoi j'ai un pansement sur la nuque ? Je ne me suis pourtant pas blessé lors de...lors de... […] L'opération...? [...]


00h04 : « Allo ? C'est bien toi le neurochirurgien ? Oui c'est nous, enfin tu vois quoi. Oui on sera comme prévu à la clinique. Comment ? Ta boutique ? Non, seulement si ça se passe mal, ouai en second recours, voilà. […] Oui on a l'arme, ne t'en fais pas, mais ça ira pas vrai ? Ok merci, du moment que tu nous aides à éliminer l'un d'entre nous, le bon du moins, héhé. […] Ouai mais ça va, on dort bien après jusqu'à huit heures. Puis on sera là pour onze heures sans soucis. Ok, ça roule. Il n'y aura pas trop de monde pour l'opération ? On pense que l'autre risque de se douter de quelque chose, il trouve ce plan plutôt bizarre. Une clinique quoi... […] D'accord, pas de problème. A demain alors, bonne nuit. »


[Journée du 17 juin 2028
Heure et message de l'individu B1-p0141r3
ATTENTION : Irrégularité de l'ordre chronologique détectée]
Texte #4


Citation :
Passe à ton voisin


OUIIUUUNNNN, OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUUUUUUN

«*putain de chiard insomniaque*» grommela Ralph, réveillé en sursaut par les braillements perçants du bébé de l'appartement du dessus. Bientôt retentirait le bruit des pas lourds et chuintants de la mère, accourant telle une poule zélée et agitée s'inquiétant de l'avenir de l'oeuf. S'ensuivraient force remue-ménage, chaise à bascule grinçant de concert avec des lattes de parquet mélomanes, voix tonitruante du père s'essayant à la berceuse bretonne, protestations aiguës de la mère. Le tout très vite à nouveau couvert par les sons discordants de leur compétitive progéniture.

Putain, font chier, vont finir par réussir là où ont échoué mes faux-culs de petits-enfants : Grand-dad, tu serais tellement plus en sécurité dans une maison de retraite. Grand-dad rappelles-toi la nuit que tu as passée sur le sol des toilettes. Et les semaines passées à l'hôpital, Grand-Dad, quand tu attrapas une pneumonie suite à cette panne de chauffage. Je leur en foutrais des Grand-dad à ces petits dadais. Tout ça pour pouvoir hériter plus rapidement de mon appartement.

Mais à cette heure, les oreilles vrillées par les cris du bébé et la charge héroïque des parents, la perspective de la maison de retraite ne lui apparaît plus si rédhibitoire. Dormir, putain mais qu'on me laisse dormir. La nuit, endormi, le seul moment où je me sens encore libre d'être un homme. Où je marche, où je cours. Où l'horizon est plus lointain que cette putain de sortie d'immeuble avec ces trois marches que je ne peux franchir, que cette cour pisseuse dont je m'astreins à faire le tour les jours fastes où mes jambes acceptent de me porter.

MAIS TU VAS LA FERMER TA GUEULE, SALE PETIT MERDEUX OUI ?

C'était quoi ce hurlement Sam ? S'enquit la voix fluette de sa conquête de la nuit émergeant du duvet sous lequel elle oeuvrait. T'inquiète ma poulette, continue, c'est rien que le vieux du haut qui pète encore un plomb. Mais rien ni fit, une petite tête ébouriffée surgit sur l'oreiller à ses côtés tandis que la voix aigrelette égrenait «mais Sam, à qui il parlait le vieux? Mais on s'en fout du vieux ma biche, retourne donc à tes occupations. Mais ne voilà-t'y pas que cette connasse voulait parler maintenant. Ah merci, il avait bien choisi son moment l'apprenti cadavre. Parler, merde, il avait passé des heures à lui parler et pire encore à l'écouter avant de parvenir à la ramener chez lui. C'était le prix à payer certes, il ne remettait pas cela en question. Tout travail mérite salaire et à l'aide de quelques bières, il était parvenu sans mal à laisser la petite bouche framboisée s'exprimer de tout son saoul. Et son patron par-ci, des collègues par là et quelques considérations bien senties au sujet des dernières soldes pour chapeauter le tout. Du bruit de bouche de femelle quoi, bruit qui cesserait quand celle-ci remplirait sa fonction naturelle, celle pour laquelle il était prêt à patienter et endurer ces quelques heures d'ennui abyssal. Mais parler maintenant alors qu'enfin était venu le moment ?

Y'A DES LIMITES A CE QU'UN MEC PEUT SUPPORTER MERDEEEE

Oh mon dieu, le voisin du dessus semble désespéré, se dit Lucia, laissant émerger son nez froid de l'épais volume qu'elle dévorait. Comme elle le comprenait, la réalité de la vie est si dure à supporter la nuit parfois et il lui avait paru si sensible et tourmenté à chaque fois qu'elle l'avait croisé. Une âme soeur se plut elle à penser. Comme elle, un être éthéré qu'un souffle de vent peut blesser, un rêve écarteler. Pauvre, pauvre être que la vie a blessé. Devrait-elle monter ? Tenter de le réconforter ? Elle frotta l'un contre l'autre ses deux long pieds glacés et tortilla entre ses doigts une mèche de cheveux dorés et fourchus. Tergiverser, hésiter, ne pas oser, bon résumé de toute la non histoire de sa vie. Combien de temps encore parviendrait-elle à se supporter si à chaque fois que la vie lui faisait du pied elle se contentait de se gratter.
Que pourrait-elle bien faire pour l'aider ? Lui apporter une tasse de thé et parler, parler jusqu'au bout de la nuit. Se tenir chaud, se serrer. Echanger de tendres regards et laisser couler leurs pleurs, se déverser toute l'amertume de leurs peurs. Et Lucia enfin osa, elle se jeta hors de son lit, se prit les pieds dans le tapis et chut de tout son long sur le parquet verni.

BOUM fit celui-ci.

Ma jeune voisine aurait-elle mis à exécution ses funestes projets ? s'interrogea Auguste-Léon en entendant son plafond répercuter le son de ce plongeon. Cela ne m'étonne guère, de jour en jour elle semblait plus diaphane, le rose de ses joues se poudrait de tristesse et la mélancolie ralentissait le rythme de ses pas. Et ce papier qui lui glissa des mains l'autre matin alors qu'elle me croisait, ce poème si morbide et si long que je m'endormis à trois reprises avant de pouvoir l'achever. C'était donc bien un appel au secours qu'elle me lançait, pauvre montagnarde esseulée, si loin de l'alpe blanche et de son sapin vert. Venons à son secours, répondons à son cri. Rapidité, action, résolution. Soyons digne de la sagace devise de mon auguste famille. Mais soyons circonspect également, agissons mais avec discernement. Si par hasard, la petite chose a choisi d'en finir en s'ouvrant les veines, cela pourrait se révéler salissant. Plutôt que notre personne d'un pyjama en soie recouverte, laissons donc agir quelqu'un qui saura se vêtir plus adéquatement.

Service d'urgence, je vous écoute
Bonsoir Monsieur, ici Auguste-Léon de la Morneplaine, auriez-vous l'obligeance de bien vouloir vous déplacer, vêtu d'une tenue imperméable, pour venir au secours de ma jeune voisine qui vient de choir sur le plancher, ses poignets sanglants répandant leur contenu gluant ?
Donnez-moi l'adresse Monsieur
13, rue Ménil-Montand, 4e étage droite, son nom est Lucia Casta.
Nous envoyons une ambulance

PIN PON PIN PON et caetera et caetera

Emilie qui dormait à poings fermés, son bébé enfin endormi, reposant sur l'épaule, se réveilla brutalement lorsque ledit bébé se remit à hurler. Elle confia d'une voix sifflante à son mari, ahuri, qui clignait des yeux à ses côtés : Mais tu te rends compte ! appeler une ambulance à cinq heures du matin, il y a vraiment des gens qui n'ont aucune considération pour leurs voisins !
Texte #5


Citation :
« On ne peut pas mourir dans un rêve. »

Cette phrase, que je me répète inlassablement, ne m’est d’aucun secours alors que je longe comme chaque jour cette étroite corniche, cherchant de mes pieds malhabiles une faille, un creux quelconque me permettant de reposer quelque peu mon pas sans cesse déstabilisé par les graviers se dérobant sous mon poids. Alors que mes mains cherchent une prise le long de la paroi rugueuse d’une roche couleur rouille, mon regard tente d’esquiver le précipice sans fin, se perdant dans une brume épaisse laissant deviner les enfers. Dans mon dos supportant tout mon appui, je peux sentir des palpitations, d’épaisses veines à travers lesquelles semble s’écouler un sang chaud, poisseux. Fermant les yeux quelques temps, je tente de reprendre mes esprit alors que ma respiration, sèche et rapide, me revient dans un écho assourdissant. Autours de moi flottent des créatures grotesques, gigantesques boules de lambeaux de chair déchirée portées par des ailes squelettiques. A mes pieds, j’entends gémir un être répugnant dont les membres semblent faire corps avec la paroi. J’avance, porté plus par la terreur que par mes jambes flageolantes, risquant à chaque mouvement la chute dans ce qui semble être l’infini. Je marmonne, gémissant, cherchant des dieux à qui implorer le pardon pour un crime dont mon esprit malade a perdu le souvenir.

Soudain, alors que je m’apprête à abandonner tout espoir et à laisser le vide s’emparer de mon corps, j’entends le sifflement d’une brise légère semblant s’échapper d’un interstice à ma droite. Tournant la tête, j’entrevois ce qui ressemble à une grotte s’enfonçant à travers la terrible montagne. Reprenant courage, je poursuis mon avancée, un pied après l’autre, prudemment. Mes doigts tremblants trouvent des aspérités dans la matière organique. Quelques fois, je crois sentir l’ivoire râpeux de dents abîmées par la moisissure. Je tente de ne pas y penser, mon cerveau exténué me joue sans doute des tours. Sur mes orteils, je sens courir des milliers de petites pattes crochues, blessant cruellement ma peau nue. S’agit-il d’insectes attirés par le fumet de ma peur ou de simples fourmillements ? Je préfère ne pas y penser, concentrant mon attention sur l’ouverture qui se rapproche, lentement mais sûrement.

Alors que j’évalue les quelques mètres me séparant du salut, je perçois un mouvement dans le coin de mon œil gauche. Avec horreur, je constate que l’une des abominations volantes se dirige vers moi, agitant avec nonchalance ce qui tient plus de moignons que d’ailes. Comment peuvent-elle supporter son poids ? Retenant mon souffle, je tente d’arrêter le tremblement de mes membres et me colle à la paroi, espérant que la chose me dépassera sans me voir. Elle est maintenant à mon niveau, à moins d’un mètre. Je pourrais la toucher en tendant le bras. J’observe sa peau couverte de bourrelets ignobles, ravagée par les maladies et la vermine qui y court sans pudeur. Alors que je crois qu’elle va s’en aller sans me prêter attention, elle se tourne avec une rapidité incroyable pour me faire face. Je hurle de terreur. Son œil unique démesuré, rougi par les veines éclatées de sa cornée, totalement surréaliste et pourtant terriblement humain semble me fixer, scrutant au plus profond de mon âme pour y trouver un souvenir d’enfance, une phobie oubliée, une quelconque faiblesse à exploiter. Paralysé par la peur, je n’esquisse pas le moindre mouvement alors qu’un tentacule luisant surgit de sa pupille, s’allongeant lentement vers moi. Avec dégoût, je le sens caresser mon visage, laissant sur mes joues une substance pâteuse et acide. Une puanteur incroyable fait monter en moi une nausée insupportable lorsque l’appendice passe sous mon nez avant d’introduire son extrémité agitée de soubresauts dans ma bouche pour palper ma langue. Une sensation de répugnance comme je ne pensais pas qu’il pouvait en exister me prends le corps alors qu’un goût ignoble obstrue tous mes sens. Enfin, le tentacule quitte ma bouche pour longer mon torse, puis me relâche. Soulagé, je crois que la bête va enfin s’en aller, ayant satisfait sa curiosité.

C’est alors que d’un geste vif, elle me fouette avec une puissance inimaginable. Le souffle coupé, je perds immédiatement l’équilibre et plonge dans le vide. Alors que le vent cingle ma peau, je ne retrouve qu’au bout de quelques secondes la force de m’égosiller. En vain. Face à moi, je vois défiler la paroi habitée de mille aberrations qui semblent se moquer de ma chute. De longues minutes s’écoulent pendant lesquelles mon corps plonge dans l’infini. Ne vois-je plus rien parce que j’ai les yeux fermés ou parce que la lumière ne parvient plus aussi bas ? Peu importe. Et c’est alors que survient le choc.

Je me réveille, hurlant, emplit d’une peur panique empêchant toute pensée cohérente. Mon cœur, prêt à exploser, bat avec force dans ma poitrine. Enfin, la gorge meurtrie par mes cris, je me calme, reprenant peu a peu mon souffle. Je distingue enfin les murs d’un orange jauni par l’age de la pièce et la porte de chêne qui me fait face. Je tente d’essuyer la sueur qui inonde mon front mais les menottes qui me maintiennent au lit me rappellent tristement à la réalité. Mon cœur retrouve enfin son rythme normal et je me recouche, attendant patiemment que l’infirmière alertée par mes cris dont j’entends le pas dans le couloir entre. Me faisant face, elle me regarde avec un soupir, mélange d’agacement et de pitié avant de se pencher vers moi pour me faire ma piqûre. Alors que je sombre à nouveau dans le sommeil, je jette un œil à l’horloge bon marché qui orne la table. Vingt-deux heures. J’ai de nouveau perdu toute une journée. Peut-être est-ce mieux ainsi.

Texte #6

Citation :
La fin de l'ordinaire


7h15. Il fait nuit
Il ouvre un œil, puis deux, ses paupières sont pleines de poussière, c'est à peine s'il arrive à voir le plafond au travers des tâches sombres qui obstruent sa vision. Sa bouche est pâteuse, acide comme un lendemain de cuite. Il se demande s'il a dormi, ou s'il ne s'est pas seulement passé une seconde, une brume fugitive, un instant d'oubli.


Ses membres sont douloureux. Il est allongé sur un matelas de fortune, dans lequel il y a plus de ressorts que de mousse. Mais il n'y a pas que ça. Il se souvient. Peut-être. Il s'assoit, se passe une main sur le visage, se frotte les yeux, se tient la tête à deux mains.
« Tu te souviens ? »
Quelqu'un vient de lui parler. Une voix balancée là dans la pièce, à travers les barreaux.
« Tu as soif ? »
Il acquiesce, il n'est pas certain de pouvoir parler, pas certain qu'un son puisse sortir des tréfonds de sa gorge. C'est comme s'il n'y avait qu'un trou de chair molle et rose, et au-delà, le néant.
On lui tend un verre d'eau, il le porte à ses lèvres mais ne boit pas, le pose par terre. Finalement, il n'a pas soif.
Mais maintenant qu'il y voit un peu plus clair, il remarque ses mains, ses grandes mains abimées, douloureuses, tâchées d'un sang sec et sombre. Il les frotte pour les désengourdir.
« Est-ce que tu peux me dire comment tu es arrivé ici ? Tu te souviens ? »
A nouveau cette question. Il entrouvre la bouche, articule un mot, ne laisse échapper qu'un petit sifflement , un sifflement ridicule qui vient de nulle part. Non, décidément, il va falloir qu'il boive. Il vide le verre d'un trait, s'éclaircit la gorge et retente :
« En... voiture. »
Habituellement, ç'aurait été pur sarcasme. Mais aujourd'hui, il dit ces mots bêtement, avec la voix de l'homme qui se découvre en même temps qu'il parle.
Oui, il est arrivé en voiture. Pas la sienne. Il relève la tête et dévisage celle de l'homme qui est de l'autre côté de la cellule. Peut-être dans sa voiture à lui? Il ne le reconnaît pas, en tout cas.
« Votre voiture ?
-Non, pas la mienne. »
C'est vrai, pas la sienne. Mais alors, qui ? Quand ?


Une chose est sûre : il faisait encore jour. Il y a encore dans son esprit le ciel pâle, les rues froides pleines de gens, la neige fondue, noire, sale, molle comme du vomi de nuage. Le tramway rouge et blanc qui passe dans un son de cloche, qui descend l'avenue, traverse le pont, par-dessus le fleuve. Tout cela avant... Avant quoi?
La perte. Là. En plein milieu du trottoir. La perte de ses moyens. La perte de tout contrôle.
Le monde vacille, les immeubles se penchent, le sol se dérobe sous ses pieds. Il ne veut plus voir... Tant de mots dans la ville qui l'éblouissent, le submergent, trop de gens inconnus qui marchent vers leur mort des sacs de courses à la main. Flop, flop leurs pas mous dans la neige, ils s'enfoncent un peu plus dans l'existence. Ding, ding, le tramway qui repasse, encore, rempli de spectres, le même? Bien sûr que non il vient de passer. En es-tu sûr? Flap flap un pigeon qui s'envole en lui éraflant le visage. Les arbres gris, décharnés, le vent glacé qui arrache aux branches un murmure plaintif, trop de bruit, trop de choses, trop vite. Il halète, se tient le cœur, se griffe le ventre. Se met à courir, aveugle, les bras brandis vers le ciel, la gorge qui vibre dans un hurlement de bête enragée, blessée. Mais le monde continue sa course folle, la ville continue de lui rouler dessus, dans son vacarme assourdissant, la vie l'étripe, l'égorge comme un goret. Arrêtez tout! Arrêtez tout!
ARRÊTEZ TOUT!


Les cris de stupeur, la tôle d'une auto froissée sous ses poings, un corps inerte, un lampadaire arraché...


Mais il n'est plus là. Il s'enfonce doucement dans une torpeur apaisante, s'écroule sur le sol dans un bruit léger. N'est-il pas en train de se dissoudre dans l'air, de s'envoler, de revenir à ce matin, semblable à d'autres matins, dans son lit froissé par les rêves?
N'est-il pas en train de s'habiller, de sortir, de faire crisser ses pas dans la neige encore vierge, marchant à travers une autre journée, vers un autre soir?


L'aube sans questions, où le cerveau engourdi s'immerge doucement dans l'existence, n'est-ce pas cela, à nouveau, qu'il ressent?


7h15. Il fait nuit.
Il ouvre un œil, puis deux, ses paupières sont pleines de poussière, c'est à peine s'il arrive à voir le plafond au travers des tâches sombres qui obstruent sa vision. Sa bouche est pâteuse, acide comme un lendemain de cuite. Il se demande s'il a dormi, ou s'il ne s'est pas seulement passé une seconde, une brume fugitive, un instant d'oubli.
Texte #7


Citation :
La vie rêvée de B.


B. est un jeune homme de 34 ans. Il y a deux ans, son supérieur a enfin accepté que B. fasse du télétravail. Depuis, il rend ses dossiers depuis chez lui et peut, à loisir, profiter de la campagne qui l’entoure si la motivation n’est pas là. Aujourd’hui le temps est gris, et ses dossiers sont bouclés pour la semaine. Il s’allonge sur son lit et compte bien profiter d’une sieste méritée. Alors qu’il tombe dans les bras de Morphée, B. est réveillé. Pas par ses voisins, pas par C., sa femme, ni même par les poules au fond du jardin. Non, il est réveillé par….un trou.

Dans son sommeil, il a entendu un effondrement et découvre, par la fenêtre, un trou dans le sol de son jardin. On pourrait dire que c’est un beau trou, entre le trou d’épingle et le tunnel sous la Manche pour vous situer sa dimension. B. respecte les autres, il aime le droit à la propriété et entend que les gens le respectent lui ET sa propriété ! Aussi B. est-il très désappointé et se sent-il d’humeur procédurière après cette découverte ! Il se lève, s’habille et va dans le jardin. Il s’approche du trou et remarque que celui-ci se prolonge et semble se muer en une galerie.

Oh !! Attendez…. Il semble que le coupable soit encore présent, on entend clairement quelque chose au fond. B. franchit le pas du trou non sans s’être équipé d’une lampe torche et du fusil de guerre caché dans le grenier, lègue de son père. S’enfonçant dans la galerie, B. pense que quelque chose cloche. Les parois sont régulières mais impossible de remarquer le moindre signe d’un coup de pioche, de pelle ou d’un quelconque instrument d’excavation. RIEN. Par contre, ça glisse ! Et c’est visqueux. C’est d’ailleurs incroyable d’avoir pu, si vite, si minutieusement, creuser un tunnel aussi profond ! Depuis maintenant 10 minute qu’il marche dedans, B. n’a ni rattrapé le responsable, ni atteint la sortie.

Au bout d’une demie heure, le trou remonte et B. aperçoit la lumière du jour. Il accélère le rythme et parvient enfin au bout du tunnel. Dehors, il tourne sur lui-même pour se repérer. Il remarque qu’il est à 2km de son lit et repère une marque longiligne dans le sol, comme si on avait traîné un énorme tuyau. Son regard suit la marque et ce qu’il découvre au bout de cette marque le fige sur place. Depuis maintenant ¾ d’heure, il suit un ver d’un diamètre de 2 mètres environ et long comme un semi-remorque. Le ver se déplace relativement vite et se dirige vers le village voisin du sien. B. voit la bête osciller de droite et de gauche et comprend qu’à chaque oscillation un humain, une vache ou encore un chien disparaît dans ce long tube digestif mouvant.

Epouvanté par le drame qui se présente sous ses yeux, et plus encore par celui qui aura lieu si le ver atteint le village, B. commence à courir aussi vite qu’il le peut et hurle pour attirer l’attention de la bête. Il se rend vite compte qu’il ne court pas assez vite pour rattraper le ver avant que celui-ci n’atteigne le village et que, par ailleurs, le ver est sourd comme un sonneur de cloches. La solution lui apparaît, accrochée à son épaule : Le fusil !!! Pourquoi n’y a-t-il pas pensé avant ?! Peu habitué à manier une arme, il cherche la position la plus stable possible, épaule et tir. Le recul du fusil le fait hurler de douleur quand son épaule est percutée par la crosse de l’arme. Sa clavicule droite vient de se rompre. Au brusque arrêt du monstre, B. comprend qu’il a fait mouche. Il comprend aussi qu’une balle ne suffit pas pour tuer l’animal lorsqu’il le voit faire demi tour et se diriger à une vitesse hors norme, droit sur lui.

B. ramasse son arme tombée au sol et entame un sprint. Affolé, il regarde autour de lui à la recherche d’un endroit où se dissimuler. Le trou du ver ressemble plus à un piège rectiligne qu’à une échappatoire, il n’y a pas de maison dans les environs, il n’a pas d’autre choix que de continuer à courir du plus vite qu’il le peut mais sait que la distance entre lui et la fin de sa vie diminue très rapidement. Dans sa recherche affolée, il aperçoit un bois de peupliers. Peut être pourra-t-il s’y dissimuler et réfléchir plus posément à une solution pour éradiquer cette créature. A bout de souffle, il court vers le bois. Ses jambes deviennent douloureuses, son épaule fracturée est un calvaire et un violent point de côté l’empêche de bien ventiler mais l’adrénaline de la peur inhibe la douleur et il accélère. Accélère encore. La sueur lui pique les yeux et sa vue se brouille mais il voit le bois se rapprocher, tout comme il sent que le ver le rattrape. B. n’est plus lui-même. Il est devenue une proie qui court pour sauver sa peau. Enfin il y est ! Il choisit de se dissimuler derrière un arbre et retient son souffle attendant que son poursuivant passe ou l’avale.

Une minute vient de s’écouler et B. n’a pas entrevu le moindre lombric, géant ou non. Une nouvelle fois, quelque chose cloche. Caché derrière le peuplier, B. a peur et ne sait plus s’il doit regarder où est passé le ver ou s’il doit rester caché ici sans bouger. Il se décide et tente un regard au dehors du couvert des arbres. La campagne est vide et paisible hormis le souvenir visible des évènements récents. B. n’en croit pas ses yeux. Il sort prudemment et commence à revenir sur ses pas afin de trouver une explication. Il reprend sa course et regarde alentour mais toujours rien.

Alors qu’il parcourt la campagne à la recherche de ce ver monstrueux, il sent le sol vibrer. Dans le doute il s’arrête et prête attention. Effectivement le sol vibre sous ses pieds ! Non, il tremble, de plus en plus fort ! Alors que, comprenant ce qui se passe, B. fait un brusque saut en arrière, le ver surgit devant lui, exactement là où il se trouvait l’instant d’avant. Tout ce que peut faire B. à ce moment c’est penser au nombre de dents que possède l’animal. Il ne peut plus penser à autre chose, il est obnubilé.

Alors que le ver se penche sur B., sûr de sa victoire, B. se ressaisit, attrape son fusil et tir, sans prendre le temps de viser. Il n’a plus le temps de viser. L’animal s’arrête brièvement dans son élan mais reprend rapidement sa progression vers B. Il va l’avaler. B. sent la gueule l’entourer, ferme les yeux et, alors que la première dent déchire sa chaire, d’un sursaut, il hurle et rouvre les yeux.

Il est dans son lit. Ses cheveux sont mouillés de sueur, ses yeux piquent et ses draps ne sont qu’un vague souvenir répandu au bas de son lit. B. comprend qu’il a rêvé. Mon Dieu quel cauchemar !!! Vu l’état de sa chambre et son état physique, il a vraiment du se débattre pendant son sommeil !!! Ses jambes sont aussi douloureuses que lorsqu’il courait, son souffle est toujours court mais le point de côté se résorbe. C’est incroyable ce que le sub-conscient peut nous faire croire. B. est assoiffé. Il se lève et se dirige vers la salle de bain pour prendre un verre d’eau. Peut être que finalement ce sera un verre de cognac ! Enfin, il verra ça qua….

B. s’arrête juste à la sortie de sa chambre. Le doute l’habite. Il revient sur ses pas et regarde sa chambre. Le lit est en désordre, les volets sont ouverts et, là, par la fenêtre de la chambre, B. voit un trou. On pourrait dire que c’est un beau trou, entre le trou d’épingle et le tunnel sous la Manche pour vous situer sa dimension.
Texte #8

Citation :
Oedipe 2010

Antoine se réveilla dans ce qui ne semblait pas être un endroit familier, allongé sur un lit étroit, son oeil droit passait en revue les dessins sur le mur, il y'en avait vraiment pour tous les goûts, son attention s'arrêta sur un sanglier dessiné grossièrement, dont la tête était transplanté d'une seringue géante, également dessinée grossièrement.

Son oeil gauche dormait encore, machinalement, il toucha le pansement qui le couvrait, un début de migraine terrible le saisit.Ça sentait mauvais ici, il eu la nausée et vomit moitié-lit moitié-sol.

Il remarqua au travers du petit carré vitré de la porte des yeux qui le scrutaient dénués d'expression.

Tant bien que mal il se leva, chancelant, à la recherche d'un lavabo.Il prit la bouteille d'eau sur la petite table, et la vida sur le coin de son lit souillé par ses déjections.

Les yeux avaient disparus, dans un état second il se traina vers la porte, colla son visage sur la vitre scarifiée pour voir une autre porte, en face de la sienne.

A l'opposé et trois mètres plus loin, il y avait une petite fenêtre protégée par des barreaux, ça donnait sur une cour assez triste, entourée de murs qui montaient vers le ciel.

Il aperçu une sentinelle vêtue de blanc qui la traversait, il donna un coup à la vitre scellée pour attirer l'attention avant de se laisser glisser et se retrouver à même le sol froid et sale.

Sa tête tourna et il tomba inconscient.

"Mr Lambert ...."

"Mr Lambert ...."

Antoine ouvrit l'oeil, retour à la case départ, le parfum de l'homme qui se trouvait en train de le contenir alors qu'il était inerte le rassura, il en oublia la pression sur son corps.

"Vous êtes là pour en finir ?"

"Mr Lambert ...restez calme s'il vous plait"

Rester calme, il eu un flash d'une violence extrême, les séquences défilèrent, il trembla jusqu'aux orteils, un deuxième homme lui tenu les jambes.

L'aiguille plantée dans son bras le soulagea, il tourna sa tête lourde sur le côté, un rictus barbare au coin de la bouche.

Quand il reprit ses esprits sa mère était là, proprement coiffée, inaccessible derrière ses petites lunettes rondes et sa stature squeletiquement blafarde.

Il tenta de se lever, mais les sangles oppressaient son énergie du désespoir.

"Bonjour mon chéri"

"bonjour maman"

"Regardes, je t'ai apporté une photo de toi et moi sur le manège"

Antoine sourit, les yeux fixés sur sa mère qui le ceinturait, la peur au ventre, alors qu'il affichait une certaine assurance.

"Ton père te salue de tout la haut tu sais, il ne t'en veut pas"

Il bafouilla :

"Ze ne lui en veut pas non plus"

"je ne t'en veux pas non plus mon fils"

" il est barti hein ?"

" Oui, il a rejoint le monde des anges"

"mon oeil est aussi la haut ?"

Elle détourna la tête, puis parla encore plus doucement :

"tu n'as besoin que d'un oeil pour me regarder"

"Maman, je veux sortir d'ici"

"Je sais mon chéri" Elle versa une larme discrète.

Antoine s'assoupit, devant le visage de sa mère à moitié brûlé, face au cadavre de son père la tête explosée par son propre flingue, objet de sa paranoïa.

Il n'était pas vraiment un gentil garçon, il commençait à le comprendre dans son nouvel univers.

Il rêva du manège, des instants de répit accouplé à sa mère, loin de son enfermement et de ces carrés froids et distants.
Texte #9

Citation :
Ma fugue.


Il est 6 h 30, je suis la première réveillée comme tous les autres matins, j'adore le silence quand personne ne bouge dans la maison, je l'appelle mon moment matin, seule mais pas pour longtemps, d'ici quelques minutes papa va faire pipi, je le sais car il fait debout et on a l'impression qu'il n'y est pas allé depuis 4 ou 5 jours tout en ayant participé activement à la saint patrick la veille comme dit maman, tout un programme, elle n'aime pas cela du tout.


Ensuite il ira dans la salle de bains pour ses ablutions matinales, je l'ai appris récemment ce mot, il est drôle il a un côté religieux, un mélange d'absolu et de solution, mon papa adore me faire la lecture pendant des heures, tout çà parce que j'ai 9 ans et l'avenir devant moi, ne cesse-t-il de répéter, mes parents sont gentils mais ils ne comprennent pas mes envies de voir le monde, comme Phileas Fogg.


Heureusement j'ai mon ami Wilfried qui vient me rendre visite régulièrement, bon depuis peu il attend que mes parents sortent de la chambre, surtout depuis qu'il m'a soufflé cette idée :
- Révulse tes yeux, c'est pas un truc de grand.


Et il a bien eu raison, tout le monde s'est affolé, moi j'ai bien ri dans ma tête, j'ai appris à me faire toute petite par moment, parce que les parents n'ont pas vraiment apprécié la blague.


Mais Wilfried m'a promit qu'aujourd'hui nous irions faire un tour dans un tout nouvel endroit, je suis toute excitée à cette idée mais il m'a fait jurer de ne rien dire à mes parents sinon ils ne seraient pas d'accord pour que je parte. Alors j'attends que mon père remonte le petit déjeuner, qu'il rentre dans la chambre, pose le plateau, m'embrasse sur la joue en me disant :
- Bonjour mon petit ange, tu as passé une bonne nuit ?
Ensuite il ouvre les volets, me dit que la météo a prévu une journée ensoleillé ou pluvieuse, je préfère avec le soleil pour la sortie avec Wilfried :
- Belle journée en perspective.
Je l'espère bien mais je n'en pipe rien, c'est pépé Bertrand qui le dit, il est vachement drôle pépé, il dit aussi plein de gros mots et nom de Zeus à tout bout de champ, il ne voit pas pourquoi le copain de Jésus en aurait l'exclusion ou un truc de journaliste comme il dit, il est marrant pépé Bertrand.


Bref il fait beau, Papa a l'air content de cette journée et pour ne pas trahir mon plan, je ne bouge pas d'un cil et je sais très bien le faire mais je suis impatiente que le petit déjeuner se termine. Ca y est je suis assise face à la fenêtre et j'attends la sortie de papa, en fait la venue de Wilfried. C'est un vrai copain, toujours là pour moi, il sort sa frimousse de dessous le lit, je me demande comment il fait parfois, il est trop fort.
- Salut, chipie !
Son grand sourire montre qu'il a perdu une dent il y a peu, pour faire le malin, il fait croire à tout le monde que c'est une dent cassée par une bagarre.
- Salut Wil, alors c'est le grand jour ?
- A qui le dis-tu ! Bon çà a l'air calme ce matin, t'es sûre que ton père va pas rappliquer ?
- Certaine, il doit s'occuper de papier administratif barbant qu'il répète tout le temps pour l'hôpital et c'est très compliqué et le mardi maman va faire les courses, nous sommes tranquilles.
- Parfait, on saute de ta fenêtre dans le jardin, on fonce jusqu'au grillage et on se faufile dans les buissons pour sortir de chez toi.
Il ouvre la fenêtre en grand regarde à gauche et à droite voir si la voie est libre, il me fait signe que c'est bon et on saute, mon cœur tape fort et vite dans ma poitrine, je sais que je fais une bêtise, mais papa et maman n'arrivent pas à comprendre mon besoin de liberté, on arrive au fond du jardin près des buissons, je me faufile et un trou est miraculeusement devant nous. Wilfried regarde une fois encore autour de lui en balayant de droite à gauche sa petite tête.
- On peut y aller, y'a personne !


Il sort en courant comme un fou vers le champ d'en face, j'essaye d'aller aussi vite que lui mais mes jambes sont petites. Nous y sommes, on traverse ce fichu champ de maïs et on retrouve le bois un peu plus loin, ici c'est trop loin pour papa et maman. J'ai un peu peur du chemin dans le bois mais avec Wilfried je ne crains pas grand chose, il est fort comme un ours.


Il m'emmène vers une colline avec une petite rivière en bas, j'enlève mes chaussures et mes chevilles sont à peine trempées, on arrive près d'un saule pleureur qui cache une grande partie de la petite rivière et le rebord.
- C'est très joli Wilfried !


Il me sourit et pointe du doigt la partie cachée du rebord, il me fait signe de me taire et nous nous allongeons sur le ventre pour regarder tranquillement la rivière, il me chuchote qu'il ne faut pas faire un bruit. Le soleil se reflète dans l'eau comme un miroir sur les feuilles de l'arbre : c'est beau. Puis Wilfried me serre un peu le bras pour me montrer que plus haut dans la rivière arrive une licorne, elle est d'un blanc plus propre qu'une serviette à la sortie d'une lessive de maman. Ses sabots font doucement clapoter l'eau. Wilfried me sourit, je ne sais pas comment il a fait pour dénicher une licorne, mais je dois dire qu'il est très fort. C'est du grand spectacle, bien mieux que la télévision et enfin quand on ne la voit plus, on se regarde en silence. Il n'y a rien dire, c'est pas vraiment utile, on reste longtemps avant de se lever sans un bruit et rentrer enfin à la maison. Le retour semble un peu plus long, si on court j'aurais le vent dans les cheveux et j'oublierais un peu la licorne. Aux buissons je vois que le soleil n'est pas loin du crépuscule.
- Comment c'est possible, mes parents vont hurler !
- Ne t'en fais pas, j'arrange tous les souvenirs.
- D'accord.


Il m'aide à enjamber la fenêtre sans un bruit.
- On recommence dès demain, d'accord ?
- D'accord.


Il est vraiment très fort Wilfried, Papa me trouve assise devant la fenêtre comme ce matin et il m'embrasse sur le front, je ne dis rien, qu'il croit que je suis restée là toute la journée bien sagement. Il me parle de choses et d'autres mais je ne l'écoute pas vraiment, je repense à la licorne blanche de la petite rivière, vivement demain.


Je suis de nouveau couchée pour la nuit, Papa m'a encore raconté une belle histoire de princesse et je m'endors paisiblement.


Le père descend les escaliers l'air las et épuisé, sa femme l'attend dans la cuisine :
- Elle a bien mangé ?
- Comme les autres journées, elle n'a pas bougé une paupière. Ce matin et ce soir elle semblait un peu réceptive, je crois capter son regard mais le reste de la journée c'est impossible.
- Ne te plains pas, j'ai l'impression de ne plus exister, cette attaque cérébrale a fait de notre petite fille chérie, un légume.
- Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'elle s'invente des histoires pour se passer le temps, elle a toujours eu beaucoup d'imagination.
Message supprimé par son auteur.
9, c'est même très bien !

Allez, je commence.


Texte 1
J'aime bien ce texte. Il y a parfois des lueurs d'amour de la vie, mêlés à une tranquille désespérance. Largement perfectible, bien sûr, mais une bonne surprise, pour moi, au début de cet Ex Libar.

Texte 2
Un texte pas mal construit, avec un certain suspens !

Texte 3
L'idée est originale, mais j'avoue que j'ai du mal à accrocher au texte.
texte 1 : Pas mal du tout en fait, peut-être un peu irrégulier au niveau qualité/style.

texte 2 : Fun, drôle, style original, ça se laisse bien lire finalement.

texte 3 : Le mélange chronologique était une bonne idée mais je trouve que ça n'apporte pas grand chose au texte, à part de devoir le lire deux fois .

texte 4 : J'aime beaucoup l'histoire, très bien écrit, c'est frais, c'est original et vraiment bien dans le thème, c'est très drôle , mon vote.

texte 5 : Sympa mais je trouve que ce n'est pas assez aéré, un peu trop narratif.

texte 6 : Très bien écrit je trouve, on plonge bien dans l'ambiance, "la neige fondue, noire, sale, molle comme du vomi de nuage"

texte 7: J'ai trouvé les deux premiers paragraphes vraiment excellents, mais en conséquence je suis resté un petit peu sur ma faim ensuite, sinon ça aurait été mon vote. Mais beaucoup de plaisir à le lire quand même.

texte 8 : On est un peu comme Antoine on ne comprend pas tout ce qui lui arrive

texte 9 : Vraiment bien écrit et agréable à lire, belle histoire même si on sent un peu venir la chute, la licorne était peut-être de trop, enfin je dis ça parce j'aurais bien aimé être plus surpris par la fin, sinon le texte est excellent.


Au final beaucoup de bons textes pour moi, merci aux participants !
A mon tour de faire un commentaire de chaque:

Texte 1:
Plaisant à lire, mais les phrases sont trop courtes à mon goût. Vu la taille du texte, on pouvait espérer un changement de style en cours de route. L'histoire n'a rien d'original, mais le thème n'y poussait pas. J'ai bien aimé.

Texte 2:
Une surprise, pas si mal. L'idée est amusante, mais je n'accroche pas au style et la fin m'a déçu, trop prévisible.

Texte 3:
Pas lu, je n'accroche jamais à ce style. Désolé pour le participant.

Texte 4:
Pas lu en entier, un peu trop maladroit et grossier à mon goût.

Texte 5:
Des efforts de style, mais qui nuisent au texte. Le pari du récit fantastique oblige à porter un soin particulier au narrateur, pour pousser le lecteur à s'intéresser à des problèmes bien loin de ses préoccupations. Là, l'action est trop rapide, et le ton trop descriptif. On est très loin du thème également.

Texte 6:
De très bons passages, je regrette que la description de l'accident ne soit vraiment pas convaincante. Le récit n'était pas évident (même s'il joue sur des sentiments faciles), et le participant s'en sort plutôt bien.

Texte 7:
Comme déjà dit, le début du texte laissait espérer beaucoup mieux. Une déception, donc, le texte manque d'éléments vraiment drôles dans la suite et est un peu longue.

Texte 8:
Aïe, beaucoup de fautes. L'idée n'était pas mauvaise, l'effet de surprise est plutôt bien amené, mais le texte lui-même n'est pas très bon, et on s'attendrait à plus d'originalité.

Texte 9:
Encore un bon texte, l'idée n'est pas mauvaise et le traitement est bon. Néanmoins, on est dans la facilité, que ce soit au niveau des sentiments provoqués ou du style enfantin choisi.

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Dans l'ensemble, les textes ne sont pas bien joyeux. Aucun texte ne s'intéresse vraiment à plusieurs personnes, cela m'étonne. Je retiens le premier texte bien sûr, ainsi que le sixième. J'ai voté pour ce dernier, surtout parce que le premier n'est pas à mon goût aussi bon que ce qu'il aurait pu être, alors que j'ai bien l'impression d'être en face d'un produit fini pour le sixième.

edit: t'as pas tort, Jet
Dans l'ordre de lecture, les numéros de mes préférés sont graissés :

#6
Il y a quelque chose qui me plaît vraiment dans le style.
Deux regrets : le texte aurait mérité d'être plus long, qu'on réponde au moins à quelques questions (Même si nous faire nous en poser autant participe indéniablement à l'efficacité du texte).
Et le second, qui est lié : dommage que le dernier paragraphe soit la reprise exacte du premier. Une petite variation, un indice subtilement glissé, j'aurais bien aimé.
Bonus : Times New Roman, merde quoi :/

#4
Haha la voix tonitruante s'essayant à la berceuse bretonne, nice one !
Le texte qui a le plus originalement interprété la consigne, de mon point de vue.
Grosse hésitation avec le #1 (Cf. infra), mais emporte mon vote après relectures.

#9
Trop léger pour les thèmes (ami(s) imaginaire(s) et paralysie), trop court pour soutenir la comparaison avec Where The Wild Things Are.
Prix du Coussin du Chat pour avoir tenté cependant, idée originale.

#7
Alice au Guatemala avec des initiales, pas ma came, désolé.
Accessit du Coussin du Chat pour "C’est un beau trou, entre le trou d’épingle et le tunnel sous la Manche pour vous situer sa dimension.", amusant.

#8
Bel effort de style, mais le titre est pour moi disqualifiant.

#5
Pas réussi à accrocher malgré le tentacule.

#3
Intéressant, dans la construction, le style nerveux, efficace.
Mais je ne pardonne pas à l'auteur de m'avoir fait bloquer sur le Colt99i. Pas plus que d'avoir utilisé un titre soit trop cryptique pour mes petites méninges (parce qu'à part un rapport avec une obscure loi du Maine réglementant les coordonnées GPS de l'état, je ne vois pas), soit aléatoirement généré. J'aime quand un titre est pleinement signifiant.

#1
*Disclaimer chocobisou*
J'aime le style sec et dépouillé. Vu que c'est dans la veine de ce que j'aurais voulu faire, thème y compris, mais que je n'ai pas trouvé le temps de finaliser ; ça évoque un écho sympa.
Mais le #4 reste au-dessus selon moi, en grande partie à cause de maladresses qui ne résistent pas à une relecture approfondie (la première phrase notamment).

#2
*Disclaimer chocobisou*
Pas accroché, mais c'est moi : GHB, boîte, wingman, menottes roses, jurons trop vulgairement saupoudrés pour être élégants, et prénoms qui m'irritent - trop d'éléments maladroits.
Quelques moments drôles malgré tout (les "yeux de requin[s]", j'avoue), qui font regretter que tout le texte ne soit pas au même niveau, c'est bien dommage.




Une belle édition. J'aurais bien aimé avoir le temps et l'énergie de jouer.
Mention à Ed qui m'a niqué mon seul WE dispo pour écrire avec son court obsédant
Shalf, t'es sûr que les écrivains qui vont lire ton jugement vont comprendre le coup du "coussin du chat" ?

en tout cas, moi, en tant que consultateur de thread, j'entrave quedalle à ce que tu dis ^^ tu pourrais m'expliquer steuplait ?


Edit: Ah oué ok. En gros ils ont pas leur année mais les encouragements pour l'an prochain
Wé j'ai sorti ça cette nuit j'avoue c'est peu clair hors contexte.

Mon avatar permet la référence aux chats. Celui de l'orga aussi d'ailleurs, évidemment.
Le "coussin du chat", en tant que lecteur, c'est le Graal ultime. Tu mets un coussin quelque part, tu peux être sûr que ton chat va squatter h24. Ce qui t'assure de longues heures de lecture peinard.

Le prix du coussin du chat, et son accessit, c'est un peu comme le Prix du Jury à Cannes. Tu n'as pas la Palme d'Or (ici, le vote), mais ton travail a été particulièrement remarqué.
Yoppa
Texte 1 : Beau style, belle musique de mots qui parait il on appelle phrases quand ils sont ensemble.
Texte 2 : C'est brut et divertissant, ça respire la fantaisie.Par contre quelques "photos montage" style roman illustré auraient été sympatiques.
Texte 3 : J'accroche pas à l'univers.
Texte 4 : J'accroche pas au style, mais je dois reconnaitre que l'idée est intéressante par rapport au sujet.
Texte 5 : L'écriture est régulière et ça devient cohérent dans "le monde de l'auteur", mais le ton est trop monocorde.
Texte 6 : Ça me parle, mais c'est le genre de micro-récit qui aurait mérité une autre chute et quelques dizaines de lignes supplémentaires.
Texte 7 : Une écriture "féminine" assez classique. Je n'ai pas accroché, même si l'univers est intéressant.
Texte 8 : C'est pas très fairplay d'écrire sous drogues dures, alors que les autres candidats ont passés le contrôle anti-dopage.
Texte 9 : Un peu plus accrocheur que le texte 7 au niveau du style (in the same stylz usee¿), mais moins intéressant par rapport au sujet je trouve.

J'ai choisis le texte 2 que je trouve assez frais.
J'ai lu seulement le premier texte que j'ai trouvé lourd, prétentieux et cliché.

J'ai donc voté pour le 2ème parce que c'était le suivant.

EDIT: j'ai lu le début du deuxième et il l'air nul en fait.
Citation :
Publié par Heathcliff

Texte 4:
Pas lu en entier, un peu trop maladroit et grossier à mon goût.

....

Dans l'ensemble, les textes ne sont pas bien joyeux. Aucun texte ne s'intéresse vraiment à plusieurs personnes, cela m'étonne.
Si tu lisais les textes en entier tu serais peut-être moins étonné
Message supprimé par son auteur.
Bon allez, ce coup-ci je commente. Je ne voterai vu que je connais les auteurs et que je pourrais être subjective.

Pas tout lu d'un coup, mes commentaires sur les 4 premiers textes, à prendre avec toute la subjectivité qui est la mienne et mon manque viscéral de tact bien ancré à l'esprit :

Texte #1: Le texte coule comme de l'eau sur des roches lisses. Ca se lit d'une traite, comme ça a été écrit apparemment. Le texte sonne juste, comme un instantané sentimental. Une petite relecture s'imposait quand même... Il manque des mots, ça n'est pas très sérieux. Bien aimé sinon.

Texte #2: Mouais. L'histoire est rigolote mais sans plus. La chute en symétrie est trop prévisible par rapport au thème à mon goût, un peu comme si le thème avait été traité scolairement. Et le ton... Non, pitié. La narration directe ne justifie pas autant de vulgarité non mesurée, dont la fréquence ne masque que difficilement une ambiance mal posée. Il ne suffit pas d'un rythme saccadé et d'une ponctuation quasi arbitraire comme un faire-valoir d'une n-ième grossièreté pour faire passer la panique, et la facilité des points de suspension pour les cassages de rythme vient apporter le point d'orgue à ce qui au final ressemble à un exercice de style raté. Imho amha toussa hein. Je n'ai pas accroché.

Texte #3: Intéressant. Le zoom temporel bi-directionnel est assez déstabilisant de prime abord mais ça a quand même aiguisé ma curiosité. Bien aimé dans l'ensemble.

Texte #4: Il y a des maladresses dans la translation de narrateur qui m'ont rendu la lecture pénible. L'idée est très bonne mais la forme pêche et la narration devient brouillonne à mes yeux. Pas accroché du tout.
1. C'est bien écrit et ça se lit agréablement. Par contre je n'ai pas compris où l'auteur veut en venir. Le personnage donne l'impression d'avoir pris trente ans quand le texte donne l'impression qu'une seule journée est passée, cette ellipse est bien menée - mais je n'arrive pas à savoir si c'est intentionnel de la part de l'auteur ou si c'est un hasard.

2. Il y a peut-être trop de gros mots, mais j'aime bien l'idée. Quitte à pousser le vice, ça aurait pu être intéressant que le personnage se réveille avec un... mmmh non rien en fait, lisez Millenium plutôt.

3. Je n'ai pas pu continuer au-delà du troisième paragraphe. L'intérêt pour moi c'est de lire pas de jouer au puzzle.

4. L'idée du changement de point de vue par transmission verticale est bonne, même si j'ai trouvé que ça devenait un peu facile à la fin. Dans l'ensemble le style est moins élaboré que d'autres participations.

5. J'aime bien l'univers (pourtant le fantastique pur ce n'est pas trop mon genre d'habitude). Mais comme le dit Heathcliff, ça me semble un peu hors sujet.

6. Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris . Sinon le dernier paragraphe reprend vraiment de trop près le premier. Et pitié, pas de Times New Roman

7. Le récit a un bon rythme au début, mais s'essouffle un peu quand le personnage se cache dans la forêt. Cela dit j'ai bien aimé dans l'ensemble.

8. Le titre gâche tout. Et conclure sur "la tête explosée par son flingue" c'est absolument éliminatoire.

9. Trop triste pour moi.

Au final je pense voter pour le 1. Mais j'hésite encore avec le 2, le 4 et le 7.
J'ai commencé à lire et il y a des textes que j'aime bien. Je commenterai plus tard (et dès que j'aurai vraiment le net). Quand est-ce que les votes se terminent et dans quel mesure peut-on défendre son propre texte (après le résultat j'imagine ).
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